Egeablog - Mot-clé - Réseaux2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearL'échec de la pensée technocratiqueurn:md5:09bb5557dfcad7a84a4a2a5ef54bb91d2020-05-02T10:13:00+01:002020-05-02T10:13:00+01:00Olivier KempfPhilosophie politiqueInformationPandémieRéseauxTechnocratie<p>Un correspondant m'envoie un texte avec une explication complotiste du confinement. Pas beaucoup d'intérêt, nous sommes d'accord. Mais elle révèle beaucoup de choses, notamment sur notre rapport collectif au discours technocratique venu du haut. Constatons que la gestion de la pandémie, particulièrement en France, démontre de façon sidérante l'inefficacité de l’État (attention, en disant cela, je ne prononce pas l'habituel discours libéral voire libertarien). Il s'agit d'autre chose qui a à voir avec le modèle technocratique.</p>
<p><img src="http://www.communa.be/wp-content/uploads/2018/02/Illu-article.jpg" alt="" /></p>
<p><a href="http://www.communa.be/fabcity-ciment-de-ville-creative/">Source</a></p> <p>Le confinement est une mesure irrationnelle prise parce que subitement, la mort est revenue dans nos sociétés. Plus exactement, elle est devenue visible, d'autant que l'hyper médiatisation et les réseaux sociaux ont accentué ce phénomène. Observez cette omnipotence du sujet dans les médias, avec un effet cumulatif. On en parle donc on le craint, on le craint donc on en parle.</p>
<p>Par conséquent la réaction des autorités a été totalement démesurée. On est à 185.000 morts mondiaux, alors qu'une population vaccinée contre la grippe (paraît-il) admet 300.000 morts par an.</p>
<p>Au fond, plutôt que de croire à un complot (sorte d'hyper rationalité), je crois surtout à l’impéritie et à la faillite de la technocratie.</p>
<p>La technocratie est une technique du XXe siècle, (elle est à la base du projet de l'UE, d'ailleurs). Elle suppose que tout est une affaire d'équation et que des experts vont pouvoir la résoudre. Or, aujourd'hui, on constate deux choses :</p>
<p>1/ Le flux d'information fait qu'on ne peut les entrer dans des équations (malgré les illusions du Big Data et de l'IA, autre sujet qu'il faudrait que je développe, ce qui ne signifie pas que les Big Data ou l'IA sont inutiles : mais la pensée magique à leur sujet est typique d'une erreur de pensée).</p>
<p>2/ La parole scientifique démontre toutes ses limites : cf. ce pseudo conseil scientifique dont les opinions varient au fil du temps et des pressions du pouvoir, cf. les polémiques sur le Dr Raoult. On nous promet un vaccin dans 12 mois sachant qu'on n'a pas de vaccin absolu contre la grippe que l'on connaît depuis des siècles, ni contre le Sida apparu en 1983... Imposture. Qui alimente en retour la défiance envers le discours "venu du haut" et donc les explications complotistes, telle celle que je signalai en début de billet.</p>
<p>Or, en se concentrant sur les personnes à risque (plus de 65 ans et comorbidité) on réussirait à contenir aussi bien le virus sans avoir provoqué le foutoir de ce confinement. Mais voilà, nous avons réagi par émotion... Une émotion technocratique !</p>
<p>Olivier Kempf</p>http://www.egeablog.net/index.php?post/2020/05/02/L-%C3%A9chec-de-la-pens%C3%A9e-technocratique#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/2286DigitalPolis : la ville face au numérique (publication)urn:md5:07d49fcf38e972cf132a81306bfda6c42018-03-02T19:17:00+00:002018-03-02T19:17:00+00:00Olivier KempfLivres et écritsBig datagéographieRéseauxSmart cityVille <p>Il y a deux ou trois ans, j'avais participé à un colloque sur la ville connectée où nous étions intervenus, avec Thierry Berthier. Notre sujet : <ins>Ville connectée, données massives et algorithmes prédictifs</ins>. Notre communication s'articulait ainsi :</p>
<ul>
<li>La ville, lieu de la transformation cyber</li>
<li>Des acteurs urbains fort divers</li>
<li>Projection, ubiquité et consentement algorithmique au sein de la ville intelligente</li>
<li>Les limites des algorithmes prédictifs sur le hasard « sauvage »</li>
</ul>
<p>Comme d'habitude dans nos articles avec Thierry, un bon mélange de science po et de mathématiques.</p>
<p>Les actes en sont publiés en mars prochain : Biase, A., Ottaviano, N., Zaza, O. (dir.), (2018), <em>Digital Polis. La ville face au numérique : enjeux urbains conjugués au futur</em>, Paris : L’œil d'or (collection critiques & cités).</p>
<p><img src="http://www.egeablog.net/public/.DigitalPolis_m.jpg" alt="DigitalPolis.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="DigitalPolis.jpg, fév. 2018" /></p>
<p>Voici ce qu'en dit l'introduction (je m'excuse, je ne suis pour rien dans cette rédaction de géographe scientifique mais je trouve intéressant la façon dont ils décrivent notre travail) :</p>
<p>"<em>L’article d’Olivier Kempf et Thierry Berthier propose une lecture de la notion de réseau qui rejoint celle d’hétérotopie gestionnarisée sur plusieurs plans. Issue de la discipline des mathématiques, leur réflexion porte sur la notion d’algorithme régissant le cyberespace et ses effets sur la projection du fonctionnement urbain. La ville est envisagée comme un système cybernétique avec une réticulation à deux échelles : interne (fonctionnement inhérent) et externe (connexion à l’environnement physique et aux autres systèmes urbains). Faisant partie d’un réseau global de ville, la ville est un nœud de réseaux de toutes sortes. Vision fractale, les réseaux y sont à la fois concentrés et distribués, ce qui permet une utilisation intensive et extensive de l’espace. Ainsi, l’hétérotopie gestionnarisée se met en acte par les acteurs qui possèdent tous une projection algorithmique. Le cyberespace, artefact technique et social, influe sur le fonctionnement des villes. Ces doubles numériques des acteurs urbains sont exposés de manière systémique. Mais ces calculs algorithmiques sont mis à l’épreuve de la mesure du degré de liberté algorithmique ressenti par les usagers d’une ville intelligente. Dans une perspective d’efficience, l’accroissement de la prospérité de la ville intelligente est corrélé au niveau d’ubiquité et à ce consentement algorithmique ressenti. Modélisant des phénomènes actuels, les projections étudiées peuvent devenir prédictives. Mouvement cybernétique, des boucles rétroactives apparaissent entre espace urbain et usager et tendent à réduire la part d’aléatoire dans le fonctionnement urbain. Pour autant, l’article conclut sur l’existence de « cygnes noirs », ces hasards sauvages, qui résistent aux prédictions algorithmiques</em>. "</p>
<p>O. Kempf</p>http://www.egeablog.net/index.php?post/2018/02/09/DigitalPolis-%3A-la-ville-face-au-num%C3%A9rique-%28publication%29#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/2167Penser les réseauxurn:md5:52c820edc55efaa35c118e89fd37d3a12014-09-16T21:10:00+01:002014-09-16T21:10:00+01:00Olivier KempfLivres et écritsCyberRéseauxStratégie<p>Je suis heureux de vous annoncer la parution du petit dernier ouvrage que j'ai dirigé : <ins>Penser les réseaux, une approche stratégique</ins>. Il s'agit des actes d'un <a href="http://www.egeablog.net/index.php?post/2013/05/20/Strat%25C3%25A9gie-et-r%25C3%25A9seaux-%2528Colloque-27-mai%2529">colloque tenu en juin 2013</a> augmentés de quelques textes qui permettent de construire un ouvrage complet et cohérent. Trois thèmes se succèdent : approche théorique, perspectives militaires et stratégique, point de vue techno-économique. Au fond, il s'agit de penser la notion de réseau avant d'aller voir du côté du cyber et de l'informatique même si cette approche est aussi présente, bien sûr.</p>
<p>Avec des textes de l’amiral Arnaud Coustillère, Philippe Davadie, Frederick Douzet, Eric Hazane, François-Bernard Huyghe, Olivier Kempf, Colin L’Hermet, Dominique Lacroix, Jarno Limnèll, N. Mazzucchi, Jamel Metmati, Kave Salamatian, Daniel Ventre (oui, en name dropping, c'est un must). Ci-dessous vous trouverez la présentation détaillée du livre et les résumés des articles. Si vous le demandez sagement, je vous donnerai le texte de l'introduction un de ces jours. <strong></strong></p>
<p><img src="http://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/e7/64/5e/6186215/1507-1.jpg" alt="" /> <a href="http://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/e7/64/5e/6186215/1540-1.jpg">source</a></p> <p><strong>Présentation du livre</strong></p>
<p>Le préfixe « cyber » est désormais très fréquent, que ce soit dans les médias ou dans le monde académique. Le plus souvent, il incorpore deux notions : celle d’informatique et celle de réseau. L’association des deux (l’informatique en réseaux) constituerait le cœur du cyberespace.</p>
<p>Or, les analyses cyberstratégiques ont souvent porté sur la dimension « informatique » du cyberespace, quand la notion de réseau est souvent relativisée dans ces approches. Elle mérite pourtant de faire l’objet de plus d’attention, notamment pour ce qui concerne sa dimension stratégique.</p>
<p>Plusieurs prismes sont en effet possibles : ainsi, les stratégistes, les économistes, les sociologues, les philosophes et les politistes expriment, au côté des informaticiens, des vues originales sur la question. Ils y répondent dans cet ouvrage articulé autour de trois thèmes d’étude :</p>
<ul>
<li>Un premier thème s’intéresse aux perspectives théoriques : les réseaux emportent-ils une stratégie particulière ? à l’inverse, la stratégie doit-elle intégrer les réseaux ? ne l’a-t-elle pas déjà fait dans le passé ? qu’y a-t-il de nouveau dans cette confrontation ?</li>
<li>Le deuxième thème se penche sur des perspectives militaires et géopolitiques, aussi bien du point de vue de la stratégie intégrale que d’une éventuelle théorie stratégique de la cyber-dissuasion ou de la conduite des opérations militaires.</li>
<li>Le troisième thème se place du point de vue techno-économique, en adoptant un double point de vue : celui du cyberespace proprement dit, mais aussi celui d’autres réseaux, comme les réseaux électriques ou les réseaux d’énergie.</li>
</ul>
<p>À partir des discussions tenues lors d’un colloque académique organisé le 27 mai 2013 à l’École Militaire, ce livre ajoute des contributions supplémentaires pour offrir un aperçu original, innovant et multidisciplinaire. Il réunit les textes de l’amiral Arnaud Coustillère, Philippe Davadie, Frederick Douzet, Eric Hazane, François-Bernard Huyghe, Olivier Kempf, Colin L’Hermet, Dominique Lacroix, Jarno Limnèll, N. Mazzucchi, Jamel Metmati, Kave Salamatian, Daniel Ventre.</p>
<p><a href="http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44237">Penser les réseaux, une approche stratégique</a></p>
<p><strong>Résumés des articles</strong></p>
<p><ins>Les réseaux et le monde réticulaire : définitions et caractéristiques (Daniel Ventre)</ins> : La cyberstratégie pourrait être pensée non pas en fonction de la notion de cyberespace, mais de celles de réseau et de monde réticulaire, qu’il convient donc de définir précisément. De nombreuses disciplines permettent d’appréhender ces notions, dont les définitions évoluent, reflétant une évolution des représentations du monde et de ses perceptions. Nous retiendrons de la réticulation du monde qu’elle n’est ni nouvelle, ni universelle, ni seulement technologique.</p>
<p><ins>Réseaux et stratégie (Olivier Kempf)</ins> : Traditionnellement, le réseau a été utilisé par les stratèges, mais plutôt dans des cadres opératifs ou tactiques que proprement stratégiques. C’est pourquoi il est nécessaire de déterminer les caractéristiques stratégiques du rapport à l’espace du réseau, afin de proposer des stratégies réticulaires génériques.</p>
<p><ins>Du réseau à l’exercice du pouvoir (Philippe Davadie)</ins> : Le cyberespace semble avoir accaparé la notion de réseau au point qu’on ne puisse plus concevoir qu’un réseau ne possède au moins une ramification dans le cyberespace. Pourtant, les réseaux sont contemporains de l’Homme. Chaque personne possède un réseau sanguin, un réseau nerveux, et les échanges entre personnes ont nécessité des réseaux de communication et des réseaux humains.
Au début de son utilisation, le terme réseau avait une connotation négative. Avec le récent développement de la théorisation de son fonctionnement d’un réseau et le recensement de ses caractéristiques, ses aspects positifs ont été mis en valeur.
Offensif et défensif d’un point de vue militaire, un réseau est propice à la prise du pouvoir, qu’elle soit effectuée de manière légale ou violente (réseau de conspirateurs). Cet instrument de prise du pouvoir peut-il également servir à l’exercer ? Et pourquoi les États en place ont-ils autant de mal à s’accommoder de l’existence du réseau des réseaux qu’est l’Internet ?</p>
<p><ins>Réseaux : inventer des stratégies (François-Bernard. Huyghe)</ins> : Il y a plus d’un siècle que les réseaux font l’objet d’un travail théorique. De la vision de réseaux techniques irriguant un territoire national à celle de la "société en réseaux" à l’ère numérique ou de l’utopie des médias sociaux qui donneraient du "pouvoir aux sans-pouvoir" jusqu’à la vision stratégique des réseaux comme champs de bataille... Les réseaux fournissent la nouvelle métaphore pour exprimer la complexité et les contradictions de notre monde.</p>
<p><ins>Réseaux technologiques, réseaux humains et organisation sociale (Olivier Kempf et Colin l’Hermet)</ins> : Les réseaux ont habituellement été humains. Or, le progrès technologique permet des types apparemment nouveaux de réseaux. Favorisent-ils, ou non, la cohésion des sociétés dans lesquelles ils se mettent en place ? Oui, car après avoir considéré les caractéristiques des réseaux naturels et humains, ce texte explique comment les réseaux technologiques viennent modifier ces caractéristiques.</p>
<p><ins>Stratégie et réseaux : une vision militaire (Arnaud Coustillere)</ins> : Le Livre Blanc sur la Sécurité et la Défense Nationale d’avril 2013 a pris la mesure des enjeux de cyberdéfense en l’élevant au rang de priorité nationale. Ce nouveau domaine opérationnel est traité à un haut niveau de priorité par le ministère de la défense. En coopération avec les autres acteurs majeurs de la cyberdéfense française que sont l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) et les ministères des affaires étrangères et de l’intérieur, le ministère contribue fortement à la consolidation de la posture nationale de cyberdéfense. Une chaîne de commandement interarmées et ministérielle, placée sous l’autorité du chef d’état-major des armées, a été mise en place pour organiser et conduire la défense des systèmes d’information du ministère et des armées. Plusieurs priorités ont été définies dans ce domaine, notamment concernant la consolidation de la chaîne de cyberdéfense mais également la formation, que ce soit au travers du développement d’une expertise technique et spécialisée au sein de la filière « systèmes d’information », que de la sensibilisation du personnel. Enfin, pour soutenir la posture nationale de cyberdéfense, le ministère a mis en place un réseau de réservistes citoyens spécialisés en cyberdéfense, dans une logique interministérielle, en vue de sensibiliser des publics variés aux problématiques de cyberdéfense, telles que les jeunes, les PME/PMI, les journalistes….car la cybesécurité doit être l’affaire de tous.</p>
<p><ins>Is Cyber changing the Mechanics of Warfare? (Jarno Limnéll)</ins> : We are at the beginning of a new and dangerous era of cyber warfare. Governments are taking potential threats seriously, and while cyberwar is something new in itself, it does not have to be part of any revolution in military affairs, but rather a sign of normal evolution. War always reflects the characteristics of the societies waging it. At the same time it is vital, for soldiers and politicians, to understand how the increasing importance of cyber is changing the “idea of warfare” and how to prepare for it.</p>
<p><ins>Stratégie de dissuasion et réseaux informatiques (Frédérick Douzet</ins>) : La question de la dissuasion est au cœur du débat stratégique face à la croissance de l’interconnexion des systèmes d’information et les menaces potentielles ou avérées qu’elle représente. Le cadre actuel de référence le plus sophistiqué est la dissuasion nucléaire, que beaucoup sont tentés d’appliquer aux réseaux informatiques et l’espace d’échange et de communication qu’ils génèrent, plus communément désignés sous le terme de « cyberespace ». Or le sujet est loin de faire l’unanimité, dans la littérature stratégique comme dans les milieux politiques. Ce chapitre explore la montée en puissance et les limites stratégiques de la cyber-dissuasion. Il conclut que la menace de la riposte constitue au mieux un volet de la stratégie de dissuasion et probablement pas le principal en raison de la difficulté d’attribution de l’attaque, et du caractère trop souvent intangible, imprévisible et incertain de la riposte. La cyberdissuasion peut s’appuyer sur le renforcement des capacités de défense, des capacités de reconstruction, de réparation et de résilience des réseaux, ce qui n’est pas (ou moins) possible dans le secteur nucléaire.</p>
<p><ins>La cyberstratégie, quatrième pilier de la stratégie intégrale ? (Eric Hazane)</ins> : Notre dépendance de plus en plus marquée au cyberespace, associée à l’apparition de conflictualités dans celui-ci est l’occasion, au même titre que l’arme nucléaire en son temps, d’un renouvellement de la pensée stratégique. Cette intervention se propose d’en explorer les contours et de réfléchir à la place du domaine cybernétique sous l’angle du concept de stratégie intégrale développé par Lucien Poirier.</p>
<p><ins>Stratégie et réseaux dans la conduite des opérations militaires (Jamel Metmati)</ins> : La convergence des réseaux humains et techniques influent sur la conception, la planification et l’exécution d’une opération militaire. Alors que la plupart des armées mondiales se structurent sur des modèles d’intervention, leurs déploiements s’appuient sur des principes liés aux caractéristiques des réseaux. Leurs engagements impliquent à la fois une maîtrise des élongations pour assurer la coordination des unités et une domination temporaire du cyberspace. Cet art opératif qui peut résulter d’une stratégie voulue conditionne la capacité d’une armée à manœuvrer dans un contexte où le réseau s’étend désormais jusqu’aux échelons tactiques les plus bas.</p>
<p><ins>De la cyberdéfense à la cyberstratégie (Kavé Salamatian)</ins> : Le terme cyberdéfense est aujourd’hui un des mots émergents les plus cités quand on parle de l’Internet. Cet article tente une définition de la cyberdéfense, et discute des implications que la primauté de la terminologie associée à ce terme implique dans la réflexion stratégique. Cette discussion fait apparaître un risque de fermeture conceptuelle dans l’utilisation de la terminologie associé à la cyberdéfense et de l’exagération parfois mercantile du risque cyber.</p>
<p><ins>Ranger la Terre : Le nommage des domaines est-il l’expression d’une stratégie américaine de domination des réseaux ? (Dominique Lacroix)</ins> : Depuis la grande vague de libéralisation globale des années 90, la stratégie américaine a consisté à pousser ses entreprises à conquérir le monde, par tous moyens : standards, lois, facilités fiscales, commandes publiques (souvent militaires) et espionnage. En matière de nommage Internet, les entreprises états-uniennes, gagnantes au jeu dont elles ont inventé les règles, portent avec elles l’identité américaine projetée ainsi à travers le monde qu’elles tentent de réorganiser. Tout se passe pourtant comme si elles se heurtaient à des murs de résistance en Orient, des murs d’écritures.</p>
<p><ins>Les réseaux de pipelines en Asie Centrale, effets d’une stratégie géoéconomique (Nicolas Mazzucchi)</ins> : Les infrastructures d’exportation d’hydrocarbures, oléoducs et gazoducs, constituent l’un des meilleurs exemples de réseaux stratégiques à l’échelle internationale. Infrastructures rigides, demandant d’importantes ressources financières et mettant en lumière des rapports politiques complexes, ils manifestent le plus souvent l’image d’une volonté politico-économique sur un territoire. S’il est une région du monde qui se prête plus particulièrement à l’impact stratégique des pipelines, c’est bien l’Asie Centrale. Le poids de l’histoire se fait particulièrement sentir dès lors qu’on étudie les réseaux instaurés dans les cinq républiques d’ex-URSS. La volonté de Moscou avait en effet façonné les infrastructures de manières à ce que ces dernières soient un reflet tangible des rapports qu’elles entretenaient avec le grand frère russe. Le retour de la puissance russe depuis le milieu des années 2000 s’effectue d’ailleurs via la relation pétro-gazière que Moscou entretient avec elles. À la chute de l’URSS, Américains et Européens se sont également intéressés à la région dans l’optique de sécuriser les approvisionnements de l’Occident via la Méditerranée en contournant le territoire russe. Néanmoins l’inconstance de leurs projets couplée à la concurrence d’autres acteurs a eu raison de relations marquées par le sceau de l’opportunité. Dernier acteur majeur, la Chine est lancée dans une grande stratégie de sécurisation terrestre de ses approvisionnements où l’Asie Centrale, étendue vers le Sud, joue un rôle majeur. L’Asie Centrale se trouve ainsi au centre du grand dessein de Pékin destiné à la fois à sécuriser sa propre économie et à affaiblir ses concurrents grâce à la construction d’importants réseaux de pipelines.</p>
<p><ins>Le cas des réseaux électriques intelligents (Olivier Kempf)</ins> : Les réseaux électriques intelligents (REI) sont à la mode : pourtant, la démarche existe depuis les années 1960, initiée notamment en France. Toutefois, la révolution cybernétique tend à conjuguer les deux types de réseaux : les réseaux d’électricité et le réseau de données, ce qui n’est pas sans susciter des considérations stratégiques.</p>
<p>O. Kempf</p>http://www.egeablog.net/index.php?post/2014/09/16/Penser-les-r%C3%A9seaux#comment-formhttp://www.egeablog.net/index.php?feed/atom/comments/1952