Egeablog - Sens et organigrammes - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearSens et organigrammes - Jean-Pierre Gambottiurn:md5:64d2c4bd721b2cb975c2594d9fc51e502012-02-15T22:05:00+00:002012-02-15T22:05:00+00:00Jean-Pierre Gambotti
<p>L’organigramme est à l’organisation ce que la carte de visite est à l’individu sauf que la position des différents rectangles dans l’espace peut indiquer la subordination hiérarchique et fonctionnelle des acteurs. Ce n’est pas rien, mais c’est insuffisant pour comprendre la dynamique du système, pour reprendre la terminologie des sociologues des organisations, et pour bien le maitriser.</p>
<p>Car si l’on veut gouverner une organisation encore faut-il connaître la nature des pouvoirs dont elle est le siège, identifier les détenteurs de ces pouvoirs, comprendre la stratégie des acteurs.<br />
Je sais que cette approche irrite le soldat, pour l’homme qui est investi en place publique du commandement, le seul chef est l’homme "oint" par le truchement et l’énoncé de la "formule". Pourtant il faut être ignorant de Michel Crozier, pour ne pas voir que celui qui a le pouvoir hiérarchique peut ne pas avoir la totale gouvernance de son organisation. Car d’évidence l’organisation dans sa complexité, le régiment par exemple, dispose d’un certain nombre de fonctions : commandement, opérations, ressources humaines , formation- instruction, soutien technique, comptabilité… , autant de secteurs d’expertise, autant d’intersections possibles entre ces différentes activités, autant de zones d’incertitudes dans cette organisation, c'est-à-dire de lieux dans lesquels l’organisation sécrètent des pouvoirs informels dont certains acteurs s’emparent, sciemment ou inconsciemment pour peser sur le fonctionnement du système.</p>
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Pour faire simple, le chef hiérarchique, ne peut gouverner de manière optimale l’organisation que lorsqu’il a identifié les pouvoirs réels, qu’il a dessiné en quelque sorte, le sociogramme de son organisation, ce schéma des rapports sociaux effectifs qui fait de son organigramme statique la représentation achevée et dynamique du système vivant qu’est toute organisation.</p>
<p>Mais mieux vaut lire l’original, que sa caricature ! Est donc vivement conseillé : L’acteur et le système Michel Crozier, Erhard Friedberg ( Edition du Seuil 1981), mais il existe d’excellentes fiches de lecture sur le net.</p>
<p>Très cordialement<br />
Jean-Pierre Gambotti</p>
<p><ins>égéa </ins>: oh ! l'irritation ne vient pas que des militaires, et je connais beaucoup d'ingénieurs civils qui "croient" qu'un bon organigramme réègle tout. SUrtout, la dynamique du système n'est jamais stable, car ce sont des hommes qui y sont et que les hommes sont naturellement variables, et qu'en plus ils évolutent : tel homme ayant telle attitude à ce poste là en changera lorsqu'il sera promu. Bref, un "système" est fluctuant. </p>
<p>Mais ceci prélude peut-être à toute analyse systémique.</p>