Egeablog - Israël2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearL’opération Anarchist vue d’Allemagne : quel drone adopter ? (T. Wattelle)urn:md5:33021e80f6444231f7a5ce235aeabd992016-03-04T20:59:00+00:002016-03-05T14:39:41+00:00Olivier KempfIsraëlAllemagnedroneEspionnageEtats-UnisHeronIsraëlNSAROyaume-UniSnowden<p>L'opération <em>Anarchist</em> a été récemment révélé par <em>The Intercept</em>, le journal en ligne de Glenn Greenwald, sur la base de révélations Snowden (<a href="https://theintercept.com/2016/01/28/hacked-images-from-israels-drone-fleet/">voir ici</a> : les Américains et les anglais auraient observé pendant de nombreuses années les évolutions opérationnelles du drone israélien Heron. Or, l'Allemagne a décidé d'acheter les mêmes drones. Quelles conséquences <em>Anarchist</em> aura-t-il sur ce contrat ? C'est l'analyse que nous propose Tancrède Wattelle. Merci à lui. O. Kempf</p>
<p><img src="http://media.defenceindustrydaily.com/images/AIR_UAV_Heron-TP_Israeli_lg.jpg" alt="" /> <a href="http://media.defenceindustrydaily.com/images/AIR_UAV_Heron-TP_Israeli_lg.jpg">Source</a></p> <p><em>Un « tremblement de terre »</em></p>
<p>Considérée comme l’une des pires failles du renseignement israélien, l’existence de l’opération Anarchist est révélée en janvier 2016 par une étude poussée des documents publiés par Edward Snowden. Lancé en 1998, ce pilier de la coopération suivie entre la NSA américaine et le GCHQ britannique a notamment consisté dans la surveillance des mouvements de troupes israéliens durant leurs différentes offensives et opérations contre le Liban (2006) ou la bande de Gaza (2008, 2012, 2014). Le piratage de ces données, mais aussi d’autres systèmes de communication égyptiens, turcs, iraniens ou syriens permit entre autres d’obtenir des images précieuses d’un drone de fabrication iranienne. A partir de la base aérienne britannique de Troudos (Chypre), Londres et Washington visaient en particulier les communications pourtant cryptées entre les drones israéliens et leur centre de commande. Les techniques employées relevaient parfois d’une simplicité étonnante. Ainsi, au lieu d’employer des moyens lourds pour décrypter les données, les intercepteurs ont préféré utiliser des logiciels connus comme <em>ImageMagick</em> ou <em>AntiSky</em> pour regrouper les pixels et ainsi reconstituer les photographies aériennes prises par les drones. De plus, un rapport de 2010 du GCHQ notait qu’il était possible mais difficile d’avoir accès aux vidéos prises en direct par les engins. Durant l’opération israélienne dans la bande de Gaza (2008), les Britanniques réussirent même à obtenir une vidéo de 14 secondes du cockpit d’un F-16 en mission de bombardement. En plus des drones et des avions de combat, une attention particulière était portée à l’utilisation de missiles <em>Black Sparrow</em>.</p>
<p>De même, le mouvement des drones israélien était surveillé depuis la base satellite de Menwith Hill, connu pour être un haut lieu du système ECHELON (1), mais aussi d’interopérabilité et de coopération anglo-américaine en termes de surveillance des communications. En plus de cela, l’un des documents qui a fuité indiquait un intérêt certain pour le retour d’expérience issu de l’utilisation sur le terrain de ces drones à des fins commerciales. En effet, les concurrents du drone israélien <em>Heron TP</em> ne sont autres que les américains <em>Reaper</em> et <em>Predator</em> (produits par <em>General Atomics</em>), les trois étant en concurrence pour de nombreux marchés, notamment en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.</p>
<p><em>L’Allemagne achète israélien</em></p>
<p>En effet, en attendant l’aboutissement du projet de drone MALE (2) tripartite (France, Allemagne, Italie), la ministre de la défense Ursula von der Leyen a annoncé le 12 janvier dernier que son pays allait acquérir entre 3 et 5 drones <em>Heron TP</em> auprès de son constructeur <em>IAI</em>. Si cette décision a surpris ses partenaires européens qui se sont tous positionnés pour le MQ-9 <em>Reaper</em>, elle s’inscrit dans la continuité d’un partenariat de longue date avec le constructeur, à qui elle avait déjà commandé des Heron 1, mais aussi entre les deux pays. En effet, la défense est un axe privilégié et historique de leur coopération, qui s’est traduit récemment par l’achat à des conditions très généreuses de sous-marins <em>Dolphin</em> (3). En ce qui concerne les drones, <em>Airbus</em> et <em>IAI</em> avait signé un accord d’association en mai 2014 pour fournir la <em>Luftwaffe</em> en drones, cette dernière ayant le choix entre l’achat et la location. C’est donc un contrat de <em>leasing</em> de 580 millions d’euros qui a été paraphé pour des livraisons d’appareil s’étalant jusqu’en 2018 (4), mais qui reste à être validé par le parlement allemand. D’un côté, il est intéressant de noter que Berlin a sensiblement réduit son ambition, passant de 16 appareils à seulement 5. De l’autre, contrairement à la position française (5), l’Allemagne aux positions ordinairement éthiques a souhaité contre toute attente que ses drones soient armés. En attendant l’Eurodrone, notre voisin semble donc obligé d’assumer son choix et de faire face aux limites décelées, sous réserve d’un vote positif du <em>Bundestag</em>.</p>
<p><em>Une problématique de plus outre-Rhin</em></p>
<p>Au-delà du scandale que provoque l’espionnage d’un allié historique des États-Unis par son principal soutien, l’Allemagne peut exprimer ses inquiétudes autour de son futur drone MALE. La révélation par les journaux <em>Der Spiegel</em> (6), <em>The Intercept</em> et <em>Jedioth Achronoth</em> de l’existence de l’opération <em>Anarchist</em> témoigne de l’existence d’une brèche grave de sécurité qui nuit à un éventuel emploi. En effet, comme en témoigne l’article du journal allemand, les Allemands, probablement influencés par la révélation des écoutes américaines de la chancelière, s’étaient décidés après mûre réflexion pour le <em>Heron</em> en mettant en avant la possibilité d’une « porte de derrière » dans le <em>Predator</em> permettant à la NSA d’accéder aux données du drone. C’est donc un contrecoup sérieux pour la <em>Bundeswehr</em> et pour l’exécutif qui n’avait cessé de se déplacer entre Israël et la Californie depuis 2 ans par l’entremise de Katrin Suder, secrétaire d’état à l’armement. De manière optimiste, les responsables avancent qu’<em>Airbus</em> devait de toute façon réaliser un système de sécurité différent de celui en vigueur. L’élaboration et la mise en place de ce dernier, qui tenaient de la routine, seront donc particulièrement observées. Néanmoins, la morosité est de mise, comme en témoigne un officier de la <em>Bundeswehr</em>, selon lequel « les Américains peuvent tout pirater » (7). Face au condominium américano-israélien sur le marché du drone et aux limites qui en découlent, il semble donc urgent d’accélérer le programme du nouveau MALE européen, qui verra le jour à l’horizon 2025, d’autant que cette problématique ne concerne pas seulement nos voisins allemands, mais aussi l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la France et probablement l’Espagne, tous dotés de drones de fabrication américaine <em>MQ-9 Reaper</em>.</p>
<ol>
<li>Système mondial d’interception des communications mis en œuvre par les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni</li>
<li>Medium Altitude Long Endurance</li>
<li>Wattelle Tancrède, « L’exception germano-israélienne », Revue Défense Nationale, n°642</li>
<li>Belan Guillaume, « L’Allemagne choisit le drone Heron TP », Air Cosmos, 13/01/2016</li>
<li>Cabirol Michel, « La France va-t-elle se doter d’un drone armé », La Tribune, 27/10/2015</li>
<li>Gebauer Matthias, Repinski Gordon, Stark Holer, « Operation Anarchist », Der Spiegel, n°5, 30/01/2016</li>
<li>Ibid</li>
</ol>
<p><strong>Tancrède Wattelle</strong>, étudiant à Science-Po Paris, Vice-Président Sciences Po Défense et Stratégie, Ambassadeur de la Marine Nationale</p>http://www.egeablog.net/index.php?post/2016/03/01/L%E2%80%99op%C3%A9ration-Anarchist-vue-d%E2%80%99Allemagne-%3A-quel-drone-adopter#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/2081Israël : un déclin stratégique ?urn:md5:9baa749fbd078fd68c45481bbc31eded2011-11-06T21:42:00+00:002011-11-06T21:42:00+00:00Olivier KempfIsraël<div class="post-excerpt"><p>La séquence ne vous a pas échappé :</p>
<ul>
<li>remise du soldat Shalit contre 977 prisonniers palestiniens : avantage au Hamas</li>
<li>vote en faveur de l'Autorité Palestinienne à Unesco : avantage à Abbas.</li>
<li>agitation autour d'une attaque contre l'Iran : ça enfle, l'Iran ne daigne même pas répondre, et du coup, le gouvernement de Tel Aviv explique que ce ne sont que des allégations lancées par la presse. Mais logiquement : désavantage au gouvernement;</li>
</ul>
<p><img alt="" src="http://israeliran.net/israel_iran_invasion.gif" /> <a href="http://realinfos.wordpress.com/2011/11/06/peres-une-attaque-contre-liran-de-plus-en-plus-vraisemblable/">source</a></p>
<p>Autant d'événements qui illustrent une sorte de déclin stratégique israélien. Mais derrière ces soubresauts, il y a quelque chose de plus profond, me semble-t-il.</p></div> <div class="post-content"><p>Au fond, Israël a besoin d'ennemi, c'est plus qu'un autre un pays Schmittien.</p>
<p>1/ Il ne cesse d'agiter la menace iranienne (égéa l'a déjà signalé : Ahmadinejad est un allié objectif dans le processus de montée aux extrêmes : celui-ci garantit la place des acteurs radicaux). mais de façon de moins en moins efficace, car tout le monde s'est plus ou moins résolu à l'accès iranien à la bombe.</p>
<p>2/ De même, Israël est très embêté par ce qui se passe en Syrie : Bachar Assad est un dictateur qui l'arrange bien, car jamais il ne l'attaquera (surtout maintenant) et dans le même temps il constitue une représentation forte de la "menace aux frontières" : c'est la seule qui reste . Surtout, on met en valeur ses liens avec l'Iran d'une part, le Hezbollah d'autre part (filière chiite).</p>
<p>3/ Pas conséquent, le double affaiblissement d'Ahmadinejad et d'Assad compliquent sensiblement l'équation stratégique. Déjà, le Hamas prend ses distances avec la Syrie, pour se rapprocher de l'Egypte et des Frères Musulmans. Déjà, le Hezbollah regroupe ses moyens logistiques au Liban, quand ils étaient jusqu'à présent cachés en Syrie. De même, il prend avant l'été les rênes du gouvernement libanais, précipitant les choses.</p>
<p>4/ Enfin, la prise de distance avec la Turquie complique encore la donne, puisqu'elle affaiblit le système d'alliance de revers qu'avait organisé Israël, pour contourner les voisins immédiats. Et les avances envers Chypre et la Grèce, sur fond d'accord pétrolier off-shore, ne sont pas très rassurantes au vu de la déréliction athénienne....</p>
<p>5/ Dans ce système, seule demeure solide l'alliance avec l’Arabie, même si la situation de celle-ci est fort compliquée par ses voisins immédiats (Irak, Bahreïn, Yémen), sans même parler de la succession royale. Cependant, l'axe objectif Tel-Aviv- Riyad demeure solide.</p>
<p>Ainsi, l'équation stratégique israélienne s'est elle compliquée substantiellement.</p>
<p>réf : ce <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/10/20/L-in%C3%A9luctable-affaiblissement-d%E2%80%99Isra%C3%ABl">billet</a> d'il y a deux ans annonçait déjà le mouvement : c'était avant le printemps arabe. Les choses ont empiré depuis.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/11/06/Isra%25C3%25ABl-%253A-un-d%25C3%25A9clin-strta%25C3%25A9gique#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1205Retour sur des clichés israéliensurn:md5:a27d1d16d6d0f45c28b5f0c2473fdae02010-06-20T17:06:00+00:002010-06-20T17:06:00+00:00Olivier KempfIsraël<div class="post-excerpt"><p>Un lecteur m'a adressé un commentaire sur le billet "<a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/06/14/Clich%C3%A9s-sur-Isra%C3%ABl">clichés sur Israël</a><a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/06/14/Clich%C3%A9s-sur-Isra%C3%ABl"></a>". J'y avais répondu, et avant de le mettre en ligne, je reçois un commentaire du même me demandant de ne rien publier.</p>
<p><img alt="carte_bande_gaza.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.carte_bande_gaza_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="carte_bande_gaza.jpg, juin 2010" /></p>
<p>Israël et le conflit israélo palestinien suscitent la passion. Mais il me paraît utile de publier la réponse que je lui faisais et qui peut intéresser tout le monde.
O. Kempf</p></div> <div class="post-content"><p>Précisons que je n'ai donné que quelques extraits qui me paraissaient significatifs, mais qu'il faut lire le texte en son entier si on veut critiquer l'argumentation : mon billet incitait à se reporter au texte.</p>
<p>1/Tout d'abord, <strong>Tony Judt</strong> est un universitaire (historien) qui a écrit une remarquable "histoire de l'Europe après la guerre" dont j'ai <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/03/11/%C2%AB-Apr%C3%A8s-guerre%2C-une-histoire-de-l%E2%80%99Europe-depuis-1945-%C2%BB-de-Tony-Judt">rendu compte</a> sur égéa (au passage : bouquin remarquable que tout candidat se doit de lire): on ne peut donc pas le taxer d'ignorance ou de superficialité journalistique (à supposer que les journalistes du <strong>NYT</strong> soient superficiels, argument qui en soi est aventureux)</p>
<p>2/ Accessoirement, on peut difficilement accuser TJ d'antisémitisme larvé : comme il est juif, cela serait malvenu de sa part. Cela illustre au contraire, même si je ne l'ai pas signalé dans mon billet, la <strong>fêlure</strong> entre Israéliens et une partie de la diaspora juive. Il serait d'ailleurs possible d'y voir une réplique de la fracture transatlantique observée par ailleurs : de même que l'Europe s'éloigne des Etats-Unis, pareillement Israël dissout peu à peu le lien transatlantique entre tel Aviv et New York. Autre effet de cette dissolution de l'Occident, que je ne cesse de constater depuis l'ouverture de ce blog.</p>
<p>3/ Quant à dire que les Palestiniens n'ont jamais raté une occasion de faire des erreurs, je vous l'accorde. Est-ce pour autant qu'on ne peut essayer de penser la situation actuelle, et constater la sorte d'impasse dans laquelle on se trouve? Surtout pour Gaza, annexé par mégarde, colonisé par habitude, délaissé par lassitude et bloqué par ambition d'une sécurité absolue.... Le stratégiste le sait bien : <strong>ma sécurité absolue signifie l'insécurité absolue de l'autre</strong> : soit on l'annexe (cette voie n'est plus possible) soit il se révolte. Il faut donc des insécurités partagées et négociées. Gaza engage la Cisjordanie, et donc Jérusalem. Il faudra négocier à Gaza, avec le Hamas. Car si ce n'est pas avec le Hamas, ce sera avec le suivant qui, bien sûr, sera "pire".</p>
<p>NB : le lecteur intéressé se reportera au beau livre "<a href="http://www.amazon.fr/Gaza-vie-cage-Herv%C3%A9-Kempf/dp/2020790750/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1277049779&sr=8-2">Gaza, la vie en cage</a>" de Hervé Kempf et Jérôme Equer, reportage écrit et photographique réalisé en 2004. C'est un bel ouvrage et un beau travail d'éditeur.</p>
<p><img alt="" src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/61MQ138PHDL._SL500_AA300_.jpg" /></p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/06/20/Retour-sur-des-clich%25C3%25A9s-isra%25C3%25A9liens#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/661Clichés sur Israëlurn:md5:47ea2f3f233908625aa73774c9f2a4902010-06-18T19:36:00+00:002010-06-18T19:36:00+00:00Olivier KempfIsraël<div class="post-excerpt"><p>On lira avec le plus grand intérêt l'<a href="http://www.nytimes.com/2010/06/10/opinion/10judt.html?ref=opinion&pagewanted=all">article</a> de <strong>Tony Judt</strong>, paru la semaine dernière dans le <strong>New York Times</strong> et signalé par le bon <a href="http://www.potusphere.com/2010/06/tony-judt-clears-up-israelpalestine.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+Potusphere+%28Potusphere%29">blog</a> d'<strong>Amy Green</strong>, sur "<ins>Israel without clichés</ins>".</p>
<p>En voici quelques extraits judicieux :</p></div> <div class="post-content"><p>1/ <em>And we should not forget that Gaza is another “democracy” in the Middle East: it was precisely because Hamas won free elections there in 2005 that both the Palestinian Authority and Israel reacted with such vehemence</em>.</p>
<p>2/ <em>As American officials privately acknowledge, sooner or later Israel (or someone) will have to talk to Hamas. From French Algeria through South Africa to the Provisional I.R.A., the story repeats itself: the dominant power denies the legitimacy of the “terrorists,” thereby strengthening their hand; then it secretly negotiates with them; finally, it concedes power, independence or a place at the table. Israel will negotiate with Hamas: the only question is why not now</em>.</p>
<p>3/ <em>Abba Eban, the former Israeli foreign minister, claimed that Arabs never miss an opportunity to miss an opportunity. He was not wholly wrong. But since 1967 it has been Israel that has missed most opportunities: a 40-year occupation (against the advice of its own elder statesmen); three catastrophic invasions of Lebanon; an invasion and blockade of Gaza in the teeth of world opinion; and now a botched attack on civilians in international waters. Palestinians would be hard put to match such cumulative blunders</em>.</p>
<p>4/ <em>We should beware the excessive invocation of “anti-Semitism.” A younger generation in the United States, not to mention worldwide, is growing skeptical. “If criticism of the Israeli blockade of Gaza is potentially ‘anti-Semitic,’ why take seriously other instances of the prejudice?” they ask, and “What if the Holocaust has become just another excuse for Israeli bad behavior?” The risks that Jews run by encouraging this conflation should not be dismissed</em>.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/06/14/Clich%25C3%25A9s-sur-Isra%25C3%25ABl#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/659Consensus israélienurn:md5:c6cff30a0ce4897814a8d88e7f5fcadf2010-03-13T21:05:00+00:002010-03-13T21:05:00+00:00Olivier KempfIsraël <div class="post-content"><p>L'article d'<strong>Alexandre Adler</strong>, dans le <ins>Figaro</ins> de samedi, est intéressant et provocateur : comme tout géopolitologue, il se doit de "surprendre" le lecteur, en lui montrant les faces cachées.</p>
<p>1/ Sa thèse : la situation n'est pas bloquée, contrairement aux apparences. Désormais, en Israël, tout le monde est d'accord pour un système à deux Etats. Il s'agit juste d'échanger le parti de Liebermann dans la coalition pour le remplacer par Kadima, et hop, gouvernement d'union nationale, du coup on peut négocier.</p>
<p>2/ Mouais... Je vois un autre scénario : Ce n'est pas Tshal qui part, mais les travailliste, car on voit bien que Barack a de plus en plus de mal à justifier sa présence dans le gouvernement Netanyahou. Du coup, crise politique, et soit coalition alternative, soit nouvelles élections. Mais en tout cas, pas de négociation à court terme. Et poursuite de <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/10/20/L-in%C3%A9luctable-affaiblissement-d%E2%80%99Isra%C3%ABl">l'inéluctable affaiblissement d'Israël</a>.</p>
<p>3/ A noter le désintérêt flagrant d'Obama pour la question. Et l'évolution lente du Hezbollah, qui s'éloigne peu à peu des intégristes iraniens (là, je partage l'analyse d'Adler, même si je ne suis pas aussi sûr que lui qu'Ahmadinedjad est condamné <ins>à court terme</ins>).</p>
<p>Réf : on lira mon article de mai dernier sur la situation politique israélienne (<a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/05/23/Les-prochaines-%C3%A9lections-de-juin">ici</a>). C'est qu'on n'a pas encore atteint <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/11/11/L-acm%C3%A9-qui-vient">l'acmé qui vient</a>.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/03/13/Consensus-isra%25C3%25A9lien#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/531L'inéluctable affaiblissement d’Israëlurn:md5:859981bc7f34d0d4572f08e5e91c27392009-10-20T20:04:00+00:002009-10-20T20:04:00+00:00Olivier KempfIsraël <div class="post-content"><p>A bien y regarder, la tendance la plus stupéfiante au Proche-Orient tient à l’inéluctable affaiblissement d’Israël. En effet :</p>
<p><img alt="Carte_israel_.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.Carte_israel__m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Carte_israel_.jpg, oct. 2009" /> (carte accessible <a href="http://www.terredisrael.com/Images/Images/CarteIL5.jpg">ici</a>)</p>
<p>1/ Militairement, l’échec de 2006 face au <strong>Hezbollah</strong> a démontré que dans certaines conditions, Tsahal était prenable, comme on dit au rugby : un jour de match, tout peut arriver et les hiérarchies peuvent être bousculées. Parier sur une répétition de l’aventure serait aventureux : à tout le moins a-t-on constaté que cette fois-là, Israël avait perdu.</p>
<p>2/ L’opération de <strong>Gaza</strong>, l’hiver dernier, n’a pas été des plus probantes : Israël n’a pas perdu, chacun en convient (voir <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/01/16/La-guerre-de-Gaza%2C-vu-du-Hamas">ici</a>) : a-t-il pour autant gagné ? je ne parle même pas du prestige écorné, mais juste des relations profondément dégradée avec l’<strong>Égypte</strong>, d’autant plus raidie qu’on assiste à la fin de règne d’Hosni Moubarak : la succession paraît lourde de risques d’abord intérieurs, mais aussi envers le voisin du nord.</p>
<p>3/ L’arrivée de B. <strong>Obama</strong> est une autre manifestation de cet affaiblissement. Certes, le nouveau président n’a pas réussi à obtenir le gel des colonisations. A tout le moins démontre-t-il peu d’enthousiasme pour la direction israélienne (voir mon <a href="http://egea.over-blog.com/article-21187029.html">billet</a> où j'expliquais pourquoi Israël n'était plus le 52° Etat américain).</p>
<p>4/ On a évoqué, <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/10/14/La-bascule-turque-%3A-un-n%C3%A9o-ottomanisme">déjà</a>, le rafraichissement des relations avec la <strong>Turquie</strong>, alors que ce pays constituait le principal point d’appui des dernières années.</p>
<p>5/ La <strong>Syrie</strong>, dans le même temps, se fabrique une nouvelle vertu et redevient fréquentable par les Occidentaux, tant vis-à-vis du Liban qu’à propos de l’Irak. On ne parle plus des négociations sur le Golan : est-ce parce que la Turquie ne joue plus les entremetteurs ? parce qu’au fond, Damas calcule que le fruit tombera plus tard, de façon plus avantageuse ?</p>
<p>6/ La <strong>Jordanie</strong> demeure constante dans son 'soutien' à Israël, obéissant en cela à sa ligne politique du profil bas qu’elle suit depuis cinquante ans. S’agit-il pour autant d’un appui solide ?</p>
<p>7/ Les <strong>pays arabes</strong> marquent leur défiance, de manière de plus en plus appuyée : ne viennent-ils pas d’inventer un moyen de levier économique, refusant tout armement occidental qui incorporerait des technologies militaires israéliennes ? il n’y a pas mieux pour saper la BITD israélienne, source de sa puissance régionale.</p>
<p>8/ Enfin, malgré toutes les menaces, roulements d’épaules, gros yeux, retenez-moi ou je fais un malheur, tu vas voir à la récré, Israël n’a pas réussi, si peu que ce fût, à ralentir la progression du <strong>programme nucléaire iranien</strong>.</p>
<p>9/ Certes, il y a une sorte de renforcement réciproque des extrêmes et une alliance objective entre Nétanyahou et Ahmadinedjad, que j’ai déjà <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/06/15/Netanyahou-vote-Ahmadinedjad">évoquée</a>. Mais évidemment, cette politique et à courte vue. Car elle renvoie au système politique israélien. En effet, constater l’épuisement stratégique israélien ne signifie pas pour autant que les ressorts de sa puissance ont disparu : <strong>Israël demeure inexpugnable</strong>, car il a l’arme nucléaire, et surtout une arme opérable en deuxième frappe. La question n’est pas existentielle : elle est seulement stratégique : quelle meilleure façon d’atteindre des objectifs politiques ? et puisque l’on pose cette question, quels sont ces objectifs politiques ?</p>
<p>10/ Or, le choix politique qui a été fait depuis les élections <strong>montre déjà ses limites</strong> malgré la popularité de Netanyahou : le radicalisme d’un Liebermann n’est plus tenable : la contradiction entre une politique extérieure impossible et une politique intérieure caricaturale apparaît de plus en plus patente. Mais la tension extérieure servait la tension intérieure. L’épuisement de la tension extérieure provoquera des changements intérieurs.</p>
<p>11/ Pourquoi un <strong>épuisement extérieur</strong> ? parce qu’il faut bien se rendre à l’évidence : Tel Aviv devra accepter, un jour ou l’autre, la possibilité d’un Iran nucléaire, ou au seuil. Le calcul stratégique va s’en trouver profondément modifié. Surtout si l’on admet que l’arme nucléaire n’est pas offensive, et que par conséquent l’Iran n’est pas une menace. Toutefois, l’Iran constitue un risque.</p>
<p>12/ Là est au fond le principal ressort de l’évolution en cours : l’affaiblissement d’Israël <strong>est un fait</strong>. Mais il est relatif. Israël doit donc admettre qu’il n’aura plus de <ins>sécurité absolue</ins> (même si l’arme nucléaire procure une <ins>sécurité essentielle</ins>) (voir également le discours de Martin Van Creveld, dont Alain rend compte <a href="http://guerres-et-systemes.blogspot.com/2009/10/la-tyrannie-de-la-technique-sur-la.html">ici</a>). Israël doit aboutir au même constat stratégique que les Américains à l’issue du 11 septembre : il ne peut y avoir de sécurité absolue de l’un qu’aux dépens de l’insécurité stratégique absolue de tous les autres. Cet objectif est inatteignable. <strong>Il faut accepter une part de faiblesse</strong>. Et cette part de faiblesse suppose de transiger – donc d’admettre l’autre, à défaut de l’aimer.</p>
<p>Ce travail est en cours : l’<a href="http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/10/19/le-dilemme-d-israel-face-a-l-iran-par-samy-cohen_1255827_0.html">article</a> d’hier soir de Samy Cohen en est l’illustration évidente et la plus actuelle.</p>
<p><strong>Référence</strong> :
Il faut absolument lire « <ins>comment fut inventé le peuple juif</ins> » de Shlomo Sand (compte rendu <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205">ici</a>) : un <strong>livre indispensable</strong> dont je tarde à écrire la fiche de lecture, alors qu’il m’a passionné cet été.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/10/20/L-in%25C3%25A9luctable-affaiblissement-d%25E2%2580%2599Isra%25C3%25ABl#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/356