Egeablog - L'Islande d'Yves Cadiou - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearL'Islande d'Yves Cadiou - urn:md5:2fc1d309dc0b0baa6fd87599086ff49a2010-11-14T16:01:00+00:002010-11-14T16:01:00+00:00
<p>Parlons voyage alors, après que le Maître du blog nous a rappelé que « la géopolitique, c'est d'abord de la géographie, et donc des voyages ».</p>
<p>@ Françoise</p>
<p>J’imaginais les millions de moustiques islandais qui m’attendaient, annoncés par Olivier Kempf. Des hordes sauvages quoiqu’éphémères, assoiffées de mon sang savoureux finement enrichi aux bons vins de France, affûtaient déjà leurs aiguillons en ricanant. Je vous remercie de m’avoir rassuré. Avant un voyage, la gestion des rumeurs est l’un des agréments préparatoires : il y a toujours une histoire de Dahut quelque part, mais aussi des vrais risques dont il faut faire le tri. Quelques exemples de tri à faire :</p>
<p>La Guyane française est un pays que je vous engage sincèrement à connaître, sans vous arrêter à la plaisanterie qui va suivre : il faut se méfier des nombreux serpents. Effectivement, il y a des serpents (utiles, d’ailleurs, parce qu’ils dératisent) mais il faut surtout se méfier de la sauce fort pimentée avec laquelle les Guyanaises accommodent la viande de serpent : ça arrache. Se méfier aussi des caïmans, pour le même motif.</p>
<p>Ces anecdotes, et tant d’autres, ne doivent pas nous cacher qu’il existe dans certains pays des dangers parfois inattendus qui sont réels : les mancenilliers aux Antilles, ça c’est vrai mais ces arbres qui dégouttent d’acide sous la pluie sont signalés par une bande de peinture rouge autour du tronc.</p>
<p>En réalité le danger le plus répandu sur la planète, c’est l’insécurité routière, inversement proportionnelle au PIB / hab (c’est une évaluation pifométrique et personnelle). Aggravée par l’inorganisation, elle aussi inversement proportionnelle au PIB / hab, des services de secours et par l’éventuelle hospitalisation qui est une certitude de maladies nosocomiales.</p>
<p>Et j’ajoute, pendant que je suis dans la poésie : dans les pays à faible PIB / hab l’autopsie obligatoire avant rapatriement du corps en cercueil plombé, ça permet au personnel local de récupérer discrètement les dents en or dont le mort n’a plus besoin et qui seraient, de toute façon, perdues. Il n’y a pas de petit profit.</p>
<p>Le touriste réputé « riche » ne voit jamais la réalité des pays qu’il regarde. On ne lui montre que des vitrines. A cause de notre propension à donner des leçons et à édicter des principes universels, nous ne voyons que ce qui nous est présentable. Bien entendu, certains voyagistes vendent des voyages dits « authentiques ». Ce que je sais de ces voyages prétendus « authentiques » ne me permet pas de croire à leur authenticité.</p>
<p>@Pierre Ageron</p>
<p>Ci-dessus, avec cette authenticité trop facilement factice, j’ai commencé à vous répondre. La semaine de piscine n’a pas que des défauts : c’est une façon de se retrouver en couple ou en famille, après une opex par exemple. On n’a pas toujours envie de parcourir le Hoggar en 4x4.</p>
<p>Mais comme le dit OK il y a effectivement matière à une géopolitique du tourisme. Non seulement concernant la sociologie des voyageurs et leur relation, toujours un peu fausse parce qu’on achète et vend du rêve, avec les voyagistes. Mais aussi et surtout l’impact du tourisme sur les pays visités. Il s’agit de relations internationales au plein sens du mot et non pas de relations interétatiques.</p>
<p>Nous autres Bretons, nous connaissons bien les méfaits du tourisme : c’est d’abord ces gens très sûrs d'eux qui nous prennent pour des ploucs mais qui ne savent pas différencier une mouette d’un goéland (comme si vous terrien, vous confondiez un merle et une corneille) ; c’est ensuite des gens qui s’entichent d’un pays qu’ils ne connaissent pas et font construire des villas ou implantent des préfabs. Ces constructions ne sont ouvertes que pendant quelques semaines d’été, puis quelques jours à mesure que les étés passent, puis laissées à l’abandon et enfin en déshérence. Je ne cite pas les noms de ces villégiatures-fantômes aux paysages détruits par des touristes inconséquents. Même dégâts avec les marinas pleines de voiliers qui sortent, au mieux, seulement quelques jours par an et au moteur.<br />
Cet exemple breton, on peut l’étendre aux Antilles pour ce qui concerne les relations avec les résidents permanents. Mon exemple breton me permet d’affirmer qu’il ne faut pas céder aux explications trop faciles pour expliquer les tensions : racisme, dit-on trop souvent au sujet des Antilles. C’est faux.<br />
La sociologie du tourisme, ça fait effectivement partie des relations internationales au vrai sens du mot. Mes exemples ci-dessus me permettent de répéter que le même phénomène se produit entre le nord et le sud de la Méditerranée où, là aussi, l’on entend souvent des affirmations trop faciles pour expliquer les tensions : on rattache abusivement au « choc des civilisations » le dédain de populations, les jeunes surtout, qui ne veulent pas ressembler à leurs visiteurs antipathiques. A Djerba ou Agadir, Séraphin Lampion n’est pas plus apprécié qu’en Bretagne ou aux Antilles. « La géopolitique, c'est d'abord de la géographie, et donc des voyages ». Et c’est aussi des voyageurs dont il faut observer le comportement.</p>
L'Islande d'Yves Cadiou - Pierre AGERONurn:md5:eb36321b071183a08ab48f547368250f2010-11-14T16:01:00+00:002010-11-14T16:01:00+00:00Pierre AGERON
<p>" <em>de faire partie de ces gens qui croient voyager quand ils vont bronzer à la piscine en prenant l’avion. Des séjours d’une semaine de sieste entre deux avions, certains clients appellent ça voyager. Dans ces conditions rien, ou presque rien, ne différencie Zanzibar de Marie-Galante, de Bodrum, de Djerba. J’ai laissé tomber ce genre de voyage répétitif</em>"</p>
<p>Cher Y. Cadiou,<br />
Vos propos ci-dessus me font penser que la lecture de J.D. <strong>Urbain </strong>"<ins>L'idiot du voyage</ins>" est encore à conseiller. Ou comment le mythe de l'authenticité contre le voyage de masse est devenu l'alpha et l'oméga des opérateurs touristiques.<br />
In fine, on constate un "cycle du produit" (Vernon) touristique.<br />
1)Des pionniers lancent une mode,<br />
2) des industriels s'y intéressent, organisent la massification hôtelière ou la pénurie selon la cible visée (cf. tourisme pour classe aisée à Maurice par ex.)<br />
3)Soit le produit se banalise et fait partie des fondements économiques de la contrée, soit la massification ne prend pas et abandon, d'où recherche d'une nouvelle destination.</p>
<p>Cf. également S. <strong>Brunel </strong>et "<ins>la planète disneylandisée</ins>" ou les travaux de R. <strong>Knafou </strong>et du MIT à paris VII.</p>
<p>L'Islande est un cas particulier. C'est à la fois une destination mineure en termes de flux total mais un haut-lieu ("hot-spot") du trek-randonée, une destination installée depuis longtemps chez de nombreux opérateurs. En un sens la massification a bien lieu mais un segment du marché particulier mais en expansion (cf la multitude de site web sur le tourisme en Islande sur <a href="http://www.icetourist.is/" rel="nofollow" title="http://www.icetourist.is/">http://www.icetourist.is/</a>)</p>
<p>A mon humble avis donc, l'originalité en matière touristique est difficile à défendre. Un avis contradictoire est bien sûr le bienvenu.</p>
<p><ins>égéa </ins>: depuis l'invention du mot tourisme, à la suite du grand tour des Anglais au XVIII° siècle, le tourisme a toujours été une affaire de mode. Mais aussi, d'une certaine façon, une affaire de curiosité. Certains privilégient la mode, d'autres la curiosité. De toute façon, un site n'existe pas en soi, mais dans le regard de celui qui l'observe.</p>
<p>Pierre, il faut absolument que vous veniez parler de la géopolitique des voyages.....</p>
L'Islande d'Yves Cadiou - Antoineurn:md5:52c820edc55efaa35c118e89fd37d3a12010-11-14T16:01:00+00:002010-11-14T16:01:00+00:00Antoine
<p>Pour les esclaves celtes, c'est exact car les Hommes du Nord (Norvégiens essentiellement) qui colonisèrent l'Islande passaient d'abord "visiter" l'Irlande quelques temps, parfois plusieurs années. On raconte également que des moines/ermites irlandais s'étaient installés en Islande et que les Normands auraient par conséquent suivi leur exemple.</p>
L'Islande d'Yves Cadiou - Françoiseurn:md5:02fbdec1497833013e24cdcea67c5eb52010-11-14T16:01:00+00:002010-11-14T16:01:00+00:00Françoise
<p>On peut dire aussi , Monsieur, que les plaques américaine et européennes s'expliquent grâce au rift qui les joint .<br />
Je peux vous renseigner sur deux points au moins : c'est le beau pays des grands espaces, qui mérite que l'on y voyage à pied -je l'ai fait un peu - mais où il est difficile de le faire . Une petite île (tout est relatif mais bon) qui enferme de grandes distances. Et , autre bonne nouvelle : il n'y a pas de moustiques (ils ne tiennent pas dans le vent ) mais des sortes de moucherons nombreux autour des lacs (nombreux), mais pas en ce moment bien sûr . Et ils ne piquent même pas - moi aussi on m'a fait peur avec cela , j'ai eu l'air fin avec mon équipement anti-guerilla qui plombait mon sac à dos... quel beau voyage, et comment les Islandais ont-ils bien pu faire pour survivre des siècles, il n'y a strictement rien à manger ? hormis les moutons les macareux les baleines le requin fermenté, encore faut-il attendre qu'il fermente . Même les lapins n'y survivent presque pas.<br />
Enfin elles sont des viking(ue)s certes , mais on dit que des esclaves celtes y ont laissé leurs gènes aussi. Je n'ai pas trouvé de sources sérieuses le confirmant.<br />
Bon voyage.</p>