Egeablog - Le temps court de la Chine - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearLe temps court de la Chine - f. Cadiouurn:md5:9d7b3f40977bc5c334366bc9c90fd0422010-12-09T21:14:00+00:002010-12-09T21:14:00+00:00f. Cadiou
<p>Je suis dans l'ensemble d'accord avec l'article.<br />
- Le fantasme de masse est très puissant, que l'analyste soit sensible aux chiffres ou qu'il soit sensible aux indices visuels.<br />
Les déserts et les provinces isolées Chinoises ont au moins l'avantage
pour la Chine de la faire paraître bien plus imposante sur la carte que
la péninsule Indienne.<br />
Cette perception altérée par l'espace occupé sur la carte a déjà été
vue avec l'espace Américain, qui pourrait être un pays avec une
puissance économique et militaire très proche en se limitant à quelques
centaines de kilomètres derrières ses lignes côtières, Sud-Ouest et
Nord-Est particulièrement.</p>
<p>La conséquence dans l'esprit d'un gestionnaire ou dirigeant Européen (ou Américain):<br />
Donner la priorité absolue à un développement en Chine au détriment des autres marchés de la région,<br />
car par soucis de simplification, les budgets et les définitions de priorités stratégiques sont pensés par zones géographiques.<br />
Au pire un budget Asie, qui va aller de l'Inde au Japon ou même
Nouvelle-Zélande, au mieux un budget Asie du Nord-Est
Chine-Taiwan-Corée-Japon.<br />
L'Inde va d'ailleurs souvent mieux tenir le choc dans ce débat grâce à sa population et sa taille sur la carte.<br />
Étonnement cela s'observe aussi dans des secteurs où la protection
brevetaire est clé et pour lesquels le marché Chinois ne va se créer
qu'une fois que la concurrence locale se sentira assez forte pour va
pousser les autorités à mettre en place une protection brevetaire
spécifique.</p>
<p>Oui, les fantasmes de masse sont bien là.</p>
<p>Deuxième point, les capacités stratégiques, je ne me prononcerais
pas trop, il s'agit d'une culture de commerçants, avec un comportement
oscillant entre les États-Unis et la Hollande. L'individualisme est
très puissant et semble un obstacle aux décisions du type jeu d'échec.
Le cheval chinois va refuser d'être sacrifié pour sauver la dame, peut
importe l'objectif pour le pays, résistant même si le roi l'oblige par
la force à avancer. Et il en va ainsi de toutes les pièces. Il s'agit
là d'un point faible dans les temps difficiles qui arrivent par vagues
et par relative surprise.<br />
Attention toujours aux raccourcis, cela n'est pas comparable à certains
pays d'Europe, nous ne sommes pas en démocraties et l'aide venant d'un
dieu tout puissant (ou de l'État providence) n'est pas dans les esprits.<br />
Donc la fierté et l'individualisme restent des moteurs, mais aussi des faiblesses exploitables à garder en tête.</p>
<p>Et nous arrivons à l'idée de temps court qui là demande à être
comparée à la situation dans les démocraties des pays qui étaient déjà
capitalistes au milieu du siècle dernier.<br />
L'individualisme permet d'anticiper les réactions des dirigeants
Chinois, et des dirigeants d'entreprises Chinoises, selon les grilles
classiques basées sur les motivations. Nous avons la fierté
individuelle, l'enrichissement personnel, la recherche du pouvoir
etc... la fierté nationale est encore là grâce au désir de revanche
mais s'estompe très vite devant les intérêts personnels.<br />
Un enrichissement personnel qui est clé lorsque l'argent n'est pas ou
plus tabou dans une société. Là rien d'exceptionel me direz-vous, nous
voyons cela dans des pays démocratiques avec des élus qui peuvent
parfois se hater pour emmagasiner les avantages et revenus
complémentaires qu'ils vont perdre à l'arrivée au pouvoir du parti
concurrent, mais ce comportement s'observe avec moins de hâte en Chine.
Car le gâteau est aujourd'hui gigantesque avec tous ces pays et
entreprises qui sont prêts à tout pour annoncer qu'ils vendent en
Chine, et aussi car nous ne sommes pas en situation démocratique, le
président arrive progressivement au sommet via le parti qui est
confondu avec l'état. <br />
Il est donc ici aussi visible pendant 5 à 10 années, mais déjà enrichi
par le système et sans crainte majeur pour "l'après" présidence, il a
déjà placé sa famille et ses amis et peut continuer à le faire après.<br />
Cela, avec un peu de fierté nationale et quelques contre-pouvoirs,
permet d'empêcher un ou deux individus à la tête du pays de prendre des
décisions allant à l'encontre des intérêts d'autres citoyens. Encore
une fois, par exemple, en refusant l'application des brevets et
copyright qui ne sont pas à leur avantage aujourd'hui, en ne se
contentant pas de négocier des dessous de table lors d'achats
importants à l'étranger, mais en obtenant les technologies et le savoir
faire avec etc... En effet l'intérêt personnel pur serait de dédier
toute son énergie à obtenir plus pour lui et sa famille peu importe la
création du futur champion national de l'aviation ou du nucléaire. Un
dirigeant purement en temps court est prêt à sacrifier 50 ans d'efforts
passés et 50 ans après lui pour son enrichissement immédiat et celui de
sa famille, ou pour sa notoriété et obtenir quelques années de plus
avec voiture de fonction ou tout autre véhicule plus prestigieux.</p>
<p>Voilà, bien qu'écrit dans la hâte, j'espère avoir inséré ici un
complément utile. Je suis bien évidemment d'accord avec le reste de
l'article aussi, point 5 et 6 particulièrement qui peuvent être
développés dans plusieurs articles et observés en continu durant les
prochaines anées.<br />
<ins>égéa </ins>: je signale au lecteur que notre commentateur nous écrit du Japon, avec donc une pratique approfondie de l'extrême orient.</p>
Le temps court de la Chine - Lambert Francisurn:md5:2444d7cc98738b786f2478cb40139c1f2010-12-09T21:14:00+00:002010-12-09T21:14:00+00:00Lambert Francis
<p>Les Chinois annoncent la fin de l'occident à DSK</p>
<p>Lors d'un débriefing du dernier G20 avec ses proches à Paris, Dominique Strauss-Kahn a insisté sur l'arrogance croissante de Pékin. « La parenthèse occidentale s'est refermée », lui a assené à Séoul le ministre des Finances chinois qui souhaite son remplacement à la tête du FMI, en 2012, par un représentant d'un pays émergent.</p>
<p>2010/12/10 <a href="http://www.challenges.fr/business/confidentiels/" rel="nofollow" title="http://www.challenges.fr/business/confidentiels/">http://www.challenges.fr/business/c...</a></p>
Le temps court de la Chine - urn:md5:39fad2b089a54f1e977fda1e9aab16ee2010-12-09T21:14:00+00:002010-12-09T21:14:00+00:00
<p>Cette image de société et d'Etat multimillénaire avec les compétences que cela est sensé apporter à un Etat est à mon sens un reste du concept de civilisation du XIXe siècle. Parler de grandes civilisations, c'est établir une hiérarchie entre elles alors qu'elles n'ont été grandes que parce que leur connaissance (celles de la haute antiquité) a été favorisé par leurs écrits.</p>
<p>Or les écrits bénéficiaient chez les chercheurs d'avant 1945 (pour faire trop simple) d'une primauté quasi inattaquable sur les sources matérielles autres. Ceux sans écrits n'étaient que des barbares. L'archéologie a quitté cet optique et utilise pour cela le terme de cultures.</p>
<p>La Chine et l'Iran jouent politiquement sur ce terme de civilisation multimillénaire (genre roue et écriture, phénomènes encore très méconnus par la science quant à leurs origines) alors que les sociétés actuelles sont loin d'être un décalque exact de celles des début de notre ère. Sont-ils les seuls détenteurs de l'art manoeuvrier ? Les maîtres incontestés ? Je n'en croit rien.</p>
<p>Cette histoire de Chine pacifiste m'a toujours bien fait rire ! Mais je vous rejoinds sur l'ivresse de l'ascension rapide et ses conséquences. Pour la cancreté de G.W. Bush, je verrai après la lecture de ses mémoires mais j'ai souvenir qu'il lisait tout de même plus de 70 livres par an.</p>
Le temps court de la Chine - urn:md5:8580a77d4e966962f11543b75bf73ae82010-12-09T21:14:00+00:002010-12-09T21:14:00+00:00
<p>Bonjour,</p>
<p>excellente analyse M. Kempf, une de plus ose-je même dire !<br />
A rebours des poncifs habituels, que vous soulignez à juste titre, rien
n'empêche l'application d'actions de court terme (tactiques
multi-dimensions) tout en continuant à poursuivre des objectifs à long
terme (la stratégie).</p>
<p>La seule crainte que l'on pourrait avoir à projeter dans l'avenir
les points "durs" identifiés (vieillissement de la population et sa
décroissance, troubles sociaux à travers le pays, inflation non
contenue, etc.) serait qu'une seule solution serait envisageable d'un
point de vue chinois : augmenter ses ressources et "occuper" la
population à travers des guerres de conquête ! Je m'en réfère
d'ailleurs à l'un des romans de Tom Clancy (L'Ours et le dragon) et
j'observe comme tout le monde la modernisation des moyens militaires et
les investissements dans la R&D.<br />
Sans compter un éventuel déclassement des pays occidentaux et une crise
économique au long terme paralysante pour le premier d'entre eux
(États-Unis).</p>
<p>Tout en souhaitant que ce scénario ne reste qu'à l'état de (bon) roman.</p>
Le temps court de la Chine - RGurn:md5:4d4ee4ff25278d7497a449d1a632130a2010-12-09T21:14:00+00:002010-12-09T21:14:00+00:00RG
<p>Bonjour,</p>
<p>Votre point 5 me semble particulièrement pertinent. Le sentiment de
prendre sa revanche sur l'Histoire est très fort chez les décideurs
chinois.</p>
<p>J'ajouterais une chose : cela est souvent dû au sentiment d'avoir
été exploités par les puissances (dites) occidentales lors de la
"Première Mondialisation" (1850-1914). Rappelons-nous le contexte :
c'est l'époque des ports européens autonomes dans le sud de la Chine
(Macao, Hong-Kong), de l'exploitation de leurs ressources, de la
révolte des Boxers en 1900-1901, etc. Bref le sentiment d'avoir été
perdant et dépouillé dans le processus.</p>
<p>Aujourd'hui, à l'heure de la "globalisation", l'on se remémore cette
leçon de l'Histoire et l'on ne veut pas être à nouveau laissé de côté.
C'est peut-être ce qui explique la flexibilité chinoise en matière de
doctrine économique (du maoisme au capitalisme sinisé d'aujourd'hui) :
ce qui compte avant tout et avant l'idéologie, c'est d'être "dedans"
cette fois-ci.</p>
<p>C'est là encore une réaction "à courte vue" : engranger du bénéfice
économique dans une mondialisation perçue comme un jeu à somme nulle.</p>
<p>RG,</p>