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Pensées partielles

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dimanche 25 octobre 2009

Rimbaud et l'Europe aux anciens parapets

  • Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
  • La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
  • Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
  • "Je regrette l'Europe aux anciens parapets!"

Rimbaud, Le bateau ivre

mercredi 21 octobre 2009

Comparaison n'est pas raison : public et privé

Ai assisté, en fin d'après-midi, au colloque organisé par KPMG et l'ENA sur l'optimisation des politiques publiques. J'y reviendrai peut-être. Je vous cite juste la remarque d'un intervenant :

La grande différence entre le public et le privé, c'est que dans le privé, on se fiche du budget prévisionnel et on ne s'intéresse qu'au compte de résultat. Dans le public, on passe deux mois pour le vote du budget (on est en plein dedans) et tout le monde se fiche de la loi de finance de règlement. Malédiction du public ? Que nenni, regardez en Angleterre : aux Communes, on vote toujours le budget déclaratif sans y passer de temps, mais en revanche on s'étripe sur le résultat.

Remarque intéressante. Allons encore plus loin. Dans l'entreprise, l'actionnaire s'intéresse au quoi, aux objectifs, et au choix du manager. Le manager s'intéresse au comment, et ses résultats sont le point de rencontre avec l'actionnaire.

Le politique (un ministre) ne s'intéresse pas vraiment au pourquoi, et regardera avec un peu d'indifférence les résultats et les indicateurs de performance, car il est peu jugé là-dessus : en revanche, la pression médiatique l'appelle forcément à s'intéresser au comment, et l'attire vers le micromanagement : l'écroulement d'un manège, un ascenseur qui ne marche pas, un poteau de basket qui s'écroule dans une cour d'école. Cette pression médiatique affecte sa perception.

Je ne vois pas de solution, et dresse juste des constats.

O. Kempf

dimanche 18 octobre 2009

Répétitions....

Il y a une sorte de répétition historique qui n'est pas très enthousiasmante :

  • Sarajevo dans les années 1990 renvoyait à l'attentat de 1914.
  • la crise de 2008 renvoie à celle de 1929
  • Et cette semaine, avec Venceslas Klaus (Venceslas est le prénom francisé de Vaclav : le saviez-vous?), on rejoue la question des Sudètes, comme en 1938.

J'espère qu'il n'y a pas bientôt de conférence de Munich, et que Dantzig - pardon ! Gdansk - se tient calme....

O. Kempf

samedi 10 octobre 2009

Sagesse

La sagesse est le vice des vieillards

Bernanos

samedi 29 août 2009

Les farouches

"En face, Mahmoud était au comble de l'exaltation. Il allait de l'un à l'autre de ses maigres corps d'armée. A ses cris répondaient des clameurs enragées et sauvages. Pour dépenaillée qu'elle fût, et sans doute parce qu'elle manquait de tout, cette troupe mal nourrie, nu-pieds, grelottante était piquée par l'insupportable et nécessaire aiguillon de la haine et du dénouement à la vue des ces ennemis chamarrés encombrés de tous les luxes de la prospérité. Il n'était pas un des ces cavaliers afghans ou de leurs supplétifs venus des confins de l'Inde qui ne ressentit comme une nécessité personnelle l'envie de châtier ces hommes amollis, efféminés par une vie trop douce et trop heureuse. Ceux qui n'avaient rien ressentaient à la fois un grand mépris pour les richesses et pourtant le violent désir de s'en emparer. Ils avaient l'espoir de les acquérir à vil prix; ce n'était rien pour eux de sacrifier leur vie qu'ils exposaient chaque jour sans motif, sans profit et sans crainte".

photo_sauver_ispahan.jpg

In J.-Ch. Rufin, "Sauver Ispahan", folio 2002, p. 456. (1ère parution chez Gallimard en 1998)

A la fin, évidemment, les Afghans battent les Persans !

O. Kempf

lundi 29 juin 2009

Au bout de deux ans, to the happy few.....

Voici donc la fin d'un voyage de deux ans. Comprenne qui pourra.

" Le voyage n'est jamais celui qu'on attend. Que l'horizon se dérobe, rien à dire; il est dans sa nature même de fuir. C'est la destination qui se moque vraiment de nous. Nos chemins nous mènent toujours ailleurs. Certains s'agaceront de cette indocilité. Les autres savent, du plus profond de leur âme, que c'est un autre nom pour le sel de vivre."

Eric Orsenna

Pour conclure : Servir.

Cela se suffit.

O. Kempf

samedi 13 juin 2009

Les colonels lisent

Un témoin me racontait l'anecdote suivante :

Cette semaine, à Lille, les chefs de corps de l'armée de terre étaient rassemblés lors d'un séminaire de deux jours. A un moment, le CEMAT demande : "qui a lu Trinquier?" : un quart des bras se lèvent. Un peu plus loin, évoquant le reportage sur l'Afghanistan récemment diffusé par M6, il demande "qui l'a vu ? ". A peine un dixième des participants.

trinquier.jpg

Conclusions (forcément partielles) :

1/ Les colonels ne regardent pas la télé, ce qui est, d'une certaine façon, rassurant.

2/ Mais quand ils ont des loisirs, ils lisent des ouvrages stratégiques, ce qui est indubitablement rassurant.

3/ Alors que va bientôt se tenir le concours du CID, il paraît sage de conseiller aux candidats de lire, un jour, des ouvrages de stratégie, puisque ça paraît une qualité partagée par leurs prédécesseurs ...

Quant à moi, je ne regarde pas la télé, et je n'ai pas lu Trinquier. A la place, j'écris sur mon blog......

O. Kempf

mardi 2 juin 2009

Parole

"De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent"

coluche01.jpg Coluche.

D'où la question : ai-je quelque chose à dire ?

O. Kempf

lundi 18 mai 2009

Chemin stratégique

Quelle belle photo !

Image_88_.jpg

Mille vœux pour vous aider, vous aussi, à trouver votre chemin stratégique.....

O. Kempf

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samedi 16 mai 2009

Powerpoint, l'écrit et la pensée complexe.

Il faut lire l'excellent billet de Mon Blog Défense sur la pensée power point.

Cela m'a amené à faire quelques commentaires :

PPT est un outil qui facilite la transmissions du message, mais encore faut-il que celui-ci existe, et qu'il ait été pensé. De ce point de vue, l'écrit permet une complexité bien plus grande. Pe owerpoint n'est pas le message, comme on le croit trop souvent. La simplicité de l'outil doit être au service d'une pensée, ce qui est très souvent oublié.

Je corrigeais récemment un devoir de préparation au CID sur l'écrit, comme critère de l'humanité (en gros). Et il y avait deux troisièmes parties possibles, à mon sens :

  • soit l'écrit va céder le pas à une nouvelle forme de langage, à la fois plus audio visuelle et plus électronique,
  • soit il va se maintenir grâce à ses qualités qui conjuguent à la fois la complexité (de la pensée et donc de l'appréhension de la réalité, elle même complexe) et la simplicité (permanence, diffusion, accès, etc.).

Et je ne sais pas laquelle choisir....

O. Kempf

vendredi 27 mars 2009

A propos de la crise

Juste une interrogation : la crise actuelle révèle-t-elle vraiment un basculement géopolitique vers l'Asie ?

Souvenez-vous, c'était la thèse du temps de la mondialisation triomphante. Au début de la crise, on a même cru que l'Asie serait épargnée, et qu'elle avait une croissance autonome. Maintenant qu'elle est touchée comme nous, et qu'il faut à l'évidence relativiser tous ces discours péremptoires... :

Y a-t-il malgré tout un basculement géopolitique des affaires du monde vers l'Asie ?

Comme je ne sais pas, j'aimerais avoir vos commentaires et réactions.....

O. Kempf

dimanche 1 mars 2009

le contraire de la vérité

Quel est le contraire de "vérité "?

L'erreur?

Eh ! bien, en hébreu, le contraire de "vérité", c'est "vanité". Ou encore, l'illusion de la solidité...

N'est-ce pas un bon critère épistémologique ? Placer le "cantique des cantiques" à côté de K. Popper, je trouve ça assez classe !

O. Kempf

mardi 17 février 2009

La mort de la main invisible

La crise nous révèle une chose : la main invisible, d'Adam Smith, est morte.

Cette fantasmagorie, fantomatique et invisible, véritable acte de foi, a vécu. Nous savons désormais que les marchés sont imparfaits.

Radicalement imparfaits.

C'est Shakespearien (Richard II ? "Je ferai un voyage à la terre sainte pour laver de ce sang ma main coupable.") : pour avoir une main sans tâche, une main parfaite, la seule solution est de n'avoir pas de main. De la couper.

Cela va être difficile pour les économistes : la théorie économique partait d'un marché pur et parfait, pour desserrer peu à peu les hypothèses.

Mais comment désormais penser, d'emblée, un monde imparfait ?

O. Kempf

jeudi 5 février 2009

Débordé

Beaucoup de travail en ce moment, et en plus des gens qui me demandent des articles, des fiches de lecture, et DSI qui arrive, et bientôt DN&SC.... Désolé pour ce soir : je voulais vous parler de la Russie, du protectionnisme, de la régulation, du pape, de l'Otan, de.... Pas le temps. Demain..... Et mille excuses pour les amis : je n'ai pas le temps d'aller voir ce que vous écrivez sur vos blogs.... Sorry aussi.

Allez ! juste pour vous aérer l'esprit, lisez Abenarous et son billet sur le ressentiment. Il y a deux ans, la mélancolie était à la mode (une expo) : on parie que cette année, ce sera le ressentiment ?

O. Kempf

lundi 19 janvier 2009

Avec Bigeard, à propos d'Uzbin

La hasard du métier m'amène, de temps en temps, à Toul. Et parfois, j'ai l'occasion de rencontrer le général Bigeard. J'y étais donc ce matin pour lui présenter mes vœux. Plus alerte qu'à l'automne, il faisait plaisir à voir, recevant toujours ses 70 lettres quotidiennes (il répond à toutes),et s'amusant de la pétition en cours pour demander à M. Sarkozy de le faire Maréchal de France (si ça vous dit... joignez vous au flot).

1/ Or, j'avais avec moi un officier qui servait très directement au profit de nos soldats tombés à Uzbin, en août dernier (voir ici et ici).

2/ 'Bruno' nous dit: "dix morts...! quelle émotion nationale... ! Mais à Dien Bien Phu, il y en avait vingt le matin et trente l'après-midi". Sous-entendu : le chef militaire doit rester impassible devant la mort (ce qui ne veut pas dire qu'il doit rester insensible en son fort intérieur : Bigeard ne cesse de porter les morts de la cuvette, qui le rencontre le constate immédiatement). Et puis : "J'ai eu l'impression qu'on les a laissé s'engager, qu'ils n'étaient pas suivis... Moi, en Algérie, je les suivais constamment à la radio, il y avait l'artillerie, les hélicos, les avions, toujours prêts à intervenir..."

3/ L'officier répond : "mais ils ont été héroïques -Bigeard en convient aisément-, et ils étaient suivis. Mais les talibans ont dressé une embuscade, dans les règles, et c'était eux qui avaient les appuis ; surtout, il y a eu immédiatement une telle imbrication que les appuis troisième dimension n'ont pu venir utilement".

4/ Moralité : au-delà de toutes les circonstances, celles que l'on sait, les autres, on retiendra une chose : l'ennemi apprend. On le constate en Afrique, on le constate en Asie.

5/ Une autre anecdote : "mais quand on me pose la question, je suis obligé de répondre que je n'ai pas eu peur (à DBP) : on est dans l'action, on commande, on pense à ce qu'on doit faire, à ses troupes, on n'a pas peur". Oui, mais après, au retour ? "Non, ça ne m'est pas venu".

6/ Pour le reste, l'amour de la France et de l'armée. On ne dira jamais assez le rôle incroyable de son épouse, Gaby, qui l'a accompagné tout au long de sa vie, depuis la petite voisine de Toul connue à 14 ans, jusqu'à cet âge avancé.

Encore merci, mon général.

Olivier Kempf

dimanche 18 janvier 2009

Premiers Européens

A lire, l'article du Monde sur le premier Européen. J'ai toujours été intéressé par les origines préhistoriques des populations européennes. Dans une perspective géo-historique, on doit sans cesse s'interroger sur "qui était 'là' avant ?". Et donc, pour une géopolitique européenne, se pose la question des premiers habitants. Voir donc l'expo au Musée de l'homme.

O. Kempf

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