Egeablog - Géopolitique2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearA propos de 2012, et de 2013urn:md5:37047ef1728bd365ac108434b69f0f852012-12-31T16:50:00+00:002012-12-31T16:50:00+00:00Olivier KempfGéopolitique<div class="post-excerpt"><p>La période est aux <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/12/28/2011-et-2012-%3A-des-diff%C3%A9rences-g%C3%A9opolitiques">vœux</a>. Avant de les formuler, quelques considérations sur l'an qui va et celui qui vient.</p>
<p><img alt="" src="http://1.bp.blogspot.com/-LNM4_izGVtU/T-Mk10Ni7UI/AAAAAAAAACs/Xy8KpFqw6dE/s320/feu-artifice-evreux-2011.jpg" /> <a href="http://leure27.blogspot.fr/2012/06/feu-dartifice-du-13-juillet-evreux.html">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>1/ L'an qui va : pour egéa, il fut en progression : 530 000 visites au cours de l'année, et plus de 3,8 millions de pages vues, soit une progression respectivement de 28 % et de 18 %. Ce ne pourraient être que des chiffres gonflés par mon outil de statistiques. Je constate simplement leur validité au nombre de commentaires. Chaque billet en suscitait deux au début de l'année, nous arrivons à environ quatre en moyenne par billet. Je supprime pas mal de spams mais n'ai quasiment pas à modérer : vos commentaires sont de remarquable qualité, instructifs, et toujours courtois. Merci à vous, c'est un véritable encouragement (même si la modération prend du temps...). Ajoutons que 2012 fut également l'année de parution de deux livres (<a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2012/11/16/Introduction-%C3%A0-la-cyberstrat%C3%A9gie%3A-enfin-paru-!">ici</a> et <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.Couv_GPFR_s.jpg">ici</a>) qui m'ont occupé ces dernières années et sont forcément précieux à mes yeux. Celui qui ne voit que l'accouchement n'a pas conscience de la durée de la gestation ni des difficultés de l'enfantement. Pour un auteur, un livre est quelque chose de très important : imaginez quand il s'agit de jumeaux !</p>
<p>2/ L'an dernier (<a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/12/28/2011-et-2012-%3A-des-diff%C3%A9rences-g%C3%A9opolitiques">voir billet</a>), j'avais facilement décelé les ruptures de 2011 : Révoltes arabes, Fukushima et crise des dettes battaient leur plein. J'avais mentionné que 2012 serait une année d'élections, et voici ce que j'écrivais : "<em>On peut en effet prévoir que D. Medvedev sera remplacé par V. Poutine, que Hu sera remplacé par Li, que N. Sarkozy ne devrait pas être réélu (si j'en crois les derniers sondages). B. Obama devrait pouvoir quant à lui conserver son poste</em>". Pas mal ! Pour le reste, on ne voyait pas venir de surprise stratégique.</p>
<p>3/ Au bilan, que dire donc de cette année 2012 ? Tout d'abord que la crise de l'euro a été, au moins temporairement, surmontée. J'entends de nombreux débatteurs qui m'expliquent que ce n'est que de la poudre aux yeux et qu'on a repoussé la bosse en la gonflant. Je veux bien l'admettre mais nous nous interrogions l'an dernier sur la pérennité de la zone euro. Aujourd’hui, on ne parle plus de sortie grecque ni de sortie finnoise. Mme M. Monti et Mme Merkel ont influencé les choses de façon à permettre la perpétuation du système. Agaçante Europe qui ne sait pas trancher et qui réussit toujours, par la négociation et le faux-semblant, à poursuivre. Tout n'est pas pour le mieux, et des réformes restent à faire, notamment en France. Mais le début de reprise en Chine et aux États-Unis font entrevoir quelques lueurs de bleu dans un horizon qui était, en 2012, uniformément gris.</p>
<p>4/ Ailleurs, on n'a pas assisté à de grands bouleversements, dans aucune des parties du monde. Bachar Assad a maintenu son régime, mais il est désormais condamné et ce n'est plus qu'une question de semaine. Cette région du Proche-Orient continuera d'être agitée, avec la question syrienne articulée à la question kurde, mais aussi la perpétuation du conflit israélo-palestinien qui empêche toute solution durable dans la région, la fragilité de l’Égypte ou les élections iraniennes.</p>
<p>5/ Le Mali demeurera une difficulté et manifestera que la France n'a plus vraiment de politique africaine. Pour le reste, l'Afrique continuera sa croissance, même si cela sera surtout visible dans sa partie anglophone...</p>
<p>6/ La région la plus sensible demeurera l'extrême-orient, où autant d'îles constituent autant de différends entre des puissances très désireuses de prendre leur revanche sur l'histoire. Il ne s'agit plus désormais de la revanche sur la domination occidentale, elle est désormais assumée dans de nombreux esprits. Mais d'autres revanches restent, qui s’enracinent dans des disputes locales et séculaires. Il n'est pas sûr que les États-Unis auront la force de maintenir la stabilité externe qu'ils exercent depuis 70 ans.</p>
<p>7/ La grande nouveauté de 2012 aura été l'irruption du gaz (et du pétrole) de schiste, notamment aux États-Unis. Elle aura de nombreuses conséquences dès 2013 :</p>
<ul>
<li>elle permet aux États-Unis de regagner de la puissance, alors que nous constations son déclin. Quelles que soient les conséquences environnementales.....</li>
<li>elle permet à certains États européens d'avoir d'autres options énergétiques : Pologne, France, notamment.</li>
<li>elle relativise l’importance des réserves moyen-orientales, au moins aux yeux des Américains. Le pacte du croiseur Quincy durera-t-il ? ne peut-on prévoir la fin de la domination américaine dans la zone, au profit d'un réinvestissement en extrême-orient ? mais du coup, la Chine va-t-elle succéder aux USA dans la région ? et quelles conséquences sur l'enchevêtrement des conflits moyen-orientaux, structurés (et d'une certaine façon gelés) par la puissance américaine.</li>
<li>elle remet en question l'équation russe, centrée sur l'arme énergétique : si les prix baissent, si le principal client européen trouve une relative autonomie, l'axe géopolitique de Moscou pourra-t-il perdurer ?</li>
</ul>
<p>Autant de facteurs de frictions qu'il conviendra d'évaluer.</p>
<p>8/ Toutefois, on peut également observer, à l'instar de <strong>Jean Dufourcq</strong> dans sa dernière <a href="http://alliancegeostrategique.org/2012/12/31/chronique-rdn-n%c2%b09-%e2%80%93-inconfort-strategique/">chronique</a>, une possibilité de "lissage" du monde. Plusieurs facteurs existent en effet :</p>
<ul>
<li>la cybernétisation du monde devient de plus en plus évidente et structurante, permettant le partage mais étant également le lieu d'expression indirecte de conflits de plus en plus fréquents</li>
<li>la maritimisation du monde, qui pose indirectement la question de la pérennité de la biosphère : les question écologique et climatique demeurent prégnantes, et ignorées</li>
<li>la marchandisation, autre moyen d'expression indirecte de conflits latents, nous y reviendrons.</li>
<li>ajoutons la relativisation générale du politique, où qu'il soit : le politique n'est plus le lieu d'organisation de l'espace social, que ce soit dans ses formules démocratiques ou, évidemment, autocratiques.</li>
</ul>
<p>Le point commun de ces tendances tient à leur caractère informé et dans le même temps à leur domination.</p>
<p>Entre frictions et fusions, le monde en 2013 sera donc encore plus passionnant. J'espère que nous l'observerons ensemble. Voici en effet le moment de vous adresser mes meilleurs vœux pour 2013. La santé, au premier chef et le plus important ; l'équilibre humain et professionnel, ensuite, conditions du bonheur; enfin, de la curiosité, des échanges et de l'élévation : beaux mots qui nous rassembleront cette année, je nous le souhaite.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2012/12/31/A-propos-de-2012%252C-et-de-2013#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/16442011 et 2012 : des différences géopolitiques ?urn:md5:c95276184982be95e892144ae2c389602011-12-28T22:46:00+00:002011-12-28T22:46:00+00:00Olivier KempfGéopolitique<div class="post-excerpt"><p>Les passages d'année sont à la fois l'occasion de bilans, mais aussi de perspectives. Prêtons-nous au jeu. Comparons 2011 et 2012.</p>
<p><img alt="" src="http://www.geneve-finance.ch/sites/default/files/pictures/2011-2012_voeux.jpg" /> <a href="http://www.geneve-finance.ch/">source</a></p></div> <div class="post-content"><p>2011 a été marquée par<strong> trois ruptures stratégiques</strong> : on ne reviendra pas sur la surprise qu'elles ont constitué. Mais leur simple rappel montre des tournants géopolitiques importants, à court ou moyen terme.</p>
<p>1/ la première est celle des <ins>révoltes arabes</ins>. Il faut préférer ce terme à printemps, ambigu. Constatons qu'elles ont surtout eu lieu au sud de la Méditerranée, même si on peut également évoquer Bahreïn (réprimé), le Yémen (où une solution a semble-t-il été trouvée) et la Syrie (toujours en cours). On observe deux choses :</p>
<ul>
<li>d'une part, les monarchies traditionnelles ont su maîtriser la contestation (cas du Maroc, mais aussi des pays du Machrek ou de la Jordanie : constatons que l'Algérie républicaine a pour l'instant réussi à éviter tout mouvement)</li>
<li>d'autre part, malgré les illusions européennes qui se nourrissaient de l'expérience de la chute du communisme dans les pays d'Europe centrale et orientale, la transition ne donne pas lieu à des régimes libéraux : soit que les islamistes gagnent les élections (Tunisie et Égypte), soit qu'un système militaire se perpétue (Égypte), soit que l'incertitude demeure (Libye).</li>
</ul>
<p>2/ la seconde est celle de la <ins>catastrophe de Fukushima</ins>.</p>
<ul>
<li>Elle aura des conséquences sur le mixte énergétique des différentes nations : le choix de l'Allemagne de sortir du nucléaire va renforcer sa dépendance au charbon ou au gaz, même si ce dernier est aujourd’hui de plus en plus abondant : le succès du gaz de schiste aux États-Unis autorise une diversification des sources d'énergie.</li>
<li>Elle nous rappelle que la géopolitique est aussi une géopolitique des ressources : elle doit assurer l'arbitrage entre des "matières premières" ( la notion de sécurité des approvisionnements) et la biosphère, trop rapidement déséquilibrée. Les résultats décevants des négociations de Durban confirment qu'une solution internationale n'est pas en vue, et que la multiplicité des acteurs du monde multipolaire empêche l'émergence (!) de solutions planétaires.</li>
<li>Sans verser dans le catastrophisme malthusien des Écolos radicaux, on ne peut pour autant se satisfaire de la doxa actuelle, mélange de positivisme comtien et de libéralisme smithien. Ce qui nous amène à la troisième crise.</li>
</ul>
<p>3/ La troisième est la <ins>crise budgétaire et financière, devenue crise économique</ins>.</p>
<ul>
<li>En effet, si 2011 est l'année de la manifestation de la crise de la dette, 2012 verra sa conséquence, la récession.</li>
<li>cette crise est d'abord celle de l'Europe. Il est frappant de voir que les marchés ne veulent qu'une chose, une solution politique. Et qu'au-delà de tous les discours sur la perfection des marchés et le monétarisme triomphants, ils plébiscitent dans les faits des banques centrales aux ordres qui déversent par hélicoptère des tonnes de billets de banque. Cela ne surprendra que ceux qui ont cru à leurs cours d'économie sur la perfection des marchés : le thatchérisme et les reaganomics n'ont été que des politiques keynésiennes déguisées, la relance se faisant n'ont par augmentation des dépenses publiques mais par baisse des ressources publiques (c'est-à-dire la baisse d'impôts).</li>
<li>Il reste que cette crise pèse durablement sur la construction européenne, au point de fracturer les liaisons faibles : ainsi s'explique le refus britannique de l'accord de décembre. Cela pose une double question :
<ul>
<li>ces tensions peuvent-elles durer sans éclatement de l'édifice ? car ne rêvons pas, une sortie de l'euro provoquerait l'éclatement du reste.</li>
<li>surtout, les réponses apportées jusqu'à présent, avec le moralisme allemand (instaurer la discipline, y compris par la force) réussiront-elles à sauver le malade ?</li>
</ul></li>
</ul>
<p>Ceci nous porte vers l'avenir, et 2012.</p>
<p>4/ Ainsi que le montrait l'excellent supplément géo&politique du Monde ce week-end, <strong>2012 sera une année d'élections</strong> (ou, dans le cas de la Chine, de transition organisée). <ins>Quatre des cinq membres permanents du CSNU vont ainsi changer de dirigeants</ins>.</p>
<ul>
<li>On peut en effet prévoir que D. Medvedev sera remplacé par V. Poutine, que Hu sera remplacé par Li, que N. Sarkozy ne devrait pas être réélu (si j'en crois les derniers sondages). B. Obama devrait pouvoir quant à lui conserver son poste.</li>
<li>Il est ainsi frappant de constater la "prévisibilité" de cette année. En cela, elle changera de 2011.</li>
</ul>
<p>5/ Pour autant, ne faut-il pas <ins>entrevoir des surprises stratégiques</ins>, en 2012 encore ?</p>
<ul>
<li>L'Europe en effet ne nous semble pas aussi stable qu'on le croit. Les excès du gouvernement hongrois suggèrent des directions néfastes. Certes, on peut voir un symbole belge et espérer de la constitution d'un gouvernement, au bout de 537 jours de crise. A cette aune, l'Europe serait une grande Belgique, divisée mais réussissant finalement à s'accommoder. Je ne suis pas forcément confiant.</li>
<li>La Chine paraît plus fragile qu'on le croit. Outre les troubles sociaux qui se multiplient, face notamment à la corruption latente, les marges continuent de s'agiter (Tibétains et bouddhistes, Ouïgours, et même Mongols) tandis que les appendices connaîtront des transitions pas toujours favorables : celle de Corée du Nord vient de commencer, la Corée du sud connaîtra également des élections et le KMT risque de ne pas être réélu à Taïwan, laissant la place à Mme Ma, une autochtone forcément plus rétive envers le grand voisin chinois.</li>
<li>Le Moyen Orient et l'Asie centrale seront difficiles, une fois encore : La gestion du retrait afghan et la question pakistanaise susciteront l'intérêt (avez-vous remarqué comme la mort de Ben Laden n'a pas constitué une rupture stratégique ?). Ce sont surtout les élections législatives en Iran : mais il ne faut pas s'attendre à un nouvel épisode de révolte, mais à l'aboutissement de la lutte entre Ahmadinedjad et Khameney ; entre le président et le guide; entre un régime "laïc" et un régime "religieux". Autrement dit, il s'agira de résoudre la dyarchie entre deux têtes de l'exécutif. Les derniers développements affaiblissent Ahmadinedjad, semble-t-il, mais rien n'est joué : car l'arbitre, ce sont les pasdarans.</li>
<li>Le Proche-Orient est un pot-au-noir. Il pourra connaître aussi bien une grande "stabilité", prolongeant les déséquilibres actuels (Israël/Palestine, Liban) ou au contraire évoluer rapidement : liaison Hamas Frères musulmans égyptiens au détriment de la Syrie et donc du croissant chiite, réaction de celui-ci via le Hezbollah, ... On sent le retour possible de l’Égypte dans le jeu, mais aussi une interrogation autour de la rivalité Turquie/Qatar comme pôle alternatif des sunnites.</li>
<li>L'Afrique ne sera peut-être pas le continent "habituel". L'effet de contagion des révoltes arabes peut jouer, comme je l'ai signalé depuis un an. Surtout, on observera deux pays fragiles : le NIgéria ou la fracture Nord-Sud sur fond de rivalités ethnico-religieuses. Et le Zimbabwe, où la succession de Robert Mugabe (87 ans) posera difficulté. Du côté de la Corne et des grands lacs, on surveillera (comme d'habitude?) le Kénya (élections), les suites de la partition soudanaise, les métastases du Kivu....</li>
<li>L'Inde l'Asie du sud-est peuvent connaître également des tourments, mais ils sont moins prévisibles.</li>
<li>En Amérique Latine, on surveillera l'état de santé de deux "lider" (un maximo un minimo ?), Chavez et Castro, dont l'éventuelle disparition affectera la zone pivot entre Amérique Centrale, Caraïbes et Amérique du Sud.</li>
</ul>
<p>Autant dire que les ruptures stratégiques sont au programme de cette nouvelle année. Si 2011 a été un cru exceptionnel, 2012 laisse entrevoir une belle vendange...</p>
<p>Bonne année géopolitique !</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/12/28/2011-et-2012-%253A-des-diff%25C3%25A9rences-g%25C3%25A9opolitiques#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1267Frontières et douanesurn:md5:754f23f61f0089681db909d0c29126912009-03-18T20:57:00+00:002009-03-18T20:57:00+00:00Olivier KempfGéopolitique <div class="post-content"><p>Parlant assez souvent de la frontière, de son rôle géopolitique d'enveloppe qui définit en même temps qu'elle sépare, je me suis finalement assez peu intéressé à son utilité pratique.</p>
<p>Concrètement, qu'est-ce qu'une frontière ? deux choses : des bornes frontières (dans les champs, les bois, etc...) ; et des postes de douanes (sur les routes, dans les gares, les aéroports,...).</p>
<p><img alt="rosal_de_la_frontera.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.rosal_de_la_frontera_m.jpg" title="rosal_de_la_frontera.jpg, mar. 2009" /> NB : Poste de douane tiré de l'exposition sur les postes de douanes, <a href="http://www.photosapiens.com/Postes-de-douanes.html">voir ici</a>.</p>
<p>Avec l'UE, "les frontières ont disparu". Et chacun a constaté qu'il allait en Belgique, Espagne, Grèce, ... sans que le douanier moustachu ne montre le bout de son nez. Le même "chacun" constate dans le même temps que les voitures des douanes se promènent loin à l'intérieur du territoire : vous voyez au loin une voiture bleue au bord de la route avec des gars en uniforme, vous ralentissez parce que vous croyez que ce sont des gendarmes, que nenni, des douaniers ! preuve que le contrôle des frontières existe toujours, mais s'opère de façon différente.</p>
<p>Revenons à l'Europe : "libre circulation des personnes, des biens et des capitaux". Une CNI suffit donc pour les personnes, un virement interbancaire pour l'argent, quant aux marchandises, on les transportent par toutes sortes de moyens.</p>
<p>C'est ici que l'article paru hier dans le <a href="http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/03/17/jerome-fournel-internet-facilite-l-acheminement-des-contrefacons_1168982_0.html">Monde</a> est bigrement intéressant :</p>
<p>Car le transport ne passe plus par des routes, mais par d'autres "voies". Et internet plus la poste (les colis) augmentent la contrefaçon. Qui atteint deux choses : la fiscalité (donc le financement de l'Etat) mais aussi la propriété intellectuelle (grand débat actuel à propos de la discussion au Parlement sur le téléchargement illégal, qui m'a valu un long débat familial avec ma progéniture).</p>
<p>Auparavant, on associait mondialisation et NTIC en expliquant que cela favorisait la financiarisation de l'économie (avec le résultat que l'on sait) mais aussi le télétravail, et donc les délocalisations. Mais le circuit des marchandises restait concentré dans des vecteurs identifiés (conteneurs, oléoducs, voies ferrées, cargo) : un transport "massifié". On assiste aujourd'hui à une fragmentation de ce transport : le nombre augmente corrélativement à la diminution de la taille du colis.</p>
<p>Bref, c'est sacrément géopolitique. Internet ne fait donc pas que favoriser la libre circulation des idées (et vous, lecteur de ce blog, en êtes un friand exemple) : il sert également à bousculer les légitimités traditionnelles.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/03/18/Fronti%25C3%25A8res-et-douanes#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/118