Egeablog - Espagne2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearL'Espagne à la suite des électionsurn:md5:145b748751d56a42d06f09c66ad8c5cd2011-11-19T19:43:00+00:002011-11-19T19:43:00+00:00Olivier KempfEspagne<div class="post-excerpt"><p>Dimanche, les Espagnols voteront et, au vu des sondages, éliront le Parti populaire (PP) de <strong>Mariano Rajoy</strong>. Ce scrutin révèle des aspects géopolitiques au sujet de l'Espagne mais aussi de l'Europe.</p>
<p><img alt="" src="http://www.lalsace.fr/fr/images/D9426CBE-F432-492A-B56C-89CCB3D3B535/ALS_03/mariano-rajoy-ennuyeux-mais-fort-en-economie-afp.jpg" /> <a href="http://www.lalsace.fr/actualite/2011/11/19/rajoy-conservateur-rassurant">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>1/ La grande majorité du PP intervient dans un <ins>pays déboussolé</ins>, avec plus de 20 % de chômeurs et une gueule de bois après des années d'expansion flamboyante. La crise est le principal acteur de la campagne et M. Rajoy bénéficie du simple programme : "<ins>sortons les sortants</ins>". Ceci justifie l’ambiguïté de son programme puisqu'il ne dit rien précis de son action future, ce qui lui permet de assembler de la droite la plus profonde aux déçus du zapatérisme.</p>
<p>2/ En fait, contrairement au titre du Figaro, ce n'est pas la "droite" qui vient au pouvoir : c'est une sorte de <ins>neutralité plus ou moins centriste et technicienne</ins>. Même s'il est encarté, M. Rajoy porte la même signification politique que les nouveaux gouvernants de Grèce (M. <strong>Papademos</strong>) et d'Italie (M. <strong>Monti</strong>) voire d’Irlande (<a href="http://www.lepoint.fr/monde/enda-kenny-nouveau-premier-ministre-irlandais-09-03-2011-1304546_24.php">M. Kenny</a>), où un troisième homme avait été élu. Au fond, les électeurs non seulement désavouent les gouvernements en place, mais ils affirment leur défiance des politiques classiques. C'est particulièrement vrai en Espagne où la force du mouvement des <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/11/18/courtises-les-indignes-sont-les-trouble-fete-des-elections-legislatives_1605983_3214.html">indignés</a> ne se dégonfle pas.</p>
<p>3/ Or, outre les difficultés financières, M. Rajoy va avoir des responsabilités fort politiques. En effet, pour la première fois depuis la sortie du franquisme, un parti bénéficiera de tous les leviers du pouvoir : municipalités, régions et bientôt gouvernement. Cela signifie que la pression budgétaire va avoir des traductions politiques : en effet, 20 % du déficit espagnol est imputable aux région (<a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/11/18/les-regions-au-coeur-de-la-dette-espagnole_1606008_3214.html">voir ici</a>)s qui ne réussissent pas à réduire leurs encours : dès lors, l'Etat va devoir faire pression et au besoin gommer certaines autonomies, trop dispendieuses. Autrement dit, la crise d'une part, et l'homogénéisation politique d'autre part, vont favoriser un <ins>mouvement de recentralisation de l'Espagne</ins>, conformément à ce qu'égéa vous explique depuis longtemps.</p>
<p>4/ <ins>Deux écueils</ins> s'opposent toutefois à cette tendance : d'une part, le cas de la <ins>Catalogne</ins> où les indépendantistes et la gauche sont toujours au pouvoir, à la tête de la région à la fois la plus riche, la plus endettée et la plus indépendantiste. Par ailleurs, le risque de cette concentration des pouvoirs est justement l'<ins>absence de contrepouvoir</ins> : dès lors, en cas d'échec, les alternatives ne sont pas évidentes : remous sociaux, éclatement, ....</p>
<p>5/ La baisse de la croissance rend visible l'implosion démographique : en effet, celle-ci était masquée les dernières années par l'immigration, venant notamment d'Amérique du sud. Avec le chômage, on s'aperçoit que ces immigrés quittent le pays : mais l'<ins>abime démographique</ins> n'en est que plus flagrant. Est-il besoin de rappeler l'importance d'une démographie assez vigoureuse pour relancer la croissance ? quand une population réduit, elle est en décroissance ce qui a forcément des conséquences sur l'économie.</p>
<p>Et si les taux de natalité participaient à la notation des Etats ?</p>
<p>NB : on appréciera cet <a href="http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/11/19/et-si-l-allemagne-n-etait-pas-si-exemplaire_1606367_3234.html#ens_id=1268560">article du Monde</a> : où il apparaît que la vertueuse Allemagne maquille ses comptes comme un vulgaire État du club méd....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/11/19/L-Espagne-%25C3%25A0-la-suite-des-%25C3%25A9lections#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1219Laïcité espagnoleurn:md5:584da560f277a5ec46dbee4646001e0c2011-08-21T19:27:00+00:002011-08-21T19:27:00+00:00Olivier KempfEspagne<div class="post-excerpt"><p>J'ai été un peu agacé du ramdam médiatique occasionné par la manif de "quelques milliers" (comprendre : ils étaient plus de deux mille mais moins de trois mille) laïcs contre les JMJ en Espagne, alors que dans le même temps, un million de personnes étaient là. Il y a des obsessions médiatiques assez pesantes. Et pourtant, cela amène à avoir quelques considérations sur le cas espagnol.....</p>
<p><img alt="" src="http://medias.francetv.fr/cpbibl/url_images/2011/08/18/image_70042357.jpg" /> <a href="http://medias.francetv.fr/cpbibl/url_images/2011/08/18/image_70042357.jpg">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>1/ En effet, les médias français partent d'un double principe très "français" : 1/ "il n'y a plus personne dans les églises" (effectivement, il y en a un million dans les rues) 2/ "la laïcité française que le monde nous envie". Bref, des "connus inconnus", comme je vous en entretiendrai bientôt. Les choses sont évidemment plus compliquées. Et si le procès du communautarisme à la mode anglo-saxonne et protestante a souvent été fait, on s'est finalement peu penché sur les expériences laïques des autres pays "catholiques". Du coup, cet examen permet, par comparaison, de mieux comprendre le modèle français de laïcité.</p>
<p>2/ Bien sûr, la marche de "laïcs" espagnols était -est- très politisée : en effet, dans ces périodes de récession prononcée, avec un grand développement du chômage et un gouvernement <strong>Zapaterro</strong> déconsidéré qui annonce des législatives anticipées, la gauche espagnole saisit toutes les occasions pour mobiliser son électorat sur la question des valeurs, comme souvent dans ces cas-là. Surtout que les <em>indignados</em> (voir <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/08/04/Peuples-r%C3%A2leurs">billet</a> et <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/05/23/Espagne%2C-M%C3%A9diterran%C3%A9e%2C-soleil">billet</a>) ne semblent pas constituer un soutien direct au PSOE, loin s'en faut.</p>
<p>3/ Dans le même temps, l"église espagnole n'a pas hésité à jouer, ces dernières années, un rôle politique, intervenant dans le débat public, avec ou sans succès. Mais cette présence très importante explique aussi l'utilisation, par la gauche, du thème de la laïcité. Il faut bien voir en effet que le courant laïciste est d'autant plus fort que l'église joue un rôle important, et peu discret. Or, l'Espagne n'a pas mené le chemin parcouru par la France au début du XX° siècle : avez vous d'ailleurs remarqué à quel point, en France, la posture politique laïque (symbolisée par le parti radical) a perdu son influence, à mesure de la discrétion de l’église de France.</p>
<p>4/ Ce qui pose la question des rapports entre l’église et la société, mais aussi entre l'église et l'Etat. La séparation, très achevée en France, ne l'est pas autant en Espagne. A cause bien sûr de l'histoire espagnole au XX° siècle, conjuguant expérience franquiste puis retour à la démocratie sous les auspices d'une monarchie constitutionnelle : un "policy mix" original, qui tient compte de l'identité du pays. C'est aussi pourquoi la discrétion initiale de l'église espagnole, sous la démocratie, a joué en sa faveur, malgré ses liens avec le régime du caudillo, et que ses prises de position dans le débat politique récent remettent en cause, d'une certaine façon, le compromis trouvé en 1976.</p>
<p>5/ Une dernière observation à propos de l'Espagne : parcourant les billets que j'ai publié sur ce pays, je m'aperçois qu'au début, j'évoquai surtout la question des séparatismes qui menaçaient l'unité espagnole. Depuis quelques mois, je traite de sujets plus nationaux. Pas sûr que ce soit le signe d'un reflux du séparatisme.... mais qui sait !</p>
<p>6/ Revenons dès lors en France : la laïcité y est globalement acceptée tant par la droite que par la gauche. C'est en fait un sujet de consensus national. Dès lors, le renouveau du débat sur la laïcité se tourne non pas contre le catholicisme, mais contre l'islam : la question n'est pas celle de la séparation de l' église et de l'Etat (puisqu'il n'y a pas d'église musulmane, ce qui est d'ailleurs une source majeure de difficulté) mais de la séparation de la vie sociale et de la religion privée. Autrement dit, un même mot cache des réalités fort différentes.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/08/20/La%25C3%25AFcit%25C3%25A9-espagnole#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1120Espagne, Méditerranée, soleilurn:md5:1522db662b484cdb70136a8e7f2eaca72011-05-23T22:06:00+00:002011-05-23T22:06:00+00:00Olivier KempfEspagne<div class="post-excerpt"><p>Cela aurait dû être une élection "comme d'habitude" : avec un vainqueur, plus ou moins net, et un vaincu, plus ou moins net. Bon, Zapatero a été nettement battu, mais ce n'est pas ce qui retient l'attention de ce week-end électoral espagnol. Non, chacun voit plutôt cette mobilisation Puerta del sol à Madrid, au point que même les médias télévisés en parlent : rendez-vous compte !</p>
<p><img alt="" src="http://www.francesoir.fr/sites/default/files/dynimagecache/645-0-3157-2242-494-351/sipa_ap21051089_000001.jpg" /> <a href="http://www.francesoir.fr/sites/default/files/dynimagecache/645-0-3157-2242-494-351/sipa_ap21051089_000001.jpg">source</a></p>
<p>Oui, mais.... on ne comprend pas très bien pourquoi des dizaines de milliers d'Espagnols se mettent à camper sur la grande place de la ville. Cela mérite quelques éclairages...</p></div> <div class="post-content"><p>1/ A lire les médias, on cite deux choses : un ras-le-bol envers la classe politique, et un effet "monde arabe". Certes, mais ce n'est pas suffisant.</p>
<p>2/ Ras le bol du monde politique : notons que les grandes manifestations se développent en Europe : Grèce, Portugal, Grande-Bretagne, Irlande, Islande, et maintenant Portugal. Un lien évident avec la crise et la rigueur, ne nous y trompons pas. Les manifestants conspuent cette rigueur qui vient et qui se durcit. Méfions nous des accès d'idéalisme démocratique (et vaguement anarchiste).</p>
<p>3/ Toutefois, on peut croire à cet anti-élitisme politique, si du moins j'en crois les reportages en Espagne; ce serait plutôt des gens de gauche, mais pas seulement, plutôt jeunes, mais pas seulement. Ce qui permet de comparer aussitôt avec l'autre mouvement de masse des élections européennes de ces derniers mois, celui de la montée des radicalismes droitiers, le plus souvent identitaires.</p>
<p>4/ Il y a d'ailleurs quelques relents identitaires dans certaines manifestations sus-citées (Islande, Irlande, Grèce). Mais il est vrai que la plupart de ces pays ne connaissent pas les résultats des partis radicaux de droite comme en Suède, Finlande, Hongrie, Pays-Bas, Belgique, France, Danemark, ... pour ne citer dans le désordre que les exemples qui me viennent à l'esprit.</p>
<p>5/ Dans le cas espagnol, notons enfin que le pays est divisé par son fédéralisme qui a forcé la gauche à s'allier avec les partis autonomistes (Catalans, Baléares, ) et leur concéder de plus en plus de choses : il n'y a donc pas de réaction identitaire nationale, mais une réaction identitaire régionale. Ainsi, le parti successeur de Batasuna obtient un très beau score au pays basque.</p>
<p>6/ La contagion "méditerranéenne" peut jouer : mais honnêtement, j'ai l’impression qu'elle est plus surjouée qu'autre chose. Comme le disait un de mes amis (CB), il demeure infiniment plus agréable d'être au chômage en Espagne après un an de rigueur qu'en Tunisie après vingt ans de Ben Ali.... Toutefois, si les animateurs font un "à la manière de", le succès de leur manifestation prouve qu'il y a malgré tout un vrai malaise latent, qui s'exprime aussi par une présence dans la rue. La chose est donc à suivre avec prudence.</p>
<p>7/ Enfin, puisque le festival de Cannes vient de terminer, une petite mention d'un film politique qui explique, peut-être, les raisons de la défiance que nous venons d'évoquer : il s'agit de "<a href="http://www.evene.fr/cinema/actualite/l-exercice-de-l-etat-pierre-schoeller-festival-cannes-3287.php">L'exercice de l'Etat</a>", par Pierre Schoeller : où l'on voit un ministre qui n'a aucune prise sur la réalité qu'il doit "diriger" mais qui feint de la posséder, à coup de paroles médiatiques, seul lieu où il peut sinon faire, mais du moins exister. Comme disait Claudie Haigneré : "on m'a formé pendant onze ans à devenir spationaute, deux heures à devenir ministre".</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/05/23/Espagne%252C-M%25C3%25A9diterran%25C3%25A9e%252C-soleil#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1036Espagne 1 - Catalogne 0urn:md5:e0dd6d6adf761284743bbfe8d275f1342010-07-05T13:03:00+00:002010-07-05T13:03:00+00:00Olivier KempfEspagne <div class="post-content"><p>Ainsi, le tribunal constitutionnel espagnol a rendu son verdict et refusé le nouvel "estatu" voté par la généralidad catalane. (voir <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2010/06/29/01003-20100629ARTFIG00794-le-statut-de-la-catalogne-recadre-par-madrid.php">ici</a>).</p>
<p>D'un côté, un autonomisme qui part du principe que sa richesse n'a pas à payer pour le reste du pays, à la mode des Flamands ou des "padaniens". De l'autre, un Etat qui ne peut faire autrement que de contester la dernière version autonomiste, car menaçant la cohésion du pays.</p>
<p>Il reste que cela va fragiliser encore un peu plus le gouvernement Zapaterro, déjà fort controversé à la suite de la crise économique. Je crains qu'on n'en reste pas à ce jugement.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/07/03/Espagne-1-Catalogne-0#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/676Basque : le retour à la normaleurn:md5:cd0f5c898c0d0de114247fc1911118942010-02-03T21:06:00+00:002010-02-03T21:06:00+00:00Olivier KempfEspagne <div class="post-content"><p>Une des raisons simples (et donc fondamentales) de l’échec inéluctable de l’indépendantisme basque tient à ce simple chiffre : <strong>moins de la moitié de la population basque a un parent basque</strong>…..</p>
<p><img alt="" src="http://www.yabiladi.com/images/carte_pays_basque.jpg" /></p>
<p>Autant dire que le discours extrémiste ne parvient pas à « réunir » autour de lui la population locale. Ajoutez à cela le statut d'autonomie qui donne satisfaction, la coopération policière française, le fait que la démocratie espagnole n’ait pas flanché devant le chantage, et surtout la disparition des causes profondes de cet indépendantisme.
Celui-ci s’assoyait sur deux choses ;</p>
<ul>
<li>une population profondément catholique,</li>
<li>qui n’a dans le même temps pas soutenu Franco au moment de la guerre civile.</li>
</ul>
<p>Celui-ci en a beaucoup voulu aux Basques, prenant de multiples mesures vexatoires, nourrissant en retour un tempérament vindicatif. <ins>Tout ceci est bien éloigné, et il n’y a plus de justification à ce terrorisme</ins>.</p>
<p><img alt="" src="http://idata.over-blog.com/2/61/39/67/2e-dossier/drapeau-basque-1.gif" /></p>
<p>A la différence de la Catalogne (voir mon billet sur <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/12/12/Catalogne-%3A-la-Flandre-espagnole">la Catalogne, Flandre espagnole</a>), qui a suivi une autre démarche politique, on peut donc envisager une normalisation ‘espagnole’ du cas basque ? je le crois.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/01/24/Basque-%253A-le-retour-%25C3%25A0-la-normale#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/480Catalogne : la Flandre espagnoleurn:md5:0fcbf66588fec905c4ce6f2bb2b5a3312009-12-14T18:36:00+00:002009-12-14T18:36:00+00:00Olivier KempfEspagne <div class="post-content"><p>1/ Ainsi, certains Catalans organisent des <strong>référendums sur l'indépendance</strong>. La démarche n'a pas de valeur légale, ce qui n'empêche pas qu'elle a une signification politique. On trouvera aisément les explications motivant ce vote : un nouveau statut voté il y a quelques années, qui attend depuis trois ans une validation par la cour suprême ; des fuites semblant indiquer que celle-ci "raboterait" le statut. Il y aurait à ce propos un beau billet à écrire sur le rôle géopolitique des cours constitutionnelles, si on pense également à la décision de la CC turque qui vient d'interdire la légalisation d'un parti kurde, entravant par là le processus de rapprochement entre le pouvoir central et cette communauté. Mais revenons à la Catalogne.</p>
<p><img alt="carte_catalogne.GIF" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.carte_catalogne_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="carte_catalogne.GIF, déc. 2009" /></p>
<p>2/ La participation de 30 % était le seuil à partir duquel le "vote" (on n'ose parler de votation, puisque là aussi l'actualité donne des idées de rédaction d'un billet sur les consultations populaires). Elle est juste atteinte, signe qu'on est à un <strong>point limite</strong>.</p>
<p>3/ Or, ce point limite paraît assez <strong>général en Europe</strong>. On a d'un côté des situations où les séparatismes s'atténuent : c'est le cas de l'Écosse, mais aussi du pays basque espagnol (voir <a href="http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1108625">ici</a>) : preuve qu'il n'y a aucune fatalité à ce processus d'éclatement. Mais dans le même temps, on observe des situations où l'éclatement paraît bien plus avancé : sans parler du Kossovo et de la reconnaissance trop rapide de son indépendance par la plupart des pays européens (sauf l'Espagne...!), le cas de la Belgique paraît notable. Le départ de M. van Rompuy (voir <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/11/22/M.-van-Rompuy%2C-l-Europe-et-la-Belgique">billet</a>) a laissé la place à M. Leterme dont on ne peut dire qu'il s'est avéré un brillant politicien (il a été obligé de démissionner deux fois du poste de premier ministre...). Si dans mon billet je laissais ouverte la possibilité d'un maintien de l'unité belge, je le crois peu probable. La Flandre se séparerait dans ce cas de la Belgique.</p>
<p>4/ On sait qu'autrefois les "Pays-Bas espagnols" désignaient l'ancêtre de la Belgique. Il se pourrait qu'aujourd'hui, <strong>la Catalogne soit la Flandre espagnole</strong>. Là aussi, le processus touche à sa limite, même s'il paraît moins avancé que dans le cas belge. Il faut espérer, pour la stabilité européenne, que le gouvernement de Madrid soit plus délicat. Heureusement, M. Zapaterro paraît beaucoup plus habile que M. Leterme.</p>
<p>5/ Pourquoi <strong>s'opposer à ces fragmentations</strong> ? parce que l'Union Européenne a vocation à maintenir dans la durée les parties qui la composent. Or, elle n'a jusqu'à présent pas vraiment protégé ces nations, contrairement à ce qu'on attendait. S'étonnera-t-on alors que ces Etats se rebiffent, et refusent des transferts supplémentaires ?</p>
<p>Car il y a un lien direct entre la dissolution par le haut et la dissolution par le bas. On ne peut accepter que ces deux dissolutions soient simultanées. A défaut, c'est la stabilité de l'ensemble qui serait atteinte.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/12/12/Catalogne-%253A-la-Flandre-espagnole#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/420A propos de la visite d'un ministre espagnol à Gibraltar, et des présides espagnols(Ceuta & Melilla)urn:md5:6cf981f98f577a5034c9074f5fbeab952009-07-23T22:03:00+00:002009-07-23T22:03:00+00:00Olivier KempfEspagne<div class="post-excerpt"><p>Ainsi donc, un ministre espagnol s'est rendu en visite à Gibraltar (voir <a href="http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5irNe4YngpoKQRXEfwLqoOvrxB8gg">ici</a>). C'est la première fois depuis que le territoire a été cédé à la GB il y a 300 ans (traité d'Utrecht de 1713, mettant fin à la guerre de succession d'Espagne et installant les Bourbons en Espagne.....). C'est l'occasion de faire le point sur la question, mais aussi sur celle des enclaves espagnoles de l'autre côté du détroit.</p></div> <div class="post-content"><p>1/ Ainsi, <strong>Gibraltar est "anglaise"</strong>, même si elle dispose d'un certain statut d'autonomie. Deux référendums (en 1967 et en 2002) ont rejeté à une écrasante majorité le partage de souveraineté du rocher avec l'Espagne (18.000 voix contre 180). S'il y a une sorte de patriotisme, l'autonomisme des Gibraltariens tient aussi au statut de zone franche du territoire, et donc à ce qu'il est une sorte de paradis fiscal. Faut-il voir dans la visite d'il y a deux jours, la reconnaissance d'intérêts partagés entre Londres et Madrid ? et surtout, récents ? la crise économique aurait des effets géopolitiques....</p>
<p><img alt="carte_detroit_gibraltar.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.carte_detroit_gibraltar_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="carte_detroit_gibraltar.jpg, juil. 2009" /> (carte chargée sur http://www.cosmovisions.com/cartes/VL/088d.htm)</p>
<p>2/ <strong>Gibraltar</strong> est un rocher dont la partie "habitable est orientée vers l'ouest. Comme on le constate sur cette carte, elle contrôle la <strong>baie d'Algésiras</strong>, mais d'autres ports peuvent contrôler le détroit (Algésiras, Tarifa). Surtout, avec les moyens modernes, la notion de contrôle naval a bien évidemment perdu beaucoup de son sens. La revendication espagnole tient donc à des questions d'orgueil et de prestige.</p>
<p>3/ <strong>Gibraltar</strong> a été placée sur la liste des territoires colonisés de l'Onu, ce qui n'est pas le cas de <strong>Ceuta et Melilla</strong> ni des autres "lieux de souveraineté" (<em>plazas de soberanía</em>) : sur la côte nord du Maroc s'échelonnent ainsi un certain nombre d'iles et d'enclaves (cinq au total) à souveraineté espagnole. Ces "présides" (traduction approximative de l'espagnol, je pense que le terme d'échelles conviendrait mieux) ont la caractéristique d'être en Méditerranée (hormis l'îlot du Persil, on y reviendra).</p>
<p><img alt="afrique_espagnole.png" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.afrique_espagnole_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="afrique_espagnole.png, juil. 2009" /></p>
<p>4/ L'ensemble de ces lieux de souveraineté compte environ 150.000 habitants. Beaucoup sont catholiques avec une minorité de musulmans. Les situations de part et d'autre du détroit paraissent donc similaires. <strong>L'Espagne justifie sa position</strong> en expliquant qu'elle est présente à Ceuta et Melilla depuis le XVI° siècle, soit bien avant la colonisation française, et que l'indépendance de 1956 n'a rien à voir avec ses droits ancestraux. Cette position est critiquée par tous les anti-colonialistes. Remarquons simplement qu'il faut une certaine souplesse d'esprit pour expliquer qu'un traité du XVIII° siècle est injuste, mais qu'une situation du XVI° est valide.</p>
<p>5/ Ce qui lie probablement les deux rives et ces deux exceptions tient en fait à la <strong>pression migratoire</strong> : on se souvient des décès qui avaient eu lieu il y a quelques années lorsque des migrants avaient voulu forcer la barrière qui entoure les présides. Ceuta et Melilla sont en fait des abcès qui matérialisent la différence de richesse entre l'Europe et l'Afrique. La pression migratoire actuelle s'est aujourd'hui portée sur Malte et Lampedusa, mais c'est la même. On peut donc s'interroger sur la nécessité, pour l'Espagne, à continuer de défendre sa souveraineté sur des enclaves qui lui rapportent peu : sa position détonne, surtout quand on la compare avec ce que fait le Danemark actuellement avec le Groenland (alors que les ressources du Groenland paraissent autrement prometteuses que celles des présides).</p>
<p>6/ Il faut toutefois, à la défense de l'Espagne, apercevoir <strong>deux facteurs qui expliquent son intransigeance</strong>. Ils ont tous deux trait à l'identité du pays. Tout d'abord, en termes de représentation, il parait utile au gouvernement espagnol de conserver un souvenir tangible de ce qui a fait le pays, à savoir la Reconquista. De ce point de vue, Ceuta et Melilla sont des buttes témoin de la construction espagnole, et donc de sa représentation. Surtout, et le problème est là beaucoup plus prégnant politiquement, le royaume ne peut se permettre de laisser partir des terres sous une autre souveraineté, car ce serait créer un précédent face au pays basque ou à la Catalogne. Le maintien de l'unité nationale explique la position envers les présides, et envers Gibraltar.</p>
<p>7/ On peut alors s'interroger sur l"apparente <strong>docilité marocaine</strong>. On se souvient certes de la "guerre du Persil" en 2002, qui avait vu "s'affronter" les marines espagnoles et marocaines autour de cet ilôt inhabité et minuscule. Hormis ce "glorieux fait d"armes" (ridicule, il faut bien le dire), il faut bien constater une compréhension marocaine. Elle tient à deux éléments très intéressés : d'une part, au cas du Sahara espagnol, le Maroc voyant un parallèle entre sa conquête au sud et celle de l'Espagne sur les présides ; d'autre part, la volonté de coopérer avec l'Union Européenne en général, sur une voie autonome de développement et de partenariat, aussi efficace semble-t-il que la voie turque (le Maghreb constituant une autre façon de lier rapport avec l'UE, et aussi efficace semble-t-il).</p>
<p>Ces aperçus permettront de comprendre qu'il y a matière à coopération entre la GB et l'Espagne (pêche, immigration, et surtout trafics financiers) mais que ces micro évolutions n'amèneront pas, à court terme, d'évolution de l'autre côté du détroit.</p>
<p>Olivier Kempf</p>
<p><ins>Références</ins> :</p>
<ul>
<li>sur la population de Gibraltar : <a href="http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Europe/gibraltar.htm">page</a> de l'université de Laval (Québec)</li>
<li>Sur Ceuta et Melilla :</li>
<li>une <a href="http://www.medea.be/index.html?doc=33">fiche</a> sur les enclaves d'un institut de recherche</li>
<li>un <a href="http://www.larbi.org/post/2007/11/04/472-ceuta-et-melilla-occupes-ad-vitam-ternam">blog</a> qui déplore "l'occupation espagnole".</li>
<li>un bon <a href="http://www.bladi.net/sebta-la-marocaine-ceuta-l-espagnole.html">reportage</a> sur les populations mélangées de Sebta la marocaine, et Ceuta l'espagnole.</li>
</ul></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/07/23/A-propos-de-la-visite-d-un-ministre-espagnol-%25C3%25A0-Gibraltar#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/266Espagne et Kossovo: des conséquences plus importantes qu'il n'y paraît (+ MAJ)urn:md5:36e272dbbcce8a65cbd3b83cd95bc8d62009-03-23T21:36:00+00:002009-03-23T21:36:00+00:00Olivier KempfEspagne <div class="post-content"><p>Ainsi donc, l'Espagne a annoncé qu'elle retirait ses troupes du Kossovo (voir <a href="http://bruxelles2.over-blog.com/article-29244550.html">ici</a> et <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/03/21/les-etats-unis-et-l-otan-surpris-par-la-decision-unilaterale-de-madrid-de-retirer-ses-troupes-du-kosovo_1170863_3214.html">ici</a>).</p>
<p><strong>1/ les raisons de ce retrait</strong></p>
<p>Tout d'abord, le fait que Madrid ne reconnaisse pas le Kosovo, car son indépendance n'a pas suivi les règles en la matière et les principes de souveraineté agréés par les puissances. Ce faisant, Madrid se prémunit contre des phénomènes similaires, d'autant qu'elle est confrontée au terrorisme basque.</p>
<p>Le pays basque, justement : en gagnant les élections provinciales, le PSOE perd l'alliance du parti autonomiste au niveau national. Alors que le parti au pouvoir est devenu très impopulaire, à cause de la violente récession à l'œuvre. Justement, le PS n'aurait-il pas pu en profiter en envoyant un signe aux autonomistes de tout bord, et notamment les Catalans ? politique à coute vue, car ç'aurait été trop visible et trop menaçant pour la cohésion nationale. Il y a des jeux qu'il n'est pas prudent de jouer. Du coup, M. Zapatero veut rejouer ce qui l'a porté au pouvoir : le retrait de ses troupes d'une mission "occidentale", sous couvert de réalisme politique : ce fut le retrait de la coalition américaine en Irak, c'est aujourd'hui le Kossovo dont l'indépendance n'est pas acceptée par l'opinion espagnole.</p>
<p>Le risque extérieur est faible pour l'Espagne, notamment envers l'Otan, avec laquelle elle a toujours eu des rapports compliqués : elle n'y est entrée qu'au cours des années 1980, et a quelque temps suivi le modèle français (participation au niveau politique, sans participation à l'organisation intégrée). Elle a rejoint l'organisation en 1986.</p>
<p><strong>2 les conséquences pour l'alliance</strong></p>
<p>Chacun attendait que l'Otan réduise son dispositif au Kossovo. Le sommet devait en dire un mot, ouvrant ainsi la voie à un processus technique (<em>Periodic Mission Review</em>) qui aurait recommandé, à l'été, le passage à une Posture dissuasive (<em>Deterrent presence</em>) et donc une réduction à l'hiver (de 15.000 à 9000 hommes) avant de passer ultérieurement la mission à l'UE (qui a déjà une mission EULEX dans la province). Les alliés étaient d'accord sur ce schéma.</p>
<p>La décision espagnole risque de bouleverser ces plans, et il est probable que ça soit à dessein : autrement dit, qu'il y ait eu aussi des motifs extérieurs. En clair, de répondre à Obama (et aux autres pays européens qui se sont dépêchés de reconnaître le Kossovo sans écouter les réticences espagnoles) : puisqu'on demande des troupes supplémentaires en Afghanistan, réduisons celles qu'on a sur des théâtres apaisés. Il n'est pas douteux que la Roumanie ou la Pologne approuvent en sous main.</p>
<p>3/ Voici qui pimente soudainement le <strong>sommet de Strasbourg</strong>. Car la question opérationnelle ne concerne plus seulement l'Afghanistan, comme on s'y attendait : mais qu'il va falloir examiner "toutes" les opérations de l'alliance, les grosses (FIAS et KFOR) comme les petites (OAE, Police de l'air, Bosnie, Irak, ....). Bref, de poser aussi la question du rôle opérationnel de l'Alliance, sur lequel un certain consensus existait.</p>
<p>Quand on vous dit que ce sommet sera important...</p>
<p>O. Kempf</p>
<p>NB : MAJ du 24/3 à 19.22 : on lira avec le plus grand intérêt le <a href="http://geographie-ville-en-guerre.blogspot.com/2009/03/le-kosovo-vu-par.html">billet</a> de Bénédicte Tratjnek sur le Kossovo où elle se trouve actuellement en mission d'étude.</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/03/23/Espagne-et-Kossovo%253A-des-cons%25C3%25A9quences-plus-importantes-qu-il-n-y-para%25C3%25AEt#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/124