Egeablog - Surprise stratégique : dialogue avec C Brustlein - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearSurprise stratégique : dialogue avec C Brustlein - Midshipurn:md5:cbf8ad9527011002dd8ba350397622f02011-03-22T13:03:00+00:002011-03-22T13:03:00+00:00Midship
<p>entièrement d'accord avec votre avertissement ... que bien entendu, nous oublierons tous d'appliquer immédiatement, esprits torturés et passionnés que nous sommes !</p>
Surprise stratégique : dialogue avec C Brustlein - urn:md5:ff72ee28b071a1e598ef07caa2dcd0c82011-03-22T13:03:00+00:002011-03-22T13:03:00+00:00
<p>Merci Olivier, c'est très sympa de ta part. Me voilà bien ennuyé,
car je pars demain en voyage pour 10 jours et je doute de pouvoir
répondre aux éventuels commentaires - je le fais donc pendant que je le
peux, et le referai au pire à mon retour.</p>
<p>Pour te répondre donc: je crois que la surprise technologique est en
tant que telle une catégorie à part. Elle renferme à la fois des
surprises limitées aux plus bas niveaux de la guerre, et d'autres
prenant une portée stratégique, comme Spoutnik. A propos de la RAM,
elle n'est pas purement technologique, donc j'aurais du mal à la mettre
au même niveau que l'ICBM. Toute innovation technologique n'est pas
surprenante, d'ailleurs. Pour Spoutnik, ce n'est pas le fait que la
technologie pour faire des ICBMs existe, mais qu'elle soit maîtrisée
par les Soviétiques. Mais ce qui est vrai, c'est que les premières
manifestations concrètes et à grande échelle de le RAM, en l'occurrence
au cours de la guerre du Golfe, ont été je pense une véritable surprise
stratégique pour tous les Etats observant les opérations. Cf. les
leçons tirées par les Chinois, Russes, Iraniens, etc., et les
réorientations de posture qui les ont accompagnées.</p>
<p>Et oui, les known & unknown de Rumsfeld, dont je parlais d'ailleurs il y a peu sur Ultima Ratio (ici: <a href="http://ultimaratio-blog.org/fr/archives/2923" rel="nofollow" title="http://ultimaratio-blog.org/fr/archives/2923">http://ultimaratio-blog.org/fr/arch...</a> ) sont des concepts assez stimulants.</p>
<p>Le commentaire de Midship, sur les révolutions/révoltes de la
Tunisie à l'Egypte, soulève (notamment) un point très pertinent pour
essayer de cadrer le concept. Certes, la diplomatie n'a pas prévu ce
qui allait se passer (ou en tous cas pas de manière claire, ou ça n'a
pas été répercuté au niveau de l'Elysée, etc.), et ces événements
entraînent tout de même une certaine évolution de notre posture - nous
sommes tout de même en train d'intervenir en Libye... Cela vaudrait
donc peut-être la peine de mieux définir ce qu'on entend par "posture"
stratégique / diplomatique / militaire, etc. L'idée que j'avais à
l'origine c'était de se limiter aux changements majeurs dans les
priorités de la politique de sécurité et de la façon d'envisager
l'emploi de la force. La Libye, donc, ça ne serait pas le cas à
proprement parler.</p>
<p>Cela m'amène à une mise en garde, qui m'est destinée au moins autant
qu'à vous. Il est clair que l'entreprise de définition est stimulante
et utile aussi longtemps qu'elle ne devient pas un exercice visant à
multiplier les concepts différents, comme si l'on créait une nouvelle
notion pour chaque événement militaire un tant soit peu intéressant,
mais pas tout à fait semblable aux autres. Sachons se poser les
questions, et aussi cesser de se torturer passé un certain stade (et je
ne dis pas ça pour que la discussion s'arrête ici pendant que je ne
suis pas en mesure d'y participer...). Les concepts peuvent être de
bonnes aides à la compréhension, inutile donc à mon avis d'échafauder
des constructions théoriques trop élaborées - mais encore une fois
l'avertissement m'est surtout destiné, je l'avoue.</p>
<p>A bientôt!</p>
<p>C.</p>
Surprise stratégique : dialogue avec C Brustlein - Midshipurn:md5:4bc724317262189e2465256d82245ae22011-03-22T13:03:00+00:002011-03-22T13:03:00+00:00Midship
<p>Et c'est en cela qu'il faut aussi considérer la notion de surprise. A la lumière du commentaire d'Egéa, on peut se dire que lorsque les conditions (la structure) stratégique demeure, mais est ajustée par le décideur, le concepteur, au regard d'une plus grande finesse ou pour corriger ce qui est perçu comme une erreur, on peut parler d'une évolution stratégique ; quand au contraire le cadre même change, les conditions dans lesquelles évolue notre stratégie se trouvent bouleversées par surprise, et il s'agit alors d'une rupture.</p>
<p>Dans les cas actuels : Libye, Egypte/Tunisie, Japon, j'ai l'impression qu'il s'agit bien de surprise (la RCI n'en est pas une, ou, alors, il est juste surprenant que ça ne se passe "pas si mal" pour certains cyniques), mais pas de surprise stratégique, les choses n'ayant pas [encore ?] d'influence sur notre stratégie. A peine sur notre tactique (la tactique de communication sur l'énergie nucléaire par exemple, ou la révision de la sécurité des centrales, mais ça ne remet pas en question le choix énergétique national). Mais bien sûr il faut prendre mon point de vue dans le sens du "on abuse du mot 'stratégique' ".</p>