Egeablog - Afrique - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearMali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - urn:md5:54ba997f3021cd0c8022c8f3bd97c9d22013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00
<p>Jusqu'à ce jour on ne sait pas si c'est Ansaru.</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - yves cadiouurn:md5:441b2ea73c153bd358b5b855e3588c072013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00yves cadiou
<p>Les différents méfaits constatés actuellement au Mali et au Cameroun n’ont aucun rapport entre eux. J’en ai la conviction, c’est-à-dire que je ne peux pas le démontrer : c’est la fameuse « intime conviction », peu fiable parce que son passif comporte des erreurs judiciaires en Cour d’Assises.<br />
Pourtant j’ai la conviction qu’attribuer les malheurs de l’Afrique intertropicale à une sorte de coordination islamique, c’est une explication trop facile, peu cartésienne mais conforme à nos habitudes de pensée catho-centrées.<br />
<br />
En Afrique sévit un banditisme ordinaire. Banditisme au vrai et simple sens du mot : des bandes. Solidement équipées d’armes légères et maniables, ces bandes ne peuvent exister que par absence d’Etat. Sur ce terrain le banditisme, autrefois tribalisme, a fonctionné de tous temps excepté pendant la brève période où les colonisateurs en faisaient leur affaire.<br />
Après la décolonisation, le banditisme s’est modernisé, matériellement d’abord (kalachnikov, toyota) puis dans le domaine de la comm’, utilisant des étiquettes adaptées et compréhensibles par notre aristocratie politico-médiatique parisienne : « libération nationale » d’abord (frolinat, polisario), puis « choc des civilisations » aujourd’hui. Les caïds du banditisme sahélien récupèrent une idée des néocons qui est au goût du jour à Paris et pour ce faire ils évoquent Al Qaïda, l’Islamisme, le Djihad et autres références. Le procédé est connu en matière publicitaire, son succès se mesure au « taux-de-reprise ».<br />
A côté de ces grosses entreprises criminelles multinationales ayant acquis, en quelque sorte, « pignon sur rue », il existe des petites entreprises locales, artisanales et indépendantes, qui profitent elles aussi de l’absence d’Etat.<br />
<br />
Les bobos qui nous gouvernent, de même que ceux qui rédigent-en-chef les journaux proposés à nos concitoyens, devraient avoir compris le mécanisme parce qu’on nous a déjà fait le même coup ailleurs dans les années quatre-vingts : en Amérique du Sud les cartels de la drogue se collaient des étiquettes marxistes comme aujourd’hui au Sahel les trafiquants multicartes se collent des étiquettes islamistes.<br />
<br />
Au Sahel ce banditisme ordinaire, mais de plus en plus élaboré parce qu’il a maintenant cinquante ans d’expérience, se pare des vertus morales d’un combat religieux. Dans ce discours habile il est suivi par nos zélés commentateurs professionnels qui aiment bien les raccourcis percutants (peu leur importe que ces raccourcis soient faux) et n’hésitent pas à parler d’Islamisme ou de Djihadisme comme autrefois et ailleurs on glorifiait le « Sentier Lumineux », le « Tupac Amaru » et autres mouvements dits révolutionnaires mais vivant, les armes à la main, de trafics lucratifs. Depuis le temps nos bobos auraient dû finir par comprendre mais encore aujourd’hui ils n’ont rien compris.<br />
<br />
En réalité, aucune religion n’a rien à voir dans l’actuel banditisme sahélien (on trouve le même banditisme dans l’est de la RDC, zone qui n’est ni sahélienne ni musulmane) et c’est pourquoi les « autorités religieuses » musulmanes n’ont rien à dire sur les désordres sahéliens, ne se sentant pas concernées.<br />
<br />
S’étonner du silence des « autorités religieuses » musulmanes, c’est une réaction compréhensible, mais c’est une réaction de chrétien, habitué aux religions hiérarchisées avec un clergé pyramidal et des diocèses, ce qui ne correspond pas à l’organisation de l’islam.</p>
<p><ins>égéa </ins>: Vu pour les autorités religieuses.... Pour le reste, je suis heureux de votre commentaire, car on m'a consciencieusement expliqué, sur Internet, que je n'y comprenais rien et que je n'avais pas conscience du danger et que le terrorisme état un grave danger et que je confondais tout (marrant, alors que justement j’essayais de dire "faut pas confondre"). Toutes choses probablement vraies, d'ailleurs. Mais partiellement, comme toujours. Je retiens votre idée féconde de la reprise publicitaire. </p>
<p>Il est vrai, enfin, que je ne me proclame spécialiste de rien et que je me mêle de parler de tout un tas de choses, ce qui est très mal vu. Mais alors très très très mal vu : j'empiète sur le terrain de "vrais spécialistes" qui vouent aux gémonies quiconque vient sur leurs terres (qu'il s'agisse de l'honnête gogo que je suis ou du maître des débats télévisuels ayant pignon sur rue médiatique : il faut dire qu'il y a souvent matière à être colère), ou encore des "scientifiques" qui peinent dans l'anonymat de leur bureau sur la basse-Macédoine, n'intéressant personne jusqu'à ce que la basse Macédoine entre en irruption, et amène tout un tas de commentaires de toutes sortes, où la voix du spécialiste est forcément noyée. C'est un peu casse-pied, d'être spécialiste, car on est toujours agacé des approximations des généralistes. </p>
<p>Mais pas de généralistes sans spécialistes, et aussi, ce qui est rarement observé, pas de spécialistes sans généralistes.</p>
<p>Bon, c'est vrai aussi que quand j'entends des commentaires sur l'Otan qui me semblent dater de 1966, je me dis que certains pourraient lire un peu ou, à tout le moins, réfléchir.</p>
<p>Jamais tout noir, jamais tout blanc !</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - Ph Davadieurn:md5:d660a646133502355a164aa8ba26dbae2013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00Ph Davadie
<p>Encore que, pour les autorités religieuses, il ne semble pas inopportun de se souvenir des propos de Jean-Paul II à l'IRA (regroupant des catholiques culturels si on peut dire, mais non soutenue par le Vatican me semble-t-il) lorsque, à propos de l'Irlande où il se trouvait en visite il parlait du "pays que vous prétendez aimer", montrant implicitement sa désapprobation de leurs actes.<br />
Pas de clergé chez les musulmans, sauf chez les chiites.<br />
Et le recteur d'al azhar dirige la mosquée qui "prétend porter le titre de la plus haute autorité de l'islam sunnite et forme la plupart des muftis du moyen orient" (wiki...)</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - oodbaeurn:md5:477165f55566b8ea13e97c2c09f480b02013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00oodbae
<p>Cadiou: En bref, vous vous chargez de trouver des excuses à tous les musulmans, à l'instar des "bobos, parisiens, journalistes de la rive gauche". Quand un musulman commet un crime, il n'est pas un musulman, il est un bandit pseudo-islamiste. Quand un chef politico-religieux doit désavouer ce crime, il n'est pas une autorité religieuse car il n'y a de maître qu'Allah. Raisonnement imparable. Raisonnement incontournable quand on désavoue quiconque suit une autre approche parce qu'elle est "typiquement chrétienne". Raisonnement masochiste puisqu'il empêche toute réprobation sociale, seule à même d'empêcher l'afflux de recrues et de s'opposer à la légitimation de leur cause.<br />
En d'autres temps et à d'autres propos, mais à propos de la même logique d'apaisement fanatique, Churchill dit: "au lieu de dérober les victuailles de la table, l'ogre se les est vues servies sur un plateau." Décidemment, l'histoire se répète sans cesse.</p>
<p>C'est sûr que Ennahda, les frères musulmans, le croissant islamique, les diverses républiques islamiques pour ne citer qu'eux ne sont pas des autorités musulmanes, non, non, ce sont des projections de notre civilisation chrétienne sur l'islam, presque des hallucinations collectives, en tout cas rien de légitime puisqu'il n'y a de maître qu'Allah et Mahomet est son prophète.</p>
<p>Bon, je l'avoue, je ne suis pas musulman, je suis un infidèle alors comme je suis déjà condamné, je vais suivre un propre raisonnement quand même. Déjà, c'est sûr que l'Afrique n'est pas un pays, c'est un continent, avec toutes les nuances qu'il faut apporter au terme. Personne ne pourrait prétendre posséder une autorité homogène sur ce continent, ni même sur sa partie nord-tropicale, et certainement pas sur l'ensemble formé par l'Afrique du Nord, de la péninsule arabique et de toute l'Asie de l'Ouest. Cela eut pu être concevable si un empire multi-séculaire avait servi de base admnistrative, comme l'empire romain pour la chrétienté, et encore, on connaît le résultat: catholiques, coptes, orthodoxes, etc, autant de branches familiales qui se haissent ou qui se sont haies. D'ailleurs, cela a été rendu possible pour l'islam, du temps de l'empire turc, du califat, de Saladdin.</p>
<p>Mais passons. Car ce qui est intéressant, c'est l'évangélisation. Les ordres chevaleresques catholiques furent un vecteur de l'évangélisation, notamment vers l'Est européen, vers la Pologne. Derrière les prétextes de l'évangélisation, il y avait aussi des ambitions territoriales, notamment en ce qui concerne les templiers germaniques, du temps de Frédéric 2 de Prusse, de même qu'il y a aujourd'hui derrière les mouvements islamiques des enjeux eçonomiques à travers les trafics de drogue et des enjeux geopolitiques en ce qui concerne notamment le rôle de l'Algérie dans la situation au Sahel. Sont-ce les états papaux qui ont conquis la Pologne du temps des templiers? non, bien sûr, mais ils donné leur assentiment et finalement ont atteint l'objectif principal: l'évangélisation (avec le prélèvement de la dîme associé, soyons ŕealistes), puisque les polonais ont fini par préférer se convertir pour préserver leur indépendance.</p>
<p>Alors, comme les états de l'Eglise n'ont pas rendu de compte à l'époque devant l'ONU, on doit s'interdire aujourd'hui de demander aux autorités musulmanes de même. Ah, c'est sûr, les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs.</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - urn:md5:a492d60cb08f4655fa28ef999d3a53f92013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00
<p>Je fais suite à la réponse d’égea (n°2), premier paragraphe. J’ai rédigé ceci, tel que, avant d’avoir vu l’intervention d’oodbae (n°4) postée à 2h55 cette nuit et publiée ce matin.</p>
<p>Cher Monsieur Kempf, vous nous rapportez ce que quelqu’un vous a expliqué par mail : selon ce correspondant, vous n'avez pas conscience du danger, le terrorisme est un grave danger et vous confondez tout.<br />
<br />
Au rayon des explications globales (« global » pris dans son acception française), la prétendue « menace islamiste » a remplacé la « menace soviétique » qui a prévalu jusqu’en 1990. Celle-ci imprégnait tellement son époque qu’il était éliminatoire, lorsqu’on parlait de relations internationales ou même de désordres intérieurs, de ne pas faire de la menace soviétique sur le monde l’explication centrale, voire unique. Ce mode de pensée a longtemps perduré même après 1990, la Russie ayant pendant un moment involontairement pris la suite de l’URSS dans le rôle de l’épouvantail. Aujourd’hui le même mode de pensée n’a pas disparu : l’islamisme a tout simplement remplacé le soviétisme pour fixer les peurs.<br />
Le phénomène psychologique est aujourd’hui le même, sauf que l’épouvantail a changé : naguère le Communiste, aujourd’hui l’Islamiste. Les éternels trouillards emploient de préférence le mot « islamiste » pour dire « musulman », espérant par ce mot en -iste faire partager par tout le monde leur trouille fondée sur l’ignorance de l’Islam. C’est affligeant.<br />
<br />
Pour ma part, Breton baptisé, l’Islam ne me fait pas peur : c’est que, à la différence de ceux qui en ont peur, je le connais bien. Tous les Musulmans que j’ai rencontrés, que ce soit en Afrique ou dans nos banlieues, étaient clairement d’honnêtes gens soucieux de vivre en paix : dernièrement les caricatures de Charlie-Hebdo n’ont pas donné lieu aux manifestations espérées par la presse. J’ai participé à l’opération Tacaud en Afrique (1978) : les gens du peuple, pourtant majoritairement musulmans, étaient très contents que nous neutralisions les bandits (musulmans comme eux) car à leur yeux c’était par décision d’Allah que nous le faisions, comme certainement aujourd’hui au Mali.<br />
<br />
Bien évidemment, on me citera quelques cas particuliers pour m’expliquer, comme à Olivier Kempf, que le danger est partout : cette idée est tellement à la mode que l’on fait patrouiller l’armée dans les gares. Tout ceci n’est pas une preuve de compétence ni de sagesse de nos personnels politiques de tous bords, au contraire.</p>
<p>Mohamed Merah, un fou furieux que nos lois permettaient pourtant d’interner en psychiatrie et de calmer avant qu’il commît ses crimes, est arrivé à point nommé pour conforter les paranoïaques dans leur paranoïa.<br />
<br /></p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - urn:md5:53000dc80565ac035f43c6f82ed403672013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00
<p>Intéressantes objections d’oodbae (n°4) parce qu’elles permettent de pointer et réfuter de multiples sophismes qui circulent au sujet des Musulmans (je suis Breton baptisé, on peut croire à mon impartialité).<br />
<br />
D’abord le rappel d’une réalité qu’on aurait tort d’oublier, très significative. En septembre dernier, à la suite des caricatures de Charlie-Hebdo, la presse s’attendait à des manifestations musulmanes. Peut-être espérait-elle des manifestations spectaculaires qui auraient démontré que la presse du XXème siècle, nonobstant le passage au XXIème siècle et l’existence d’@internet, était encore dans le coup et pouvait créer l’événement. Mais ces manifestations musulmanes n’ont pas eu lieu : sur le terrain, il y avait plus de journalistes que de manifestant, sans S à manifestant. Une autorité musulmane française (je ne me rappelle plus qui) avait d’ailleurs préconisé le calme, peut-être l’indifférence.<br />
Les Guignols de Canalplus ont bien réagi sur ce coup-là : « j’espère avoir contribué moi aussi à la terreur ambiante » dit le journaliste-marionnette PPD à la fin de son sujet le 17 septembre. Le 19 septembre c’est la marionnette de Jean-Marc Ayrault qui parle : « arrêtez d’utiliser le mot musulman à tort et à travers, on va finir par avoir des ennuis » ; « le hot- dorade, c’est délicieux et ça ne choque personne ». Le 24 septembre, dialogue entre les marionnettes de deux journalistes : « je crains que les musulmans soient bien intégrés en France ---- alors là c’est clair, c’est la fin du journalisme. »<br />
<br />
On excusera mon simplisme : lorsque quelqu’un commet un crime, pour moi c’est un criminel. Ensuite, l’enquête peut s’intéresser à d’autres éléments : sa personnalité, son environnement social, ses fréquentations, le cas échéant sa difficulté d’adaptation entre deux cultures. Puis des sociologues compétents pourront étudier les traits communs entre plusieurs criminels qui se ressemblent pour en tirer des règles générales. On n’en est pas là : pour l’instant on en est seulement aux préjugés répandus et entretenus par l’impressionnisme de la presse.<br />
<br />
Je cite encore les Guignols de Canalplus parce qu’ils ont le mérite de porter un regard critique sur tout, y compris sur la presse elle-même : « vous regardez trop la télévision ». Quant à moi qui n’ai rien à vendre, je me fais une opinion fondée sur mon expérience de terrain, en Afrique et dans nos banlieues.</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - oodbaeurn:md5:18b9c2823f359307972cc3d3fd5d6c2f2013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00oodbae
<p>@cadiou: merci de répondre.</p>
<p>Votre expérience, voire votre expertise, vous amènent à formuler des jugements justes et des conseils valeureux. Mais elles ne vous rendent ni infaillible ni forcément courageux.</p>
<p>Il ressort de votre propos qu'un criminel de confession musulmane, exécutant ses crimes au nom de l'islam, n'est qu'un criminel, tandis qu'un géopolitologue commettant son texte sans parler de sa confession est berné par sa vision typiquement chrétienne. Cherchez l'erreur. Il n'y en pas, il y a simplement deux poids, deux mesures. Mais je ne veux pas engager plus loin egea.</p>
<p>Votre confession personelle ne joue qu'un faible rôle dans la discussion à moins bien sûr que vous ne fassiez de celle-ci un argument, ce qui serait le comble pour quelqu'un prétendant que la confession est à dissocier absolument des actes et surtout des motivations d'un individu. Mais d'après moi, que vous soyez chrétien ou vaudou ne vous rend pas plus génial qu'un autre, ni plus impartial. Judas lui même était juif comme Jésus et disciple de celui-ci quand il l'a vendu.</p>
<p>J'aime beaucoup les discours qui dénoncent les campagnes d'apeurement de la population. Forcément, si on est de l'autre bord, c'est qu'on a les jetons et qu'on est trop naîf pour ne pas voire que tout cela n'est qu'un leurre. Ainsi, soit on est d'accord avec ce discours, ce qui prouve qu'on est intelligent et courageux comme un homme doit l'être, soit on est en désaccord donc pleutre et peureux, en plus d'être stupide. Evidemment, tout le monde préfère se retrouver entre gens intelligents et courageux et finalement on se retrouve en scandant "pas de tolérance face à l'intolérance", qui est quand même un summum de la débilité de la propagande.</p>
<p>Que vous le vouliez ou non, une part de la population francaise se sent solidaire des évènements se produisant ailleurs sur Terre pour la seule raison de l'identité de leur confession. C'est vrai notamment vis-à-vis des palestiniens de la part de francais musulmans.</p>
<p>Que voulez-vous dire? Que la majorité des musulmans francais, ou plutôt des francais musulmans, reconnaissent la loi de la république avant la loi de leur foi, à l'instar des francais chrétiens, des francais juifs, des francais athées, des francais vaudous, etc? Qui en a jamais douté? Les antiracistes sans doute. De toute facon, ce n'est pas le sujet. Le sujet est de décider si oui ou non, quand des criminels agissent en votre nom ou en votre nom commun, vous vous devez de vous distancier de leurs actes. Vous qui affirmez avoir travaillé dans la politique et pour le moins avec des politiciens, vous connaissez très bien la réponse, à savoir que "qui ne dit mot, consent".</p>
<p>Maintenant, sur le sujet d'origine qui était de savoir ce qui se cache derrière le "terrorisme islamiste" en Afrique subsaharienne et l'alliance "terroristes maliens (!) - preneurs d'otages au cameroun", je commencerais par aller sur google (ou un autre site de cartographie). Entre les deux villes de Sokoto ( Nigeria) et Gao (Mali),il y a à vue d'oeil 600 km. Et entre Sokoto et la frontière camerounaise, il y a 1000km.</p>
<p>Quel intérêt stratégique pour les AQMI/Ansar Dine et autres MUJAO maliens? Outre l'étirement des lignes de communication et l'ouverture de facto d'un deuxième front, ils confirment leur nature terroriste donc au revoir le soutien des populations ou au moins au revoir la démoralisation de l'adversaire. (1)<br />
Même tactiquement, ca me paraît idiot, vu qu'ils dévoileraient leurs bases et leurs forces "cachées". En bref, ce ne sont pas les maliens, d'après moi.</p>
<p>Donc, de trois choses l'une, ou bien c'est un coup du contre-espionnage (francais? américain?) pour justement souder la population derrière l'intervention CEDEAO-francaise, non qu'ils aient provoqué cette prise d'otage mais qu'ils ne l'aient pas empêchée et comme ils sont rares cceux qui font l'effort de regarder une carte, ca passera comme dans du beurre. (1ère option)<br />
Ou bien c'est un coup de nigérians qui ont besoin d'argent et comme le Nigéria, c'est pas la Mali, les francais payeront parce qu'ils ne s'engageront pas dans un second pays. (2ème option)<br />
Ou bien c'est un nouveau concept de TV-réalité pour l'année prochaine "a la recherche du nouvel otage". (3ème option)</p>
<p>Dans tous les cas, ca a été fait au nom de l'islam et, l'avez vous remarqué, il est plus probable que les victimes aient été baptisées qu'elles n'aient effectué leur ramadan en 2011. D'un point de vue d'une autorité religieuse musulmane "pacifique", vue l'exposition médiatique, plusieurs approches sont possibles:<br />
1) ou bien je désavoue cette prise d'otages francais parce que la religion que je prêche est une religion de paix,<br />
2)ou bien je désavoue cette prise d'otages francais parce que je trouve ca anormal que la DGSE nous manipule pour sa guerre (1ère option)<br />
3)ou bien je désavoue cette prise d'otages parce que je suis contre l'utilisation mercantile de la religion que je prêche, (2ème et 3ème option)<br />
4) ou bien je désavoue cette prise d'otages parce que je ne connais pas ces preneurs d'otages mais mon pays est en de bonnes relations avec la France (les 3 options)<br />
5)ou bien je ne dis rien parce que ce sont des infidèles qui sont enlevés et leur sort ne m'intéresse pas, les droits de l'homme, l'ONU, etc, ca ne me concerne pas, j'ai déjà assez à faire avec le culte du Très Grand (les 3 options)<br />
6) ou bien je ne dis rien parce que ce sont des infidèles qui sont enlevés, or Allah a donné la Terre aux fidèles et les autres doivent payer une taxe pour y vivre aussi si ils ont la chance de faire partie des religions du livre et sinon ils doivent s'estimer heureux de n'avoir pas déjà été exécutés. (2ème option)<br />
7) ou bien je m'en fous, il y a déjà assez de génies chez les francais qui se chargent de gommer du dossier la cause, la religion, la confession, brandies en étendard par ceux qui passent à l'autre bord criminel, donc je n'ai aucun effort à faire car on est innocent jusqu'à preuve du contraire et en plus, non seulement on ne me met pas en question mais ces mêmes génies de chargent de faire taire ceux qui l'oseraient en les faisant passer pour des racistes, des islamophobes, des idiots naifs, d'ailleurs, je me demande si c'est même la peine de leur envoyer un cadeau pour les remercier, je vais peut-être plutôt leur envoyer quelques mauvais cancres donc je ne sais plus quoi faire, à ces francais de bonne volonté.</p>
<p>On a l'embarras du choix, c'est le cas de le dire.</p>
<p>Cordialement</p>
<p>(1): Je confesse que j'essaie de ressortir les concepts lus chez Clausewitz</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - Colin L'hermeturn:md5:1debdaba75c1032b9de6f352f77897ab2013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00Colin L'hermet
<p>Bonsoir,<br />
<br />
Dans son livre Remonter la Marne, JP.Kaufmann cite un aphorisme dont je ne situe pas l'auteur, mais qui prolonge l'enjeu de vos épanchements bloguesques : "si ce n'est pas écrit, c'est perdu à jamais". Dans le cadre de l'accouchement de la pensée, je le trouve pertinent.<br />
Vous nous dites parfois que vos proto-pensées tournent, que vous les couchez sur le papier, les fixez, les cristallisez et les retravaillez. Donc faute de cela, elles s'évanouiraient certainement, à terme.<br />
<br />
Sinon, la lecture (trop) rapide et diagonale du présent billet me mène à esquisser quelques observations :</p>
<p>a) votre point conclusif : "distance et différence des conditions géographiques (...) tâche d'huile (...) incorporation de discours radicaux extérieurs, (...) localisations et acculturations de ces phénomènes"<br />
c'est ce qui se regroupe sous le vocable de glocalisation que le CT et l'AT ont fini par admettre dans le jargon ;<br />
<br />
b) "quelle autorité musulmane (...) condamne les excès commis au nom de l'islam ?"<br />
En sus de la complaisance-complicité objective que vous croyez percevoir, il y a la question de la légitimité.<br />
Le principe de Dawla (pouvoir, structure d'Etat, cycle du pouvoir) est l'objet de bien des enjeux contradictoires entre détestation et captation.<br />
En substance : "L'Islam, quel numéro ?".<br />
Quelle autorité, en butte à une contestation de sa fragile légitimité, peut raisonnablement jouer son toujours relatif crédit sur une situation somme toute externe ? Le jeu en vaut moins la chandelle que la récupération de la détestation larvée qui semble monter, comme le populisme donne l'impression de monter en Occident (le parallèle sur ces ressentis est à creuser) ;<br />
<br />
et c) @ Oodbae :<br />
Vous êtes redoutable : vous tentez de circonvenir toute contestation en construisant votre propre contradicteur. Plaisant autant qu'intelligent, rhétorique en diable (je n'ose dire sophistiqué) , MAIS...<br />
Mais Y.Cadiou avec qui vous souhaitiez débattre n'a jamais convoqué, lui, l'histoire des ordres chevaleresques religieux, que vous maîtrisez par ailleurs fort bien, pour éclairer son propos. C'est vous seul qui avez poussé dans cette voie. Or vos développements ultérieurs ne font que récuser les constructions que vous avez vous-même bâties. Pas celles d'Y.Cadiou.<br />
Bref vous vous acharnez seulement contre vous-même dans ce cas là ;<br />
par exemple : "Alors, comme les états de l'Eglise n'ont pas rendu de compte à l'époque devant l'ONU, on doit s'interdire aujourd'hui de demander aux autorités musulmanes de même."<br />
C'est vous seul qui le dites. Je n'ai lu nulle part sur les billets une telle affirmation.<br />
Ou plus exactement je reformule : je n'ai perçu nulle part une inclination dans ce sens qui légitimerait la pseudoréponse que vous apportez ;<br />
<br />
. au point d'employer votre ironie agile à des outrances grossières :<br />
oui, effectivement, il est "plus probable que les victimes aient été baptisées qu'elles n'aient effectué leur ramadan en 2011".<br />
Votre remarque, là, n'était pas fine, quand on voit le nombre de tués de confession musulmane par les activistes musulmans. J'aurais voulu ne pas relever, mais il me semble plus utile d'attirer votre attention sur ce point que vous avez dû négliger plus par maladresse que par méchanceté.<br />
Car si on enlève les mécréants, on TUE les coreligionnaires. C'est le fondement du terrorisme qui sévit depuis 1995-1997 sur la base des différences de tonalités entre courants et écoles. Les coreligionnaires sont des opposants, pas des monnaies d'échange, on n'a donc aucune raison de s'en encombrer. Quant aux K&R au sein d'un même groupe religieux, ils sont donc purement criminels, et donc vont bien dans le sens qu'exprimait Y.Cadiou, la criminalité prenant largement le pas sur l'aspect religieux ;<br />
<br />
. je reviendrais également sur vos développements dont j'hésite à les prendre pour de l'aimable blague : "c'est un coup du contre-espionnage (francais? américain?) pour justement souder la population derrière l'intervention CEDEAO-francaise".<br />
S'ensuivaient les exploitations de vos 3 hypothèses de base, en autant de développements quand même ébouriffants.<br />
<br />
Au cas où cet échafaudage ne serait pas vôtre (je me refuse toujours à vous lire au 1er degré, vous êtes trop narquois pour cela) mais que vous le prêteriez à un musulman paranoiaque et complotiste, même lui ne se risquerait pas à proférer un tel truc ; le public qui suit cela est soit fier des actes de ses héros du jihad glocal, soit indifférent aux coulisses. Mais complotiste avec une telle sophistication, non. Vous les prenez soit pour des quiches soit pour des pervers. Ce public n'est ni à l'un ni à l'autre de ces extrêmes.<br />
Quant à ceux qui, de l'autre côté, ont pu oeuvrer un jour dans une affaire d'otages, ils ne rigolent pas, mais pas du tout, avec les situations non encore dénouées : aucune projection de gain-crédit n'est assurée dans le domaine de la martyrologie chez les Occidentaux, le soutien de ce qu'on appelle "les opinions" est trop volatile pour qu'on fonde une stratégie de développement de semblable coup tordu ;</p>
<p>. Vous vous interrogiez à voix haute sur "l'intérêt stratégique pour les AQMI/Ansar Dine et autres MUJAO maliens? Outre l'étirement des lignes de communication et l'ouverture de facto d'un deuxième front, ils confirment leur nature terroriste donc au revoir le soutien des populations ou au moins au revoir la démoralisation de l'adversaire."<br />
en faisant une référence à Clausewitz.<br />
Pourriez-vous développer, je ne vous ai pas suivi sur ce coup-là./.</p>
<p>Bien à tous,<br />
Cl'H./.</p>
<p>Egea: heureux de vous relire, cela faisait longtemps. Oui, le bouquin de Kaufmann à l'air très bien, et je crois que qq. un va me l'offrir.... </p>
<p>a) je n'aime pas trop cette notion de glocalisation. À la mode, sensée expliquer et réunir les contraireś, elle me semble finalement insatisfaisante. Ms ce n'est qu'une 'opinion, il faudrait que j'elabore. </p>
<p>b) bien vu, bien dit. 1-0</p>
<p>c) oui, les plus nombreuses victimes du jihadisme sont des musulmans, ne l'oublions pas.</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - oodbaeurn:md5:486a0c078eef46032cf314cb8ff82dcb2013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00oodbae
<p>@L'hermet</p>
<p>Merci pour votre réponse. Je vous réponds sur le seul point qui le mérite.</p>
<p>Au vu des distances séparant le Nigeria et le Mali, entreprendre des actions de prise d'otage, et peut-être d'autres par la suite, par le même groupe que l'un de ceux agissant au Mali entraîne un étirement des lignes de communication. Même si les télécommunications par satellite et antennes-relais et par l'internet facilitent malgré tout la communication, ces lignes demeurent étirées et rendent la coordination des forces plus complexe et difficile. Or les groupes agissant au Mali sont en phase de retraite, donc ont déjà des soucis de communication. Pourquoi en rajouter?<br />
Constatant le retrait, des sous-groupes ont pu prendre leur autonomie. Du fait de la débandade, certains veulent peut-être déplacer l'action ailleurs, au Nigeria par exemple. Ceci constitue l'ouverture d'un second front. Ceci n'est pas judicieux si ils n'ont pas les forces nécessaires pour soutenir les deux fronts.</p>
<p>En plus, en procédant ainsi, ils montrent qu'ils n'ont pas l'intention de négocier, donc qu'ils sont terroristes. Ou alors, ils se placent en position de force en vue d'une négociation mais alors il faudrait vraiment qu'on soit stupide pour négocier avec ce genre de personne qui continue à prendre des otages alors qu'on leur met la râclée, en espérant qu'ils cesseront quand on sera parti. En confirmant qu'ils ne changent rien à leur nature terroriste (et criminelle), ils se passent du soutien de la population (surtout si comme vous l'affirmez les djihadistes tuent surtout des musulmans, mais passons), ce qui n'est pas judicieux pour mener une guerre au sein des populations.</p>
<p>Enfin, en supposant toujours que ce soit un groupe malien, ils dévoileraient des bases arrières puisque ces preneurs d'otages ne sont pas apparus par magie au Cameroun, donc étaient soit stationnés dans le coin depuis quelques mois, soit ont voyagé en quelques nuits et on pourra chercher les traces de leur passage pour connaître leurs lignes de communication arrière.</p>
<p>Bref, à moins bien sûr que le groupe malien soit mu par un instinct masochiste et suicidaire, ce qui est possible car les prises de décision politiques sont rarement rationelles, il n'a pas pris les otages au Cameroun.</p>
<p>Faut il le préciser? J'accepte volontiers la contradiction ou le soutien sur ce raisonnement.</p>
Mali, Cameroun, même combat ? (MAJ 1+2) - Colin L'hermeturn:md5:16122c6fd3235dd5929e2f450c76fa182013-02-22T20:49:00+00:002013-02-22T20:49:00+00:00Colin L'hermet
<p>Bonjour,</p>
<p>@Oodbae<br />
Merci de votre réponse,</p>
<p>J'abonde dans votre sens, une action malo-malienne dans cette prise d'otage est absolument impensable.<br />
Il s'agit bien plus, comme vous le posez, d'une autogénération sur le mode même de la dispersion-diffusion de l'action violente dans les affaires glocales : des sujets locaux non gérés politiquement deviennent des sujets d'irrédentisme, la violence surgit, le travail de diffusion religieuse comme mouvement altermondialiste-moralisateur-moderniste s'en empare, l'habillage idéologique jihadiste suit.<br />
C'est pourquoi l'interrogation à voix haute sur l'hypothèse malienne ne pourrait que déboucher sur son invalidation.<br />
Mais je m'interrogeais sur les placages de Clausewitz sur le rapport aux populations : le terrain populaire connaît-il tant de similitude avec l'Europe rurale ?<br />
La question des proportions de mortalité, et donc la peur qu'inspirent les tenants du jihad est à mettre dans l'équation de la fusion avec le terrain si on reprend Mao et l'idée d'un"poisson dans l'eau".<br />
A quel seuil le soutien ou la neutralité populaire peuvent-ils disparaître ? Existent-ils seulement ? Et si oui, dans quelle période (juin 2012-ocotobre 2012) avant que de disparaître ?<br />
Et quel est "le peuple" ? Populations rurales, populations citadines, élus de minorités, représentants d'une classe batarde-écartelée entre pouvoir étatique corrompu du sud et clans du nord ?<br />
Autant de questions quant à la réalité-complexité d'un substrat sur lequel nous souhaitons a) atteindre nos objectifs de liquidation des entités terroristes et b) contribuer à l'établissement d'un processus de long terme pour stabiliser le pays puis la zone...<br />
"Vaste programme" comme disait Le Général en d'autres circonstances.</p>
<p>Bien cordialement,<br />
Cl'H./.</p>
RCI : extension du domaine de la lutte - Ivana31urn:md5:1f97af2b422e1bb21aad3bea195f569c2011-03-31T21:35:00+00:002011-03-31T21:35:00+00:00Ivana31
<p>Une brève réflexion… aujourd’hui en cours (master Fonction Public Internationale)… un camarade ivoirien exprimait ça peine face à la situation qui traverse son pays et a demandé au professeur son avis… « Avant-hier B Obama nous a exhorté à prendre notre destin en main, le lendemain mes cousins recevaient des armes venant de la part des français… il y a-t-il des limites en occident ? »</p>
RCI Libye : contrastes africains - panou34urn:md5:b53471ed1756e1c375564298322d18622011-03-15T20:18:00+00:002011-03-15T20:18:00+00:00panou34
<p>C'est aussi le terrain qui commande et l'histoire militaire en Libye aurait dû être rappelée.Les va et vient de Rommel et Montgomery ont été oubliés par les insurgés,BHL et Sarkosy. Autant le combat urbain égalise les chances,autant le combat en zone désertique amplifie la supériorité technique(aviation,artillerie).La seule chance des soixantehuitards de Benghazi résidait dans un soulévement populaire à Tripoli si possible avec ''neutralisation'' du Guide et là on a manqué de héros kamikaze.<br />
L'émotionnel qui semble être une méthode d'analyse des événements(au moins chez nos dirigeants) ne résiste pas aux dures réalités géographiques et techniques.On a même entendu des commentateurs recommander des parachutages d'armes.Ils oubliaient que dans une guerre technique comme celle du désert il faut des techniciens qui servent ces armes.<br />
Quant au conflit ivoirien il confirme que l'Occidental a la montre mais que l'Africain a le temps</p>
Surprise n° 3 - Midshipurn:md5:1d413019be2758b555d02862dda4680a2011-02-25T22:00:00+00:002011-02-25T22:00:00+00:00Midship
<p>la surprise, c'est que les britanniques ont encore la capacité de déployer des marines, c'est ça ? (mauvais esprit qui me tient !)</p>
<p>égéa : on sent surtout un gars de la royale qui ne peut s'empêcher de faire valoir son anglophobie atavique (;-)))</p>
Surprise, surprise - urn:md5:1d8d2b389d5c23cc95e1890ddd34a9e82011-01-27T17:18:00+00:002011-01-27T17:18:00+00:00
<p>On ne peut effectivement prévoir le basculement actuel avec le logiciel périmé utilisé par nos élites, gouvernements, médias, stratèges, etc... Pour comprendre la crise universelle, il faut présupposer l'effondrement du système : sinon, on va courir après le réel. Et ce n'est pas tautologique, c'est quantique (voir mon dernier article dans Revue Défense Nationale, "Souvenirs du monde de demain", mais tous ceux que j'écris depuis bientôt dix ans).</p>
<p>Dès lors, et si effondrement il y a, pourquoi limiter l'onde de choc au monde arabo-musulman ou à l'Afrique ? Et la Chine ? Et l'Europe ou la France, dont les citoyens sont désormais excédés devant l'impasse de nos sociétés, l'épuisement du modèle déterministe et capitaliste si efficient deux siècles durant, si contre-productif depuis dix ans, et l'impuissance de nos dirigeants à proposer autre chose que de continuer à s'enfoncer parce que, précisément, ils sont incapables de changer de logiciel, de penser "out of the box" ?</p>
Surprise, surprise - oodbaeurn:md5:1df8fc725d9f9d8549d61fff579c33b42011-01-27T17:18:00+00:002011-01-27T17:18:00+00:00oodbae
<p>Bonjour,</p>
<p>Jusqu'à présent, il n'y a pas eu d'élection démocratique en Tunisie depuis la fuite de M. Ben Ali et rien ne prouve que le peuple ait acquis des "libertés publiques" (pour reprendre le terme à la mode). Il y a un renversement de régime, comme cela arrive régulièrement, et... et je m'étonne, enfin, non, je ne m'étonne plus, mais je remarque que la presse française se passionne pour une prétendue victoire des droits de l'homme que le peuple tunisien aurait arrachés à la dictature. Il me semblait pourtant que le peuple [tunisien] avait surtout faim et était au chômage.La soi-disant révolution exprime plutôt cette loi, dont la formalisation et ses auteurs m'échappent, que le peuple se révolte quand il a faim. Théorème et réciproque seraient justes à la fois.</p>
<p>Si je me permets de poster ce commentaire, c'est parce que vous avez bien voulu argumenter dans un autre billet sur le débat de savoir si les manifestations à l'occasion de la réelection de Ahmadinejad en 2010 étaient semblables à Prague 1968. On voit que, à la différence de l'Iran, et à la différence de la Tchécoslovaquie en 1968, la Tunisie a vu son régime céder. Ainsi, ceci fait déjà un pays dont le peuple a une chance d'obtenir raison et de satisfaire ses aspirations.<br />
On devrait remarquer que les circonstances ne sont pas les mêmes puisqu'en Iran, il se passait un vote national contre un vrai challenger, ex-président, donc le peuple était déjà chauffé à blanc, passez moi l'expression, et sa sortie dans les rues ne fut pas seulement motivée par la faim mais aussi par la croyance passagère que peut-être le gouvernement leur demandait vraiment leur avis, croyance déçue.</p>
<p>En passant, on ne devrait donc pas mettre la charrue avant les bœufs pour estimer la situation en Egypte où M.Moubarak a annoncé la démission du gouvernement. Le gouvernement sera probablement le bouc-émissaire et l'ordre sera rétabli.</p>
<p>Ma question est: est-ce que les tunisiens ont tiré une leçon de la révolution islamique de 1979? Ont ils en tête ce renversement de régime où les frustrations du peuple furent manipulées par des personnes avides de pouvoir qui n'étaient pourtant pas des agents de l'extérieur mais bien des leurs: les mollahs? Est-ce que les tunisiens voient plus loin que le bout de leur nez ou vont ils passer par une phase meurtrière, telle "la Terreur", la guerre civile, la dictature à nouveau?</p>
<p>Si oui, alors peut-être gagnerez vous le pari quant à l'Iran (cf le billet sur l'Iran), à savoir que le régime des mollahs tombera dans les 10 prochaines années. En effet, les iraniens apprendront du cas tunisien et se convaincront qu'ils ont bien une chance. Si non...je gagne !! :-D .</p>
<p>Il est certes maladroit de parier sur la destinée de peuples. C'est vrai qu'on est pas au PMU mais enfin, il me semble plus intelligent de formaliser un pari et donc d'avoir conscience de l'incertitude de ses affirmations que de s'afficher plein de certitude péremptoire.</p>
<p>Quant à votre remarque sur les classes "Méditerranée", "Afrique", etc, je souhaite commenter que vos classes ne sont pas fuyantes, elles sont séquantes. Leur intersection n'est pas nulle. Avez vous entendu parler de la théorie des ensembles de Poincaré? La Méditerranée et l'Afrique, comme "espaces conceptuels" ne sont pas "complémentaires" mais ont des parties non vides en commun, particulièrement la côte Sud de la Méditerranée. La Tunisie appartient aussi bien à la Méditerranée qu'à l'Afrique. En classant le billet dans "Afrique", ce n'est pas la Tunisie qui y perd mais l'Afrique qui y gagne en montrant sa façade méditerranéenne.</p>
<p>Espérant ne pas avoir été trop gonflant,</p>
<p>cordialement,<br />
oodbae</p>
<p><ins>égéa </ins>: mais on n'est jamais gonflant, quand on argumente.... Et en plus,c 'est intéressant. Pour la théorie des ensembles, oui, vous avez raison. La géopolitique pratique le multiscalaire, mais aussi les recouvrements séquants.... Sur la faim en Tunisie, je ne suis pas d'accord avec vous.</p>
Mogadiscio - S. Le Gouriellecurn:md5:48eb03bc89037c70f94a34e421356e802010-09-22T22:26:00+00:002010-09-22T22:26:00+00:00S. Le Gouriellec
<p>Merci Olivier,<br />
et en plus le premier ministre somalien vient de démissionner !<br />
Oui la Corne de l'Afrique va vous passionner cette année : <a href="http://goodmorningafrika.blogspot.com/2010/08/saison-2010-2011-pourquoi-la-corne-va.html" rel="nofollow" title="http://goodmorningafrika.blogspot.com/2010/08/saison-2010-2011-pourquoi-la-corne-va.html">http://goodmorningafrika.blogspot.c...</a><br />
ps : l'AMISOM est surtout composée d'Ougandais et de Burundais. Pour
des informations sur l'opération et l'actualité somalienne, le très bon
site canadien : <a href="http://www.operationspaix.net/AMISOM" rel="nofollow" title="http://www.operationspaix.net/AMISOM">http://www.operationspaix.net/AMISO...</a></p>
Mogadiscio - urn:md5:c7d1274097d1454fcd4575449465f21a2010-09-22T22:26:00+00:002010-09-22T22:26:00+00:00
<p>Le Gouvernement de transition, est incapable de diriger quoique ce soit, il a été mit en place sans consulté les tendances, aujourd'hui il est isolé, et totalement désorganisé, composé gens sans ambitions, et sans volonté d'en finir avec le chaos et l'anarchie des chefs de guerre. Seul le Président Abdinur Darman, connait la situation et calmera les chefs de guerre.</p>
<p><ins>égéa </ins>: fichtre.... seul lui ? évidemment, je suis impressionné !</p>
Ethiopie et Nil - Thibault Lamidelurn:md5:e8f32b5c28041153c11670f679b22a612010-06-12T22:04:00+00:002010-06-12T22:04:00+00:00Thibault Lamidel
<p>Bonjour Egea,</p>
<p>Je tiens à rapprocher la situation de l'Ethiopie de celle d'un autre
pays. Ces deux cas présentent la même position d'user des ressources
naturelles en position de force. Je souhaite bien sûr évoquer le cas de
la Chine. Avec le Tibet, la Chine n'a pas gagné seulement quelques
territoires. Elle a acquis la position géostratégique de posséder la
source de nombreux fleuves indiens, indochinois et chinois.<br />
Le point commun est que cet état de fait n'est pas inintéressant.
D'autant plus que les fleuves dans ces deux régions sont essentiel au
développement des collectivités humaines dans les Etats voisins. Ainsi,
les construction de barrages posent le même type de problème.<br />
Et de plus, la Chine n'a pas qu'un soutien financier à apporter mais peut être aussi quelques leçons de géopolitiques.</p>
<p>Dans le futur, je ne verrai pas forcément un "problème soudanais".
Je considère que l'affrontement se situerait plus entre l'Egypte et
l'Ethiopie.</p>
<p>Ce dernier Etat à de longues traditions étatiques, notamment
impériales. C'est bien cet Etat qui avait réussi à repousser l'Italie
fasciste. Si vous faites la synthèse de ces projets hydriques ou bien
des projets économiques, vous pouvez avancez sans grand risque que
l'Ethiopie a un projet géopolitique.</p>
<p>Et je ne suis pas le seul à le considérez. Il serait intéressant de
savoir qui fait entrer des armes légère en Ethiopie depuis le Soudan,
et pour équiper qui ? Et j'en veux aussi pour preuve les Etats qui ont
eu intérêt à détacher l'Erythrée de l'Ethiopie. C'est le bon exemple du
fait qu'il serait dérangeant pour la circulation commercial en mer
Rouge qu'un Etat indépendant puisse prendre un semblant d'ascendant.
Pire si cet Etat a un projet stratégique autonome et indépendant !</p>
<p>La situation changera peut être radicalement. La Somalie est un Etat
failli. Et l'Ethiopie pourrait ainsi se dégager de nouveau une façade
maritime. L'Egpypte, pion anglo-saxon depuis plus d'un siècle sera
l'agent censé empêcher tout ascendant géopolitique de l'Ethiopie. D'où
peut être la prédominance négociée et laissée à la discrétion de
l'Egypte sur le Nil. Mais même un traité, aussi bon qu'il soit, ne peut
rien contre les réalités géographiques.</p>
<p>Votre billet appuierai un peu ma thèse. L'Ethiopie a bien réussi à
se rallier "une coalition de bonnes volontés" pour contester l'ancien
traité qui régissait le partage des eaux. L'Ethiopie aurait déjà une
ère géopolitique ? Les interventions en Somalie ne concernaient peut
être pas le seul besoin de stabilité de cet Etat; Peut être un "au cas
où" il y aurait de la façade maritime à récupéré.</p>
<p>Et en définitive, pour qui travaille le Soudan ? Simple arrière cour égyptienne ?</p>
<p>Concernant la gestion de l'eau, la Libye avait de grand projet. Abandonnés depuis ?</p>
<p>Cordialement,</p>
<p>Thibault Lamidel</p>
<p><ins>égéa </ins>: j'attends avec impatience que Sonia Le Gourriellec, spécialiste de la région, vienne commenter tout ça.</p>
Ethiopie et Nil - urn:md5:7f06e63cd79dfebb0ec6272c7f4e02c52010-06-12T22:04:00+00:002010-06-12T22:04:00+00:00
<p>Bonjour,</p>
<p>J’avoue être plutôt d’accord avec ce commentaire même si j’y apporterais quelques nuances.</p>
<p>-Tout d’abord sur le rôle de l’Egypte dans la région. Il est évident
que l’Egypte est confronté à un stress hydrique et considère comme une
menace stratégique toute diminution de son quota tel que prévu par le
traité de 1959. 85% du Nil provient du territoire éthiopien.
Addis-Abeba souhaiterait imposer sa vision de l’aménagement du Nil en
empêchant Le Caire de réaliser ses grands projets hydriques et en le
forçant à s’asseoir à la table des négociations. Les tensions entre
l’Egypte et l’Ethiopie ont failli dégénérer plusieurs fois. Mais plutôt
que de se combattre directement, ces deux pays s’affrontent par ennemis
interposés. La dernière lettre de l’Océan Indien (12 juin) explique
d’ailleurs que l’Ethiopie a très mal vécu la médiation Qatari entre
l’Erythrée et Djibouti (délimitation de la frontière à Doumeira) voyant
dernière cette intervention la patte de l’Egypte.</p>
<p>-Je ne suis pas sûr qu’on puisse dire que l’Erythrée a un « projet
autonome et indépendant ». La politique d’Aferworki réagit aux
circonstances. En 2001 il avait encore des échanges avec les Américains
et souhaitait même accueillir la base américaine (finalement à
Djibouti) mais le manque de soutien de la communauté internationale
pour appliquer les décisions sur la délimitation de la frontière avec
l’Ethiopie l’a poussé à se marginaliser et à soutenir tous les ennemis
de l’Ethiopie. Finalement le mouvement se vit toujours comme un
mouvement de libération nationale. La logique qui anime sa politique à
l’égard de la Somalie depuis 1998 consiste à miner la position
éthiopienne et à affaiblir ses ambitions hégémoniques dans la région.
L’Erythrée héberge, arme et entraine les opposants islamistes de
l’ARS-Asmara (mouvement issu de la scission de l’ARS après le processus
de Djibouti l’autre parti du mouvement est dirigée par l’actuel
président somalien).</p>
<p>-Enfin je ne pense pas que la politique Ethiopienne en Somalie soit
menée pour « se dégager de nouveau une façade maritime. » De fortes
minorités Somali vivent à l’Est du pays (Ogaden) et Addis Abeba craint
une jonction de l’intégrisme somalien avec les guérillas somali et
oromo au sud. Son but aujourd’hui est de contenir les milices
islamistes en zone Hawiye (Sud Somalie). Après l’intervention directe
contre les tribunaux islamiques en 2006 (avec le soutien américain)
elle tente désormais de renforcer les effectifs somaliens à la
frontière. Son accès à la mer elle le trouve plutôt au Somaliland (port
de Berbera) d’où son soutien à la reconnaissance de ce quasi-Etat. A
l’inverse les pays arabes (Ligue Arabe et Egypte en tête) s’opposant à
cette reconnaissance.<br />
Il y aurait tellement de choses à dire pour expliquer cette région
complexe et stratégique où se mêlent les intérêts de nombreux Etats. Le
débat est ouvert…</p>
<p><ins>égéa </ins>: merci pour ce point de vue de spécialiste. et bravo : c'est le millième commentaire d'égéa !</p>
Ethiopie et Nil - Thibault Lamidelurn:md5:f739491e632d7ef078bf5224ef8d7ba92010-06-12T22:04:00+00:002010-06-12T22:04:00+00:00Thibault Lamidel
<p>Bonsoir,</p>
<p>Pardonnez-moi, je me suis mal exprimé. Je souhaitais dire que l'Ethiopie avait, par constances historiques, un projet autonome et indépendant (c'est que j'aurais voulu qu'on comprenne).</p>
<p>Et Egea tu avais raison de souhaiter qu'elle le commente, c'est enrichissant d'avoir son point de vue, plus nourri que le mien !</p>
<p>" Son accès à la mer [de l'Ethiopie] elle le trouve plutôt au Somaliland (port de Berbera) d’où son soutien à la reconnaissance de ce quasi-Etat. A l’inverse les pays arabes (Ligue Arabe et Egypte en tête) s’opposant à cette reconnaissance. "</p>
<p>J'adore ce passage, on tient là peut être le résumé d'une partie des relations de la région.</p>
<p>En relisant mon commentaire, je souhaiterai encore accentuer le rôle de la Chine. Du grand temps maritime de l'Empire du Milieu (XIe - XIV d'après mes souvenirs), la flotte chinoise allait au moins jusqu'à Aden.<br />
Une Ethiopie historiquement lié à l'URSS aurait quelques dispositions à s'allier avec la Chine. Cette dernière a les moyens et les besoins d'assurer la sécurité par ce détroit, sans subir le chantage d'autres puissances. Et cette hypothétique implantation chinoise, dans un hypothétique Somaliland annexé, changerait les rapports géopolitiques de la région. D'où un changement de rapport de force face avec l'Egypte.</p>
<p>Pour ouvrir sur le problème du contrôle des territoires de la corne d'Afrique pour contrôler l'entrée de la mer Rouge, il faut s'attendre à un retour... De la Russie. Doucement mais sûrement, la flotte russe de la mer Noire se réinstalle en méditerranée (Syrie au moins). La Russie aurait une place de choix pour arbitrer en revenant sur l'île de Socotra (sud des côtes du Yemen, ancienne base navale soviétique).</p>
<p>Si vous comptez en plus la présence de la France via Djibouti et Abu Dhabi en soutien.</p>
<p>Vous obtenez une région avec anglais et américains en recul. Certes il garde le contrôle du Canal de Suez avec le partenariat stratégique avec l'Egypte. Mais il y aurait nécessité d'un contrôle au sud de la mer Rouge. D'oû le problème de l'Erythrée. D'où les implantations, peut être, des américains et de leurs alliés à Djibouti (espagnol, japonnais) aux côtés des chinois d'ailleurs. Et d'où l'intéressante envie d'aller intervenir au Yemen.</p>
<p>Pour raccrocher à la question stratégique des ressources, il faut dire que l'Ethiopie est château d'eau vis-à-vis des pays du Nil... Tout aussi vis-à-vis des pays riverains du sud. En revoyant mes cartes, on se rend compte que le Kenya par exemple (et la Somalie il me semble) est en situation de dépendance. Cela aide à trouver quelques accords.</p>
<p>Il me semble donc qu'il faille relié la question de la gestion des ressources, qui est la manière de réguler les rapports géopolitiques entre Etat africain et leurs alliés, et celles des questions navales qui affecte le besoin de contrôler les abords de la route commerciale qui passe par la mer Rouge.</p>
<p>Cordialement,</p>
<p>Thibault Lamidel</p>
<p>égéa : oui, Sonia écrit une thèse sur la corne de l'Afrique : et en plus, elle est ravie de voir qu'il y a des observateurs qui en débattent.</p>