Egeablog - Mers, pôles, rivages2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearStratégie navaleurn:md5:c89be87216c0a136e70fddb234d738642013-07-14T21:20:00+00:002013-07-14T21:20:00+00:00Olivier KempfMers, pôles, rivages<div class="post-excerpt"><p>Venant de terminer le remarquable "<ins>Bréviaire stratégique</ins>" d'<strong>Hervé Coutau-Bégarie</strong> (dont je vous proposerai, un jour prochain, une fiche de lecture forcément élogieuse), j'en tire quelques éléments sur la stratégie "maritime". J'éviterai la distinction entre "navale" et "maritime" pour m'intéresser à ce milieu fluide, dont les caractéristiques ont évolué : il y a ainsi, au cours de l'histoire, des stratégies maritimes, ce qui nous poussera à tirer quelques conclusions.</p>
<p><img alt="" src="http://www.meretmarine.com/objets/500/11052.jpg" /> <a href="http://www.meretmarine.com/fr/content/evolution-du-monde-maritime-et-appropriation-des-mers-quelle-strategie-pour-la-france">Source</a></p></div> <div class="post-content"><p>Pour HCB, il y a une complexification croissante de la stratégie maritime. Au début, elle n'était qu'une simple "guerre sur mer". Puis peu à peu, il a fallu distinguer la maîtrise de la mer et la guerre des communications, sachant que l'immense majorité des théoriciens s'est concentrée sur l'étude de la première. (j'ajoute, au passage, un point qu'HCB suggère mais ne développe pas : la guerre sur mer serait le fait d'acteurs étatiques -flotte de haute mer - quand la seconde serait plutôt celle d'acteurs non étatiques -corsaires-). HCB explique que la première est une stratégie purement militaire, l'autre économique.</p>
<p>Mais sur mer (aussi), la bataille ne décide que rarement (et de moins en moins au cours de l'histoire) de la maîtrise de la mer, qui est l'objectif de <strong>Mahan</strong>.</p>
<p>Puis le progrès technique (invention du sous-marin, de l'avion et de la radio) ont transformé la mer en un espace "triple" : sous la mer, sur la mer, au dessus de la mer. Le milieu n'est plus homogène, la technique révèle sa dioptrie.</p>
<p>B. <strong>Brodie</strong> (à la suite d'intuitions de <strong>Castex</strong> et de <strong>Davoluy</strong>) distingue le <em>sea control</em> (la maîtrise des mers) et le <em>sea denial</em> (l’interdiction des mers). Celui qui détient la première se place en défensive stratégique puisqu'il a la supériorité. Celui qui pratique la seconde se place en offensive stratégique, pour compenser son infériorité.</p>
<p>Finalement, HCB distingue quatre fonctions : la dissuasion (nucléaire), la maîtrise des mers, la projection de puissance, la présence.</p>
<p>J'ajouterai quelques commentaires.</p>
<p>Tout d'abord, à partir de cette micro citation d'HCB, qui explique que le milieu sous-marin est "opaque" : ceci explique qu'on y place des SNLE. Il reste que quand on discute avec des sous-mariniers, on apprend qu'il y a des zones privilégiées (à opacité renforcée ?) qui font que finalement, tous les sous-marins s'y retrouvent. Sur mer et au-dessus de la me, milieux eux-aussi fluides, il n'y a pas une telle opacité, et les règles stratégiques sont donc différentes (celle "classique" de la stratégie maritime pour le "sur mer", celle de la stratégie aérienne -modulo quelques adaptations - pour l'au-dessus de la mer).</p>
<p>Je vois d'ailleurs dans le milieu sous-marin la vraie similitude avec le cyberespace. Souvent, on compare le milieu marin au milieu cyber au motif qu'ils seraient tous deux fluides. Pourtant, cette caractéristique de fluidité ne suffit pas, et il faut lui adjoindre la caractéristique d'opacité, propre au seul milieu sous-marin, (sous-partie du milieu marin). Dès lors, les modalités se ressemblent :</p>
<ul>
<li>un sous-marin est à l'écoute, et doit distinguer le silence suspect (suspect car silencieux, et suggérant peut-être un objet plus furtif que son environnement) au milieu de fracas des bruits environnants, et notamment du banc de crevettes alentour ;</li>
<li>un spécialiste de défense cyber observe l'ensemble du trafic et doit repérer le signal "faible" qui indique un intrus cherchant à s'introduire dans son système.</li>
<li>A chaque fois, il s'agit de détecter le micro-bruit qui signale la menace.</li>
</ul>
<p>Ensuite, je m'interroge sur cette négligence ancienne de la stratégie "économique", c'est-à-dire se concentrant sur les voies de communications. Là encore, la question des routes est plus importantes que le "milieu" que ces routes traversent. L'espace fluide n'est pas utile en tant que tel, ce qui est utile, ce sont les routes qui relient des points remarquables (ce que j'avais signalé dans <ins>Introduction à la cyberstratégie</ins>). Ou encore : il vaut mieux s'intéresser aux flux qu'au fluide.</p>
<p>Or, le cyberespace n'est pas un espace fluide, c'est un espace de flux, ce qui n'est pas la même chose. Ce qui explique le rôle majeur des "corsaires modernes" que sont les hackers, parfaitement adaptés à cette guerre des flux, par procuration des États.</p>
<p>Et pour revenir au maritime, on s'aperçoit que le plus utile, aujourd'hui, (outre la dissuasion) n'est pas la maîtrise de la mer, mais la projection de puissance et la présence, plus adaptées à cette stratégie "économique", centrée sur les routes.</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2013/07/14/Strat%25C3%25A9gie-navale#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1856Iroise (Y Cadiou)urn:md5:74096dc76ebf4b95feaa1ca49db183412013-03-05T20:49:00+00:002013-03-05T20:49:00+00:00Olivier KempfMers, pôles, rivages<div class="post-excerpt"><p><em>Aux oiseaux, parce qu’ils savent que rien n'est jamais certain.</em></p>
<ul>
<li>« Salut, Yffic ! Alors, ça gaze ?</li>
<li>-Impeccap’... ! »</li>
</ul>
<p>On parle comme ça, à Brest.</p>
<p><img alt="" src="http://phares-de-france.pagesperso-orange.fr/images/cartes-200/iroise-378-442.jpg" /> <a href="http://phares-de-france.pagesperso-orange.fr/iroise.html">source</a></p>
<p>Ma ville de Brest est située au bout de la Bretagne, au bout de la France et au bout de l'Europe, mais ce n'est pas sa seule particularité. Il y souffle quasi-continuellement un vent d'ouest frais et costaud, qui a pris son élan sur les milliers de milles de l'Atlantique nord en s'y gavant d'eau et qui, participant depuis peu au débat écolo (certes naturellement mais impoliment il faut en convenir) s'amuse à décimer les champs d'éoliennes que l'on a essayé d'implanter dans la région ces derniers temps.</p></div> <div class="post-content"><p>Brest avec sagesse préfère ne pas regarder en face le vent d'ouest ni l'Océan, se planquant autant qu'elle le peut dans les plis du terrain orientés nord-sud, face à un superbe plan d'eau abrité où les jeunes apprennent à naviguer à l'écart de la grande houle du large et des terribles courants et rochers de la Mer d'Iroise (1) , qui sont juste là dehors passé le goulet, devant Le Conquet.</p>
<p>Les rochers de l'Iroise ont le temps pour eux : granits immobiles sous l'écume quand ce ne sont pas des "Kastell" dominants et carrés, ils attendent depuis toujours les marins désemparés ou déboussolés ou parfois embrumés, pris ou surpris par les courants. La marée que vous voyez monter dans la Manche à Saint-Malo (amplitude 15 mètres), au Mont-Saint-Michel (un cheval au galop, c'est quelle vitesse ?), à Cherbourg, Le Havre et Calais représente d’énormes quantités d'eau qui sont d'abord passées par les rochers de l'Iroise, contournant les pointes de Bretagne et leurs îles. Celles-ci, qui sont mignonnes mais pas faciles, ne se laissent pas aborder par n'importe qui : Sein, Ouessant, Molène et quelques autres.</p>
<p>Oubliez cependant certains dictons mensongers attribués à tort aux marins bretons. Ces dictons sont aussi fallacieux que, plus loin sur la côte nord, l'imaginaire falaise de Paimpol-et-sa-falaise dont parle une chanson pseudo-folklorique inventée et vendue par un parisien vers 1900, tout comme l’irréelle Bécassine. Dictons faciles et factices, à oublier : "qui voit Ouessant voit son sang" ; « qui voit Molène voit sa peine », "qui voit Sein voit sa fin". Ces rimes françaises démentent une prétendue origine ancienne et locale.</p>
<p>Passons sur le verbiage, il reste que la Mer d'Iroise, il faut la mériter : elle est dangereuse pour les imprudents et les prétentieux. Depuis toujours les jeunes Bretons, d'abord amarinés en abri devant Brest ou dans les « abers » qui découpent la côte nord, ou encore sur la côte sud-Bretagne assez tranquille, puis devenus méritants, partent d'ici pour les îles Scilly, pour la Cornouaille britannique, pour aller en Irlande ou en Ecosse vendre des fraises de Plougastel, pour des virées par curiosité en Galice espagnole et plus loin, pour des transatlantiques ou pour des tours du monde au cours desquels ils trouvent, un beau jour, une île et une femme qu'ils n'ont plus envie de quitter.</p>
<p>C'est ainsi qu'aujourd'hui vous découvrez, de-ci de-là sur les océans autour du globe, des îles sympathiques dont les habitants, oubliant leurs yeux bridés ou leurs cheveux crépus, se déclarent bretons, par référence à ce rude pays qu'ils ne connaissent pas mais qui était celui de leurs pères ou de leur arrière-grand-père.</p>
<p>Depuis longtemps les garçons d'Iroise connaissent la largeur de l'océan et connaissent l'Amérique, bien avant les découvreurs déclarés. Sinon comment expliquez-vous les yeux bridés des Bigoudens, qui d’Audierne à Lesconil, dans les environs de la fameuse pointe de Penmarc'h, peuplent la côte ? C'est que les jeunes Bretons d'autrefois, naviguant à l'aller dans les vents et courants d'est qui sont permanents plus au sud et au retour dans le vent d'ouest et le gulf-stream qui propulsent vers la Bretagne si l'on veut éviter le froid plus au nord, ont ramené au pays des petites Amérindiennes amoureuses qui leur ont fait des enfants intercontinentaux.</p>
<p>Si vous croyez que tous les Bretons sont des Gaulois, c'est que vous avez mal lu Goscinny qui a régionalisé et repris à son compte le slogan "nos ancêtres les Gaulois" de l'école française, jacobine et terrienne. Les postulats simples se répandent mieux qu’une Histoire nuancée.</p>
<p>En vérité, les Bretons viennent de partout : du nord scandinave, ou britannique (avec ou sans la cornemuse qu’on appelle ici « biniou braz ») ou germanique, on les appelle indistinctement "les Saxons" comme en témoignent sur la côte les noms de lieux : "Sauzon", "Sarzeau", "Surzur", "Arzon", « Kersauzon » « Crozon » et autres. Du sud, on les appelle indistinctement "Espagnols", qu’ils le soient vraiment ou qu’ils aient oublié qu'ils étaient arabes comme les "caïds", "Khédive" et "Kadiv" qui se sont dilués ici, sont devenus bretons et devenus « Kadiu » ou « Kadiou », récemment francisés en "Cadiou".</p>
<p>Les Grecs antiques connaissaient Ouessant, nommée par eux « Ouxisame ». Pythéas est passé par ici. De même que d’autres méditerranéens, comme Ulysse sur la route maritime de l’étain (2) britannique, qui rencontrent en Iroise la première vraie difficulté de leur parcours. Elle est due aux écueils et aux courants de marée : « Tu ne passeras pas quand la mer se gonfle et se dégonfle » dit l’Odyssée. Des bateaux qui sont parfaits en Méditerranée ne sont pas dans leur élément par ici.</p>
<p>Et pas seulement dans l’Antiquité. En 1571 en Méditerranée, à la bataille de Lépante, la flotte turque est détruite par les galéasses espagnoles. En 1588, pour convoyer des renforts en Flandre espagnole, les galéasses qui ont prouvé leur efficacité en Méditerranée sont transférées ou imitées sur la côte atlantique de l’Espagne. Cette armada, surnommée ironiquement « invincible » par les Anglais à qui elle pose problème, n’est pas adaptée à la navigation en Atlantique. C’est en Iroise qu’elle subit ses premiers naufrages, avant même d’affronter les Anglais de Francis Drake. De ce genre de défaite contre les éléments, on ne parle guère car il n’y a aucun vainqueur pour s’en vanter.</p>
<p>Les rochers et courants de l’Iroise ne racontent pas les naufrages, nous pouvons seulement imaginer ceux que personne n’a racontés. Faciles à imaginer : regardez ces récifs, ces courants de flot et de jusant, ce vent d’ouest et les vagues qu’il soulève ; imaginez, parmi tout cela, des marins sur des bateaux en bois, à voiles de lin et à rames. Ils sont vaillants mais épuisés par un long voyage lorsqu’ils affrontent ce coin « mal pavé » parcouru en tous sens de forts courants qu’ils ne connaissent pas.</p>
<p>Du nord et du sud, au cours des temps, de nombreux navigateurs ont terminé ici leur voyage, colons involontaires. Naufragés en Iroise, survivant aux enclumes de granit mais brutalement dépourvus de bateau, ils se sont installés ici. Nouveaux bretons exploitant leur forêt, "Arcoat", ils ont construit de nouveaux bateaux, repris leurs forces physiques et mentales. Quelques uns, ou leurs descendants, avec une âme régénérée par la Bretagne, sont repartis explorer la planète mer.</p>
<ol>
<li>Les limites de l’Iroise ne sont pas les mêmes pour tous. Voir les miennes sur google earth : pour moi, l’Iroise va de Spineg (bouée cardinale sud devant Le Guilvinec) à La Croix Bréhat parce que tout ce secteur présente la particularité d’être exposé à la fois aux déferlantes de l’ouest-sud-ouest et à celles de l’ouest-nord-ouest qui se croisent au passage de chaque dépression atmosphérique, secteur qui est en même temps soumis aux forts courants de marée qui entrent dans la Manche en venant du sud-ouest, déviés vers la droite et donc vers la côte par la force de Coriolis.</li>
<li>Les Grecs travaillaient le bronze, alliage de cuivre et d’étain plus solide que le cuivre. On ne trouve pas d’étain dans le bassin méditerranéen.</li>
</ol>
<p>Yves Cadiou</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2013/02/18/Iroise#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1720Puissance maritime et marines au XXIe siècleurn:md5:fe1c12045e7e897eb1bfe9de020780e72010-05-18T09:42:00+00:002010-05-18T09:42:00+00:00Olivier KempfMers, pôles, rivages<div class="post-excerpt"><p>Laurent me signale ce coloque auquel j'essaierai d'assister, et qui me paraît particulièrement intéressant. O. Kempf</p>
<p>Jeudi 20 mai prochain, nouvelle séance du séminaire EHESS / IRSEM “Mutations et révolutions militaires”, co-animé par André Brigot, Laurent Henninger et Maurice Ronai.</p>
<p>Nous recevrons le contre-amiral Bruno Paulmier, secrétaire général adjoint à la Mer, qui nous présentera l’exposé suivant :</p>
<p>« Puissance maritime et marines au XXIe siècle »</p></div> <div class="post-content"><p>Face aux évolutions de l’environnement stratégique et économique, la plupart des marines occidentales sont confrontées aux incertitudes sur leurs rôles, les priorités de leurs missions ou la définition de leurs capacités. Afin de répondre à ces interrogations, peuvent-elles encore se fonder sur les principes qui ont, jusqu’à présent, guidé leurs concepteurs, ou doivent-elles identifier de nouvelles voies de recherche stratégique ? Les mers et les océans, sources de richesses et de nourriture, supports des échanges de toute nature et voies d’accès aux empires, ont toujours été au cœur du développement humain. L’importance des espaces océaniques pour l’Humanité a-t-elle encore changé d’intensité avec l’émergence d’un système économique mondialisé ou avec la reconnaissance de l’influence de leur état sur le futur de la planète (biodiversité, climat, etc.) ? Si les marines ont toujours fourni une approche de la régulation, voire de l’exploitation de ces espaces, elles doivent aujourd’hui, au service d’ambitions de politique maritime qui dépassent largement les seuls aspects militaires, s’adapter de plus en plus rapidement à de nouvelles missions où elles sont confrontées à une large diversification des acteurs. Cette intervention tentera de dégager les conditions susceptibles de caractériser cette adaptation et de discerner les éventuelles ruptures qu’elles pourraient imposer aux stratégies navales du XXIe siècle.</p>
<p>Les séances se tiennent de 17 h à 19 h à la Maison des Sciences de l’Homme,
54 boulevard Raspail, 75006 Paris ; salle 242, 2e étage
(Attention : contrairement aux années précédentes, nous ne sommes plus au 105 boulevard Raspail…)</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/05/18/Puissance-maritime-et-marines-au-XXIe-si%25C3%25A8cle#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/617Piraterie : raisons des réactions occidentalesurn:md5:6062974cc4ceb121d46895edae26361d2009-06-22T20:41:00+00:002009-06-22T20:41:00+00:00Olivier KempfMers, pôles, rivages <div class="post-content"><p>Beaucoup de forces maritimes occidentales naviguent dans le golfe d'Aden pour lutter contre la piraterie : Otan, UE (Atalante), CTF 151.</p>
<p>Pour avoir un compte-rendu assez exhaustif des opérations, on se reportera tout d'abord à</p>
<ul>
<li><ins>Nicolas Gros-Verheyde</ins>, et les billets sur la piraterie (voir <a href="http://bruxelles2.over-blog.com/categorie-10532258.html">ici</a>)</li>
<li><ins>Le site de l'Otan</ins>, pour l'action de l'AA dans le golfe d'Aden (<a href="http://www.nato.int/cps/fr/SID-82870CFE-560429CD/natolive/topics_48815.htm">ici</a>)</li>
<li><ins> Le site de l'US navy</ins> pour l'action américaine de la CTF 151 (<a href="http://www.navy.mil/local/CTF-151/">ici</a>)</li>
</ul>
<p><img alt="pirates-somaliens.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.pirates-somaliens_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="pirates-somaliens.jpg, juin 2009" /></p>
<p>1/ Le lecteur attendra ultérieurement une analyse comparée des trois "missions/opérations" (puisqu'il apparaît que seule Atalante mérite réellement le nom d'opération, voir <a href="http://bruxelles2.over-blog.com/article-32547565.html">ici</a>). Il est d'ailleurs à remarquer que le 17 juin, l'UE a décidé de reconduire d'un an la mission Atalante jusqu'à décembre 2010.</p>
<p>Ce qui m'intéresse, au-delà, tient à la signification de ces opérations.</p>
<p>2/ On peut bien sûr y voir l'intérêt économique des puissances occidentales : le Japon n'a-t-il pas engagé deux avions, sortant ainsi radicalement de son aire d'intérêt habituelle ? La sécurisation des acheminements pétroliers (mais aussi des exportations asiatiques vers l'Europe) permet de garantir le fonctionnement de l'économie. Ainsi, logiquement, une politique d'intérêt est ainsi à l'œuvre et justifie, sans que l'opinion ne s'en émeuve, les déploiements en cours.</p>
<p>3/ Il est intéressant d'entendre également l'argumentation qui reporte la problème vers la Somalie : selon celle-ci, le problème n'est pas en mer mais à terre, où l'absence d'Etat empêche tout contrôle public, d'autant plus que la pauvreté pousse les pêcheurs à trouver des revenus. La faillite de l'Etat apparaît alors comme le facteur explicatif premier. Et comme aucun pays n'a envie d'intervenir en Somalie (souvenir américain d'il y a quinze ans, et échec éthiopien des dernières années), on préfère s'attaquer aux effets qu'aux causes.</p>
<p>4/ Une dernière explication est encore subliminale, mais risque de se faire jour. Il s'agit d'associer la piraterie au terrorisme. Selon ce discours, la piraterie serait une version maritime du terrorisme et entrerait <em>ipso facto</em> dans le cadre de "la longue guerre". Cela expliquerait ainsi que les Américains aient mis sur pied le CTF 151 (après Atalante). Mais derrière cette affirmation brutale qui ne convainc pas vraiment se cache un autre calcul : si aujourd'hui les pirates ne cherchent que leur propre intérêt, il est tout à fait possible qu'ils soient à terme instrumentalisés, d'autant que la Somalie n'est pas loin de basculer sous un pouvoir islamiste. Déployer dès à présent des forces permettrait d'éviter l'expansion du phénomène.</p>
<p>D'ailleurs, avez-vous remarqué ? cela fait plusieurs semaines qu'on n'a pas parlé d'attaques de pirates.....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2009/06/22/Piraterie#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/230