Pas d'Iskander à Kaliningrad

La Russie vient d'annoncer qu'elle ne déploiera pas d'Iskander à Kaliningrad. Parce que, visiblement, les États-Unis envoient les signaux nécessaires à propos du déploiement (ou plutôt, un retard de déploiement) du BAM en Pologne et en Tchéquie.

1/ Chacun avait compris les réticences de B. Obama envers le BAM. Pour des raisons conceptuelles (les Démocrates sont moins enclins à ce projet, très républicain depuis Reagan); pour des raisons économiques (ça coûte les yeux de la tête : ce qui est d'ailleurs la raison pour laquelle le complexe militaro-industriel l'a poussé depuis longtemps), alors qu'il faut payer un plan de relance fondé sur d'autres priorités; et parce que ce geste envoie à peu de frais un signal à la fois vers les Russes et vers les Iraniens, manière de marquer le nouveau cours politique.

2/ Cela contrecarre les velléités d'un certain lobby nucléaire (voir mon billet ici).

3/ Cela montre que des choses sont en train de se passer en sous-main, en vue de préparer à la fois la Wehrkunde, et le sommet de l'Otan.

4/ ça arrange bien les Russes, car l'Iskander n'est, si j'ai bien compris, pas tout à fait au point....

5/ ça arrange aussi, les Polonais et les Tchèques : d'abord parce qu'il ne sont plus directement menacés ; ensuite qu'ils avaient des négociations laborieuses avec Washington sur les conditions du déploiement ; enfin parce que leurs opinions publiques étaient très opposées au "troisième site".

O. Kempf

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