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vendredi 6 août 2010

Lorient

L'ouverture du festival interceltique amène l'attention sur Lorient.

On ne dira jamais assez la curiosité qu'il y a eu à nommer "Lorient" une ville située à l'occident du royaume....

Et puisqu'on parle des Celtes, de noter que ceux qui restent en Bretagne ne venaient pas de l'Est, selon l'orientation générale des invasions en Europe, mais de l'Ouest : en effet, il s'agit de Celtes revenant sur le continent à partir d'Irlande et de Galles, au VI° siècle. Ceci amène à distinguer la Grande Bretagne (les îles) de la petite, ou continentale, mais subordonnée..... de là d'ailleurs l'isolat breton qui perdura jusqu'à la sortie du moyen-âge : l'héritage d'une colonisation, en fait.

Les Celtes allèrent d'ailleurs loin , Saint Colomban fondant Luxeuil, dans les Vosges, Bobbio (Italie) ou Saint Gall (Suisse).

Bref, le "sens" de l'histoire peut parfois se retourner.....

O. Kempf

mardi 20 juillet 2010

Macaronésie

Je viens de découvrir l'entité géographique de Macaronésie (parfois aussi dénommée Macronésie). Je ne la connaissais pas, et elle présente un intérêt certain. On les appelle également "îles fortunées" (ce que signifie Macaronésie en grec ancien).

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dimanche 4 octobre 2009

Irlande : oui

Ainsi donc, l'Irlande a voté oui à 67%. Résultat à la fois de la crise, mais aussi d'une mobilisation pro-européenne, quand la dernière fois c'était les anti qui s'étaient mobilisés : aléas des processus démocratiques. Le score n'est pas contestable, ni sa signification politique : l'Irlande se veut européenne.

Élargissons la focale : non pas à l'Europe (puisque tout le monde vous en bassine, et que vous savez tous qui est Vaclav Klaus, que la présidence suédoise, que les conservateurs de Cameron, etc... on verra). mais aux îles atlantiques. Ou plutôt aux îles européennes de l'Atlantique nord.

Or, les trois principales envoient des messages assez nettement européens. L'Irlande, avec ce référendum (voir ici), l'Islande, qui demande d'entamer des négociations d'adhésion (voir ici et ici) et même la Grande-Bretagne, puisque même Brown se rend compte que les cousins ne sont pas si fiables que ça (voir ici et ici).

Le Groenland s'oriente dans un chemin différend : mais géographiquement (et non historiquement), il est plus américain qu'européen....

Est-ce bien surprenant ? non, et pas seulement à cause de l'euro. En fait, l'UE est le prototype des complexes mais inéluctables négociations internationales, matrice de la future gouvernance mondiale. IL est ainsi très intéressant de voir que les Irlandais votent oui à l'Europe, mais ne conservant ce qui constitue, à leurs yeux, des attributs essentiels de leur identité : législation sur l'avortement, et neutralité. Ce compromis fondateur constitue la vraie puissance douce européenne. Sa puissance : lente comme un glacier, mais inaltérable.

O. Kempf

mardi 3 février 2009

L'Islande, européenne....

Ainsi, on évoque une éventuelle adhésion de l'Islande à l'UE (voir ici). Cela appelle quelques remarques.

1/ L'Islande est indépendante avec 300 000 habitants. Elle a toujours été européenne, mais de loin, se sentant en fait très largement américaine : d'abord pour des raisons stratégiques (adhésion à l'Alliance Atlantique dès 1949, les Américains voulant se servir de ce porte avion géant sur la route vers l'Europe. ET aussi pour des raisons financières....

2/ La finance, justement : la crise financière a d'abord cassé l'économie du pays. On assiste à un effondrement général du système financier, puis économique, puis monétaire, et maintenant politique, avec les premières échauffourées politiques, la démission du gouvernement, et maintenant cette éventualité d'adhésion à l'UE, qui n'était pas d'actualité. Restons prudents toutefois : il ne s'agit que d'une éventualité. Mais désormais, on en parle sérieusement.

3/ Symboliquement, la nouvelle est d'importance : elle signifie que l'Europe a plus d'attrait dorénavant que les Etats-Unis : comme si ceux-ci n'étaient plus un modèle. IL va falloir observer également l'évolution des autres Scandinaves atlantiques que sont les Danois et les Norvégiens. Remarquez d'ailleurs, que presque simultanément, la Suède débattait de l'opportunité de rejoindre l'Euro : il faut dire que la couronne est actuellement soumise à rude épreuve. Ainsi, la crise rebat les cartes, et les free riders qui profitaient de la mondialisation et de la dérégulation s'aperçoivent qu'il est opportun de rejoindre des blocs. En terme de puissance douce, l'Europe prend le pas sur les États-Unis.

4/ Pour l'Europe, justement, quel est l'intérêt d'accueillir l'Islande ? certes, d'avoir un pays qui accompagne la Croatie au cours des démarches en cours afin que le prochain élargissement ne soit pas réduit à un seul pays. Plus géopolitiquement, l'idée de toucher aux limites "naturelles" du continent est séduisante, surtout que l'Islande ne posera pas de débat. Accessoirement, une expansion à l'ouest est symboliquement importante, car elle équilibrerait le mouvement d'expansion qui a d'abord tourné au sud avant, depuis vingt ans, de s'orienter à l'est. Enfin, last but not least, l'incorporation de l'Islande permettrait à l'Europe de jouer un rôle plus important du côté de l'Arctique. Certes, l'Islande n'est pas stricto sensu une puissance arctique, mais péri arctique. Il demeure qu'elle contrôle, potentiellement, toutes les sorties sud de l'océan vers l'Atlantique.

5/ Dernière réflexion, sur la notion d'indépendance. Danois et Américains s'accordaient (avant) à promouvoir l'indépendance du Groenland d'ici une quinzaine d'années. Groenland, 58 000 habitants, Islande, 300 000 habitants. Quelque chose me dit que les Groenlandais méditeront l'exemple islandais.

O. Kempf