Egeablog - écologie - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearPas de guerre du climat - urn:md5:b2449c7ebab02f7b9c662167f76426012010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00
<p>"il est désormais admis que celui-ci est un fait contestable" : coquille ou lapsus révélateur ;-) ?</p>
<p>égéa : oups... je corrige</p>
Pas de guerre du climat - Thibault Lamidelurn:md5:eda65f02773974489b0f71ee95aff4a12010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00Thibault Lamidel
<p>Pourrait-on imaginer une étude couvrant une période beaucoup plus longue ?</p>
<p>Peut-on imaginer des "effets de seuil" entre lesquelles les variations climatiques sont sans conséquences ?</p>
<p>Différents Etats sont-ils en pleine escarmouche en clarifiant le contrôle ou le partage des fleuves ?</p>
<p><ins>égéa </ins>: sur le sujet proprement dit, je ne connais pas d'études. Mais un bon outil réside certainement dans le classique "<ins>Histoire du climat depuis l'an mil</ins>" de <strong>Leroy-Ladurie</strong></p>
Pas de guerre du climat - VonMeistenurn:md5:9900dee17e98be32a2d8dc0a03892e6e2010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00VonMeisten
<p>Dans un de ses bouquins, Jared Diamond explique que des sociétés peuvent être menacées de disparition si un faisceau de facteurs déboulent, couplées à un manque d'adaptibilité.<br />
Je pense qu'il a raison : le réchauffement seul, non, mais la multiplité des crises s'y ajoutant, peut être.</p>
Pas de guerre du climat - Christophe Richardurn:md5:6f3f83a708f1e208b68ee7eaec99e91c2010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00Christophe Richard
<p>A mon sens cette question mérite d'être abordée sous deux angles.<br />
Dans les deux cas, le changement climatique participe à un contexte, mais le coeur de l'analyse reste politique... C'est pourquoi le terme de guerre du climat ne me convainc pas.</p>
<p>1- Le changement climatique crée des opportunités ou des risques en terme d'accessibilité à des ressources, il peut nourrir des conflits qui ne sont que la continuation de la politique par d'autres moyens d'organisations en compétition... ils trouvent leur origine dans une "intention d'hostilité".</p>
<p>2- Le changement climatique participe de chocs qui "désintègrent" des sociétés dont l'organisation politique ne résiste pas (pression de "réfugiés climatiques", famines). La guerre vient donc au sein des population, sous la forme d'une pathologie politique autour de l'organisation de la violence liée aux "sentiments d'hostilité".</p>
<p>Dans tous les cas le facteur climatique n'est qu'un facteur parmis d'autres, de là à le proposer comme facteur dominant de conflictualité... La démographie, les avancées scientifiques, les représentations historiques et géographiques doivent peser aussi dans l'analyse.</p>
<p>égéa : oui, votre précision est nécessaire. Il reste qu'étudier la relation possible entre conflictualité et climat a de l'intérêt.</p>
Pas de guerre du climat - yves cadiouurn:md5:c6b35342493db4be1dacada2f3cd181d2010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00yves cadiou
<p>Claude Allègre ne conteste pas le réchauffement climatique mais il conteste que ce soit d’origine humaine. Il ajoute que la hausse globale des températures n'est pas le phénomène essentiel des changements climatiques, en comparaison avec les impacts plus graves liés à l’augmentation de la fréquence des phénomènes extrêmes.</p>
<p>Qu’il s’agisse de hausse globale des températures ou de fréquence des phénomènes extrêmes, on peut supposer que ce ne sera pas sans conséquences conflictuelles.<br />
<br />
.<br />
Pour l’instant la principale conséquence géopolitique s’appuie sur l’argument que le changement climatique est d’origine humaine et qu’il faut donc imposer au monde des contraintes de production et de consommation. C’est ce qui rend la démarche suspecte car ça peut déboucher sur des consignes de boycott à l’encontre des productions de pays émergents qui ne pourraient pas respecter les normes coûteuses imposées par les pays riches.</p>
<p>L’argument de l’origine humaine des changements climatiques est perçu comme le préalable à un protectionnisme insidieux, s’appuyant sur des thèmes auxquels les opinions des pays riches sont sensibles un moment.</p>
<p>Il y a des précédents : dans les années 1980, le boycott des oranges Outspan sous prétexte d’apartheid en Afrique du sud n’aidait pas à la résolution du problème mais favorisait les produits concurrents.</p>
<p>A la même époque, sans corrélation des faits mais avec analogie dans les méthodes, l’émotion créée par le trou dans la couche d’ozone a permis d’interdire les CFC quand ils ont pu être produits n’importe où, le brevet détenu par du Pont de Nemours tombant dans le domaine public au même moment. Quelques scientifiques très sérieux ont contesté l’origine humaine du trou dans la couche d’ozone mais le grand public pouvait difficilement entendre leurs voix isolées.</p>
<p>.<br />
Les débats sur l’origine humaine du réchauffement sont probablement sous-tendus par le même genre d’arrière-pensées protectionnistes donc inavouables de nos jours.</p>
<p>Ce n’est pas une guerre du climat mais c’est déjà un conflit (très hypocrite) qui a effectivement lieu en ce moment autour de l’origine humaine, ou non, du changement climatique.</p>
Pas de guerre du climat - Jean-Pierre Gambottiurn:md5:78c8fb502a724b20cf60487c5ffadf462010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00Jean-Pierre Gambotti
<p>D’évidence il est trop tôt pour affecter les conflits contemporains aux changements climatiques. Et les instruments actuellement à notre disposition, le modèle de Halvard Buhaug en l’occurrence, ne nous permettent pas d’éclairer l’avenir, ce qui dans le domaine stratégique est bien entendu rédhibitoire. Heureusement que la futurologie est un exercice qui n’appartient pas exclusivement aux futurologues, la poésie, l’imagination, l’intuition et la sérendipité sont aussi au pouvoir, et très fécondes elles ouvrent à des hypothèses apparemment baroques, mais séduisantes, que les experts dans leur rigueur rejetteraient d’emblée si elles leur venaient à l’esprit. Pour la sérendipité, que j’élargirai au croisement volontaire et pas seulement fortuit de sciences éloignées, l’anthropologue Harald Welzer trouve toute sa place, j’y ajouterai Jacques Blamont, pour son Introduction au siècle des menaces –Odile Jacob, 2004, ouvrage que tous les organismes de nos armées qui se frottent à la prospective devraient avoir en bibliothèque. Mais il est d’un pessimisme angoissant, je me limiterai à ne citer que des extraits très courts du prologue et de la conclusion, intitulée …. « Fuir » ( !), extraits qui résonnent comme un glas!<br />
Le prologue se termine sur une référence à la Légende des siècles, cette aventure de l’humanité et histoire du genre humain dont Jacques Blamont pose la borne supérieure : « Un poète a décrit la vision du passé dont est sorti un de ses célèbres recueil : « J’eus un rêve : le mur des siècles m’apparut. » Regardant dans l’autre sens, ce livre-ci laisse entrevoir un autre mur. Il barre, lui, la route du futur.» Nous pensions que le XXI ° siècle aurait un problème avec la religion, les menaces qui pèsent sur ce siècle seraient selon Jacques Blamont plus prosaïques : les conflits armés dans la perspective inévitable d’un recours aux armes de destruction massive, l’expansion d’épidémies, favorisée par la mondialisation et l’épuisement des ressources naturelles, consécutifs à la surpopulation et au pillage de la Terre. Plus prosaïques mais irréductiblement mortelles.</p>
<p>Dans sa conclusion J.Blamont cite John von Neumann:« Le progrès toujours accéléré de la technologie et les changements dans les modes de vie donnent à penser que nous nous approchons d’une singularité essentielle dans l’histoire de l’espèce, au-delà de laquelle les affaires humaines telles que nous les connaissons ne pourront pas continuer. » Puis il définit la notion de singularité en mathématiques : « Dans le langage des mathématiques le mot singularité définit un point d’une fonction où elle représente une discontinuité où ses dérivées n’existent pas, bref où l’on ne peut rien dire sur son comportement. » Ainsi, J.Blamont, membre de l’académie des sciences et l’un des pères de l’aventure spatiale française, démontre tout l’intérêt du regard d’un grand scientifique sur les problèmes du monde, en posant un diagnostic pertinent sur notre siècle: «Appliquée à l’histoire, la notion de singularité correspond à la présence d’un horizon derrière lequel l’imagination s’arrête, les modèles perdent leur pertinence et une autre réalité remplace l’ancienne. … Alors que faire ? » Et la réponse désespérée et sans ambiguïté qui fuse : « Ce livre ne présente aucune vue prospective, si ce n’est l’annonce d’une singularité à venir dans le courant de l’histoire du XXI ° siècle. Il n’offre pas de recette ; il se refuse à imiter les innombrables études qui, après avoir constaté le danger, multiplient les propositions, les recommandations et les solutions, destinées à rester vaines. Car il n’y a rien à faire. »<br />
Pour ma part si notre singularité du XXI ° siècle est considérée aussi comme une fin, c’est que pour la première fois les limites de la Terre sont perceptibles et que les guerres futures ne seront pas un duel pour la suprématie mais pour la survie, un combat « des restes pour les restes » en quelque sorte…<br />
Dans le chapitre "Fuir", conclusion dans laquelle c’est plutôt Blamont l’homme du spatial qui raisonne, la dernière phrase nécessite pour le lecteur de se mettre en apnée : « Seule porte de sortie ouverte à nos enfants : enfiler une combinaison munie de tous les biosenseurs que la loi de Moore saura leur fournir afin de sentir, voir et toucher virtuellement, avaler une bonne dose d’euphorisant et partir chaque week-end pour le pays des songes avec leur star préférée, là-bas sur une plage d’avant la sixième extinction, les yeux rivés aux écrans du casque, les volets fermés, sans passé et sans avenir. »</p>
<p>Gaïa notre système terre est en pleine transformation irréversible, notre biosphère se dégrade, nos ressources s’épuisent, la température du globe augmente, les océans s’acidifient, le Gulf Stream présente de signes d’épuisement, le niveau de la mer monte….seule incertitude, nous ne connaissons pas l’échéance du désordre général du système, la date de l’entropie maximale et terminale. Dans cette perspective je crois tout à fait indispensable que nous commencions à réfléchir sur un changement global de paradigme. Du moins pour ce qui concerne la guerre, il est nécessaire d’admettre que les lignes de fracture entre les continents ont déjà changé de nature. Et que l’environnement en stratégie sera définitivement premier.<br />
Très cordialement.<br />
Jean-Pierre Gambotti</p>
<p><ins>égéa </ins>: combat des restes... pour les restes : quelle magnifique formule !</p>
Pas de guerre du climat - yves cadiouurn:md5:e3c29ba9a89f09f49afeb1a2e69ab6482010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00yves cadiou
<p>Commentaire du commentaire de JP Gambotti ci-dessus. La prémonition
d’un prochain ou éventuel « changement global de paradigme » par
analogie à « la notion de singularité en mathématiques » est pour nous
français facile à admettre parce qu’elle rejoint notre crainte, très
française et somme toute salutaire, de la surprise stratégique.</p>
<p>Cette crainte nous habite depuis… longtemps (à quand remonte cette
originalité de notre inconscient collectif : Crécy ?). Nous avons, les
uns et les autres, déjà parlé sur ce blog de la surprise stratégique
(souvent : 23 février, 16 mars, 9 avril, 14 mai, 6 juillet, 29
juillet…) et nous avons parlé aussi de la recherche qui marquera
probablement ce siècle, celle d’un nouveau « centre du monde »,
c’est-à-dire la recherche de repères nouveaux et admis par tous pour
remplacer les anciens repères qui seront devenus caducs. Avant de
trouver, l’instabilité sera dominante.</p>
<p>Nous devrons rester vigilants mais le pessimisme n’est pas de mise.
Dans le brouhaha des nouvelles inquiétantes qui circulent au sujet du
changement climatique, beaucoup sont fragiles (voire carrément
mensongères) et ne peuvent pas fonder des conclusions solides.<br />
Voici deux exemples de prévisions fragiles : l’épuisement des ressources ; l’affaiblissement du Gulf Stream.<br />
L’épuisement des ressources était déjà le fond de commerce de Thomas
Robert Malthus il y a deux siècles, mais la suite de l’Histoire lui a
donné largement tort. J’ajoute un témoignage personnel : depuis
cinquante ans j’entends dire continument que les ressources en pétrole
seront épuisées dans dix ans. C’est une prédiction péremptoire, répétée
sans cesse mais toujours et encore démentie par les faits.<br />
Quant à l’affaiblissement du Gulf Stream, c’est tout simplement un
bobard. Le Gulf Stream résulte de deux phénomènes dont aucun prophète
catastrophiste n’ose prédire la disparition ni une atténuation
significative : la rotondité de la Planète et sa rotation. L’on entend
aussi parler d’une possible interférence du Courant du Labrador qui
viendrait à bloquer le Gulf Stream à cause d’une diminution de sa
salinité due à la fonte des glaces : c’est un argument qui se vend bien
parce que tout le monde peut comprendre mais c’est un argument qui ne
tient pas parce qu’un courant froid est toujours plus dense qu’un
courant chaud.<br />
Par conséquent nous devons être très circonspects devant les
différentes prophéties catastrophistes : certaines d’entre elles sont
vraiment malhonnêtes. Mais cette constatation, bien entendu et je suis
d’accord avec JP Gambotti, ne nous exempte pas de « réfléchir sur un
changement global de paradigme ».</p>
Pas de guerre du climat - Jean-Pierre Gambottiurn:md5:598241de3ce4605f1954bc3aa674f4a82010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00Jean-Pierre Gambotti
<p>Je n’ai que la compétence du vulgum pecus pour répondre à Yves Cadiou sur l’épuisement des ressources naturelles. Mais je pense qu’il ne faut pas être expert pour constater que nous sommes dans un monde fini. Le peak oil inquiète même nos camarades allemands qui y voient des sources potentielles de tensions ( cf. LeMonde, 11 septembre Fréderic Lemaitre). Si « <em>L’armée allemande prévoit le pire une fois le pic pétrolier atteint </em>», on peut s’interroger avec quelque angoisse sur l’après pétrole qui est inéluctable, même pour les rêveurs.<br />
En ce qui concerne le réchauffement climatique je n’ai pas plus d’expertise. Mais je réfute l’usage des termes comme prédiction, prophétie ou mensonge à ce sujet. La planète se réchauffe, il ne s’agit pas d’une affabulation de Pythonisse ou sinon s’appellerait-elle GIEC. Nous sommes Yves Cadiou et moi-même des anciens des TdM. Pour moi il faut lire troupe de montagne. Et le réchauffement climatique, même si je ne l’affecte pas à une origine essentiellement anthropique, je peux le constater de visu à la rapide déliquescence – débâcle !- de nos glaciers alpins.<br />
Très cordialement.<br />
Jean-pierre Gambotti</p>
Pas de guerre du climat - yves cadiouurn:md5:03cf18029dcd2ced5c74af584a7637112010-09-10T21:24:00+00:002010-09-10T21:24:00+00:00yves cadiou
<p>Personne ne conteste plus, à ma connaissance, la réalité du
réchauffement climatique. Ce qui est contesté par des gens plus
qualifiés que moi (qui suis aussi un vulgum pecus), c’est son origine
humaine et certaines annonces de ses conséquences.<br />
Quant à l’après-pétrole dont on est venu à parler incidemment, on y est
déjà, c’est la réalité et non du rêve : le pétrole ne fournit plus
l’essentiel de notre énergie, il contribue pour 18% à la formation du
PNB mondial (PNB mondial ? Je suppose que c'est l'addition des PNB) .
Wikipedia consacre une page à cette question du « peak oil » en mettant
en balance les arguments des optimistes et ceux des pessimistes : <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier#Synth.C3.A8se_des_arguments_des_optimistes_et_des_pessimistes" rel="nofollow" title="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier#Synth.C3.A8se_des_arguments_des_optimistes_et_des_pessimistes">http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%...</a>
Le gouvernement allemand, issu d’un microcosme qui subit depuis
longtemps l'influence d’une minorité écologiste agissante, n’est
certainement pas un modèle de sérénité face aux questions concernant
notre environnement.</p>
<p>Toutefois je reste fondamentalement d’accord avec JP Gambotti qui «
croit tout à fait indispensable que nous commencions à réfléchir sur un
changement global de paradigme ». D’accord parce que le réchauffement
climatique n’est pas le seul phénomène qui redistribue actuellement les
cartes. Cette redistribution est à juste titre un thème récurrent de ce
blog.<br />
<br />
Le phénomène climatique auquel je suis le plus sensible (je suis TdM,
Colonial) est la progression de la sécheresse dans l’hémisphère nord <a href="http://www.fnccr.asso.fr/documents/DANDIN.pdf" rel="nofollow" title="http://www.fnccr.asso.fr/documents/DANDIN.pdf">http://www.fnccr.asso.fr/documents/...</a>
Je pourrais me rassurer égoïstement en constatant que ma Bretagne n’est
pas des plus directement menacées par la sécheresse, mais elle peut
comme tout le monde en connaître des conséquences indirectes.</p>
"Sécurité et environnement : une opinion militaire" par J. Pellistrandi - urn:md5:a7cca2a60f593ecc585c4de6f2efd6e02009-12-27T21:38:00+00:002009-12-27T21:38:00+00:00
<p>Parfaitement d’accord avec ce principe selon lequel « la résilience de la nation face à un déséquilibre brutal nécessitera l’engagement de tous les organismes nationaux et locaux pour résoudre la crise ».</p>
<p>Mais où le bât blesse, c’est que les militaires ont trop souvent le sentiment d’être les seuls à faire un effort particulier en temps de crise : ils sont les seuls à sortir quand chacun, y compris parmi le personnel des services de secours hors des trente-cinq heures hebdomadaires, rentre chez soi pour s’occuper de ses affaires personnelles.<br />
<br />
Il me faut préciser d’abord pourquoi j’ai un point de vue sur le sujet : c’est au double titre de ma carrière militaire et civile. Comme tous les officiers de ma génération j’ai incidemment participé sur le terrain et sans préavis à l’exécution de l’un ou l’autre plan de protection civile. Puis devenu fonctionnaire de préfecture j’ai dirigé successivement deux services de protection civile, l’un en Auvergne, l’autre en Bretagne, et c’est donc de l’intérieur que je connais cette organisation civile où les militaires sont facilement conviés.</p>
<p>Après un sinistre d’importance, les militaires font ce que n’importe quel civil peut faire et particulièrement ce que peuvent faire les services spécialisés. Il existe en France 250 mille pompiers civils (une moyenne de 2500 par département, ce n'est pas rien) qui peuvent venir en renfort sur la zone sinistrée. Leur intervention hors de leur secteur habituel est prévue par des conventions interrégionales. Mais ces conventions prévoient que l’intervention sera payante. Alors les autorités de la zone sinistrée, soucieuses de ne pas déséquilibrer un budget voté à grand peine, évitent de consommer la provision budgétaire et optent pour un service, moins bon certes mais gratuit, que l’on peut obtenir par un simple coup de fil au cabinet du ministre qui dispose des Armées.</p>
<p>Cette habitude facile, qui consiste à exploiter le dévouement que les militaires sont les seuls agents publics désormais à cultiver au-delà des obligations minimales, je regrette de lire sous la plume d’un Saint-Cyrien qu’elle doit perdurer voire être formalisée et normalisée. Faire intervenir les militaires en urgent c’est permettre à d’autres, dont l'intervention est pourtant la mission, de continuer leur routine quand la situation est exceptionnelle. Ceux-ci d’ailleurs ne sont peut-être pas très satisfaits qu’on leur prenne leur travail, mais leurs financeurs le sont.<br />
<br />
Il faut s’en tenir au principe : le rôle de l’Armée, comme son nom l’indique, est de mettre en œuvre la violence des armes. Il est vrai que « la résilience de la nation face à un déséquilibre brutal nécessitera l’engagement de tous les organismes nationaux et locaux pour résoudre la crise ». L’engagement de l’Armée consistera alors à faire, pour sa part, ce qu’elle sait faire : mettre en œuvre les armes ou s'y préparer (se renseigner sur l'ennemi, élaborer un plan d'action) et y préparer les effectifs de renfort qu'elle aura convoqués. La mise en œuvre des armes est une action toujours difficile. Détourner l’Armée de sa mission est une solution de facilité qui prépare des échecs. Toute mission assignée à l’armée qui ne comporte pas l’usage des armes ou la préparation de l’usage des armes est non seulement illégitime mais, de plus, elle émousse le fil de l’épée.</p>
Copenhague : fin du tiers-monde, réinvention du deuxième - Richiurn:md5:6e34979518fc816d28d3cb580e4042732009-12-20T19:50:00+00:002009-12-20T19:50:00+00:00Richi
<p>Merci de cette mise en perspective.</p>
<p>Décidemment Kant n'est pas à la fête dans le monde multipolaire qui vient...</p>
<p>Je suis curieux de savoir si nos politiques européens subiront la double peine d'une humilitation internationale et d'une exploitation polititienne par le populisme de bisounours ecolo...</p>
<p>"Deux intellectuels assis iront toujours moins loin qu'une brute qui marche" (Un taxi pour Tobrouk)</p>
Copenhague : fin du tiers-monde, réinvention du deuxième - urn:md5:542f93729c2dabc3cb9b036ab146db332009-12-20T19:50:00+00:002009-12-20T19:50:00+00:00
<p>Très bon article, je le mets en lien supplémentaire.</p>
<p><a href="http://rapport-de-conflits.blogspot.com/" rel="nofollow" title="http://rapport-de-conflits.blogspot.com">http://rapport-de-conflits.blogspot...</a></p>
Copenhague : fin du tiers-monde, réinvention du deuxième - Maillyurn:md5:d71b5dbf3bcd24ca5620b5922f2166682009-12-20T19:50:00+00:002009-12-20T19:50:00+00:00Mailly
<p>Bonjour,</p>
<p>les manifestations "d'affirmation" de la Chine s'accélèrent me semble-t-il, tant dans les faits que les symboles : conférence de Copenhague que vous citez, restrictions d'exportations sur les matières premières stratégiques (<a href="http://tinyurl.com/y99hdyo" rel="nofollow" title="http://tinyurl.com/y99hdyo">http://tinyurl.com/y99hdyo</a>), exécution de la peine capitale pour un ressortissant étranger (et surtout "occidental"), projet de rachat de Volvo par le chinois Geely (<a href="http://tinyurl.com/yk3nfcx" rel="nofollow" title="http://tinyurl.com/yk3nfcx">http://tinyurl.com/yk3nfcx</a>), dépassement de l'Allemagne comme 1er exportateur mondial (<a href="http://tinyurl.com/yeexv3b" rel="nofollow" title="http://tinyurl.com/yeexv3b">http://tinyurl.com/yeexv3b</a>), sans parler du domaine militaire...<br />
Est on arrivé à un point d'inflexion, où la Chine est suffisamment sûre d'elle et n'éprouve plus le besoin de mettre des gants diplomatiques pour faire valoir ses intérêts?<br />
cordialement,</p>
<p>Eric Mailly</p>
<p>EGEA: c'est une question à dix mille dollars, car tout le monde en parle. Que la Chine soit sûre d'ellemême, c'est incontestable. S'agit-il d'un point d'inflexion? qu'entend-on par point d'inflexion ? Trop souvent, on est dans une lecture de basculement de domination mondiale : et là, je n'en suis pas du tout sûr, car la Chine me paraît encore très fragile...... ce qu'on ne rappelle pas souvent.</p>
Commander la nature, ou la défendre ? - DanielBurn:md5:21cee05ca07a03b0ed4a5ee41a0ea4b22009-12-08T21:21:00+00:002009-12-08T21:21:00+00:00DanielB
<p>Bonjour ,<br />
le Chimiste Russe Dmitri Mendeleiev developpait aussi l'idée que les ressources naturelles de la Russie n'étaient pas faites pour être " admirées comme des vaches sacrées " mais pour être exploitées<br />
<a href="http://zebrastationpolaire.over-blog.com/article-mendele%C3%AFev" rel="nofollow" title="http://zebrastationpolaire.over-blog.com/article-mendeleïev">http://zebrastationpolaire.over-blo...</a> père du petrostatisme russe et des expéditions arctiques .-24128535.html<br />
1- Dans l'intérêt des Russes et de la Russie ( charité bien ordonnée commence par soi même ! )<br />
2- Dans l'intérêt du " genre humain "</p>
<p>" Du point de vue de leur attitude face à la nature, les Français se sont longtemps comportés comme des Méditerranéens, héritiers des conceptions judéo-chrétiennes , et plus largement méditerranéennes, selon lesquelles l’homme est le couronnement d’une création à laquelle il commande "<br /> C'était aussi sa position et peut-être " l'excès de confiance technicienne " des Soviétiques .</p>
<p>Avant leur virage " écologiste " , il y a cinq ou six ans , c'était aussi la position officielle de la conférence des évêques Brésiliens à propos de l'Amazonie : Elle est là , don de Dieu , pour permettre aux peuples de la région , et en seconde partie à l' " humanité " , de pouvoir tirer l'usufruit de ses produits .<br />
<a href="http://www.cnbb.org.br/ns/modules/mastop_publish/?tac=Amaz%F4nia_que_temos" rel="nofollow" title="http://www.cnbb.org.br/ns/modules/mastop_publish/?tac=Amaz%F4nia_que_temos">http://www.cnbb.org.br/ns/modules/m...</a>!_Amaz%F4nia_que_queremos!</p>
<p>La question a aussi divisé le clergé Norvégien à propos des forages dans l'arctique .<br />
<a href="http://www.climateark.org/shared/reader/welcome.aspx?linkID=27784" rel="nofollow" title="http://www.climateark.org/shared/reader/welcome.aspx?linkID=27784">http://www.climateark.org/shared/re...</a><br />
Cordialement<br />
Daniel BESSON</p>
Ecologie et géopolitique - urn:md5:a7a76f0caf855c0ee68e60c0606664fc2009-09-28T21:59:00+00:002009-09-28T21:59:00+00:00
<p>Deux observations si vous permettez.</p>
<p>Ils pèsent un cinquième des votes à l'ONU, ce n'est pas politiquement négligeable. Mais il faut nuancer : ce sont, pour la plupart, des pays très pauvres et géographiquement isolés. Leurs dirigeants et leurs ambassadeurs, qui ne sont le plus souvent ni pauvres ni isolés ni menacés par la montée des mers personnellement, ne doivent leur brillante situation qu’aux subventions distribuées par les pays riches (avec une probable rétrocession partielle mais c’est une autre question). Par conséquent l’on peut imaginer que l’indépendance de leurs votes à l’ONU soit toute relative et qu’Oasis soit seulement un affichage, non une réalité.</p>
<p>Tout autre aspect : la France est très concernée par la montée des océans parce qu’elle touchera non seulement ses côtes comme tous les pays du monde mais surtout ses Dom-Tom où la grande majorité de la population vit sur des terres très basses, sur les atolls et sur les zones côtières des îles montagneuses qui, de plus, s'enfoncent continuellement par un mouvement géologique naturel. On aimerait savoir quelles dispositions sont prévues par les pouvoirs publics et quel est (ou sera) le degré de concertation avec la population parce que les procédures ordinaires (l’enquête d’utilité publique et la révision du plan d’occupation des sols) risquent de ne pas suffire. Cette étude théorique concernant nos Dom-Tom pourrait servir ailleurs ou s’inspirer d’études faites ailleurs, créant ainsi des règles coutumières internationales, et c’est pourquoi je l’évoque sur ce blog qui traite de géopolitique.</p>