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mardi 2 août 2011

Surprise dans le champ stratégique

Je poursuis mon développement sur la notion de surprise stratégique, commencé il y a quinze jours.

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lundi 1 août 2011

Histoire de la MRT

L'autre jour, m'interrogeant sur la "méthode militaire", j'ai naturellement pensé à la méthode de raisonnement tactique (MRT). Et je me suis interrogé sur son origine : de quand date-t-elle ? Intuitivement, je la datais de l'époque de la création de l'école de guerre, aux lendemains de 1870. Mais précéda-t-elle l'enseignement de Foch ? la méthode doit-elle aller avec les principes dela guerre ? et quelle a été son évolution au gré du premier conflit mondial (la coalition) puis du deuxième (le couple char aviation) puis de l'après-guerre (décolonisation) puis de l'irruption du nucléaire ? Vaguez sur le net, vous ne trouverez pas grand chose.

source : un article de l'ISC sur une MRT à l'aube du XVIIème siècle

C'est pourquoi je mets en ligne la réponse qu'un de mes correspondants m'a faite (mille mercis à lui, il se reconnaitra mais je sais qu'il aime rester en retrait) : il me propose de faire appel à la culture des internautes (donc de vous, lecteurs d'égéa, pas assoupis au coeur de l'été) pour regrouper le maximum de connaissances sur la "MRT", dans une sorte de wiki-étude. Très chers, le défi vous est lancé, sachant que depuis, j'ai appris qu'un chercheur se posait des questions similaires. Pouvez-vous nous aider, vous les historiens, vous les stratégistes, vous les penseurs, vous les égéistes ?

O. Kempf

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dimanche 17 juillet 2011

Origines des surprises stratégiques

L'habtiué d'égéa aura remarqué que je discute pas mal, ces derniers temps, de "surprises stratégiques" : soit pour les constater, soit pour en imaginer de possibles. Mais il me semble temps de revenir sur la notion, finalement peu explicite. Je sais que Corentin Brustlein en a déjà parlé, et il est même venu sur égéa en débattre. Il me semble nécessaire d'y revenir.

source

La notion de « surprise stratégique » apparaît de façon récurrente dans le débat français : elle vient du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale. Son succès prouve qu’elle exprime une intuition partagée par beaucoup, même si elle souffre d’un manque de solidité conceptuelle.

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mercredi 13 juillet 2011

Du C2 au mission command

C'est une article du Jane's IDR d'avril 2011 (p 8 : "US Army issues updated version of C2 guidance") qui m'apprend les innovations de la dernière version du Field Manual 3.0 sur les opérations : elle fait suite aux précédentes éditions, celle de 2001 puis celle de 2008. J'ai eu beau chercher sur le web, je n'ai pas vu le document : peut-être suis-je totalement has been ou passé à côté, mais si vous pouviez me donner un lien, ce serait bien (MAJ : le premier commentaire nous donne ce lien, voir ci-dessous).

source

On distingue au moins trois innovations majeures, qui partent de la notion même de C2. Command and control, que le français traduit trop vite par commandement.

A noter que ce document a été présenté par le Général Dempsey, patron du TRADOC, devenu depuis le CEMA américain (comme quoi, la doctrine est bien plus importante qu’il n’y paraît, du moins selon la perception française).

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jeudi 9 juin 2011

Guerre et rapatriement des corps

Un fidèle lecteur m'envoie ce message :

"Ce soir, je me suis fait une réflexion toute simple en regardant le début d’un reportage sur les 177 de Kieffer. Un ancien du commando nous dit que le plus dur, ce n’est pas de se battre, c’est de voir son copain tomber, de creuser un trou, et de jeter la première pelleté de terre.

L’Afghanistan, notre plus longue et plus coûteuse guerre depuis bien longtemps, est un terrain où de nombreux alliés seront tombés, et où aucun corps ne sera resté (US, UK, FR, …).

Je ne sais pas quelles conséquences ça peut avoir, sous quel angle réfléchir à cette question, mais j’ai le sentiment que ça ne peut pas être anodin. Le seul critère technique (moyens modernes permettant de rapatrier un corps avant que son état ne l’interdise) ne me semble pas être l’alpha et l’oméga de la question".

source

J'aborderai ce sujet avec prudence, mais il mérite d'être évoqué, car c'est une question de commandement que tout chef doit se poser. Je précise aussitôt mon humilité devant la chose, et espère ne pas raviver, chez certains, des sentiments mal enfouis.

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mercredi 11 mai 2011

Guerre = 1000 morts ?

L'autre jour, nous écoutions Stéphane Rosière. Ils nous expliquait ceci :

source

si on observe les frontières de "l’Occident", en assimilant l'Occident à Europe + États-Unis, alors on compte plus de 1000 morts par an à l'occasion des passages des frontières, et notamment des frontières clôturées.

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jeudi 24 mars 2011

Indirect

Une petite pensée, en passant...

Le monde planétisé me paraît marqué par le triomphe du mode "indirect" :

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mardi 22 mars 2011

Surprise stratégique : dialogue avec C Brustlein

Corentin Brustlein, qui a été cité par un commentaire suite à un précédent billet sur la notion de surprise stratégique, nous fait le plaisir de répondre : je trouve que ça mérite un post en soi. J'y joins ma réponse car je trouve que le débat est loin d'être clos.

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Merci à lui

O. Kempf

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jeudi 10 mars 2011

Faut-il supprimer l'armée française ? suite

J’ai participé hier soir à un débat animé autour des thèses de PM Guillon. Aussi animé, quoique différement, que celui qui s'est déroulé chez égéa (voir ici, avec un presque record de 28 commentaires)

J'avais laissé les débats se dérouler, sans moi-même dire ce que j'en pensais. Il est temps (et honnête) que je sorte du bois. Car en effet, le discours de PMG souffre de quelques biais.

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samedi 12 février 2011

De la pertinence de l’apprentissage des stratégies défensives pour les opérations aujourd’hui (F Jordan)

Voici un article intéressant du Chef d’escadron (TA) Frédéric JORDAN qui appartient à la Promotion général DE GAULLE de l'École de guerre.

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On y cite Clausewitz : mais il faudra, décidément, revenir sur cette approche clausewitzienne de la défensive. Il reste que se poser la question dans le contexte actuel des guerres irrégulières mérite débat : défensive, offensive, cela a-t-il du sens aujourd'hui ? Merci à Frédéric Jordan d'aborder sur le sujet.

O. Kempf

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vendredi 28 janvier 2011

Qu’est ce que la victoire ? (S. DUval)

Samuel Duval est actuellement étudiant à Télécom ParisTech pour passer un mastère 2 de conception et architecture des réseaux.

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Cela illustre que des magiciens de l'informatique sont capables de raisonner stratégiquement... Merci à lui.

O. Kempf

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lundi 10 janvier 2011

Commander et transmissions

Juste un petit rappel avant de passer au sujet : demain, mardi, de 18h30 à 20h00, à la Librairie La Géographie (184 bvd St Germain), je dédicacerai mon dernier "L'Otan au 21° siècle". Détails ici.

Mais le billet du jour poursuit ma réflexion sur le commandement. En effet, non content d'avoir évoqué quelques considérations sur le commandement au quotidien, celui du chef qui fait face tous les jours à des difficultés fort nombreuses, j'évoque maintenant l'autre aspect du "commandement" : son sens organique, fonctionnel, institutionnel, désincarné pour tout dire.

Le lieutenant-colonel Gambiez, commandant la Brigade de choc, en exercice avec une équipe de transmissions dans les bois, près de Delle. (Le lieutenant-colonel Gambiez, commandant la Brigade de choc, en exercice avec une équipe de transmissions dans les bois, près de Delle : image ecpa)

Le commandement, ce sont des ordres. Ils doivent être transmis. Pas de commandement sans transmissions.

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dimanche 19 décembre 2010

Inflation du mot guerre

L'autre jour, j'ai été écouté François Géré prononcer quelques mots, dans un séminaire de l'IRSEM, sur l'inflation du mot guerre. Il est arrivé en retard, n'avait pas préparé grand chose, et a donc enfilé quelques considérations de façon décousue et, il faut bien le dire, décevante.

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C'est bien dommage car le sujet était en or et méritait bien mieux que ce massacre.

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samedi 11 décembre 2010

Du coup d’œil à la guerre, ratiocinations…

Comment le chef prend-il une décision ? à la suite d'un processus rationnel, à la suite du travil de son état-major ? Oui, mais pas seulement. Il a besoin de "coup d'œil, comme nous le rappelle Clausewitz. Mais ce coup d'œil, n'est-ce qu'une banale "intuition" ? ou y a-t-il quelque chose de plus rationnel qui l'explique ?

Jean-Pierre Gambotti nous livre ici un court texte qui considère ce coup d'œil, si indispensable au "chef". Cela renvoie à ce que j'écrivais dans un article récent de DSI, que je dois d'ailleurs vous mettre en lecture : être chef, cela s'apprend.

Mille mercis à lui en tout cas pour ce débat sur le commandement.

O. Kempf

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samedi 4 décembre 2010

Modèle stratégique

Savez vous qu'entre alliés AGS, nous avons aussi des échanges par courriel. Parfois, c'est totalement idiot. Parfois, on discute de choses sérieuses. L'autre jour, c'est Florent qui a lancé un débat : qu'est-ce qu'une stratégie? et pourquoi les théories ne marchent pas? En fait, c'est la question du modèle qui était posée (voir son billet). Et peut-être n'est-il pas idiot qu'on vous en parle.

Voilà ce que je lui ai répondu.

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jeudi 7 octobre 2010

Poiltico-militaire

Avez-vous remarqué ? les pros parlent dorénavant de "politico-militaire" et non de stratégique. Autrefois, la stratégie était soit générale, soit militaire.

On s'interrogeait sur le fond.

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mercredi 15 septembre 2010

Victoire et chiffres

Le dernier DSI est excellent, il faut bien le dire. Parfois, certains numéros ne me passionnent pas trop, mais là, le père Joseph a produit qq chose de très bon. Je ne parle bien sûr pas de l'édito de Carl, qui m'a comme toujours fait hurler de rire : on voit que Joseph est belge, amateur de pommes de terre frites et donc porté sur la patate....

Non, ce sont surtout deux articles qui m'ont fait réfléchir : ceux de Benoist Bihan (la plume et le sabre) et de Florent de Saint-Victor (Mars attaque). Deux alliés d'AGS, ceci explique peut-être cela (savez vous qu'AGS est la meilleur plateforme de stratégie francophone? oui, vous le savez, mais sait-on jamais...).

Que dit Benoist ?

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samedi 4 septembre 2010

A propos de La bataille de Qadesh

Beaucoup de lecteurs d'égéa pratiquent aussi les bonnes revues : RDN, DSI, SDL... A propos de DSI, on lira le délicieux petit billet d'Herr Carl von C. (signalé par le non moins excellent billet de Mars Attaque). Je suis décidément plein de respect pour Clausewitz (oui, oui, je vais continuer ma lecture commentée sur égéa, attendez un peu...).

dessin_relief_bataille_qadesh.jpg Or donc, Jean-Pierre Gambotti a lu un article du capitaine de corvette Buard, paru dans le numéro de novembre dernier. EN voici quelques commentaires... Si d'aucuns connaissaient ledit Buard (il serait, paraît-il, de la promotion Foch du CID : avec un peu de chance, certains de ses coreligionnaires fréquentent égéa et voudront bien lui faire remarquer).

On y parle de Grand jeu, de manœuvre psychologique et on apprécie de tirer des leçons contemporaines d'une bataille qui s'est déroulée quinze siècles avant JC...

O. Kempf

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jeudi 12 novembre 2009

La logistique : la fonction opérationnelle oubliée ?

Deux lectures nous rappellent que tous nos débats stratégiques oublient, le plus souvent, que la logistique devient de plus en plus une fonction opérationnelle majeure, probablement plus encore dans un contexte de guerre irrégulière.

Tout d'abord, dans le dernier numéro de défense nationale, Hugues Eudeline nous explique comment le combat des Tamouls a été gagné, puis perdu pour des raisons logistiques. Dans un premier temps, les rebelles tamouls ont obtenu l'avantage grâce à leur capacité de mobilisation logistique maritime, qui leur a donné une suprématie opérative. Dans un second temps, le gouvernement sri-lankais a adapté son dispositif, développant une marine offensive qui a rompu la chaîne logistique des rebelles : à l'issue, ceux-ci ont été logiquement battus. Passionnant article.

On lira également le reportage de F. Bobin dans le Monde de ce soir sur l'Afghanistan. IL y révèle l'essentiel : la passe de Khyber est d'abord un point de passage logistique essentiel et relativement calme, tant chacun a intérêt à ce qu'il en soit ainsi. D'ailleurs, les voies alternatives (Kandahar par le sud, ou -stan par le nord) sont trop peu fiables pour changer radicalement ce facteur dominant.

Si on pense également à ce qui s'est passé au début de la guerre d'Irak (Stéphane, peux-tu éventuellement nous donner les références de billets que tu aurais rédigés sur le sujet) et la découverte de la fragilité des lignes logistiques, on prend conscience de l'importance de cette fonction.

Toutefois, elle n'est plus seulement majeure au niveau stratégique, mais aussi au niveau tactique. Elle n'est plus soutien ops comme autrefois. En fait, les troupes de contact étant "basées" dans des réduits fortifiés dont ils sortent finalement rarement (je ne parle pas seulement des Français, mais de l'ensemble des tropes occidentales), les convois logistiques deviennent les seuls à introduire une mobilité et un quadrillage du terrain. Interrogez les spécialistes rens de théâtre, ils vous diront tous l'importance qu'ils accordent aux CR des convois log. Ainsi, les logueux sont-ils de plus en plus souvent "au carton".

Dès lors, il s'avère nécessaire de "penser" cette fonction, trop souvent délaissée au profit de ce qu'on sait faire (le rapfor, le bouclier cuirasse, etc...). Elle constitue le vrai "centre de gravité" des conflits modernes, au cœur des principes d'économie des moyens et de concentration des efforts. Et de la même façon qu'il y a une géopolitique des ressources, il faudrait inventer une "géostratégie des ressources".

O. Kempf

Référence :

  • Clausewitz et logistique : ici
  • Sur l'Iran, possible alternative logistique : ici
  • sur l'Asie centrale, arrière plan stratégique : ici.

jeudi 15 octobre 2009

Règles d'engagement : aussi anodines qu'il y paraît ?

En lisant ce matin l'excellent article de J.-M. Baillat, je m'interrogeais sur la notion de "règle d'engagement". Autrefois, on parlait de "règles d'ouverture du feu" : cela suffisait. Puis il y a eu ce glissement. Sémantique ? pas seulement.

1/ Au début, on croit qu'il ne s'agit que de la traduction des ROEs, et que c'est la même chose, simple conséquence des missions internationales (ONU, OTAN, UE, ...). Et puis on s'aperçoit que c'est un tout petit peu plus compliqué. En fait, beaucoup plus compliqué.

2/ Ces RE résultent de trois types de démarches : il y a d'abord des règles de comportement, d'éthique militaire : elles reflètent les "codes du soldat" qui existe dans chaque nation. Il y a ensuite des règles d'ouverture du feu, (ROF), traditionnelles. Et puis il y a l'entre-deux, ces règles de "démonstration de force" où l'on ne veut pas ne rien faire sans pour autant aller jusqu'à tirer.

3/ Allons plus loin : les ROE constituent un instrument essentiel, si on y regarde attentivement, de l'action fondée sur les effets (pour faire simple, l'EBAO) au lieu d'une approche traditionnelle fondée sur les moyens (le rapport de force).

4/ Ce n'est pas tout. Car les RE interviennent dans un cadre international : il y a donc des négociations pour les établir ; entre membres de la coalition ; avec le gouvernement qui accueille la force (SOFA). Les RE sont donc non seulement un outil militaire, mais un outil diplomatique : l'effet n'est pas seulement militaire, il est aussi environnemental (au sens d'environnement de la force).

5/ Bien sûr, se pose aussitôt la question de la qualité du compromis : c'est toute la question des caveat (restrictions d'emploi) qui sont nationales et plus ou moins ouvertement affichées. En fait, des entailles au compromis.

6/ Les RE, c'est également un paravent juridique, un outil de légalisation de l'action. C'est du jus in bello qui dépasse de loin le cadre du droit des conflits armés. Toute action risque en effet d'être jugée pénalement, en confrontation des critères définis par les RE. D'ailleurs, cela favorise une tendance très lourde : il n'y a plus aujourd'hui en Afghanistan d'action américaine qui ne soit filmée : à la fois pour permettre au C2 de donner à distance les ordres (et on est là dans le micro commandement, qui contredit les RE préalablement définies) mais aussi de justifier, si besoin est, l'action à l'issue (dans un cadre de Retex, voire pénal).

7/ Cela pose enfin la question en retour de l'action nationale, et de l'intervention du politique, à distance, dans la définition des ses objectifs et des limites qu'il donne à l'action militaire. Remarquons d'ailleurs que ces RE sont tellement compliquées que cela encourage indirectement l'emploi de SMP, démembrements de l'action d'Etat, parce qu'elles sont moins contraintes par ces RE.

Non, décidément, cette question des RE est loin d'être anodine : elle recouvre en fait toutes les problématiques de l'action moderne des forces au combat. Il est tellement riche que ce pourrait être un excellent sujet de CID, ne trouvez-vous pas ? Ce serait bien, également, que les centres de doctrine s'intéressassent (amusant imparfait du subjonctif, non?) à la question....

O. Kempf

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