Surprises stratégiques
Par Olivier Kempf le lundi 14 février 2011, 22:24 - Pensées partielles - Lien permanent
Ce qui est en train de se dérouler, sur la côte sud de la Méditerranée, apparaît, à l'évidence, comme une surprise stratégique. Anticipable, ou discernable, je l'ignore, et je n'y reviendrai pas (voir ici). Mais à coup sûr, cela dérange notre vision préalable, ce que nous croyions être posé. En cela, ce dérangement est une surprise. Stratégique.
La notion est devenue commune, en France, depuis le Livre Blanc. Au point que M. Juppé a demandé, l'autre jour, de déceler non pas une surprise stratégique, mais dix surprises stratégiques.
Et je me suis dit qu'il fallait le prendre au mot. Je vais donc débuter une série de neuf autres surprises stratégiques qui peuvent advenir dans la décennie (l'horizon décennal me semble le bon, car sinon, on va prévoir l'arrivée des martiens, aux cris de Paris embouteillée ou autres confusions).
J'ai donc à l'esprit neuf "possibles". Il va de soi que le jeu est ouvert : si donc, vous aussi, vous avez pensé à une surprise, envoyez la (format : moins de 3000 caractères, au-delà ce serait ennuyeux). Si ça trouve, le ministre de la défense sera comblé : ce sera non pas dix, mais vingt surprises stratégiques qu'on lui proposera. A vos claviers !
O. Kempf
Commentaires
Il ne faut pas être grand devin pour émettre des hypothèses plausibles :
1) Poursuite dans tout le monde arabe, avec des allers-retour, du printemps politique auquel succédera (c'est déjà le cas en Egypte) un printemps social auquel succédera, et c'est le plus intéressant, un printemps intellectuel qui, soi-dit en passant, nous forcera en Occident à nous bouger les fesses sur ce plan.
2) Echec de la tentative de "récupération" américaine qui va rapidement montrer ses limites en Egypte, et qui denote, la lecture des éditoriaux de la presse US le montre amplement, une incompréhension totale de ce qui se passe, les Américains, comme à leur habitude et dans la lignée du discours du Caire de juin 2009, ne retenant du printemps arabe que ce qui correspond à leur logiciel à eux.
3) Conséquemment, Israel va se retrouver d'ici 18 mois dans une position épouvantable.
4) C'est à peu près le temps qu'il va falloir aux Talibans pour rentrer dans Kaboul, et aux Occidentaux pour en sortir la queue entre les jambes.
5) Dans la foulée (oui, tu vas être triste) dissolution de l'OTAN à l'initiative des Américains (note bien la seconde anticipation, c'est la plus importante : à l'initiative des Américains).
Bon, je garde la crise sociale et politique chinoise pour la prochaine fois.
L'idée d'anticiper les "surprises stratégiques" pour pouvoir les prévenir ou mieux les appréhender s'avère tentante. je pense que c'est le rôle même de la veille stratégique mais aussi la fonction principale du renseignement dans son acception la plus large.
Je pense aussi que le développement de la pensée stratégique comme outil garantissant la liberté d'action s'inscrit dans cette même logique.
Toutefois, j'ai une petite reserve concernant l'usage du terme:
"menaces ou risques stratégiques" serait plus approprié compte tenu qu'on ne peut parler de surprise qu'après coup, après avoir été surpris..
Cordialement.
Si l’on doit « se bouger les fesses sur un plan intellectuel » comme l’annonce Immarigeon, il faudra être souples. Pour ma part, mon niveau en gymnastique ayant beaucoup baissé ces dernières années, j’attendrai que vous me montriez le mouvement. Cependant, en ayant pris soin de ne pas m’asseoir n’importe où et sans être grand devin, j’arrive à des conclusions proches de celles d’Immarigeon. Notamment (je reprends la numérotation d’Immarigeon et j’ajoute mon argument) :
1 il ne faut pas confondre ni même seulement apparenter Islam et obscurantisme, je l’écrivais déjà ici, avec l’approbation d’Olivier Kempf, le 19 janvier http://www.egeablog.net/dotclear/in...
2 la « position épouvantable » dans laquelle se trouvera Israël quand il n’apparaîtra plus (vision binaire trop répandue) comme une minorité d’intellectuels encerclés par des « bougnouls » (je n’approuve pas ce mot, je ne l’emploie que pour faire allusion à un mépris trop répandu chez les gens qui croient détenir le monopole de la civilisation) ;
5 le retour américain à l’isolationnisme est la suite probable de l’histoire ;
4 je nuance ce point : la sortie d’Afghanistan n’apparaîtra pas comme une défaite. Soyons sûrs que l’argumentaire et les reportages sont déjà prêts qui serviront à démontrer que c’est un succès. Soyons sûrs que nos « amis » américains n’attendent que le meilleur moment pour faire valoir leur démonstration, destinée d’abord à l’électorat néoconservateur puis au reste du monde http://www.egeablog.net/dotclear/in... Nous, les accompagnateurs européens, avons tout intérêt à partir les premiers pour ne pas subir le mauvais rôle de l’arrière-garde de supplétifs qui prend les coups.
1 : aidé par la Syrie et l'Iran, qui auraient acheté du matériel chinois, une armée "spontanée" se crée en Palestine, non contrôlée par les mouvements habituels, et font la tenaille sur Jérusalem à partir de Ramallah et Bethlehem. Gaza se soulève, le Hezbollah rouvre le front au nord, la Finul ne se décide pas, l'Egypte et la Jordanie soutiennent officiellement la nouvelle intifada, le président des USA redit le droit à la sécurité d'Israël tout en comprenant "l'aspiration légitime à la liberté et à la démocratie du peuple de Palestine".
Israël, en proie à des restrictions budgétaires et juste après le changement de deux des principaux généraux à la tête de l'armée, perd pied. Les vidéos des 25 militaires israéliens emprisonnés et bien traités par les palestiniens circulent comme les photos des 3 merkavas déchenillés par les IED. Un commando égyptien débarque non loin de Tel Aviv.
Israël, pris à la gorge, déclare l'état d'urgence, rappelle les faucons, et envisage le lancement d'armes atomiques sur Téhéran et Le Caire.
(j'avais aussi la possibilité catastrophe naturelle en Israël...)
2 : l'Etat islamique des Comores lance une vague d'attentats à Mayotte dans le but d'obtenir le rattachement de l'Ile, et son abandon par la France. Misant sur le fait que les Français y sont peu attachés, la France en fait une question de principe et contre attaque en déployant une énorme opération amphibie dans le détroit.
3 : Taiwan et la Chine s'affrontent après la provocation de trop. Outre la boucherie, les perturbations sur le marché des capitaux plongent les USA dans une récession sans précédent, obligeant le pentagone à réduire de moitié ses équipements, détrônant de fait les USA de leur rang de super puissance. La Chine gagne, la Russie en profite, le monde devient bipolaire entre les deux grands ...
Bon, on peut divaguer pas mal comme ça. En tout cas c'est un bon exercice. Après le 9-11, on avait demandé aux auteurs Hollywood de faire pareil !
Bonjour,
suite aux commentaires des autres, voici un 6)
6) La Corée du Nord, suite au décès de Kim Jong II, est dirigée par son fils, dont le nom m'échappe. Moins au fait des jeux d'influence au sein de la RPCN, le contrôle lui échappe partiellement et quelques éléments ont laissé éclater un incident frontalier avec la Russie. La Russie, qui jusqu'ici, ne s'en est laissé compter ni par le Japon, ni par la RPChine, va encore moins se laisser humilier par la RPCNord. Malheureusement, c'est l'escalade. Là, la RPChine entre en jeu, fait valoir des alliances militaires avec la RDCNord. C'est la cascade des alliances, comme lors de la 1ère gm. La Chine déclare la guerre à la Russie et entreprend de conquérir la côte Est de la Russie tout le long des îles Sakhaline (ce qui lui offrirait une belle ouverture sur le Pacifique, soit dit en passant et supprimerait toute frontière commune entre la Russie et la RPCNord). La suite, je ne la connais pas. C'est ca la surprise.
5)(par rapport au 5 précédent): ca, pour une surprise, ce serait une surprise. Mais enfin, le retour à l'isolationnisme des américains... c'est comme si un homme se coupait les deux bras et les deux jambes pour ne plus se brûler en cuisinant. La surprise stratégique, ce serait plutôt que les européens envoient l'OTAN valdinguer et forme une alliance avec la Russie, la Biélorussie, l'Ukraine , l'Arménie, la Géorgie , (avec ou sans la Turquie ?).
7) le Canada et les USA forment une union américaine sur le modèle de l'union européenne.
8) La Wallonie, séparée de la Flandre, demande son rattachement à la France, qui accepte, déclenchant un conflit diplomatique proche de l'état de guerre avec la GB et l'Allemagne, puisque la création de la Belgique reposait sur l'entente entre ces trois puissance pour ne pas s'ingérer dans les affaires politiques intérieures relatives aux mouvements identitaires régionaux de Belgique.
9) La Croatie, la Bosnie, La Serbie, le Kosovo, la Monténégro, se rendent compte que leurs indépendances respectives n'ont servi qu'à les affaiblir et même à les ruiner et entreprennent de reformer une confédération sur le modèle de la Suisse. Devant les injonctions de Bruxelles qui dénoncent le mollestage de journalistes de TF1 et de WDR3 (chaîne allemande) qui filmaient Srebenica pour faire un reportage d'actualité (!), ils répondent : "L'Europe, quel numéro...de loto?",
10) La France gagne la coupe du monde de football en 2018. 2 millions de français marchent sur les champs-elysée. Le tambourinement de leurs pas fait basculer la Tour Eiffel, par analogie avec le pont de la Beresina. le président de la République, Cécile Duflot, grimpe sur les ruines du monument et avec le charisme d'un W Bush un certain 10 septembre, annonce la guerre contre... l'exode urbain, menace principale pour la stabilité et le bonheur des francaises et des francais et la pérennité de la civilisation. Déplacements de population pour rééquilibrer le peuplement du territoire, démontages de monuments pour recycler leurs composants, installation exclusive de toilettes sèches pour chaque citoyen sont entre autres au programme. C'est bien d'une révolution qu'il s'agit et elle menace de se propager aux pays voisins. C'est la révolution verte. Décidemment, ces francais, toujours en avance sur leur temps.
Je n'aime pas trop me montrer méchant, mais je ne peux m'empêcher de trouver les "surprises" de Midship d'une banalité à pleurer. En fait de "surprises", il ne s'agit là que de menues variations sur les archi-vieux et ringards fantasmes sur le "déferlement" des "bougnouls" (et j'emploie ici ce terme avec les mêmes réticences et dans le même sens qu'Yves Cadiou). Il faudrait déjà se demander pourquoi la Chine aurait intérêt à surarmer la Syrie, le Hezbollah, etc. On est ici dans les bonnes vieilles couillonnades de l'extrême-droite des années 50 et du temps de l'OAS sur la "grande collusion planétaire entre le communisme international et l'Islam" !
En fait, pour l'instant, il n'y a guère qu'Immarigeon pour proposer de vraies hypothèses originales, très intéressantes, et en même temps avec un solide degré de plausabilité.
La vraie surprise de ces dernières semaines est que les "bougnouls" ont fait irruption sur la scène de l'histoire non pas de la façon et là où on les attendait le plus (l'islamisme fanatique et totalitaire, la religion, la haine de l'Occident, etc.), mais là où on les attendait le moins (démocratie, droits de l'homme, tolérance, liberté, ouverture, calme et pacifisme, mais surtout - et c'est le pompon ! - lutte des classes ; je me marre !!...).
Bien sûr, on pourra me rétorquer que rien n'est joué, et c'est bien vrai. Que les islamistes peuvent, au final, emporter le morceau. Ça n'est pas impossible non plus. Mais il ne s'agira alors que d'une possibilité parmi de nombreuses autres, et, quand bien même cette éventualité bien triste se transformerait en réalité, ce ne serait qu'après de longs, lents et tortueux processus de pourrissement/trahison/dégénérescence des processus démocratiques en cours. Arrêtons donc de systématiquement percevoir tout ce qui est arabe à travers le seul prisme de la religion. C'est d'ailleurs précisément ce que recherchent les islamistes... et, chez nous, la droite catholique, qui, depuis environ 1400 ans, nous inflige son obsession hystérique, maladive et malsaine, relevant de la psychiatrie politique... tout comme d'ailleurs les islamistes en relèvent aussi. Le meilleur moyen de "baiser" (désolé, je ne trouve pas de terme plus élégant) les islamistes est bien de considérer les Arabes comme des gens comme les autres.
"le président de la République, Cécile Duflot"...
moi qui pensait y aller fort avec l'amitié israélo-palestinienne ...
@Laurent :
Dans ma "proposition" sur le Moyen-Orient, je ne parle pas "des arabes", encore moins d'Islam.
Concernant les Comores, je pars du principe que Mayotte est l'un des seuls territoires terrestres français contesté (avec le sud ouest de la Guyane), et le seul qui fasse dès aujourd'hui l'objet de revendications régulières de l'Etat voisin.
Je ne fais preuve d'aucun délire anti ou pro musulman, je ne me sens absolument pas proche des mouvances auxquelles vous faites références (si je comprends bien je serais de "l'OAS, de la droite catholique, des années 50, fanatique et intolérant, hystérique, maladif et malsain ... vous n'avez visiblement pas fait la moindre recherche).
Maintenant s'il faut ignorer tous les pays à majorité arabo-musulmane dans nos commentaires sous peine de passer pour une théoricien du complot, je pense qu'on peut dès aujourd'hui arrêter toutes les discussions. De fait, le monde musulman concentre une écrasante proportion des conflits armés des quinze dernières années. De la Côte d'Ivoire au Kosovo, de l'Afghanistan à Gaza, de la Somalie à l'Irak ... tous ces pays sont soit à majorité musulmane, soit ont un conflit impliquant un camp se définissant par sa majorité musulmane. Il s'agit d'un constat et je n'essaye pas d'en tirer des conclusions, mais ne m'interdisez pas d'imaginer que parmi les prochains conflits, certains auront lieu dans ces zones. Tout simplement parce que ces zones sont aujourd'hui immenses.
Ensuite, les chinois n'ont pas plus intérêt à armer les syriens ou les égyptiens que les milices de l'ouest du Soudan. Et pourtant.
Je n'ai à aucun moment parlé de communisme, encore moins de collusion entre communisme et Islam. L'URSS a envahit l'Afghanistan, les chinois ne sont plus communistes.
Nouvelle contrainte donc : la surprise stratégique doit avoir lieu en Corrèze.
« Toutes les surprises ne sont pas forcément maléfiques » nous dit Olivier Kempf à l’entrée de son billet du 25 février intitulé « surprise n°3 » http://www.egeablog.net/dotclear/in...
Certes, mais dans l’inconscient collectif français, la surprise stratégique est toujours une mauvaise surprise : mauvaise par définition. Cette idée résulte d’une longue histoire où souvent la surprise a commencé par nous faire perdre une bataille avant que, revenus de notre surprise, nous finissions par gagner la guerre.
C’est un des nombreux motifs pour lesquels nous devons veiller à ne pas diluer notre pensée stratégique dans un système qui n’est pas le nôtre et « ne pas rêver américain » (Vincent Desportes) http://secretdefense.blogs.liberati...
Pour les Américains comme pour les Anglais lorsque la surprise stratégique les a concernés, elle a toujours été une donnée positive, créée et exploitée par eux. Pour nous au contraire, la surprise stratégique a toujours signifié une menace de mort. L’on peut multiplier les exemples dans l’Histoire : les bombardes de Crécy annonçaient la fin du royaume de France et on ne les entend pas de la même oreille selon que l’on est Anglais ou Français. Quant aux Américains, ils savent très bien (même s’ils préfèrent qu’on n’en parle pas) qu’ils n’auraient jamais existé tels qu’ils sont sans la surprise stratégique dont furent victimes les Peaux-Rouges. Au vingtième siècle, l’avènement du nucléaire, du balistique, de la mondialisation n’ont pas fondamentalement remis en cause la protection naturelle qui était jusqu’alors donnée aux Américains par les océans (comme jadis aux Anglais par le Channel) parce que ce saut technologique se fit au profit des Etats-Unis d’Amérique, qui n’ont jamais été eux-mêmes menacés de mort. Hiroshima, ainsi d’ailleurs que la puissance des vagues de bombardiers B17 et B29 sur l’Europe continentale, sont des surprises stratégiques et technologiques plutôt rassurantes pour les Anglais et surtout pour les Américains.
En 1957 le Spoutnik créa une émotion populaire mais aucune émotion chez les stratèges d’outre-Atlantique dès lors que les B52 pouvaient parcourir largement plus de 20 000 km, c’est-à-dire atteindre n’importe quel point de la planète sans escale.
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Au contraire, sur cette rive-ci de la Manche et de l’Atlantique la surprise stratégique est perçue de façon complètement négative. Dans nos souvenirs, la surprise stratégique a toujours signifié notre disparition imminente et nous savons que nous sommes, tout au plus, capables d’improviser une contre-surprise.
Mais ce n’est pas tout, une autre différence nous impose de réfléchir par nous-mêmes : en 1940-41 les Anglais gagnent, seuls et sans aide, la « bataille d’Angleterre » à la fois parce que Churchill réagit énergiquement et parce que la famille royale donne l’exemple du courage.
Quant à nous, une donnée qu’il nous faut intégrer c’est notre faiblesse politique qui se dévoile dans les mauvais moments : à Crécy, le roi est le premier à tourner les talons (à « quitter le champ de bataille », dit-on poliment) ; en 1870, Napoléon III est faible à tous les sens du mot ; en 1940, le revers initial est militaire mais l'effondrement est surtout politique. Bien sûr les historiens invoquent volontiers les archers gallois ou les panzers, mentionnent (parce que c’est entendu une fois pour toutes depuis un siècle) que les militaires français sont toujours en retard d’une guerre, mais il reste que le Soldat tient le choc lorsque le Politique est déterminé : les Soldats de l’An II, les Taxis de la Marne.
Continuons de réfléchir par nous-mêmes à la prochaine mauvaise surprise stratégique parce que nos alliés, s’ils y pensent, n’y réfléchissent pas de la même façon que nous. Par conséquent pour ne pas, une nouvelle fois et peut-être la dernière, être victimes d’une surprise stratégique qui n’inquiète pas fondamentalement nos alliés nous sommes prudents de nous démarquer des analyses otaniennes.
Le ministre y invitait implicitement ses auditeurs (« que vos articles soient le fruit de la pensée la plus innovante possible ») le 21 janvier dernier à l’Ecole de guerre. http://alliancegeostrategique.org/2...
L’actualité vient confirmer que la surprise stratégique est dangereuse si elle touche notre principale vulnérabilité. J’écrivais récemment ici-même : « quant à nous, une donnée qu’il nous faut intégrer c’est notre faiblesse politique qui se dévoile dans les mauvais moments ». L’on voit la crise en Afrique du nord déclencher un remaniement ministériel à Paris, c’est-à-dire une discontinuité politique à un moment où il serait bon de faire preuve de calme et de constance.