Egeablog - Sécurité européenne2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearFINABEL ? qu'est-ce que c'est ?urn:md5:15b9ad4f86b1cf2c9f9a18550b58ba622013-01-03T19:55:00+00:002013-01-03T19:55:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne<div class="post-excerpt"><p>FINABEL : France, Italie, Pays-Bas (<em>Nederland</em>), Belgique et Luxembourg depuis 1953, puis est devenu Finabel avec l’arrivée de l’Allemagne en 1956 (et tout un tas d'autres pays depuis). Un acronyme que j'ai croisé quelques fois, sans savoir exactement ce que c'était : OTAN ? Europe de la défense ? Du coup, le plus simple était de demander à son animateur, que je remercie d'avoir bien voulu répondre à mes questions.</p>
<p><img alt="" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f9/Coat_of_arms_of_Finabel.svg/487px-Coat_of_arms_of_Finabel.svg.png" /> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Finabel">source</a></p></div> <div class="post-content"><p><strong>Mon colonel, vous êtes le Chef du Secrétariat Permanent de FINABEL. Cette organisation peu connue existe pourtant depuis près de 60 ans. Pourriez-vous nous en dire plus et tout d’abord quels étaient les circonstances et les objectifs de FINABEL lorsque fut créé FINABEL dans les années 50 ?</strong></p>
<p>FINABEL est un forum informel, fondée sur une initiative française en 1953, et qui a pour ambition d’harmoniser les doctrines des armées de terre européennes. Comprenant aujourd'hui 17 États-membres, cette organisation est dirigée par un Comité des CEMAT, dispose d’un Comité des directeurs des centres de doctrine terrestre et de groupes de travail couvrant l’ensemble des domaines capacitaires des armées de terre. Les produits de ces groupes alimentent constamment le corpus doctrinal de FINABEL. Enfin, le Secrétariat Permanent, seule structure permanente, dirigé depuis sa création par un colonel français, anime les travaux, et s’assure de leur cohérence. L’originalité de cet organisme tient tout d’abord au fait que la Belgique (qui dirige le comité de pilotage) et la France (avec le Secrétariat Permanent) sont les pivots de cette organisation.</p>
<p>La grande liberté d’expression, l’absence d’agenda politique permettent par ailleurs à FINABEL de produire des documents de valeur répondant aux centres d’intérêts de nos armées de terre.</p>
<p>Comprendre les raisons de la création de FINABEL revient à se replonger dans le contexte de l’immédiate après-guerre. La seconde guerre mondiale a démontré l’avantage de disposer d’armements communs. Dans les années 50, face au Pacte de Varsovie c’est devenu une nécessité. Les organisations de sécurité régionale de cette époque intègrent toutes un comité de standardisation de l’armement. La pertinence et la longévité de FINABEL tiennent au fait que, dans l’esprit des pères fondateurs, FINABEL a exclusivement une dimension militaire et est composé d’experts ; l’idée étant que ceux-ci, forts de leurs compétences tant techniques qu’opérationnelles, pouvaient mieux que quiconque considérer les questions d’armements.</p>
<p>Outre le travail de ses comités d’experts, le rayonnement de FINABEL est fondé sur la régularité des réunions entre les CEMAT des Etats membres, et peut alors apparaitre comme un club de concertation pour harmoniser les positions avant les réunions en format OTAN ou UEO.</p>
<p>Enfin précisons que l’échec du projet de Communauté européenne de Défense (CED) et le refus quasi systématique des Américains et des Britanniques d’échanger sur les armes nucléaires, bactériologiques et chimiques ou de procéder à des transferts technologiques, ne sont pas non plus étrangers au lancement de l’aventure FINABEL.</p>
<p><strong>Ainsi, une dimension européenne et de standardisation technique : y avait-il une dépendance avec l’UEO ? Comment le comité FINABEL a-t-il évolué jusqu’à la fin de la guerre froide ?</strong></p>
<p>L’une des caractéristiques fondamentales de FINABEL est son indépendance. Cela ne signifie pas pour autant isolement. Ainsi, d’emblée, FINABEL collabore activement avec le Comité Permanent des Armements de l’UEO ou établit des liens étroits avec le Nato Army Armement Group. Toutefois, le caractère non contraignant des études FINABEL en limite la portée auprès des industriels et des politiques.</p>
<p>Les réticences de certaines nations quant à une standardisation de la production industrielle d’armement entrainent donc une réorientation des objectifs. Dans les années 60 FINABEL devient donc un forum de réflexion sur les doctrines militaires. C’est encore sous cette forme que se présente FINABEL aujourd’hui.</p>
<p>S’agissant de l’élargissement, considérons plusieurs phases.</p>
<ul>
<li>Le comité FINBEL de 1953 (ainsi désigné par la première lettre en Français- c’est jusqu’en 2009 un organisme francophone- de chacun des premiers membres : France, Italie, N pour les Pays-Bas, Belgique et Luxembourg) intègre l’Allemagne (le A de FINABEL) en 1956.</li>
<li>L’élargissement à la Grande-Bretagne fut moins évident. Pour les auteurs de la proposition, la Grande-Bretagne n’était aucunement destinée à rejoindre FINABEL étant donné ses liens avec les Etats-Unis. Mais ces considérations furent vite délaissées au profit d’une stratégie d’ouverture. Toutefois, les Britanniques déclinent l’offre initiale, arguant du caractère informel du comité et du fait que les experts militaires leur apparaissaient non mandatés pour discuter des aspects financiers et industriels de la standardisation.</li>
<li>Cependant, Londres revient sur ses positions et devient membre de FINABEL en 1973, juste après avoir adhéré à la CEE.</li>
<li>La troisième phase est celle de l’élargissement progressif aux pays adhérant à l’UEO, puis aux pays de l’ancien Pacte de Varsovie. Actuellement 2/3 des états membres de l’UE sont membres de Finabel.</li>
</ul>
<p><strong>L’après guerre froide vit plusieurs évolutions : la transformation de l’OTAN vers une organisation expéditionnaire, les élargissements européens (OTAN et UE), le développement de l’Europe de la défense (PESC, puis PESD, puis PSDC) : FINABEL reste pourtant « indépendant » de l’OTAN comme de l’UE ? Quels en sont aujourd’hui les pays membres ?</strong></p>
<p>Comme déjà évoqué, FINABEL a dès le départ une vocation exclusivement militaire. Le travail technique a débouché sur une coopération pratique forte de plus d’un demi-siècle.
L’objectif de FINABEL n’est donc pas d’offrir une alternative européenne à l’OTAN ou une quelconque « tête de pont » à la PSDC. La qualité première et intrinsèque de FINABEL reste son indépendance et le fait qu’elle relève exclusivement des CEMAT des pays membres. Cela lui confère toute légitimité pour collaborer tant avec l’OTAN que l’UE. Ainsi, actuellement, FINABEL et l’EMUE ont noué un partenariat fort concernant le mode d’emploi des EUBG.</p>
<p><strong>Ni les Etats-Unis, ni le Canada et ni la Turquie (sans doute due à la présence chypriote ?) : donc on peut dire que FINABEL est un pilier « européen ». Mais des pays comme la Norvège (OTAN mais hors UE) ou la Suisse pourraient-ils rejoindre FINABEL ? Pourquoi ?</strong></p>
<p>En effet, FINABEL, depuis le début, se veut résolument « européen ». D’ailleurs, le statut de membre FINABEL n’est ouvert qu’aux forces terrestres des Etats membres de l’UE. Toutefois, les nations FINABEL se réservent la possibilité d’inviter d’autres nations à participer à ses activités. Le partenariat de FINABEL s’étend à l’ABCA, organisation miroir, mais exclusivement anglo saxonne, mais aussi à l’EUROPEAN AIR GROUP ou le CHIEFs of EUROPEAN NAVIES. On est donc loin d’un Comité auto centré sur ses problématiques.
Ce faisant, FINABEL couvre les besoins de l’UE dans le domaine doctrinal en offrant une véritable expertise terrestre à l’EMUE ou à l’ Agence Européenne de Défense.</p>
<p><strong>L’UE développe pourtant des concepts : qu’apportes de plus FINABEL ?</strong></p>
<p>L’EMUE développe effectivement des concepts. A FINABEL nous les traduisons en doctrine. Reprenons l’exemple du Battlegroup. Le mode d’emploi, le développement des scénarios, mais aussi la prise en compte de doctrine de renseignement, de la logistique, de la protection des forces… ont été élaborés par les groupes de travail de FINABEL. Tous ces manuels sont consultables sur notre site www.finabel.org. Ainsi concept et doctrine ne sont pas seulement complémentaires, ils sont indissociables. Dans un contexte où pooling and sharing sont des mots à la mode, nous agissons concrètement. Ne faisions nous pas déjà, comme Monsieur JOURDAIN, de la mutualisation sans le savoir, et ce pour un coût fort modique ?</p>
<p><strong>Ainsi, ne pourrait-on pas définir FINABEL comme un « think tank» militaire à dominante terrestre ? Finalement, le peu d’empreinte structurelle et le caractère informel de FINABEL ne seraient-ils pas à l’origine de son exceptionnelle créativité et longévité ?</strong></p>
<p>Le caractère non-contraignant des études est l’une des clés de la créativité et de la longévité de FINABEL. On peut donc voir FINABEL comme un think-tank militaire à dominante terrestre et européenne. Encore faut-il s’accorder sur ce terme. Par sa structure, son statut et l’absence de personnalité juridique, ainsi que la nature non-contraignante de ses études FINABEL ressemble à un think-tank. Mais c’est plus que cela, c’est un véritable outil de réflexion et de production. En ces temps de crise, où les synergies sont recherchées, ce type d’initiative se révèle d’un rapport coût/efficacité réel, dès lors que les nations sont persuadées du bien fondé des résultats élaborés.</p>
<p><strong>Quels sont les dossiers/sujets sur lesquels vous travaillez en ce moment ?</strong></p>
<p>Actuellement, nous menons simultanément une dizaine d’études touchant diverses problématiques auxquelles les forces terrestres sont et seront confrontées. A titre d’exemple, nous travaillons sur l’interculturalité, le redéploiement des forces ou encore les doctrines d’emplois futurs des robots et des drones.</p>
<p>Récemment, nous avons publié des études proposant une réflexion commune sur le soldat du futur, sur l’impact de la judiciarisation sur les opérations militaires ou encore le soutien psychologique du soldat et de sa famille pendant et après une opération, comparant tous les procédures mises en place et en proposant des améliorations ou aménagement.</p>
<p>Comme vous le voyez, beaucoup de nos études sont prospectives, elles traduisent, en quelque sorte, la volonté de FINABEL d’aller de l’avant en prenant en compte les difficultés auxquelles les forces terrestres risquent d’être confrontées à l’avenir.</p>
<p><strong>Vous souhaitez être plus présent sur la toile : quelle vision avez-vous des blogs militaires et stratégiques en Europe ?</strong></p>
<p>Ces derniers nous permettent de sentir l’air du temps, les préoccupations, nous permettant d’anticiper les demandes. Ils sont aussi une chambre d’écho de nos travaux, tous non classifiés. Même si par notre raison d’être, notre site est plus statique, nous ne pouvons qu’apprécier l’accueil qu’ils nous offrent ou nous offrirons.</p>
<p><strong>Mon colonel, je vous remercie</strong>.</p>
<p>Réf : le <a href="http://www.finabel.org/">site de Finabel</a></p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2012/12/11/FINABEL-qu-est-ce-que-c-est#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1647L'Europe, passager clandestin de la sécurité européenne (1/2)urn:md5:75f74d58abe7874c661041d4b8087fbb2011-10-15T19:27:00+00:002011-10-15T19:27:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne<div class="post-excerpt"><p>1/ Cela fait désormais des années qu'en matière de défense l'Europe joue au passager clandestin (<ins>free rider</ins>). Il s'agit là d'une formule de la théorie économique, illustrant un cas d'aléas moral, où l'un des acteurs ne joue pas le jeu collectif du groupe où il est partie. Cela est souvent le cas des plus faibles, qui font le calcul économique suivant : un moindre effort de ma part n'affectera pas la performance collective, puisqu'elle est surtout portée par les gros, et je bénéficierai donc des avantages de cette performance de groupe; dans le même temps, le moindre effort que je fournis permet de maximiser en plus mon avantage individuel.</p>
<p><img alt="" src="http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_h/affiches_habib_ralph/le_passager_clandestin.jpg" /> <a href="http://www.cinema-francais.fr/les_films/films_h/films_habib_ralph/le_passager_clandestin.htm">source</a> (malheureusement, les passagers clandestins sont moins affriolants que Martine Carol : son soft power est très convaincant, elle!)</p></div> <div class="post-content"><p>2/ On a surtout vu cet effet avec l'Alliance Atlantique. Rappelons d'abord que ce traité est un contrat : les Européens échangent de la "sécurité" (la garantie fournie par les Américains) contre leur suivisme des orientations américaines. Ainsi, contrairement à ce que beaucoup croient, ce n'est pas un jeu à sens unique, ce n'est pas "uniquement à l’avantage des Américains", comme c'est trop souvent perçu et affirmé en France.</p>
<p>3/ Toutefois, et cela fait une éternité que cela dure, les Européens "payent" moins que les Américains : ils s'en plaignaient déjà au moment de la guerre froide (l'expression du "<em>burden sharing</em>" est apparue dans les années 1960), ils s'en sont plaint après la chute du mur (souvenez-vous de Kagan), et ils continuent (souvenez vous de Robert Gates en juin, cf. <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/03/09/Robert-Gates">Billet</a> et <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/06/12/Bob-Gates-et-l-Europe">billet</a>). Cela étant, les chiffres sont là : collectivement, quelques soient les engagements pris lors des sommets successifs, les Européens ne payent plus pour leur défense et sont largement en-dessous des 2% du PIB. C'est d'autant plus vrai que, à tort ou à raison, le besoin de sécurité américaine est moins prégnant Ce désinvestissement peut aussi s'observer sur les théâtres d'opération, et l'extension des caveats en Afghanistan est le signe de ce moins-disant permanent européen.</p>
<p>4/ C'est à cette aune qu'il faut considérer l'évolution américaine : d'une part le recentrage sur le Pacifique,d 'autre part la crise qui va toucher aussi le budget de défense, voici les deux facteurs qui poussent les Américains à un moindre investissement en Europe. Sans même parler des difficultés politiques internes du pays qui poussent à jouer profil bas à l'extérieur.</p>
<p>5/ Ainsi s'explique l'attitude américaine dans <em>Unified Protector</em> (OUP, qui n'est pas l'<a href="http://www.oulipo.net/">ouvroir de littérature potentielle</a>). En n'apparaissant pas en première ligne, en laissant Français et Anglais mener la danse, en assumant un "<em>Winning from the behind</em>", les Américains ont voulu adresser un message clair : nous ne serons pas toujours en première ligne. Ils poursuivent la ligne initiée dès la fin du mandat de GW Bush, appelant à plus d'Europe en matière de défense (je me souviens d'une déclaration de Victoria Nulland, que j'avais signalé à l'époque : « La nouvelle ligne américaine : oui à l’Europe de la défense », RDN, avril 2008). Autrement dit, on a assisté à une opération "Berlin plus" à l'initiative des Américains !!!!!!!</p>
<p>6/ L’Europe ne l'a pas compris, et n'a pas réagi en conséquence. La Turquie a joué perso, soutenant Misrata (qui demeure la ville où demeurent le plus de descendants turcs du temps de l'empire ottoman). L'Allemagne s'est refusé à tout, et la Pologne a rejoint très tardivement. Autrement dit, on a laissé un axe franco-britannique jouer des muscles, aidé qui plus est par la Norvège non UE, alors que des pays UE importants ne faisaient pas partie d'OUP. Le syndrome du passager clandestin, encore et toujours, était à l’œuvre.</p>
<p>7/ Or, ce n'était pas une opération OTAN, c'était en fait une opération européenne appuyée par l'OTAN : cela, l'Europe n'a pas su le saisir, ni le comprendre. Alors même que cette opération se jouait évidemment dans le voisinage stratégique de l'Europe, dans sa zone d'intérêt. Et qu'elle avait donc intérêt, collectivement, à s'investir.</p>
<p>Mais ce n'est pas tout : En plus de cette décorrélation majeure (celle de l'espace euro-atlantique) s'ajoute une décorrélation interne à l'Europe, rendue plus visible par la crise . (à<a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/10/16/L-Europe%2C-passager-clandestin-de-la-s%C3%A9curit%C3%A9-europ%C3%A9enne-%282/2%29"> suivre</a>)</p>
<p><ins>Réf</ins> :</p>
<ul>
<li>pour le plaisir, pour ceux qui n'ont pas encore eu le plaisir de le lire, un petit <a href="http://www.causeur.fr/l%E2%80%99impromptu-de-berlin,10674">impromptu</a> en alexandrin à la manière de....</li>
<li>plus sérieusement, relire mon <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2011/09/12/D%C3%A9flation-strat%C3%A9gique-europ%C3%A9enne">billet</a> sur la déflation stratégique européenne</li>
</ul>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/10/15/Passager-clandestin#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1182Après le sommet d'Astana (OSCE)urn:md5:75dcdb7ef0f12d95353ea34f36cfe4c82011-02-19T19:48:00+00:002011-02-19T19:48:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne<div class="post-excerpt"><p>Le récent sommet de l'OSCE, à Astana, a peu suscité l'adhéson. Egéa, qui parle de géopolitique européenne, ne pouvait s'en désintéresser. En effet, ce sommet manifeste un recentrage de l'OSCE vers l'Est et l'espace euro-asiatique, ce qu'il ne faut pas négliger.</p>
<p><img alt="07_1_osce_conseil_europe" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/.osce-conseil_europe_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="07_1_osce_conseil_europe, fév. 2011" /></p>
<p><strong>Guy Vinet</strong>, docteur en sciences politiques, spécialiste des questions de sécurité de l’espace euratlantique, travaille actuellement sur l’OSCE. Il a bien voulu répondre à mes questions.</p>
<p>O. Kempf</p></div> <div class="post-content"><p><strong>1/ Le sommet d’Astana était le premier sommet de l’OSCE depuis presque dix ans : y avait-il d’autres enjeux que la simple affirmation politique de l’OSCE ?</strong></p>
<p>Le Sommet de l'OSCE à Astana était symbolique à deux titres: il était le premier depuis celui d'Istanbul en 1999 et donc le premier du XXIème siècle, et il était également le premier à se tenir dans un pays issu de l'ex Union soviétique et dans un pays à majorité musulmane. On voit donc ainsi qu'en termes d'image ce sommet représentait quelque chose de nouveau, de fort. Au-delà du symbole, il s'agissait pour l'OSCE, et donc les Etats participants, de tenter de relancer la dynamique que l'Organisation avait connu il y a une dizaine d'année.</p>
<p>L'initiative du sommet revient au Kazakhstan qui, dès qu'il a obtenu la présidence de l'OSCE, a milité pour la tenue d'un sommet de l'Organisation dans son pays. Il a reçu rapidement le soutien de la France (visite du président Sarkozy en septembre 2009) et des pays issus du bloc soviétique; il a fallu, en revanche, attendre l'été 2010 pour que les Etats-Unis expriment leur accord et qu'une date puisse être trouvée. Il s'est finalement tenu début décembre 2010, deux semaines après le Sommet de l'OTAN; il n'est pas exclu qu'il y ait une sorte de parasitage entre les deux, au profit de celui-ci prévu de longue date. En outre il s'est conclu sur une déclaration jugée assez décevante (pas de plan d'actions concret) par beaucoup et obtenue après de longues et pénibles discussions.</p>
<p><strong>2/ La déclaration finale ne mentionne pas la Géorgie, à cause d’un véto russe : cela n’affaiblit-il pas d’autant le processus de Corfou ?</strong></p>
<p>Le processus de Corfou ne constitue pas une fin en lui-même mais il a vocation à améliorer le dialogue au sein de l'OSCE, à accroitre la confiance entre Etats participants et à mieux appréhender et prendre en compte les défis contemporains. Sans doute eut-il été préférable que la Géorgie fût mentionnée dans le document final du Sommet mais l'OSCE fonctionne sur le principe du consensus et si un Etat refuse un point, c'est l'OSCE qui refuse.La Géorgie reste un sujet difficile qui est principalement traité à travers les négociations de Genève co-présidées par l'OSCE, l'UE et l'ONU. A l'issue du conflit de 2008, les missions de l'OSCE et de l'ONU en Géorgie ont été fermées sur demande de Moscou. Plusieurs acteurs travaillent actuellement pour la ré ouverture de ces missions. Il semble préférable de laisser avancer les discussions en ce sens. L'UE, et d'autres Etats associés, a souhaité faire lors du Sommet d'Astana une déclaration sur la Géorgie en demandant à ce qu'elle soit jointe à la Déclaration finale; le sujet n'a donc pas été complètement occulté.</p>
<p><strong>3/ De même, l’OSCE n’avait-elle pas des choses à dire sur la Moldavie et la Transnistrie ?</strong></p>
<p>L'OSCE suit le dossier de la Transnistrie depuis déjà de nombreuses années. Le Groupe 5+2 (les deux parties, et la Russie, l'Ukraine, l'OSCE, l'UE et les Etats-Unis) travaille cette question dans lequel l'UE a essayé de s'impliquer plus directement; ce groupe est actuellement au point mort et devrait pouvoir reprendre son travail dès que possible. La position de la Russie qui déploie encore des troupes dans cette région n'est pas de nature à favoriser un dénouement rapide. L'OSCE dispose d'une mission en Moldavie depuis 1993 qui permet de suivre la situation, sans réel impact sur elle. Le président en exercice de l'OSCE s'est rendu sur place début février 2011 pour tenter de relancer le processus de négociations.</p>
<p><strong>4/ Le président Medvedev avait proposé, il y a deux ans, un programme européen se sécurité : l’OSCE peut-elle être le forum de cette ambition ?</strong></p>
<p>En juin 2008 à Berlin, le président russe Medvedev avait lancé la proposition d'un nouveau traité de sécurité européen destiné à redessiner l'architecture européenne de sécurité. Cette proposition a été confirmée à la réunion d'Evian de septembre 2008 et s'est concrétisée par un projet de traité rédigé par la diplomatie russe et présenté en novembre 2009 par le Kremlin.</p>
<p>L'OSCE semblait être le forum tout désigné pour traiter ce projet, le discuter et en proposer une version définitive. La France, notamment, avait promu cette approche qui n'était pas celle de Moscou qui souhaitait initialement, implicitement, marginaliser l'OSCE. Les Etats-Unis, et d'autres pays à leur suite, se sont montrés dès le départ très réservés sur cette initiative considérant que tous les instruments existent déjà pour assurer la sécurité européenne, encore conviendrait-il qu'ils fussent utilisés et respectés par toutes les parties. La question d'un Traité de sécurité européenne a permis à Moscou de prendre une initiative diplomatique et d'occuper un espace médiatique. Il est vraisemblable que la Russie n'a jamais vraiment cru aux chances de voir ce projet aboutir car trop long et complexe. Il n'est pas douteux qu'elle a tenté par là de réduire l'influence de Bruxelles (UE et OTAN) dans une problématique qui lui tient à cœur, la sécurité pan européenne.</p>
<p>Au final, ce point n'a pas été mis à l'ordre du jour du Sommet d'Astana par défaut de consensus.</p>
<p><strong> 5/ L’Asie centrale est influencée par le conflit en Afghanistan, et notamment le développement de trafics de drogue : l’OSCE a-t-elle des propositions en la matière ?</strong></p>
<p>Dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogue en Asie centrale, l'OSCE n'a pas vocation à conduire des actions opérationnelles. en revanche, elle est très impliquée dans la question de gestion des frontières (Borders management). Elle a mis sur pied à Douchambé une académie régionale de formation sur la gestion des frontières qui reçoit notamment des stagiaires afghans. Ses bureaux de terrain promeuvent également les coopération transfrontalières sur les deux points de faciliter le commerce et de prévenir les trafics (êtres humains et drogues).</p>
<p>En outre, elle est associée au CARICC (Central Asia Information Regional Coordination Centre for Anti Narcotics Trafficking).</p>
<p><strong>6/ L'OSCE est connue pour son implication dans la dimension politico-militaire de la sécurité de l'espace euro-atlantique. Elle est également compétente sur d'autres champs peut-être moins visibles. Lesquels?</strong></p>
<p>Sans prétendre faire le tour du domaine d'action de l'OSCE, il conviendrait sans doute de souligner une dimension souvent oubliée, celle de ses activités dans la dimension économique et environnementale. Ces activités ressortissent d'une conception globale de la sécurité qui prend en compte également des aspects qui intéressent plus concrètement la vie des citoyens des pays concernés. C'est ainsi que l'OSCE s'est penchée sur des problèmes qui peuvent impacter indirectement la sécurité dans certains Etats: l'approvisionnement énergétique, le changement climatique, le développement, la gestion des déchets et de l'eau, et les conséquences de la crise financière. Ces activités de l'OSCE sont menées principalement dans des pays du Caucase et d'Asie centrale, en coopération avec d'autres organisations.</p>
<p>M. Guy Vinet, je vous remercie de ces éclaircissements.</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2011/02/15/Apr%25C3%25A8s-le-somemt-d-Astana-%2528OSCE%2529#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/933Sécurité européenneurn:md5:e6877ee33e3e3310e4e13a1c7560f85a2010-10-19T22:32:00+00:002010-10-19T22:32:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne<div class="post-excerpt"><p>Ainsi, la Grande Bretagne a décidé de réduire son budget de défense d'environ 8 % (voir <a href="http://www.bruxelles2.eu/armees-europeennes/larmee-britannique-sous-la-coupe-de-la-hache.html">ici</a>). Nicolas <strong>Gros Verheyde</strong> conclut son billet ainsi : "<em>Cette révision stratégique pourrait entraîner un bouleversement de l’ordonnancement européen qui, s’il perdure, pourrait changer la donne stratégique sur le continent. A la faveur de cette réduction budgétaire, la France pourrait, en effet, dépasser le Royaume-Uni et devenir ainsi l’Etat membre de l’UE qui consacre le plus de moyens à la Défense, que ce soit en termes de pourcentage du PIB ou de montant net, ou de militaires sous les armes</em>." (on lira aussi cet <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/10/19/londres-annonce-de-larges-coupes-dans-ses-programmes-militaires_1428407_3214.html">article</a>)</p>
<p><img alt="" src="http://i.telegraph.co.uk/telegraph/multimedia/archive/01718/defense-cameron_1718027c.jpg" /></p>
<p>Changer la donne stratégique en Europe ? incontestablement, il s'y passe des choses, qui dépassent de loin le seul cas britannique.</p></div> <div class="post-content"><p>Il y a tout d'abord tous les point connus :</p>
<ul>
<li>Bien sûr, tout le monde focalise sur le sommet de l'Otan (le concept, la réforme de structure, le débat sur la DAMB et le retour de la question nucléaire).</li>
<li>Bien sûr, chacun note déclin général des États-Unis comme de l'Europe, perceptible notamment dans l'ordre économique (on lira d'ailleurs l'<a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/10/18/superpuissance-americaine_1427583_3232.html">édito</a> de <strong>Martin Wolf</strong> dans le Monde éco de lundi, où il explique que si le monde souhaite que les États-Unis entrent en déflation, ceux-ci au contraire veulent nourrir une certaine inflation pour éviter le syndrome japonais).</li>
<li>Bien sûr, il faut remarquer la tendance au repliement national, (guerre des monnaies, ou radicalisations politiques des opinons publiques sur des boucs émissaires : Roms, Musulmans, minorités nationales) et le moindre esprit de coopération internationale, tout bonnement inquiétant : on se croirait en 1931 ou 32, non?</li>
<li>Bien sûr, il y a les réductions générales des dépenses de défense (UK donc, mais aussi Allemagne), la généralisation du syndrome du passage clandestin (et heureusement qu'il y a les Américains pour continuer de payer).</li>
</ul>
<p>Bref, beaucoup de signes assez défavorables.</p>
<p>Toutefois, ils marquent également un changement de grammaire, que l'on observe par ailleurs :</p>
<ul>
<li>les négociations Franco UK, certes bilatérales, certes soumise à caution : nous attendons bien sûr le sommet du 2 novembre pour voir ce qu'il en sortira réellement, mais la décision (par un gouvernement conservateur) du désarmement anglais, et notamment des deux grands symboles que sont la Navy et la RAF montrent bien à quelle extrémité en sont rendus les Anglais : si on désarme l'Ark Royal, on peut même envisager de s'allier avec les Français.... Bref, autant j'étais un peu sceptique il y a encore deux semaines, autant la radicalité en cours laisse entrevoir, peut-être, des possibilités de débouché.</li>
<li>le sommet tripartite franco germano russe de Deauville démontre, pour ceux qui ne l'auraient pas observé, le rééquilibrage intra européen à l'œuvre depuis maintenant quelques années, et signalé dans ce blog depuis qu'il existe : comme si la Russie était dorénavant le seul commun dénominateur à l'axe franco-allemand...</li>
<li>Cela peut vous paraître anecdotique et négligeable, mais le prochain sommet de l'OSCE à Astana, en décembre, sera le premier depuis onze ans....</li>
<li>enfin, alors que le scepticisme européen est partagé par les opinions communes, il faut noter que le SEAE se met tranquillement en place, et que Mme Ashton a l'air de mieux connaître ses dossiers (c'est au moins Mme Clinton qui le dit) : autrement dit, la PSDC prévue par Lisbonne s'installe, tandis qu'Atalante continue d'exister.</li>
</ul>
<p>Bref, tout n'est pas aussi sombre qu'il y paraît et dans le brouillard actuel, le flot d'informations contradictoires doit être trié. Il donne clairement l'impression d'une certaine accélération, comme si les événements se coagulaient à la suite des stimuli précédents (la crise économique). La seule question qui demeure : ces stimuli vont-ils cesser, ou bien nous dirigeons-nous vers une fragmentation économique encore plus abrupte ?</p>
<p>Réf :</p>
<ul>
<li>lire le <a href="http://www.alliancegeostrategique.org/2010/10/19/la-question-doccident-mongrenier/#more-7927">billet</a> récent de J.-S. Mongrenier sur la notion d'occident</li>
</ul>
<p>O. Kempf</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/10/18/S%25C3%25A9curit%25C3%25A9-europ%25C3%25A9enne#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/795L'autre sommet : de Corfou à Astanaurn:md5:66bfc7984bca9e52fc586032e23f63a92010-04-08T12:59:00+00:002010-04-08T12:59:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne<div class="post-excerpt"><p>Les spécialistes de la sécurité européenne suivent en ce moment trois dossiers : les développements du SEAE à la suite du traité de Lisbonne, la préparation du sommet Otan de Lisbonne (concept et réforme de structure, voir billet), enfin les <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/04/07/La-NPR-et-les-ADM">évolutions nucléaires</a> (TNP, START, DAM, etc...).</p>
<p><img alt="photo_Corfou.jpg" src="http://www.egeablog.net/dotclear/public/photo_Corfou.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="photo_Corfou.jpg, avr. 2010" /></p>
<p>Il est pourtant un autre sommet qui mérite l'attention : c'est celui de l'<a href="http://www.osce.org/">OSCE</a>.</p></div> <div class="post-content"><p>En effet, ce sommet est prévu (encore) à l'automne : ce serait le premier depuis le dernier de 1999 qui s'était tenu à Istamboul.</p>
<p>1/ Tout vient d'un conseil ministériel qui s'est tenu à Athènes en décembre dernier, et qui a lancé ce qu'on appelle le <a href="http://www.osce.org/cio/42119.html">processus de Corfou</a> (voir un <a href="http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=78040">exposé</a> succinct ainsi que la <a href="http://www.osce.org/documents/html/pdftohtml/41848_en.pdf.html">déclaration officielle</a>).</p>
<p>2/ Il s'agirait donc d'organiser un sommet à l'automne, et c'est la présidence Kazakh qui la <a href="http://www.euractiv.com/fr/est-mediterranee/kazakhstan-veut-convoquer-sommet-osce-2010/article-189238">promeut</a>. En effet, c'est la première république d'Asie centrale qui préside l'OSCE, et elle souhaite "transformer l'essai", moyen de légitimer l'importance régionale du pays, considéré comme pivot (lire ici l'intéressante <a href="http://www.esisc.eu/documents/pdf/fr/kazakhstan-osce-une-presidence-sous-haute-surveillance-456.pdf">étude</a> de Renaud François sur l'enjeu de cette présidence Kazakhe).</p>
<p>3/ En effet, le fait que le Kazakhstan soit en première ligne peut poser problème : d'une part, à cause de sa position limitrophe de l'Afghanistan, d'autre part en raison de ses importances ressources gazières, enfin en raison des atteintes aux droits de l'homme.</p>
<p>4/ Toutefois, c'est le problème de sommet de l'OSCE qui attire les regards. En effet, elle revient à poser la question du rôle de l'OSCE : est-elle seulement une organisation de sécurité, ou doit-elle également s'occuper de droits de l'homme ? la deuxième option pose la question de la redondance de l'OSCE avec le Conseil de l'Europe (voir <a href="http://www.coe.int/t/der/docs/Raport%2019e%202+2_fr.pdf">ici</a>).</p>
<p>5/ Mais au-delà, il semble qu'il y ait beaucoup d'arrières-pensées. En effet, on a choisi de lancer ce processus de Corfou pour répondre à la proposition russe de signer un Traité de Sécurité Européenne (TSE) qui résulte des propositions Medvedev de 2008 : pour répondre à cette proposition, il fallait "relancer" l'OSCE.</p>
<p>6/ Mais cette position ouvre de nouvelles difficultés, puisque les Russes ont leur propre agenda. IL faut lire le passionnant <a href="http://www.mid.ru/brp_4.nsf/7432ae9e8c0ca469c3256f6d0055e4b7/c3257038003b6dacc32576c50030bbb4?OpenDocument">discours</a> de S/ Lavrov, le ministre russe des AE, à la conférence de Munich en février dernier. Il dénonce l'OSCE comme quelque chose d'inutile et d'instrumenté par certains pays; il rappelle la proposition Medvedev de TSE. Il suggère logiquement que le processus de Corfou avance, mias pour aboutir à un traité contraignant : "<em>En avançant l'initiative sur la sécurité européenne, nous voudrions faire inclure au projet du Traite tous les principaux aspect des problèmes militaro-politiques : le contrôle des armements, les mesures de confiance, le règlement des conflits et les réponses aux défis et menaces modernes</em>."</p>
<p>7/ Or, dans le même temps, l'OSCE permet de traiter en réseau puisqu'elle réunit OTAN, UE, COnseil de l'Europe, <a href="http://centralasiaonline.com/cocoon/caii/xhtml/en_GB/newsbriefs/caii/newsbriefs/2010/03/26/newsbrief-03">Communauté des Etats Indépendants</a> et Organisation du TRaité sur la Sécurité Collective, ainsi que le <a href="http://www.regards-citoyens.com/article-la-boite-a-outils-de-l-osce-offre-la-possibilite-d-innover-par-marc-perrin-de-brichambaut-44483035.html">rappelle</a> Marc Perrin de Brichambault, le secrétaire de l'OSCE. Et pour le trente‑cinquième anniversaire de l’Acte final de Helsinki et le vingtième de la Charte de Paris, l'occasion est belle de tenir un sommet, et d'avancer à une sorte de réconciliation européenne.</p>
<p>8/ Les Etats-Unis paraissent gênés : un traité général affaiblirait l'Otan. dans le même temps, ils viennent de signer un traité START III avec la Russie, dont le soutien est nécessaire, notamment dans l'affaire iranienne. De même, l'Asie centrale est un moyen vital d'accéder à l'Afghanistan (voir cet <a href="http://www.washingtontimes.com/news/2010/apr/01/how-central-asian-politics-factor-into-the-us-war-/">article américain</a>). Du coup, on ne sait pas trop quelle attitude ils vont promouvoir. Un sommet, oui, mais qui ne serve à rien ? mais comment accepter un sommet inutile, à l'heure des symboles, et à l'heure du sommet de Lisbonne? du coup, que mettre dans la balance ? Sans même parler du désenchantement de l'Europe centrale et orientale envers les Etats-Unis et leur négligence récente envers l'Europe....</p>
<p>Ainsi, il se passe peut-être quelque chose entre Vienne, Corfou et Astana..... Et cette année, il n'y aura peut-être pas que le sommet de Lisbonne qui retiendra l'attention.....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/04/02/L-autre-sommet#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/568UEO : la charrue avant les boeufsurn:md5:04cea2984c4e96b24193f160f27d7c1a2010-04-02T11:04:00+00:002010-04-02T11:04:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne <div class="post-content"><p>On lira avec intérêt le <a href="http://www.assembly-weu.org/fr/presse/cp/2010/10_2010.php?PHPSESSID=3789e247f090941813260bb199875ab9">communiqué</a> de l'AESD (assemblée européenne de sécurité et de défense) qui constituait le dernier organe de l'UEO. Logiquement, les parlementaires estiment qu'on a mis le charrue avant les boeufs, conformément à mon <a href="http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/03/31/Dissolution-de-l-UEO">analyse</a> d'avant-hier.</p>
<p><img alt="" src="http://www.assembly-weu.org/img/logo-2009.jpg" /></p>
<p>Ainsi, le président de l'Assemblée "<em>a regretté que les gouvernements aient pris l’initiative de fermer l’UEO avant d’avoir mis sur pied une nouvelle structure, au lieu de faire l’inverse'." et a jouté qu'il "</em>importe également que ce nouveau mécanisme ne se réduise pas à une simple conférence, ce qui permettrait seulement aux parlementaires de procéder à des échanges de vues, mais non d’exercer un contrôle sur les acteurs et les actions de l’UE''".</p>
<p>On aurait tort d'interpréter cette réaction comme un simple dépit : la question politique soulevée est d'importance, et il faudra suivre avec attention les efforts du Parlement européen.</p>
<p>Car <strong>une charrue sans boeufs</strong>, ça n'avance pas. Déjà qu'on n'est pas merveilleusement impressionné par le dynamisme européen actuel....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/04/02/UEO-%253A-la-charrue-avant-les-boeufs#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/561Dissolution de l'UEOurn:md5:22ff8a44b234fb38161e014e2390749f2010-03-31T22:00:00+00:002010-03-31T22:00:00+00:00Olivier KempfSécurité européenne<div class="post-excerpt"><p>C'était attendu, et une <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/31/defense-l-union-de-l-europe-occidentale-est-dissoute_1327065_3214.html">dépêche</a> de l'AFP vient de l'annoncer : Je cite (puis je commente) :</p>
<p><img alt="" src="http://www.eekelers-centini.be/catalog/images/01_987md951290a.JPG" /></p></div> <div class="post-content"><p>C'était attendu, et une <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/31/defense-l-union-de-l-europe-occidentale-est-dissoute_1327065_3214.html">dépêche</a> de l'AFP vient de l'annoncer : Je cite :
<em>L'l'UEO est dissoute a annoncé mercredi 31 mars le ministre des affaires étrangères belge, Steven Vanackere. "Aujourd'hui, le rôle de cette organisation est entièrement repris par l'Union européenne, qui assume toutes ses responsabilités pour la sécurité européenne grâce au développement de l'Europe de la défense", a expliqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères français.</em></p>
<p><em>L'UEO, son assemblée interparlementaire située à Paris et son siège bruxellois, avec quelque 60 employés et un budget global de 13 millions d'euros, vont disparaître alors que cette institution comptait 10 adhérents (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni), plus 18 pays "associés", "observateurs" ou "partenaires associés", tous à la fois membres de l'UE et de l'OTAN.</em></p>
<p><em>"L'entrée en vigueur du traité de Lisbonne (en décembre 2009, NDLR) a, en vertu de l'article 42.7, instauré un engagement européen d'assistance et de défense mutuelle juridiquement contraignant au sein de l'Union européenne", a souligné le chef de la diplomatie belge. "D'un point de vue budgétaire, le maintien de l'UEO était donc devenu difficilement défendable", a-t-il ajouté.</em></p>
<p><em>La dissolution sera effective au mois de juin 2011. Au début des années 90, la France avait plaidé la nécessité et tenté de relancer ce que les diplomates appelaient alors "la Belle au bois dormant".</em></p>
<p>Fin de citation.</p>
<p>C'était attendu : un rapport du parlement européen du 3 mars dernier, rédigé par Arnaud Danjean, le recommandait fermement, comme conséquence du traité de Lisbonne. Pour plus de détails, on lira le <a href="http://bruxelles2.over-blog.com/article-la-denonciation-du-traite-de-l-ueo-effective-les-anglais-tirent-les-premiers-47740773.html">billet</a> de Nicolas Gros Verheyde et ses liens qui donnent toutes les explications.</p>
<p>Il reste qu'on peut remarquer :</p>
<ul>
<li>1/ Une certaine précipitation, pas forcément justifiée</li>
<li>2/ un message ambigu : cela favorise-t-il l'Otan ou l'Europe de la défense ?</li>
<li>3/ il y a une sorte de pari puisque rien ne garantit l'extension des compétences du Parlement européen pour s'occuper des affaires de défense, au contraire.</li>
<li>4/ L'abandon de l'UEO signe la fin de l'article 5 du traité de Bruxelles modifié, qui exprimait une défense commune (avec d'ailleurs une formulation bien plus contraignante que l'article 5 du Traité de l'Atlantique) : or, la clause de solidarité du traité de Lisbonne est beaucoup moins forte et surtout n'est pas explicitée. Là encore, il y a place à négociation.</li>
</ul>
<p>On comprend toutefois la raison de cet abandon : pour se forcer à avancer, brûlons les vaisseaux et supprimons ce qui était considéré comme inutile. C'est un pari. Et la France perd le siège d'une assemblée européenne.....</p>
<p>Comme on dit sur les pas de tir : "aux résultats". On verra dans un an ce que ça a donné. Mais la scène de la sécurité européenne bouge sacrément, entre les questions nucléaires, la préparation du sommet de Lisbonne et cette affaire d'UEO....</p>
<p>O. Kempf</p></div>http://www.egeablog.net/index.php?post/2010/03/31/Dissolution-de-l-UEO#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/559