Egeablog - Eté 1914 : un autre monde ? - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearEté 1914 : un autre monde ? - oodbaeurn:md5:d467b5bfef3c81c49dabe6a412d12eed2014-07-16T13:08:25+02:002014-07-16T20:38:27+02:00oodbae<p>Bof, je dirais que la situation en 1914 pour les algériens est la même que pour nous aujourd'hui. Si la métropole va en guerre, ils y vont aussi, de mémé que nous y allons si les USA y vont.</p>
<p>D'accord les sciences politiques ne sont pas exactes mais on peut se permettre des analogies, comme dans le billet d'egea. Et de constater que l'histoire se déroule ailleurs. Les concentrations de richesses et des populations ont lieu autour du Pacifique aujourd'hui, de même que les révolutions technologiques et industrielles. Si les guerre éclatent autour du Pacifique, on sera entrainé aussi, comme l'Inde, l’Algérie, l'Australie le furent.</p>Eté 1914 : un autre monde ? - Vulgum Pecusurn:md5:0ee781558bfeb013e287900eecb9cee82014-07-15T07:29:05+02:002014-07-15T22:23:01+02:00Vulgum Pecus<p>La question du titre “ 1914 : un autre monde ?” se traduit évidemment par : “la même chose pourrait-elle survenir dans le monde actuel ?”<br />
Parmi ceux qui s'intéressent à la géopolitique, chacun s'est posé la question un jour ou l'autre, sans attendre le centenaire de 14. Pour ma modeste part j'ai deux raisons de conclure que des circonstances analogues à celles de 1914, entraînant la même catastrophe, ne se reproduiront pas dans un avenir prévisible.</p>
<p>(Parenthèse de précaution.<br />
En écrivant ci-dessus “ne se reproduiront pas”, à l'indicatif inconditionnel, j'imagine en même temps les ricanement des futurs historiens qui étudieront la 3e Guerre Mondiale, s'il y a des survivants et si nos écrits ne sont pas détruits : “hi, hi, en 2014 le vulgum pecus n'avait rien vu venir ! La catastrophe qui surviendrait dans peu d'années était pourtant inéluctable et prévisible par n'importe qui !”. Bref : je peux me tromper.<br />
Fin de parenthèse.)</p>
<p>Nous avons deux motifs d'optimisme.</p>
<p>Primo. En 1914, personne n'imaginait que la Civilisation était mortelle, alors qu'au contraire aujourd'hui sa fragilité est une évidence dans notre inconscient collectif.<br />
Il faut comparer les romans de Jules Verne et ceux de René Barjavel : ce sont des fictions futuristes pas du tout identiques, générées par deux époques différentes. Il faut constater que les films à gros budget et à gros succès, ainsi que de nombreux jeux video, se fondent sur une situation qui se produit “ze day after”. Celui-ci est une évidence pour tout le monde : naguère c'était à la suite d'une guerre nucléaire, aujourd'hui c'est à la suite d'une catastrophe écologique.<br />
Nous avons la certitude que rien n'est définitif et nous scrutons même l'improbable : la météorite géante qui pourrait venir du fin fond de l'espace et, pas de bol, nous tomber dessus est guettée par des robots couplés à des gros télescopes. Pour l'instant, aucune collision avec un objet approchant à 5km/s (la vitesse habituelle des objets “géocroiseurs” jusqu'à présent) n'est à signaler dans un délai d'un siècle ; après, on ne sait pas, c'est trop loin.<br />
Quant à nous, géopolitologues plus ou moins amateurs et rêveurs mais attentifs, la “surprise stratégique” est un thème récurrents de nos analyses. Grâce à cette tournure d'esprit, assez générale, on peut raisonnablement espérer que cette fois la guerre de Troie n'aura pas lieu parce qu'on ne refusera pas de la voir venir.</p>
<p>Secundo. 14-18 fut une guerre entre Etats, décidée par des dirigeants d'Etat et subies par les peuples contraints et fatalistes, “une guerre de paysans et d'instituteurs”. Aujourd'hui heureusement les dirigeants n'ont plus un tel pouvoir sur les peuples qui sont moins passifs qu'autrefois.<br />
J'ai entendu les souvenirs de témoins des années 1900 qu'ils avaient vécues. Ils racontaient une époque où l'on était à la fois émerveillé devant les avancées techniques que l'on imaginait infinies, et une sorte d'indifférence devant la mort. Celle-ci était omniprésente : à l'âge de sortir de l'école primaire un enfant avait vu mourir, le plus souvent de maladie, la moitié des camarades qui y étaient entrés en même temps que lui à six ans.<br />
Personne n'avait d'opinion personnelle sur la marche du monde : les jeunes, qui savaient lire parce que l'apprentissage de la lecture avait été rendu obligatoire en 1882 et qui seraient les plus concernés par la guerre, pensaient comme le journal. Ils jouissaient d'un certain prestige du fait de leur instruction qui les hissait au même rang que les notables. Aujourd'hui nous ne lisons pas seulement, nous savons aussi écrire : nous avons la Toile et c'est elle qui nous permet de former notre conscience collective. Sans doute celle-ci est-elle déterminée d'une façon que nous ignorons mais elle nous incite assez peu (du moins je l'espère) à l'aveuglement. Grâce aux moteurs de recherche et aux traductions automatiques, les relations deviennent réellement internationales et non plus seulement interétatiques. De nos jours les Français connaîtraient et commenteraient, sûrement pas favorablement sauf censure, les manœuvres et attitudes qui furent celles de la classe politique française tout au long de juillet 1914 pour impliquer à toute force la France, contre l'intérêt national, dans le conflit austro-serbe devenu germano-russe. La mobilisation générale du 2 août 1914, qui coinçait l'Allemagne entre deux fronts (la puissance militaire russe était largement surestimée) serait, pour celui qui signerait le décret dans une situation sociologique comme celle de la France d'aujourd'hui, un risque politique majeur et un risque physique personnel.</p>
<p>Je conclus. 1914 : oui, un autre monde. Restez connectés, continuez d'écrire. YC</p>