Egeablog - Asie mineure, mer Noire et Caucase2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearRetour sur la rencontre Erdogan/Poutineurn:md5:72c022b33295db6d974d6640638e900a2012-12-14T12:56:00+00:002012-12-14T12:56:00+00:00Olivier KempfAsie mineure, mer Noire et Caucase<div class="post-excerpt"><p>Retour sur la rencontre, le 3 décembre dernier, entre les dirigeants de deux Etats voisins, qui ont une longue histoire de différend et de voisinage. La situation était compliquée par l'affaire syrienne. Il reste que les fondamentaux étaient présents, et que l'habitude des négociations orientales et la volonté de préservation de l'avenir ont vité de trop se concentrer sur la question qui fâche. Une analyse par <strong>D. Pallardy</strong>, actuellement en master à Moscou. O. Kempf</p>
<p><img alt="" src="http://fr.rian.ru/world/20100608/186853715.html" /> <a href="http://fr.rian.ru/world/20100608/186853715.html">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>03.12.12, Istanbul – Vladimir Poutine rencontre le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan.</p>
<p>Le président russe s’est rendu à Istanbul le 3 décembre pour s’entretenir avec le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan, et discuter de projets de coopération commerciale et d’investissements communs. Très attendue, cette visite avait été plusieurs fois reportée, alimentant les inquiétudes des Turcs sur l’approche d’une guerre contre une alliance russo-syrienne. Le mois dernier, le Premier Ministre turc, essayant de flatter la Russie sur son poids de décision, déclarait : « le règlement de la situation syrienne est entre les mains de la Russie. Si Moscou prenait une décision positive au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, cela forcerait Damas à revoir sa politique». Mais aucune flatterie ni encouragement ne semblent faire fléchir le président russe qui, comme de coutume, reste inflexible.</p>
<p>1/ <ins>Le Conseil supérieur de coopération</ins>, traditionnellement organisé chaque année pour discuter de l’interaction stratégique des deux pays, a également été l’occasion d’évoquer la situation de la Syrie, sans pour autant jeter de l’huile sur le feu.</p>
<p>Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont discuté d’importants projets communs concernant le domaine socioculturel et la haute technologie. A l’issue du Conseil, les deux pays ont signé un ensemble d’accords concernant des programmes de coopération à moyen terme dans les domaines commercial, économique et scientifique. Les deux parties sont également convenues de la création de centres culturels et d’un programme de coopération entre académies.</p>
<p>2/ Le sujet principal au programme est resté <ins>le règlement du conflit syrien</ins>. A ce propos, le secrétaire du président russe a souligné que ces entretiens avaient pour but d’établir une meilleure compréhension de la position de chaque partie. « Nous voulons montrer que la position de la Russie est la plus constructive et la plus juste » a-t-il déclaré.</p>
<p>Après l’annonce du projet de déploiement des missiles américains Patriots sur le territoire turc, le fond politique de la visite du président russe ne semblait pas des plus favorables.
D’une part, Erdogan, un des plus fervents opposants au régime de Bashar Asad, est en faveur d’une intervention militaire en Syrie ; d’autre part, Poutine, fermement opposé à toute intervention militaire sur le sol syrien. « La position de la Russie est absolument transparente et cohérente : on ne peut pas prendre parti dans ce conflit, cela ne facilitera pas la stabilisation de la situation » a expliqué M. Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine. Cette fois-ci, la fermeté légendaire du chef d’Etat russe pourrait être renforcée par la nécessité de démentir les rumeurs courant sur ses problèmes de santé, mais également par la volonté de Moscou de poursuivre une politique de défense cohérente. En effet, d’autres projets de déploiement de missiles américains avaient déjà provoqué une ferme opposition de la part de Moscou. Il se pourrait que le conflit syrien ne soit qu’un dialogue de sourd de plus entre l’OTAN et Moscou, tout comme continue de l’être le bouclier antimissiles que les Etats-Unis planifie d’installer en Europe pour surveiller l’Iran et ses manipulations avec l’énergie nucléaire.</p>
<p>3/<ins> L'affaire de l'avion syrien</ins>. Rappelons également le scandale qu’avait provoqué l’interception par les autorités turques d’un avion syrien circulant entre Moscou et Damas et transportant du matériel à usage militaire russe, le 12 octobre dernier. Cet incident n’avait cependant pas porté préjudice aux relations économiques que les deux pays entretiennent. Moscou et Ankara ont visiblement réussit à distinguer leurs différents politiques de leurs intérêts économiques et semblent résolus à ne pas laisser leurs positions sur le conflit syrien menacer leur étroite collaboration.</p>
<p>4/ <ins>Partenariats et affaires gazières</ins>. Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan s’étaient également rencontrés en juin et juillet dernier et avaient alors confirmé leur politique de partenariat stratégique. Rappelons que la Russie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie derrière l’Allemagne. Le chiffre d’affaires des échanges commerciaux bilatéraux n’a cessé d’augmenter et s’élève désormais à 35 milliards de dollars.</p>
<p>Le dernier projet unissant les deux pays concerne une alternative à l’exclusivité ukrainienne de l’acheminement du gaz russe en Europe. Le 28 décembre 2011, le président de la société de gazoduc turque BOTAȘ, Fazil Șenel et le PDG de Gazprom, Alexei Miller se sont réunis en présence du Premier Ministre Vladimir Poutine et du Ministre turc de l’Energie pour signer l’accord final du lancement de la construction d’un gazoduc empruntant « l’itinéraire sud ». Une partie du gazoduc passera par les eaux territoriales turques afin de contourner l’Ukraine. La cérémonie officielle d’inauguration s’est déroulée le 7 décembre dernier près d’Anapa dans le sud de la Russie.</p>
<p><strong>Conclusion</strong> : Il est encore tôt pour confirmer que les deux pays ont réellement décidé de faire preuve de sagesse en mettant à part leur différent politique ou si la Turquie fait profil bas face à son puissant voisin. En effet, on imagine mal la Turquie faire pression sur la Russie, dont elle dépend pour la majorité de son approvisionnement en gaz naturel et en pétrole, ainsi que pour la construction de sa première centrale nucléaire qui resterait la propriété de Moscou.</p>
<p>D. Pallardy</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2012/12/13/Retour-sur-la-rencontre-Erdogan/Poutine#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1626Turquie Arménie: le rapprochement continuurn:md5:b45809755da08a40ae836f4c5ccc379b2009-09-08T22:36:00+00:002009-09-08T22:36:00+00:00Olivier KempfAsie mineure, mer Noire et Caucase <div class="post-content"><p>Le continu rapprochement entre la Turquie et l'Arménie poursuit son œuvre, lentement mais sûrement. Ainsi, c'est quasi officiellement que les deux pays vont normaliser leurs relations (voir <a href="http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1096356">ici</a> et <a href="http://www.lemonde.fr/archives/article_interactif/2009/09/01/turquie-armenie-questions-autour-d-un-protocole_1234236_0.html">ici</a>).</p>
<p><img alt="" src="http://www.asie-planete.com/armenie/carte_armenie.htm" /></p>
<p>Cela évoque, souvenez-vous, la reprise en douceur des relations entre le Liban et la Syrie...</p>
<p>Pourtant, les choses sont bien différentes.</p>
<p>1/ Du point de vue de l'Arménie : c'est le moyen de sortir d'un isolement terrestre qui commençait à devenir pesant. En effet, en hostilité avec l'Azerbaïdjan à cause du Nagorny Karabakh (orthographe ?), en froid avec la Géorgie pour cause de solidarité russe, en différend avec la Turquie pour cause de génocide, l'Arménie était en panne avec tous ses voisins. Ce n'était pas tenable durablement. D'où la nécessité de se réconcilier avec un des trois. ON a pris celui dont le problème est le moins actuel (la question du génocide) malgré tous les relents identitaires que ça comporte. Mais ceux-ci étaient utilisés jusqu'à présent pour peser sur la Turquie, sans efficacité malgré le vote de quelques motions occidentales (!). Or, du côté de la Turquie, on voyait que le moment d'avancer s'avançait, grâce à l'AKP, beaucoup plus ouvert sur la question puisque anti-kémaliste.... : il y avait là une opportunité politique de convergence que les deux parties ont saisie. Et tant pis pour le génocide, qui est important surtout pour la diaspora, qui a le plus besoin de ce marquant identitaire.</p>
<p>2/ Du point de vue turc, les choses s'appréhendent à plusieurs niveaux.</p>
<p>11/ Le premier est celui de la politique intérieure : il s'agit à encore de saper, un peu plus, l'assise kémaliste, en contrepoint du procès Argenekon. Cela explique d'ailleurs les avancées simultanées du côté kurde. Où il apparaît qu'un parti "islamique" est aujourd'hui le moyen de changer les choses dans la voie d'un certain progrès....</p>
<p>12/ LE second s'insère dans une politique plus large de la Turquie vers le nord. En clair, les relations avec la Russie. A l'aune de la mer Noire (où les deux sont des alliés objectifs), et de la Caspienne (extraction des ressources minières dela région). Cela pose la question des tubes. Russie et Turquie sont ici objectivement d'accord pour circonvenir la voie du milieu : la Transcaucasie, afin de privilégier soit l'option nord (russe, <em>SOuthstream</em>) soit la sud (turque, via Nabucco, cf. <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/07/13/Nabucco-contre-Southstream%2C-ou-la-g%C3%A9opolitique-europ%C3%A9enne">billet</a>). Pour cela, il faut circonvenir le promoteur de cette Trancauccasie : la Géorgie. Et donc, se réconcilier avec l'Arménie, alliée traditionnelle de la Russie. CQFD.</p>
<p>Référence : voir ce <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/04/29/Vers-un-axe-turco-russe">billet</a> d'avril et <a href="http://egea.over-blog.com/article-21573636.html">celui-ci</a> de juillet 2008 ! Preuve que la géopolitique peut anticiper les choses, notamment sur EGEA.....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/09/08/Turquie-Arm%25C3%25A9nie%253A-le-rapprochement-continu#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/309Vers un axe turco-russeurn:md5:e02c58086934c1abbe7cd44eb4ab91b22009-04-29T20:24:00+00:002009-04-29T20:24:00+00:00Olivier KempfAsie mineure, mer Noire et Caucase <div class="post-content"><p>Deux articles permettent de regarder la Turquie avec un autre œil.</p>
<p>1/ Habituellement, on la considère selon l'alternative OTAN/négociations d'entrée dans l'UE
Mais les choses sont en train de changer :
la réconciliation urco-arménienne est en marche (voir l'article de M. Jego <a href="http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/04/28/nouvelle-donne-diplomatique-dans-le-sud-du-caucase-par-marie-jego_1186391_0.html">ici</a>, et mon billet de l'été dernier <a href="http://egea.over-blog.com/article-21573636.html">ici</a>)
les Russes sont en train de vendre des systèmes sol-air à Ankara (voir le billet de dedefensa <a href="http://www.dedefensa.org/article-la_turquie_entre_otan_europe_et_russie_29_04_2009.html">ici</a>)</p>
<p>2/ Plus récemment, chacun a noté l'action turqueplus prégnante au Proche Orient : amitié avec Israël, appui aux négociations syro-israéliennes, etc.... Plus loin, la question kurde et l'Irak enrichissent l'analyse.</p>
<p>3/ IL y a donc une troisième dimension, "nord-ouest". Car la Turquie et la Russie sont de veiux habitués de l'histoire, de part et d'autre de la mer Noire : quatre siècle à se parler, parfois par les armes, ça fonde une relation.... Cette proximité avait été mise sous le boisseau à l'occasion des conflits balkaniques, chacun étant le champion d'un camp. La normalisation actuelle de la zone (même si elle est, à bien des égards, peu convaincante), permet aux deux de reprendre langue.</p>
<p>4/ Les développements en cours viennent, de part et d'autre, enrichir les options géopolitiques des deux capitales. L'Arménie n'est ici qu'un moyen d'un rapprochement plus profond. Un axe turco/russe modifierait, à coup sûr, la situation euro-asiatique. Il faut suivre ces affaires.</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/04/29/Vers-un-axe-turco-russe#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/169