Egeablog - Grèce2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearGrèce : une Nation avant un Etaturn:md5:b13d82bd35fdc7b4aa2e815dea1ac5392012-06-23T19:31:00+00:002012-06-23T19:31:00+00:00Olivier KempfGrèce<div class="post-excerpt"><p>La Grèce, la plus petite des péninsules méditerranéennes, partage avec les autres un relief tourmenté et une structure familiale quasi clanique. Ceci explique une partie de son dispositif géopolitique, que j'avais déjà évoqué <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/02/07/Mauvaise-Gr%C3%A8ce">ici</a>. Ce billet donne un peu plus d'aperçus.</p>
<p><img alt="" src="http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/files/2012/06/santorin_grece_oia.jpg" /> <a href="http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/06/06/retour-de-grece-une-situation-dramatique-et-effrayante/">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>1/ La Grèce vit donc sur un sentiment national qui s'abreuve à plusieurs sources :</p>
<ul>
<li>le souvenir de la Grèce antique et de cette domination universelle qui fit d'elle la mère des civilisations</li>
<li>le souvenir de Byzance, cet autre empire romain, qui traduit la capacité à absorber le dominateur</li>
<li>le souvenir du joug ottoman, à partir du XIV° siècle, jusqu'à la première libération, lors de la guerre d'indépendance, au XIX° siècle</li>
<li>Cette indépendance, chantée par lord <strong>Byron</strong>, est le prélude au "printemps des peuples", à cette ère nationale lancée au XIX° siècle et qui durera longtemps.</li>
</ul>
<p>2/ Une autre source majeure réside dans la religion orthodoxe (même si les Grecs n'utilisent pas l'alphabet cyrillique), avec deux églises orthodoxes monocéphales (patriarche de Constantinople et archidiocèse d’Athènes), et la république monastique du mont Athos (<a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/05/02/Mont-ahos-%3A-une-curiosit%C3%A9-g%C3%A9opolitique">voir billet</a>). Il n'y a pas de séparation de l’Église et de l’État en Grèce.</p>
<p>3/ La lutte contre les Turcs entre le traité de Sèvres et le traité de Lausanne (1922) qui provoque "la grande catastrophe", c'est-à-dire la perte de la Grèce Ionienne (sur les rivages de l'Anatolie) et les grands échanges de population : Grecs d'Anatolie rejoignant la Grèce, Turcs du continent rejoignant la Turquie.</p>
<p>4/ La résistance à l'Allemagne hitlérienne, autour de l'ELAS (Armée populaire de libération nationale, Εθνικός Λαϊκός Απελευθερωτικός Στρατός, ΕΛΑΣ en grec), qui permit à la Grèce de se libérer sans troupes extérieures (mais avec l'aide britannique). Toutefois, en 1944, pour éviter que la Grèce ne bascule dans le communisme, <strong>Churchill</strong> fait débarquer une brigade au Pirée. Il s'ensuit une guerre civile, et la Grèce fut la première application de la doctrine <strong>Trumann</strong> visant à endiguer la poussée communiste (1947). Surtout, le leader communiste <strong>Markos</strong> perdait le soutien de <strong>Tito</strong> puis de <strong>Staline</strong>. Il était défait en 1949.</p>
<p>5/ Une série de pouvoirs faibles, dominés par de grandes familles politiques (<strong>Caramanlis, Papandréou</strong>), aboutissent à un coup d’État des colonels qui prennent le pouvoir en 1967. Le roi s'exile, mais la crise chypriote en 1973 conduit la dictature à chuter. Le retour de la démocratie en 1974 incite les Européens à accueillir la Grèce dans la Communauté économique européenne en 1981. Alors, le critère qui compte est un critère politique, celui de la "démocratie".</p>
<p>6/ Cela suffit-il à faire un État ? non, en fait. L’État n'est pas à l'origine du pays, ce n'est pas lui qui organise la Nation, et la Nation ne s'organise pas autour de lui. L’État, malgré le mythe de "<em>la Grèce, patrie de la démocratie</em>", est compris comme un intrus. L'impôt n'est pas à la source de la démocratie, comme dans les pays occidentaux, mais il est le signe de l'oppression de l'occupant, qu'il soit ottoman ou italien ou allemand... Il n'y a pas de séparation de l’Église et de l’État. Il n'y a pas d’État grec.</p>
<p>7/ C'est pourquoi ce qui arrive en ce moment révèle une incompréhension fondamentale, conjuguée à une diachronie.</p>
<ul>
<li>L'incompréhension tient à la volonté des Européens de "remettre de l'ordre", ce qui passe par des prêts et l'envoi d'une troïka qui sonne comme une occupation.</li>
<li>La diachronie tient à la volonté de construite en Grèce un État alors que l’État westphalien arrive, ailleurs dans le monde, en fin de course. Le modèle est épuisé et l'on voudrait l'imposer aux Grecs.</li>
</ul>
<p>8/ En revanche, la Nation grecque existe, sans hésitation. Et elle vit au travers de ses différends avec ses voisins :</p>
<ul>
<li>au nord, avec les Macédoniens, souvenir d'Alexandre mais aussi des guerres balkaniques au début du siècle, voire de la quasi sécession de Markos pendant la guerre civile</li>
<li>à l'ouest, avec le turc, autrefois oppresseur et occupant, hier impérialiste et cause de la "grande catastrophe" et de la sortie des Grecs d'Asie mineur et d'Anatolie pontique.... Aujourd’hui, la dispute porte sur quelques îles de la mer Egée...</li>
<li>au sud-ouest, avec la question chypriote facteur du désagrément entre UE et OTAN...</li>
</ul>
<p>La Grèce est toujours balkanique.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2012/06/19/Gr%25C3%25A8ce-%253A-une-Nation-avant-un-Etat#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1453L'axe Athène-La Haye passe-t-il par Berlin et Paris ?urn:md5:dffcd71bdeff2a6c42fcc2cd89311e4c2012-05-13T19:06:00+00:002012-05-13T19:06:00+00:00Olivier KempfGrèce<div class="post-excerpt"><p>La démocratie est aujourd'hui en butte à l'austérité. Cela s’observe beaucoup ces temps-ci en Europe. Mais ces tensions internes à l'Europe ont aussi des enjeux externes.</p>
<p><img alt="grece_timber.jpeg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.grece_timber_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="grece_timber.jpeg, mai 2012" /> <a href="http://www.paperblog.fr/5251367/grece-les-arbres-vaincus-par-la-crise-financiere/">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>1/ Tout d'abord, nous observons les métastases de la crise grecque, qui n'est plus seulement économique, mais désormais politique. Le résultat des dernières élections a donné une chambre ne permettant pas de constituer un gouvernement. Les partis qui acceptent les conditions d'austérité imposées par l'UE, le FMI et les autres prêteurs internationaux n'obtiennent pas de majorité, même avec une structure de grande coalition.</p>
<ul>
<li>les électeurs ont voulu punir les deux pays "responsables" de la crise : c'est en effet leur gestion démagogique et corrompue qui a mené le pays là où il est. Avec une docilité consentante de la population, qui se venge sur ses élites d'erreurs que chacun a partagées.</li>
<li>le souhait est contradictoire : l'euro sans l'austérité. Ce qui semble inatteignable. Même si ailleurs en Europe, les radicaux de l'austérité commencent à admettre que l'austérité seule ne peut tout résoudre.</li>
<li>Cependant, les Grecs sont confrontés à Charybde et Scylla, la peste et le choléra.
<ul>
<li>Car s'ils restent dans la zone euro, ils poursuivent la récession jusqu'à ce que les purges permettent enfin de reconstruire une économie un peu équilibrée.</li>
<li>mais s'ils en sortent, ce sera pire : car la dévaluation ne permettra pas de regagner en compétitivité, puisque les Grecs ne produisent pas grand chose de monnayable... Bref, la récession en pire.</li>
</ul></li>
</ul>
<p>Quand on observe toutes les déclarations allemandes sur l'éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro (<em>qui ne serait pas grave</em>), les choses sont dites et les pressions on ne peut plus claires : L’Allemagne ne paiera pas.</p>
<p>2/ Par ailleurs, cette contradiction démocratique entre austérité et vote se retrouve, de façon moins paroxystique, aux Pays-Bas (cf <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2012/04/23/Un-week-end-n%C3%A9erlandais">billet</a>). Certes, il y a eu un accord a minima pour voter un budget en attendant les élections à l'automne, mais les données paraissent similaires, avec des difficultés à constituer un gouvernement stable, et la possibilité d'une chambre ingouvernable.</p>
<p>3/ Les réactions à l'austérité se font jour ailleurs : qu'on pense aux manifestations en Italie, ou à la résurgence des <em>indignados</em> en Espagne. A chaque fois, on proteste à coup de vote ou de manifestations contre l'austérité, la rigueur, le chômage et la décroissance. Ainsi, il y a une sorte de tension entre les nécessités de l'austérité, et les vœux des populations. Autrefois, les gouvernements auraient cédé et accepté une sorte de laisser-aller. Ce n'est plus possible aujourd'hui.</p>
<p>4/ C'est pourquoi il est très probable que les Français et les Allemands vont trouver les moyens de négocier.</p>
<ul>
<li>on ne renégociera pas le traité stricto-sensu mais on lui adjoindra un volet croissance, ce qui permettra aussi bien à Berlin qu'à Paris d'afficher sa bonne fois.</li>
<li>La France ne votera pas une règle d'or mais une loi pluriannuelle de finances publiques qui en tiendra lieu et permettra d'obéir aux règles du traité. Ce dont tout le monde se satisfera.</li>
<li>La BEI sera sollicitée, la taxe sur les transactions financières adoptée, et on trouvera un moyen d'avoir l'équivalent d'eurobonds qui n'en porteront pas le nom.</li>
</ul>
<p>5/ Comme me le disait un de mes interlocuteurs ce week-end : on va avoir un deuxième festival de Cannes, avec plein de prises de vues et des acteurs qui joueront leur rôle, avec ce qu'il faut de dramaturgie pour que le public frissonne et accepte, finalement, les efforts qui seront nécessaires. Et puis on verra ce qui se passera cet été. ON devrait encore avoir un ou deux sommets "historiques".</p>
<p>6/ Est-ce aussi simplement désespérant ? En fait, l'enjeu doit s’apprécier à l'aune de la guerre financière entre les deux rives de l’Atlantique (voiri <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2012/03/07/Dette">ici</a>) : en sauvant l'euro, en démontrant qu'il peut marcher, on gagne des galons dans la bataille des dettes qui est aujourd'hui en cours. Les Américains n'ont jamais cru à l'euro, ce qui explique d'ailleurs en grande partie les objurgations des <strong>Krugman</strong>, <strong>Soros</strong> et autres <strong>Stiglitz</strong>. C'est d’ailleurs cette contrainte extérieure qui fait que l'austérité européenne est aujourd'hui incontournable. Le problème n'est pas seulement de suivre un "modèle allemand", c'est surtout de convaincre des créanciers internationaux (non-européens). Aujourd’hui, ils regardent plus l'Europe que les Etats-Unis. C'est peut-être injuste. Mais ce sont leurs créances.</p>
<p>Ce sont les nouveaux jeux de la puissance.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2012/05/13/L-axe-Ath%25C3%25A8ne-La-Haye#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1410Matrice grecqueurn:md5:43cc34bfc89955cbcdf321e1cb6eef022010-09-23T22:17:00+00:002010-09-23T22:17:00+00:00Olivier KempfGrèce <div class="post-content"><p>La matrice de la Grèce antique, c'est la mer Egée.</p>
<p><img alt="" src="http://www.paixbalkans.org/cartes/carte_grece.gif" /></p>
<p>La matrice de la Grèce moderne, c'est la péninsule balkanique.</p>
<p>Autrement dit, elle est désormais plus tournée vers le Nord (l'Europe) que vers l'Est (l'Asie mineure). Une des raisons de l'intransigeance concernant la Macédoine ? comme si le ressentiment s'était déplacé, son objet passant de la Turquie à l'ARYM ?</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/09/23/Matrice-grecque#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/771Recours national grecurn:md5:bba002d95fb4fe7ac5725771f9af3e112010-04-24T12:18:00+00:002010-04-24T12:18:00+00:00Olivier KempfGrèce<div class="post-excerpt"><p>La Grèce a donc demandé le plan d'aide euro-FMIesque. Vous lirez énormément de commentaires sur l'angle économique.</p>
<p><img alt="carte_dodecanese.gif" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.carte_dodecanese_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="carte_dodecanese.gif, avr. 2010" /></p>
<p>Voyons l'angle géopolitique, du côté grec.</p></div> <div class="post-content"><p>Remarquons, pour notre part, que l'annonce en a été faite sur l'île de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kastell%C3%B3rizo">Kastellorizo</a>, comme le remarque le Figaro. C'est la plus orientale ile du Dodécanèse (à l'est de Rhodes), ces iles sous administration italienne puis britanniques, et revenus tardivement à la Grèce, en 1947-1948.</p>
<p>Il s'agit donc, symboliquement, d'une ile grecque d'Asie mineure, face à la Turquie qui a chassé, après la première guerre mondiale, toutes les populations grecques de ces rivages de Grande Grèce.</p>
<p>Le symbole est donc national. C'est justement ce ressort national que veut jouer Georges Papandréou. En effet, son opposition critique "l'abandon de souveraineté" que signifie la décision. Car ce qui s'annonce, au-delà des mesures sociales, c'est une violente purge imposée de l'extérieur (marchés, UE, FMI). Il s'agit donc de ressouder l'unité nationale, quitte à utiliser à nouveau le ressort turc pour cela.</p>
<p>Est-il besoin de dire que la chose est dangereuse, et fort inquiétante ? Mais qu'elle valide notre <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/04/22/Sc%C3%A9nario-noir">scénario noir</a> : la crise forcera à trouver des boucs émissaires....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/04/24/Recours-national-grec#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/589La mauvaise Grèce ?urn:md5:87ddc32a58dc162caffce766d78e14f22010-02-08T21:47:00+00:002010-02-08T21:47:00+00:00Olivier KempfGrèce<div class="post-excerpt"><p>Oui, ce titre est un très mauvais jeu de mots : je m'en excuse d'emblée. D'autant que je n'en suis pas l'auteur...</p>
<p><img alt="Carte-Grece.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.Carte-Grece_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Carte-Grece.jpg, fév. 2010" /></p>
<p>Parlons donc un peu de la Grèce.</p></div> <div class="post-content"><p>1/ La Grèce vient donc à l'attention du public à cause de son déficit budgétaire, et des attaques des marchés (<strong>Athènes</strong> doit emprunter à 6,7% quand l'Allemagne n'emprunte qu'à 3,3%). Toutefois, souvenez-vous : <ins>l'an dernier déjà,</ins> nous évoquions la <strong>Grèce</strong> <strong></strong>à cause des émeutes qui s'y déroulaient (voir mon <a href="http://egea.over-blog.com/article-25656317.html">commentaire</a> dans le vieil égéa). J'évoquai déjà la corruption. Or, c'est ce que l'on retient du modèle de développement grec des ces dernières années : la <strong>corruption générale</strong> : non pas seulement des hommes politiques, mais de la société dans son ensemble. Y a-t-il un autre mot pour désigner une pratique systématique, valable tant à l'intérieur qu'à l'extérieur : il apparaît ainsi que les statistiques adressées à l'Europe étaient truquées depuis des années.</p>
<p>2/ Je reviendrai ultérieurement sur les aspects économiques et monétaires, puisqu'ils dépassent à l'évidence le seul cas de la Grèce. Celle-ci a beau affirmer une rigueur .... spartiate, la question dépasse de loin la seule péninsule égéenne. Relire déjà en amuse-bouche <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/01/26/E7-grec-%3A-paradoxes-%C3%A9conomiques">le billet</a> que j'écrivais il y a peu. J'ajouterai une brève incise, que je n'ai curieusement pas mentionnée dans ledit billet : le cas des <strong>PIGS</strong> (<em>Portugal, Italy, Greece and Spain</em>), autre surnom des "pays du club Méd", bel exemple supplémentaire de l'inversion des représentations que je soulignais.</p>
<p>3/ Ce qui me frappe, s'agissant de la Grèce, c'est que c'est un pays mal dans sa peau, et dont le rapport à l'histoire est compliqué. Il y a tout d'abord la question de <strong>l'héritage antique, à la fois si lourd et si léger</strong>.</p>
<ul>
<li>Si lourd puisque il est monumental, tant en terme d'architecture que de culture, notamment philosophique. Cela procure des avantages : le tourisme et le regard positif que les autres posent sur le pays.</li>
<li>Mais c'est en même temps si léger: tout d'abord parce que dès l'antiquité, sil le triomphe a été culturel, il ne fut pas politique. Dès l'Antiquité, la Grèce est passée sous la domination des autres (romains, byzantins, vénitiens, ottomans) et cela ne cessa pas.</li>
</ul>
<p>Le pays connut <strong>une des premières indépendances</strong> du joug ottoman ? oui, <strong>mais pour quoi faire ?</strong></p>
<p>4/ Voici donc une "nation" devenue un Etat, et qui a passé toute son histoire moderne à refonder <strong>cette nation, si évidente et en même temps si inadaptée</strong> :</p>
<ul>
<li>La longue <ins>concentration contre "l'ennemi"</ins>, cette Turquie si pratique, d'autant qu'elle collaborait activement à ce tropisme, par exemple en rejetant à la mer toutes les populations grecques d'Asie mineure.</li>
<li>Les <ins>délices des conflits balkaniques</ins>, perdurant des guerres de la fin du XIX° siècle jusqu'à nos jours, avec cet incroyable raidissement sur la question macédonienne, allant jusqu'à rompre publiquement le consensus otanien (sur ce dernier point, voir mes billets <a href="http://egea.over-blog.com/article-19143184.html">ici</a> sur le sommet de Bucarest, et <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/04/11/Sommet-et-%C3%A9largissement">ici</a> sur le sommet de Strasbourg).</li>
<li>La <ins>racine orthodoxe</ins>, fondement de l'identité (la religion est mentionnée sur la CNI) (voir mon <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/05/02/Mont-ahos-%3A-une-curiosit%C3%A9-g%C3%A9opolitique">billet sur le mont Athos</a>), mais critère inadapté à la planétisation en cours</li>
<li>Une ouverture maritime et commerciale ouvrant la voie au <ins>goût des affaires</ins> : mais perverti par les arrangements "orientaux", comme on le découvre actuellement.</li>
<li>L'<ins>attachement européen</ins>, vache à lait plus qu'enthousiasme.</li>
<li>Une <ins>inconstance politique</ins> (guérillas communistes au moment de la guerre et juste après, dictature des colonels, démocratie aléatoire et féodale depuis).</li>
</ul>
<p>Il manque à ce pays de la vertu et un projet pour dépasser les nombreux archaïsmes qui le raidissent. Mais je crains que pour avoir la force de l'accepter, il ne doive passer par de plus profondes catastrophes encore...</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/02/07/Mauvaise-Gr%25C3%25A8ce#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/486