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Des deux façons de faire la guerre...

Il est d'usage, de nos jours, d'expliquer que la guerre "conventionnelle" a disparu, que nous faisons face à des conflits asymétriques, des guerres bâtardes, une guerre qui serait devenue "irrégulière".

Cette perception est justifiée à l'évidence par l'expérience de l'Afghanistan, et avant de l'Irak.

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Aussi suis-je surpris de voir apparaître un débat.

1/ Tout d'abord, le CEMA, le général Georgelin, rappelle récemment qu'il faut se méfier d'une surprise stratégique, que "les armées ne sont pas taillées uniquement pour faire des opérations extérieures" : "la possibilité d'une guerre ne doit jamais être écartée". D'ailleurs, "il y a toujours eu des modes" dans l'armée. Ce discours est bien sûr destiné à l'extérieur, à ceux qui pensent que la guerre est bannie et qu'il faut donc continuer de faire des économies sur le budget de la défense.

Est-ce trop tirer ces propos que de remarquer qu'on ne parle pas de guerre irrégulière, et qu'il y a comme un doute non envers la réalité de la chose, mais envers sa pérennité ? En ce sens, le CEMA serait "stratège" : "l'art du stratège est donc bien de penser le demain, et même l'après-demain tout autant que le maintenant" comme dit si bien Stent.

Rappelons si besoin était le discours de Colin Gray sur, justement, "la guerre au XXI° siècle".

2/ Aussi est-on surpris à la lecture de l'article que le général Desportes (directeur du CID et donc subordonné du CEMA) publie récemment dans le dernier DSI (voir ici) intitulé : "La guerre au milieu des populations : solution ou idéologie ?".

Qu'y dit V. Desportes ? "Deux ans après son adoption par la doctrine française, il paraît utile de se demander si le concept de 'guerre au sein des populations' est en fait une mode, une facilité de langage ou quelque chose de plus profond, la synthèse utile d'une évolution structurelle?". Comme on le voit, le débat est posé. Notons l'emploi du mot "mode", le même que celui employé par le CEMA.

Là encore, l'interrogation sur la validité de cette pensée "pour demain", par crainte que ce ne soit "une idéologie probablement passagère, comme l'affirment les tenants de la "grande guerre".

Au cours de son plaidoyer en faveur de la pertinence de la "guerre au sein des populations", le Gal Desportes est prudent : "par ailleurs, rejeter définitivement la possibilité d'une "grande guerre" serait méconnaître à la fois l'histoire des hommes et la nature de la guerre". Même si son coût "est devenu rationnellement inacceptable entre sociétés développées". (c'est, selon moi, la poursuite du théorème selon lequel les démocraties ne se font pas la guerre : il y aurait bien sûr à dire là-dessus).

On sent toutefois là une sorte d'hommage nécessaire au système. Car au fond, nul ne doute que les hommes pensent la même chose.....!

3/ Il ne s'agit donc pas de personnaliser la question qui n'est bien sûr pas aussi caricaturale. Et les deux hommes sont assez fins pour ne pas s'enferrer dans une telle polémique; En revanche, cela dénote malgré tout l'existence d'un débat. Je ne suis pas sûr que le discours sur le maintien de la grande guerre soit exclusivement américain et technologique, comme le suggère sotto voce Desportes. Il me paraissait juste intéressant de mentionner ce qui semble un débat stratégique : un vrai !

NB : du même Desportes, on consultera son article sur la guerre technologique dans "Politique étrangère", la revue de l'IFRI, et dont rend compte JDM.

NNB : J'apprends à l'instant le thème de la prochaine conférence de Participation et progrès, le 26 octobre prochain (lieu à trouver, appel à propositions) : "La conflictualité d'aujourd'hui : conflits asymétriques et guerre majeure". Décidément..... !

O. Kempf

Commentaires

1. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par

Ce débat est bien réel et stratégique.
Ce qui est clair, c'est que personne ne peut réellement prédire quelle sera la guerre future (20-30 ans) sans user abondamment du conditionnel.
Ce qui me semble important est plus la capacité de réaction en cas de changement (stratégique) de type de guerre que de vouloir préparer la "bonne" guerre du future. Anticiper dans le trop long terme est parfois une grande illusion si l'on n'affine pas les plans (nécessaires) à l'aune de la réalité. Vaincre, c'est s'adapter.

2. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par

Je suis d'accord avec SD. C'est justement pour cela que le Livre Blanc me semblait juste (adaptabilité aux conflits longs ou très intensifs).

3. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par Richi

Bonjour,
Opposer la guerre au sein des populations à l'idée de "grande guerre" est pour moi un non sens, même si l'exercice intellectuel est sans doute nécessaire dans la perspective d'une synthèse prospective.
1) L'émergence d'acteurs non étatiques de plus en plus puissants est une réalité connue et étudiée depuis au moins 20 ans. L'école de la G4G propose d'ailleurs une approche très riche et intéressante sur le sujet (www.d-n-i.net)
2) Les liens entre cette puissance d'acteurs non étatiques et celle d'états est aussi une réalité historique avérée et même dans une certaine mesure préconisée (voir "la guerre hors limites" ou les études du CSI sur la COMPOUND WARFARE)
3) Ces combinaisons pourraient aujourd'hui faire un bond qualitatif par l'apparition d'acteurs "hybrides" (voir à ce sujet l'étude de Frank Hoffman du Potomac Institute for Policy Studies) possédant à la fois les atouts de l'irrégulier et une partie de la force du régulier...

Bref, ce que nous décrit la guerre au sein des population est un "champ de bataille", et les spécificité du milieu qu'il représente. Mais à la guerre ce qui compte le plus, c'est l'ennemi, car comme nous le dit CVC "...à la guerre chaque adversaire fait la loi de l'autre..."

Cordialement

EGEA : je ne maîtrise pas comme vous ces théories américaines. En revanche, je trouve l'idée du "champ de bataille" particulièrement pertinente et éclairante. Surtout, cela amène à une synthèse : est-ce conforme à l'approche systémique chère au général Gambotti ?

4. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par Richi

A ce sujet, j'ai récemment travaillé sur une étude provenant d'un officier stagiaire du Command and General Staff College qui proposait l'idée de "modélisation" pour adapter la méthode de planification de l'US Army à la contre-insurrection. Cette étude date de 2005, donc avant la formalisation doctrinale du FM 3-24.
Il s'agit en fait de créer un modèle de l'espace humain dans lequel se déroule l'opération afin de l'utiliser sous une forme adaptée de wargame qui sache traduire, par l'application de "lois", toutes les interactions entre les différentes composante du système.
L'idée m'a paru au premier abord séduisante, mais à vrai dire j'ai du mal à concevoir la possibilité de maîtriser la complexité de tels systèmes adaptatifs... A moins d'y voir un partage des tâches qui donne le rôle premier au niveau opératif, chargé de ces synthèses et de la planification au profit du niveau tactique (il est vrai que dans ces opérations, on a le temps de tester et affiner le modèle...Une approche qui resterait au fond assez empirique et chercherait à dégager sous une forme élaborée des "principes" devant servir de guide aux planificateurs et aux combattants)
Bref, c'est peut-être une lune qui consommerait beaucoup d'officiers pour des résultats incertains... En tout cas les outils nécessaires restent à concevoir, et les récentes déconvenues de l'EBAO à la sauce israélienne incitent à la prudence et à la modestie.

Cordialement

5. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par Jean-Pierre Gambotti

Précisons…
Dans l’approche systémique que je proposais pour traiter des " nouveaux conflits " la modélisation n’est pas évoquée. D’abord parce que je suis resté dans l’article en question au niveau des principes, ensuite parce que je doute depuis toujours que l’extrême complexité de la guerre puisse être résolue par quelque algorithmes. Je rappellerai qu’il s’agit pour moi de raisonner ces guerres dans leur globalité, c'est-à-dire en prenant en considération l’intrication des actions dans tous les domaines du conflit, les fameux PMESII, ce qui se traduit par exemple par la construction de lignes d’opérations à "n" dimensions, multi-domaines pour faire court. Ainsi, à mon sens, engager les opérations dans l’Helmand , province de la culture du pavot, nerf de la guerre talibane et par voie de conséquence clef de tout le conflit, en 2009, huit années après l’engagement américain en Afghanistan, est bien le résultat d’une vision linéaire, donc tragiquement simpliste et caduque de la guerre. Et je m’interroge encore, comment des clausewitziens aussi distingués que les stratèges américains, continuent à penser que la victoire s’obtient par la seule conduite de l’action, alors que leur maître à penser ne cesse de rappeler que la guerre c’est surtout la maîtrise des interactions et des rétroactions.
Cordialement.
Jean-Pierre Gambotti

6. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par

En ce qui concerne Helmand, je crains fort qu'il ne faille mobiliser les facteurs culturels et cognitifs plus qu'une vision caduque de la guerre. Je m'explique: cette opération ressemble trait pour trait aux opérations dans les "ceintures" de Bagdad de l'été et de l'automne 2007. Il faut y voir une insistance malsaine sur la répétition de prétendus "enseignements" de l'Irak plus qu'une application des principes de la planification par un ensemble bureaucratique (ce que cette décision est aussi).
Une vision linéaire? Certes, mais aussi une insistance croissante sur les "lignes logiques d'opérations" dans un cadre trop binaire: soient les opérations sont linéaires et séquentielles, soient elles sont parallèles... C'est là tout le tragique car les Américains ont des penseurs et des stratèges, mais aussi une pesanteur bureaucratique qui produit une forte résistance et une imperméabilité importante aux innovations.
Cordialement
Stéphane Taillat

EGEA : Stéphane, j'avoue que c'est un peu obscur pour moi : peux-tu préciser STP ?

7. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par

Je précise:
-sur le premier point: les opérations dans Helmand sont autant le fruit d'une volonté de "refaire" ce qui aurait marché en Irak qu'une application rationnelle de principes éculés.
-sur le second point: les Américains sont dans une alternative. D'un côté, les opérations seraient séquentielles et linéaires, de l'autre elles seraient parallèles, et il faudrait choisir les secondes plutôt que les premières. En fait, le concept de "lignes logiques d'opération" me semble insuffisant. Il faut compléter l'approche multidimensionnelle par une étude fine de la manière dont les différentes actions se combinent.

Un exemple : le débat entre sécurité et reconstruction. Faut-il attendre qu'une zone soit tenue avant de construire (pour reprendre la séquence "Clear-Hold-Build" souvent entendue dans les briefings américains en Irak)? Ou bien faut-il construire même si la sécurité n'est pas totale parce que les projets de reconstruction contribueraient en eux-mêmes à l'amélioration des conditions sécuritaires (en persuadant la population qu'il faut se séparer des insurgés)? On voit que la seconde alternative est alléchante mais insuffisante et que la première est réaliste mais vouée à l'échec. Donc, on en a déduit qu'il fallait faire les deux parallèlement.

Or, si je prends le cas de l'Irak, on constate que c'est le cas pratiquement dès 2003: les plans d'opérations divisionnaires prévoient tous un axe sécuritaire et un axe d'assistance et de reconstruction. Or, c'est l'échec. Pourquoi ? Primo: manque de ressources. Secundo: déconnexion culturelle et méconnaissance de la zone d'opération. Tertio: méfiance des populations. Mais surtout: DECOUPLAGE. C'est à dire que les actions sont vraiment parallèles au sens mathématiques: elles ne se recoupent jamais. Passer du linéaire au parallèle me semble insuffisant: il faut aller au cumulatif. Et donc penser en terme de système et en terme d'effets à obtenir plutôt qu'en terme de "lignes d'opération".

EGEA : merci pour ces précisions qui m'expliquent enfin l'avantage de la "pensée système" : mais n'est-ce pas un plaidoyer pour les EBAO ? alors que les Américains en reviennent, justement ?

8. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par

Oui, c'est problématique. Je vais faire du mauvais esprit : et si les Américains se trompaient?
Plus sérieusement, ils reviennent des EBAO pour ce qui concerne la saveur "Air Force" (et technologique) du concept, mais ils continuent à s'en servir dans le milieu terrestre (avec le principe des "cellules de ciblage", c'est à dire que les groupes de commandement des bataillons et les Etat-majors des brigades prennent l'habitude de réévaluer les situations dans leurs zones d'opération et d'ajuster les actions EN FONCTION DES EFFETS à obtenir).
Deuxième point : la pensée systémique est particulièrement bien illustrée par la modélisation des "écosystèmes conflictuels complexes". Simplement, au lieu de penser des systèmes mécaniques, on pense des systèmes organiques non-linéaires et adaptatifs. Là encore, il faut penser aux effets à obtenir.
Conclusion : certains penseurs et officiers américains ont bien compris cette nécessité des EBAO et la manière de les adapter à la "guerre au sein des populations". Il n'empêche que le principal défi des armées occidentales n'est pas tellement de s'adapter à l'ennemi (cf. mon billet sur AGS) mais plutôt de s'adapter à cet écosystème complexe (perso, j'aime bien l'analogie que suggère ce terme : il rappelle que tous les éléments sont interdépendants). Notre pire difficulté c'est nous-même.

9. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par Michel Goya

Bonjour à tous,
on est là au coeur du problème majeur de nos armées. Comme la mécanique quantique et la relativité générale, les deux théories sont également valables mais ont beaucoup de mal à s'accorder. Affronter un adversaire étatique ou non étatique, ce n’est pas une différence de degré c’est une différence de nature. Les objectifs opératifs, les modes d’action, les moyens nécessaires, etc. ne sont pas les mêmes, comme l’a encore démontré l’échec de 2006 du système opérationnel polyvalent israélien de bouclier (fence, défense anti-missile, sup aérienne) et de frappes-raids à distance.
Si on considère maintenant que l’affrontement contre des ONG-armées a de l’avenir (voir l’excellent papier de Wicht dans le dernier numéro de « Stratégique ») mais qu’il ne faut pas négliger la possibilité d’un conflit « conventionnel » (si on avait effectivement découvert des ADM chez Saddam, on aurait combattu « à l’ancienne » contre des division irakiennes), il n’y a que quatre modèles d’armées possibles : spécialisé, mixte, polyvalent et adaptatif.
Le modèle spécialisé c’est l’armée britannique de l’entre deux guerres mondiales. Excellente police impériale peu coûteuse mais qui s’est retrouvée fort dépourvue lorsqu’il a fallu reconsidérer la guerre contre l’Allemagne. Le modèle mixte c’est le modèle français des années 1970-1980 combinant (pour simplifier) la force d’action rapide, pour les interventions extérieures, et le corps blindé-mécanisé à base d’appelés pour faire face au Pacte de Varsovie. La seule FAR aurait actuellement bien du mal à assurer toutes les missions et on imagine mal comment on recruterait suffisamment de volontaires pour armer des régiments qui ne feraient que s’entraîner à des affrontements très hypothétiques. A moins de revenir à la conscription. Le modèle polyvalent, c’est l’armée israélienne évoquée plus haut. Le modèle adaptatif enfin consiste à être capable de passer rapidement d’une forme de guerre à l’autre, un peu à la manière des Britanniques dans les années 70-80 ou de l’armée pendant la guerre d’Algérie dont les pilotes passaient une partie de l’année sur les jets les plus modernes et une autre sur des modèles de la Seconde Guerre mondiale. Les difficultés sont alors psychologiques mais surtout financières car cela suppose une grande redondance des moyens.
Toute la difficulté de la France est que nous sommes incapables de choisir un seul des ces modèles car nous sommes doublement figés par notre couche « Pacte de Varsovie » et ses équipements sophistiqués et couteux dont beaucoup arrivent maintenant pour affronter des Mig et T-80 qui ont disparu d’Allemagne et par notre couche « casques bleus » des années 1990, soldats professionnels nomades « rares et chers » sautant d’une crise à l’autre. Une fois que l’on a payé nos équipements commandés depuis des décennies (et la maintenance de ceux que l’on est obligé de maintenir en service bien au-delà des durées prévus), puis les soldes-retraites de nos soldats, le chat est devenu bien maigre.

En fait, nous sommes en situation de crise financière comme une grande entreprise et dans ces cas là, il n’y a que deux solutions : la recapitalisation et la réduction des coûts. La première ayant été exclue, on a donc décidé de « dégraisser », ce qui dans l’immédiat réduit encore la capacité d’adaptation. On reparlera donc de doctrine dans dix ans lorsque nous serons arrivés au bout du processus de sauvetage de l’entreprise.

EGEA : Michel, merci pour ces paroles fortes. Et si tu publiais un petit billet sur AGS ? Me le dire.....

10. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par Richi

10 ans, à condition que le modèle en cours de réforme ait cette stabilité...
Et en espérant aussi que que les circonstances ne nous contraignent pas à aborder ces questions avec "empirisme".

L'arrivée de nouveaux matériels tels que Caesar, VBCI, Tigres, drones, SIC, missiles de croisières... devrait être une opportunité pour réfléchir à la doctrine d'emploi au niveau tactique. Intéressons nous par exemple au combat en essaim, il y a peut-être des synergies à mettre en œuvre, qui en plus permettraient de développer la réversibilité nécessaire à nos forces dans la perspective de leurs "guerres probables".

Cordialement

11. Le mercredi 29 juillet 2009, 20:26 par

Le débat sur la guerre asymétrique, ou la guerre parmi les populations, est actif en ce moment et semble assez peu susceptible de se conclure. Comme tout débat qui finit par tourner en rond, celui-ci résulte d’une question préalable qui n’est pas posée : pourquoi fait-on la guerre parmi les populations ? Autrement dit : qu’est-ce qui justifie la guerre parmi les populations ? La guerre parmi les populations (mais je veux bien être contredit sur ce point) est un déni du Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes.

C’est à ce niveau de l’interrogation que la différence entre « peuple » et « population », soulignée ici à juste raison par le Général Gambotti le lundi 7 septembre, prend toute sa signification : la population, ce sont des gens qui sont là, sur tel terrain. Le Peuple, c’est plus que ça : il a une histoire, une culture, une âme, des droits sur un territoire. Partout et aussi chez nous, tout mouvement provincial si minoritaire soit-il commence par revendiquer la qualité de « peuple ». C’était un des problèmes sémantiques de la guerre d’Algérie : « population algérienne» signifiait « l’Algérie c’est la France » mais « peuple algérien » aurait signifié qu’il s’agissait d’une guerre, internationale par définition à l’époque. C'est pourquoi les opérations militaires en Algérie n'ont été qualifiées de "guerre" qu'après l'indépendance.

Aujourd’hui, nous sommes face à nous-mêmes dans une contradiction que avons (mal) résolue de deux manières : la première consiste à dire, comme pour l’Algérie « ce n’est pas une guerre parce qu’il n’y a pas de déclaration de guerre » ; la seconde consiste à inventer le concept de «guerre asymétrique parmi les populations » pour cacher ce(s) Peuple(s) que l’on ne saurait voir. Mais c’est pour mieux esquiver la regrettable réalité d’une guerre qui se fait au mépris des principes que nous prétendons promouvoir.

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