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G20, G8, G2 et puis s'en vont

La réunion du G20 à Toronto se clôt sur un bilan fort maigre. "il ne peut pas y avoir de décision historique à chaque sommet", indique-t-on. Et du coup, voilà qu'on nous explique que finalement, le G8 qui était si décrié il y a deux ans, aurait quand même des vertus (cf. article du Monde de ce soir titrant : "les Occidentaux redécouvrent les vertus du ... G8" par A. Leparmentier et C. Lesnes).

photo_G8.jpg (photo tirée d'ici )

Il est déjà significatif qu'on reparle d'"Occidentaux" : le mot avait tendance à disparaître, le voila qui reparait. Deux raisons à cela :

D'une part, les formats alternatifs peinent à prouver leur efficacité : un G2 qui n'est pas un groupe, car ni l'un ni l'autre des deux partenaires n'en veulent vraiment ; un G 20 qui ne brille pas par son efficacité, tout d'abord parce que la Chine refuse de prendre des décisions dans ce cadre (nous aura-t-on expliqué à quel point la réévaluation du Yuan a été décidée il y a deux semaines, "de façon tout à fait indépendante"), ensuite parce que la représentativité de 87% du PIB mondial ne suffit pas à bâtir une meilleure légitimité que d'autres formats (et notamment l'ONU).

D'autre part, ce rééquilibrage mondial, qui était la panacée lorsqu'il s'agissait de sauver le système économique mondial il y a deux ans, présente moins d'intérêt : parce que la crise est moins prégnante, mais aussi parce que Copenhague a prouvé que ces grands formats ne fonctionnaient pas.

Puisque dès lors, la régulation multipolaire s'avère peu productive, pourquoi ne pas se retrouver dans le club, celui auquel on est habitué, même s'il obéit apparemment à une grammaire désuète. On assiste dès lors à un recyclage intéressant : le G8 était autrefois le club des pays riches. C'est désormais le club des nations démocratiques. Voilà donc le critère de l'Occident !

O. Kempf

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