Egeablog - Paradis fiscaux, enfers géopolitiques - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearParadis fiscaux, enfers géopolitiques - urn:md5:8ac9dce5676cba2400ca07e7b020407d2009-02-19T21:53:00+00:002009-02-19T21:53:00+00:00
<p>Crise des subrimes : une explication simple pour ceux qui essaient encore de comprendre.<br />
(inspiré d'un blog)</p>
<p>Alors voilà,</p>
<p>Me Ginette a une buvette à Bertancourt, dans le Nord (ch'ti).</p>
<p>Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses très fidèles clients, tous "alcoolo", et tous au chômage de longue durée.</p>
<p>Vu qu'elle vend à crédit, Me Ginette voit augmenter sa fréquentation et,<br />
en plus, elle peut même augmenter un peu les prix de base du "calva"<br />
et du ballon de rouge.</p>
<p>Ses créances deviennent assez importantes, mais elle tient (toujours/encore)</p>
<p>Max, jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui,<br />
pense que les "créances" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Me Ginette<br />
(il ignore ou pas qu'il a des dettes d'ivrognes comme garantie).</p>
<p>Au siège de la Banque, des "Traders" avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre, non sans expliquer que ces "actifs"<br />
ont en réalité, 10 fois leur valeur annoncée : c'est sans danger..<br />
La Banque récolte ainsi (n) fois la créance de Me. Ginette.</p>
<p>Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous, mais sur-cotées à chaque transaction (les ardoises des "alcoolo" de Me Ginette).</p>
<p>Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de plus de 80 pays.</p>
<p>Jusqu'au jour où quelqu'un se rend compte que les "alcoolo" du troquet de Bertancourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes ..</p>
<p>La buvette de Me Ginette fait faillite,<br />
Max a été viré, les "traders" ne sont pas inquiétés,<br />
pas plus que le grands "pontes" de la Banque.</p>
<p>Maintenant je lance le jeu de piste :</p>
<p>OU EST PASSE LE POGNON ?<br />
le premier qui trouve a gagné !</p>
<p>EGEA : et comme les alcoolo sont aussi contribuables, ils garantissent indirectement les emprunts de l'Etat pour renflouer les dettes des traders.... Mais c'est la prochaine étape, non?</p>
Paradis fiscaux, enfers géopolitiques - urn:md5:15502a18a397938265fa220bd88e795d2009-02-19T21:53:00+00:002009-02-19T21:53:00+00:00
<p>"Ces paradis sont géopolitiquement des enfers."<br />
Mazette ! Belle formule, ma foi.</p>
<p>Pour lire une (fidèle) description de la vie quotidienne d'un grand entrepreneur international, diplômé en commerce d'armes et relations diplomatiques, dans les paradis fiscaux (Nassau, Curaçao, Tortola, Panama...) : Le Directeur de nuit, de John le Carré.</p>
<p>OK: Ah ! Le Carré ! je lis en ce moment son dernier ouvrage, un homme très recherché. Je ne connaissais pas le directeur de nuit : je me le procure de ce pas. O. Kempf</p>
Paradis fiscaux, enfers géopolitiques - urn:md5:0e170c4dd0b2843f84c31c7b56ed2d3c2009-02-19T21:53:00+00:002009-02-19T21:53:00+00:00
<p>". J'ai du mal à comprendre pourquoi on blâme les actifs toxiques sans apercevoir que les paradis fiscaux sont les supports toxiques de ces actifs."</p>
<p>Vous pourriez expliquer? J'ai beau chercher je ne vois pas le rapport entre subprimes et paradis fiscaux.</p>
<p>Sur les îles et "l'identitarisme", j'ai l'impression tout de même que vous avez une nette tendance à charger les minorités un tant soit peu indépendantiste de tout les maux. Que ce soit sur les îles ou ailleurs...C'est, je crois, oublier que ce type de problème ne se poserais pas si le gouvernement central s'est montré capable de forger une identité commune et fonder une réelle communauté d'intérêt.</p>
<p>Pour prendre un exemple complètement différent, on parle souvent des affreux et riches slovènes qui ne voulait pas payer pour le reste de fédération yougoslave. C'est oublier que l'appareil étatique de la fédération en question était incontestablement dominée par les serbes. Personne ne se faisait d'illusion là dessus. La Yougoslavie a été un échec car elle s'est montrer incapable de forger une identité fédérale.</p>
<p>"En clair, une souveraineté sans les moyens de la souveraineté n'est que le leurre de la souveraineté." Sans doute mais quelle alternative? Accepter la logique impériale, la destruction de sa culture, de son identité au nom du confort matériel et de la relative prospérité grâce aux bienfaits apportés par un pouvoir central méprisant et dominateur?</p>
<p>Sur l'impôt:<br />
Le Fisc n'a jamais été populaire, demandez au malheureux Lavoisier. Le jour de la mort du cardinal de Richelieu, on dansait dans les villages...</p>
<p>Réponse O. Kempf</p>
<p>Ouh ! merci pour ces objections, auxquelles je vais essayer de répondre</p>
<p>1/Les actifs toxiques ne sont pas réduits aux subprimes. Il s'agit de titrisations de risque, dont on ne connaît pas la réalité, ni les tenants. On nous dit qu'il s'agit de la complexité des formules mathématiques. On passe généralement sous silence le fait qu'il y a multitude d'intervenants, dont tout un tas d'institutions financières opaques. Dont certaines ont des dépôts (au minimum) dans les paradis fiscaux. Ceux-ci sont devenus un agent incontournable dela planète financière. C'est d'ailleurs bien pour ça que de nombreux observateurs demandent de faire le ménage.</p>
<p>2/ Je confesse être assez partisan d'un Etat-nation. Mais la chose est différnte de l'mipérialisme, me semble-t-il. Après, la construction nationale doit permettre "le plébiscite de chaque jour" et le contart social. ENfin, il est tout à fait exact que je me méfie des "minorités" et des "identités". Ou plutôt, je trouve extrêmement réducteur de leur associer aussitôt la souveraineté comme seul mode d'expression. C'est pour moi un trait structurant. APrès, je suis tout à fait d'accord pour convenir que nombre de gouvernements n'ont pas fait suffisamment d'efforts pour apaiser, prendre en compte, soulager.... Exemple yougoslave, ou exemple antillais aujourd'hui. Je vous conseille de lire Amhin Maloouf et Alfred Grossser sur le sujet de l'identité (je crois en avoir rendu compte dans égéa). </p>
<p>3/ Je ne dis pas que le fisc est populaire, je dis qu'il est nécessaire. Et qu'il y a incontestablement une démagogie générale à dire que "c'est mal".</p>
<p>J'espère avoir répondu à vos remarques....</p>
<p>O. Kempf</p>