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dimanche 2 juin 2013

Chronique Juin 2013 (par J. Pellistrandi)

L'excellente chronique trimestrielle de Jérome Pellistrandi, qui paraîtra également dans le Casoar. Tout sur la défense dans le monde depuis trois mois.... Merci encore une fois à lui.

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O. Kempf

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lundi 11 mars 2013

Chronique Mars 2013 (par J. Pellistrandi)

Votre chronique trimestrielle, par J. Pellistrandi.

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Ce début d’année est marqué par l’Opération Serval déclenché par la France au Mali. Ce pays largement déstabilisé par les islamistes d’AQMI était menacé d’un effondrement total au début janvier. Seul l’engagement massif des armées françaises a permis de stopper l’offensive islamiste qui était engagé vers le sud et notamment la capitale Bamako. Malgré le soutien des Alliés de notre pays, force est de constater l’absence de réel engagement européen, traduisant de facto l’absence de volonté de l’Europe d’être un acteur crédible sur la scène internationale. Il est clair que la guerre est désormais une chose trop sérieuse pour être confiée aux Européens. Le constat est amère, mais réaliste.

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lundi 10 décembre 2012

Chronique décembre 2012

Voici la chronique chaud sortie du four de l'ami Jérôme Pellistrandi. Avec en prime une carte de l’excellent Julian Miralles (vous savez, le cartographe de "Géopolitique de la France" ? il a un blog qui vaut le détour).

O. Kempf

MIRALLES-2012-12-DroneNeuron.jpg

Les Etats-Unis ont fait le choix de reconduire le Président Obama, au grand soulagement de nombreux dirigeants européens peu enclins à de nouvelles croisades militaires. La Chine a renouvelé son équipe dirigeante en garantissant la prépondérance politique du Parti communiste et les principes d’une économie capitaliste. Avec ces deux faits politiques, les cartes géostratégiques sont établies pour les quatre années à venir, même si les crises et les surprises stratégiques surviendront inévitablement. Une vraie certitude est que l’Europe stratégique a disparu de la carte.

Les incertitudes stratégiques demeurent en effet : guerre civile en Syrie, présence d’AQMI dans le Sahel, frictions navales en Asie du sud-est, avec une Chine plutôt arrogante. La seule échéance électorale importante va être paradoxalement celle concernant l’Iran avec l’élection d’un nouveau président en 2013. Cette élection sera décisive avec une possibilité d’ouverture du régime des Ayatollahs. Nul doute que Washington sera très attentif à ne pas mettre de l’huile sur le feu qui pourrait alors favoriser un candidat issu des Gardiens de la révolution hostile à tout dialogue avec l’Ouest. Quid alors du programme nucléaire iranien ?

Dans ce contexte, l’ « hiver égyptien » est à observer de très près avec la révolte de la société civile peu encline à une nouvelle Constitution faisant la part belle à la Charia. Là encore, les mois à venir seront décisifs au Caire comme à Tunis.

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lundi 10 septembre 2012

Chronique septembre 2012 (JP)

Elle vous manquait, la voici : la chronique trimestrielle de Jérôme Pellistrandi, qui sera publiée également dans le Casoar. Mille mercis à lui. O. Kempf

source (L'Almak)

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mardi 22 mai 2012

Chronique juin de Jérôme Pellistrandi

Oyez ! oyez ! voici votre chronique mensuelle des affaires de défense, de stratégie, d’armement, rédigée par le très fidèle Jérôme dont on ne louera jamais assez la qualité du travail. Mille mercis, encore une fois, l'ami. lle est publiée dans l'édition du Casoar.

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O. Kempf



Le printemps 2012 a été monopolisé par la crise syrienne, où les intérêts stratégiques des acteurs régionaux sont contradictoires. Après l’affaire libyenne, les pays occidentaux sont peu enclins à y intervenir militairement, tandis que Moscou et Pékin ne cessent de réaffirmer leur soutien au régime. L’Iran, lancé dans une course contre la montre pour atteindre le seuil nucléaire, attise les braises tandis que la dimension confessionnelle –Chiites contre Sunnites- est à prendre en compte. Le Liban voisin est également fragilisé, étant la caisse de résonnance de ce Moyen-Orient compliqué, tandis qu’Israël s’interroge sur la pertinence de frappes préemptives contre les installations nucléaires iraniennes. Plus à l’Est, la question afghane semble être passée par « pertes et profits » avec les retraits annoncés de plusieurs pays occidentaux dont la France. Mourir pour Kaboul est désormais difficile à expliquer aux Européens plus concernés par la crise de l’euro que par l’avenir d’un pays aussi lointain et qui n’a pas su se reconstruire, malgré les milliards de dollars versés.

L’échec du lancement de la fusée Unha 3 par la Corée du Nord a remis sur le devant de la scène internationale cette monarchie communiste. Parmi les inquiétudes que soulève ce tir raté, il y a la coopération avec Téhéran. Paradoxalement, la médiatisation du tir a surpris alors que le régime contrôle étroitement toutes les informations.

C’est aussi le rappel que l’Asie est devenue le centre de gravité stratégique de la planète, avec une montée continue des tensions entre la plupart des pays. La dimension maritime est ici essentielle et la course aux armements navals n’est pas prête de cesser avec notamment le développement de flottes sous-marines.

Autre théâtre pour lequel la France est désormais très attentive, la zone sahélienne. L’Afrique subsaharienne risque d’être déstabilisée par une poussée islamiste alimentée par les soubresauts de la rébellion libyenne. Avec cependant des réussites comme les élections au Sénégal. Et cette fois-ci, le feu est au sud de l’Europe. (suite ci-dessous)

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samedi 17 mars 2012

Chronique mars 2012 (J Pellistrandi)

Voici notre chronique mensuelle, signée par l'ami Jérôme. Je ne dirai jamais assez la dette que nous lui devons. Mille mercis encore une fois, l'ami. OK

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L’annonce par l’Inde de la sélection de l’avion Rafale pour son programme d’avion de combat marque enfin un tournant important notamment pour l’avenir de l’avion et pour l’industrie de défense française. Certes, le contrat d’acquisition n’est pas encore validé et signé. Néanmoins, c’est un premier succès majeur d’autant plus que New Delhi avait engagé un processus très rigoureux pour cette compétition lancé dès 2001. Ce choix est aussi un véritable partenariat stratégique entre notre pays et l’Inde, qui s’efforce d’accroître son potentiel dissuasif au cœur d’une région en plein bouleversement stratégique. Il reste cependant à réussir cette phase délicate des négociations et transformer l’essai. 2012 pourrait ainsi être l’année du Rafale.

Ce début d’année reste marqué par la confrontation croissante dans la région du Golfe persique entre l’Iran et Israël, alors même que la situation en Syrie ne cesse de s’aggraver. Le Printemps arabe est loin d’être terminé et il reste très difficile d’interpréter tous les signaux stratégiques émis au Moyen-Orient. La victoire des conservateurs iraniens soutenus par le Grand Ayatollah Khamenei contre les partisans du président actuel Ahmadinejad est-elle un signe positif et une possible sortie de crise ? De toute façon, le nationalisme persan et donc le patriotisme iranien sont une réalité à prendre en compte. De plus, les Etats-Unis sont entrés en campagne électorale et ce n’est donc guère le moment de se lancer dans une nouvelle aventure militaire alors que l’opinion publique américaine attend le retour de ses soldats d’Afghanistan. Washington est concentré sur sa politique intérieure et notamment économique. Cela peut être tentant pour d’autres pays de prendre un risque stratégique et mettre leurs partenaires devant le fait accompli !

Analyse par zones :

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mercredi 7 décembre 2011

Chronique défense décembre 2011

Voici la chronique mensuelle de l'ami Jérôme, qui me demande de préciser (on n'est pas loin du 2S, je pense que c'est la raison) qu'elle est publiée sur papier dans l'excellent Casoar.

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Merci à toi. J'ai un soupçon agencé les rubriques en cinq thèmes principaux : États-Unis, émergents, monde, France, Europe.

O. Kempf

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mardi 27 septembre 2011

Chronique Septembre 2011

Et voici votre chronique préférée, celle de Jérôme Pellistrandi sur l'actualité géostratégique du mois. Mille mercis à lui. O. Kempf

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Ouf ! La Libye a assez bien fonctionné. Les efforts engagés depuis le mois de mars ont finalement payé, même si cela a été plus difficile que prévu. L’OTAN se félicite du résultat, même si le bilan des nations engagées dans cette opération n’est guère brillant. La France et le Royaume Uni ont été en première ligne avec des appuis réels venant de Belgique, du Canada, de Norvège et du Danemark. Les Etats-Unis, en retrait, ont pris leur part, tandis qu’il est amusant de voir d’autres états-membres se rallier avec l’enthousiasme de la vingt-cinquième heure à la victoire finale. Les « lessons learned » risquent d’être passionnantes et pas toujours politiquement correctes.

En Afghanistan, l’été a été meurtrier et notre pays paye le prix du sang en espérant qu’une solution politique puisse enfin se dégager sans pour autant effacer les efforts faits depuis une décennie au profit de populations locales épuisées par des années de guerre mais pas toujours très loyales. Ami le jour, ennemi la nuit. 11 septembre 2001- 11 septembre 2011 : une décennie de bouleversements stratégiques dont l’histoire retiendra l’instabilité chronique et l’aggravation des difficultés. Des certitudes avec la montée en puissance de l’Asie, le déclin de l’Europe et la tentation du repli pour les Etats-Unis. Des questions dont le Printemps arabe en souhaitant que l’automne arabe soit celui de la consolidation de la démocratie, le retour ambigu de la Russie et les ambitions nucléaires de l’Iran. Un pressentiment, le retour des nationalismes…

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vendredi 8 juillet 2011

Chronique de juillet (J Pellistrandi)

Dans sa chronique, Jérôme évoque les vacances stratégiques de l’Europe : je constate quant à moi qu'il n'est pas en Vacances romaines (film culte que j'adore) et qu'il continue de nous gratifier de son excellent travail de veille. Encore une fois, mille mercis à lui.

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O. Kempf

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mercredi 22 juin 2011

Salon : choses vues en l'air

Une après-midi au salon de l'air au Bourget : pas mal de choses vues (des avions en vol, des démonstrateurs à terre, des maquettes, ...), et des conversations intéressantes. Je suis un soupçon fatigué, j'y reviendrai plus en détail demain.

rafale_30000.jpg source (le site des pilotes privés : un truc de mordus, avec même une base aérienne sous la pluie, rendez-vous compte...)

Juste une impression d'ambiance : par rapport au salon d'il y a deux ans, je n'ai senti aucune morosité mais au contraire un flot d'affaires important, avec de grosses délégations et une opulence sensible : malgré le ciel lourd et menaçant et un plafond bas qui a handicapé la démo Rafale (j'ai bien apprécié sa livrée 30.000 heures et l'effigie du Petit prince), l'ambiance était favorable.

La suite demain. Mille mercis déjà à tous ceux qui m'ont accueilli, et tout particulièrement à Jo (bonne qualops pour demain, grand).

NB : n'oubliez pas de vous inscrire pour le colloque "Guerre et économie", avant le 29 juin : il faut les noms pour pouvoir accéder à l'école militaire, ils sont devenus béton dans le 7°...) Détails ici et ici. Inscription sur doole (deux clics et c'est fait) : http://www.doodle.com/kd6h3ywcv4tyecpk

O. Kempf

samedi 28 mai 2011

Chronique mai 2011

Notre ami le docteur Pellistrandi nous revient, après deux mois : il lui a fallu s'adapter à la Dolce vita, ce qui n'est pas une mince affaire pour observer la scène stratégique : encore une fois, mille mercis à lui pour son travail régulier et indispensable....

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Je note particulièrement ce paragraphe : "L’Europe poursuit le démantèlement de sa défense avec une efficacité « remarquable » et hélas irréversible. Chaque mois ou presque, un nouveau pays annonce une réduction de ses capacités militaires en expliquant qu’après, ses forces seront plus compactes et donc plus efficaces. Si ces choix politiques peuvent être cohérents et conformes à la volonté nationale, il devient de plus en plus hypocrite de faire croire au citoyen contribuable que le niveau consenti de budget militaire permettra de maintenir l’efficacité opérationnelle. Il serait plus honnête de déclarer ouvertement que l’Europe a renoncé à être un acteur militaire crédible et de reconnaître que le Soft Power suffit désormais aux ambitions européennes."

O. Kempf

Rubriques : Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Défense dans le monde, Défense en France, Armée de terre, Marine, Armée de l’air, Service de Santé des Armées, Industries de défense, Royaume-Uni (nouvelle rubrique consécutive au Traité franco-britannique du 2 novembre 2010) , Défense européenne et OTAN, Conclusion.

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vendredi 18 mars 2011

Chronique mars

Après un long silence, voici de nouveau les chroniques du docteur Pellistrandi : mille mercis à lui, encore une fois, pour ce travail indispensable.

O. Kempf

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mardi 14 septembre 2010

Chronique trimestrielle de J. Pellistrandi

Son fan-club l'a attendu tout l'été : finalement ,Jérôme nous adresse sa manne, à un rythme désormais trimestriel : sa chronique géopolitique et géostratégique des affaires du monde, qui paraîtra d'ailleurs dans le prochain numéro du casoar (pchitezzzzzz, les bazars).

Merci encore une fois à Jérôme pour ce recueil si talentueux.

O. Kempf

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mercredi 9 juin 2010

Chronique juin 2010 (J. Pellistrandi)

Jérôme Pellistrandi nous donne sa dernière livraion : la chronique stratégique et géopoltique des affaires du monde et de la défense, pour lemois de juin. Mille mercis à ce travail gigantesque.

O. Kempf

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mercredi 17 mars 2010

Chronique trimestrielle de J. Pellistrandi

Chers lecteurs, vous l'attendiez, la voici : la chronique d'actualité de l'ami Jérôme. Excellent pour les paresseux comme moi qui n'ont pas le temps de consulter les blogs d'info mili...

Merci Jérôme,

O. Kempf

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jeudi 21 janvier 2010

Chronique Internet Janvier 2010 de Jérôme Pellistrandi

Voici la chronique de Janvier 2010 écrite par Jérôme Pellistrandi. Mille mercis à lui.

L’année 2010 a dramatiquement mal débuté avec l’Afghanistan où les pertes de l’OTAN sont désormais quotidiennes et le séisme meurtrier en Haïti. Plusieurs points communs caractérisent ces deux théâtres pourtant très distincts mais pour lesquels les armées françaises sont largement sollicitées. Le premier est l’urgence humanitaire et c’est bien la possession de tout le spectre des outils militaires qui fait la différence entre les pays qui se portent au secours surtout si les infrastructures d’accueil sont défaillantes. Le deuxième tient à la capacité de projection stratégique désormais incontournable si un pays veut avoir une crédibilité militaire. A cet égard, les Etats-Unis ont vite compris l’intérêt politique à se porter massivement au secours de la malheureuse population haïtienne. Au moins, cette intervention massive devrait redorer le blason de l’hyper-puissance bien fragilisée depuis quelques années. A l’efficacité américaine –parfois critiquée- contraste la quasi-absence de l’Union européenne sur l’île des Caraïbes.

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mardi 15 décembre 2009

La chronique de J. Pellistrrandi, décembre 2009

Jérome nous fournit sa chronique, désormais trimestrielle. Mille mercis à lui.

EGEA

verbatim J. Pellistrandi :

Le vendredi 11 décembre restera comme une date historique dans la construction de l’Europe de la défense avec le premier vol de l’avion de transport stratégique A 400M.

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jeudi 24 septembre 2009

La Chronique de septembre 2009, par J. Pellistrandi

Fin de l'été, temps des chroniques... L'ami Jérôme nous livre son épisode mensuel, qui permet à celui qui n'est pas abonné aux sites spécialisés d'avoir un recueil d'information. Bravo !

O. Kempf

Ce début d’automne est clairement marqué par les questions de l’Afghanistan et de l’Iran. Dans le premier cas, les élections présidentielles de cet été n’ont pas permis de déboucher sur une solution politiquement plus viable et l’intensité des combats ne cesse d’augmenter, mettant les forces de l’OTAN dans une situation complexe. Ainsi, pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les troupes allemandes ont participé à une mission offensive dans le nord du pays en soutien d’une opération de l’armée nationale afghane. 300 soldats de la Bundeswehr, appuyés par 4 blindés Marder ont été engagés aux côtés de 800 soldats afghans. La nature de la stratégie de la coalition est donc ouvertement posée, mais dans tous les cas, les troupes alliées ont à supporter une pression militaire croissante alors même que les opinions publiques des pays engagés sur ce théâtre souhaitent en majorité le retrait des troupes. (lire la suite)

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vendredi 12 juin 2009

La Chronique de Jérôme Pellistrandi (juin 2009)

L'ami Jérôme nous livre sa chronique mensuelle. Merci à lui.

Pour une fois, certains théâtres d’opération semblent s’acheminer vers un retour à une situation moins conflictuelle. C’est le cas du Kosovo. En mars, l’Espagne avait annoncé son retrait unilatéral au risque de se faire âprement critiquée par ses partenaires de l’OTAN. En cette fin de printemps, l’OTAN suit finalement le mouvement et a annoncé une réduction de sa présence militaire, d’autant plus que l’Union Européenne, avec l’opération EULEX, a pris en charge une partie des missions dévolues jusqu’à présent à la KFOR. Les effectifs, aujourd’hui autour de 14000 soldats, passeraient à 10000 au début 2010. Certes, la priorité de l’Alliance est clairement établie et constitue d’ailleurs un enjeu existentiel, c’est l’Afghanistan. Avec le Pakistan, ce théâtre va retenir toute l’attention des pays occidentaux d’autant plus que les élections présidentielles auront lieu au mois d’août.

La Corée du Nord a procédé à un essai nucléaire, mieux réussi cette fois, ainsi qu’à des tirs de missiles, accroissant immédiatement la tension dans cette partie de l’Asie. L’explosion du 25 mai est estimée entre 2 à 4 kilotonnes, avec l’utilisation du plutonium. En octobre 2006, la première explosion avait été considérée comme un échec puisque que la puissance n’avait pas dépassé le demi kilotonne.

L’Iran est également à la croisée des chemins avec l’élection présidentielle de ce mois de juin. La réélection du président actuel serait à coup sûr vue comme une menace supplémentaire. L’élection d’un candidat modéré ouvrirait des opportunités de discussion sur la question nucléaire. De toute façon, Téhéran veut jouer un rôle régional plus important. L’annonce de l’envoi de navires militaires « contre la piraterie » dans le golfe d’Aden, répond à cette ambition politique qui, de toute façon, ne s’arrêtera pas après les élections présidentielles.

Défense dans le monde

L’Inde prévoit la mise en service de son avion de combat conçu nationalement, le LCA, à partir de 2010. Pour faire face à la menace pakistanaise, un système antiaérien de moyenne portée sera déployé autour de la capitale, New Delhi, avec l’aide d’Israël, toujours attentif au risque que l’arme nucléaire pakistanaise tombe aux mains des Talibans. Le Yémen pourrait acquérir des avions de combat du type Mig 29, voire Mig 35 auprès de la Russie.

Le Japon a reçu son premier porte-hélicoptères capable de mettre en œuvre onze appareils. Il s’agit du premier navire à pont continu depuis les porte-avions de la seconde guerre mondiale. C’est une nouvelle étape dans l’accroissement des capacités navales de Tokyo face aux multiples menaces venant notamment de Corée du Nord.

L’Australie a présenté son nouveau livre blanc qui va se traduire par une relance de l’effort de défense avec 70 milliards de dollars en investissements pour les vingt prochaines années. L’augmentation annuelle du budget sera de 2,5%. Le précédent livre blanc avait juste dix ans. Dans ce travail, la Chine y est présentée comme une « source d’inquiétude ». C’est la marine australienne qui va le plus bénéficier de ces nouveaux équipements avec notamment un doublement de sa flotte de sous-marins qui sera portée à douze unités. Il est également envisagé l’achat d’une centaine d’avions de combat JSF F 35 d’ici 2030. ++ Le Vietnam++ envisage de se doter d’une flotte de sous-marins avec une première commande de six bâtiments du type Kilo auprès de la Russie. Cette décision d’Hanoi rentre dans le cadre de la concurrence régionale avec la Chine. Face à la crise économique, l’Argentine a décidé de baisser de 20 % son budget de la défense. Cette baisse est d’autant plus possible que la situation stratégique de la raison est plutôt calme et que les relations avec le voisin chilien sont devenues excellentes.

L’Irak va commander 24 hélicoptères EC 635 à Eurocopter, traduisant une reprise des relations militaires avec la France. Toutefois, le principal partenaire restera Washington. Bagdad souhaite ainsi disposer d’ici 2020 d’une centaine d’avions de combat de type F16 avec un premier escadron disponible d’ici 2012.

La France a proposé son aide au Nigéria pour assister les forces armées dans la sécurisation du delta du Niger, région riche en hydrocarbures. Cette assistance passera notamment par l’aide à la formation d’unités nigérianes.

États-Unis

Les débats sur certains programmes d’armement sont désormais pleinement ouverts avec une orientation à la baisse voulue par l’administration Obama, sans pour autant que l’effort de défense ne soit diminué. La préparation du prochain « plan quadriennal de défense prévu pour 2010 va être l’occasion de discussions tendues entre le Pentagone, le Congrès et les industriels. Ainsi, le chasseur F 22, qui n’a plus aucun concurrent face à lui, pourrait voir sa production arrêtée à 187 exemplaires. Il semble que les futurs choix privilégieront la projection et l’action terrestre au détriment de l’US Air Force. Le projet d’un bombardier de nouvelle génération initialement prévu pour 2018, est lui aussi arrêté.

Le rythme de construction des porte-avions va être ralenti pour se limiter à un navire tous les cinq ans. La cible devrait être de 10 porte-avions disponibles en 2040, contre 12 actuellement. De la même façon, la gouvernance du Pentagone sera revue avec un retour sur la sous-traitance et l’externalisation trop favorables aux industriels. Les militaires devraient notamment reprendre la main sur les processus d’acquisition et d’achats.

L’US Navy a lancé les travaux de définition du futur SNLE destiné à remplacer les sous-marins de la classe Ohio et dont le dernier est entré en service en 1997. Les Ohio ont déjà effectué plus de 1000 patrouilles opérationnelles.

Les Américains utilisent actuellement 260 000 « contractors » en opérations : 150 000 en Irak pour 130 000 militaires, 72 000 en Afghanistan pour 35 000 soldats. Un cinquième de ces « employés » sont américains et deux sur cinq sont recrutés localement.

Pour faire face à ses défis de projection logistique, l’US Air Force envisage d’augmenter le nombre de ses avions-cargos C5A Galaxy devant être modernisés. L’objectif dépasserait les 52 avions prévus initialement. Le C5 A a été mis en service en 1969. La modernisation ainsi prévue permettra de maintenir l’avion en service jusqu’en 2040, soit une durée de vie de 70 ans !

Depuis 2001, l’US Army a perdu 168 hélicoptères sur les théâtres afghan et irakien. Simultanément, l’US Army Aviation s’est réorganisé en tirant les leçons de ces opérations en densifiant ses unités avec 19 Combat Aviation Brigade pouvant mettre en œuvre jusqu’à 120 appareils. À ce jour, elle dispose de 1150 hélicoptères de combat et de reconnaissance, 1796 hélicoptères utilitaires et de transport et enfin de 430 hélicoptères cargo du type CH 47.

Le premier pilote étranger à voler sur le nouvel avion de chasse F 22 dans le cadre d’un échange sera un officier venant d’Australie, confirmant ainsi l’étroitesse des liens stratégiques entre les deux pays, confirmé par le Livre blanc australien. 76 bombardiers B 52 vont recevoir de nouveaux équipements de communications numériques permettant des liaisons avec les troupes au sol.

La Navy estime qu’il lui manquera environ 200 avions embarqués durant la prochaine décennie et pousse le Congrès à poursuivre la fabrication des F 18 de Boeing. Durant la même période, l’US Air Force s’apprête à retirer 250 avions de combat d’ancienne génération en 2010. Ce seront principalement des F 15 et des F16, ces derniers devenant facilement exportables. De plus, les célèbres avions espions U2-TR1 vont céder la place aux drones Global Hawk, d’ici 2014.

Russie

Les armées devraient recevoir une centaine d’aéronefs cette année se répartissant pour moitié entre avions et hélicoptères. Une grande partie de ces appareils concerne des engins modernisés. Ce n’est qu’à partir de 2012 que les MIG 35 seraient achetés avec une première tranche de 24 avions. En attendant, l’armée de l’air va recevoir les MIG 29 SMT refusés par l’Algérie. Ce pays reste cependant pour la deuxième année consécutive, le premier importateur d’armes russes. Le traditionnel défilé de la victoire du 9 mai a été l’occasion de voir pour la première fois un nouveau système de défense anti-aérien S 400 ou SA 21 Growler dans la terminologie de l’OTAN. Le Growler est opérationnel depuis deux ans autour de la capitale moscovite.

Moscou se prépare à lancer sa cinquième génération de satellites d’écoute électronique après une quinzaine d’années de développement.

Défense en France

Avec retard, la Loi de Programmation Militaire (2009-2014) a été présentée au Parlement début juin. Cette LPM prévoit de consacrer 186 milliards d’euros pour la défense sur la période avec une moyenne de 31 milliards chaque année. Avec le Livre blanc publié il y a un an et la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), la LPM complète le dispositif dans lequel la France va réorganiser sa défense.

Dans le cadre du plan de relance de l’économie, la DGA a passé sa première commande à la mi-mars. Il s’est agi d’acheter 25 tapis antisable pour aménager des zones de poser d’hélicoptères pour un montant de 2,5 millions d’euros L’entreprise bénéficiaire est une PME charentaise qui doit livrer ces kits de protection d’ici le mois d’août. Le 10 avril, c’est la commande du troisième Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) qui a été signée dans cette perspective économique. Il s’agit en effet de palier au manque d’activités des chantiers de Saint-Nazaire qui n’ont plus de paquebots à construire, le dernier devant être livré en mars 2010. La découpe de la première tôle a eu lieu le 6 mai et la mise à flot est prévue pour octobre 2010. Ce troisième BPC devrait être livré en 2012. Toutefois, cela ne représente que 20% de la capacité industrielle des chantiers et la situation risque de s’aggraver si aucune commande civile n’est prise d’ici l’automne. Il ne serait pas exclu de commander alors le quatrième BPC.

De la même façon, la DGA a commandé 1200 bombes MK 82 de 250 kg destinées à l’armée de l’air. Ce contrat est de 9 millions d’euros et permettra de reconstituer les stocks car ces bombes sont utilisées sur le théâtre afghan. Les livraisons dureront un an et débuteront à la fin de cette année.

Le plan de relance a permis également de lancer l’achat de huit stations-sol de télécommunications par satellite Syracuse III. Ces stations seront livrées entre 2010 et 2011.

EADS va moderniser un millier de système d’identification (IFF ou Ennemi - Ami) en dotation dans les armées. Un nouveau radar de surveillance devrait être installé d’ici la fin 2010 en Guyane afin de mieux contrôler la sécurité du centre spatial guyanais, mais aussi de lutter contre le narcotrafic.

__Armée de terre __ Début avril, 3 véhicules Buffalo et 2 engins Souvim sont arrivés à Kaboul afin de renforcer les capacités d’ouverture d’itinéraires face à la menace des IED (mines de circonstance). 5 Buffalo avaient été commandés au printemps 2008 et les essais avaient eu lieu à l’ETAS d’Angers à partir de la fin novembre.

Quinze véhicules blindés Aravis, construits par Nexter, vont doter les unités du génie d’ici la mi-2010 pour être déployés en Opex, dans le cadre des missions d’ouverture d’itinéraires.

Fin mai, le drone SDTI, mis en œuvre par le 61° RA de Chaumont a effectué sa centième mission au-dessus du territoire afghan.

La mise en service opérationnelle des hélicoptères NH 90 est désormais prévue début 2013. Ces NH 90 seront mis en œuvre par le 1° RHC d’Etain. Pour le Tigre, le 5° RHC de Pau dispose désormais de 8 appareils. Au total, l’ALAT dispose de 20 Tigre répartis entre le Luc, le Gamstat de Valence et Pau. Ces machines ont déjà effectué 5400 heures de vol. Au cours de l’été, 3 Tigre devraient être déployés pour la première fois en Afghanistan.

Parallèlement, le 23 avril, est arrivé à Dax, sur la base école de l’ALAT, le premier hélicoptère EC 120 mis en œuvre dans le cadre de l’externalisation de la formation initiale des pilotes. C’est la société Helidax qui sera en charge de ce programme. Fin 2010, l’école disposera de 36 machines pour assurer 24000 heures de vol par an. L’école forme tous les pilotes de l’Etat, en y incluant ceux des douanes mais aussi de la Belgique. La maintenance sera assurée par Helidax avec une cinquantaine de personnels. Les mécaniciens militaires auront quitté Dax par voie de mutation d’ici 2011. Le contrat de la société Helidax est prévu pour une durée de 22 ans.

Le 41° Régiment de Transmissions, qui était implanté depuis 1979 à Senlis, a été dissous officiellement le 4 juin. Sa devise était « par-delà les terres et l’océan ». Ses missions seront reprises par les régiments de la Brigade de transmissions et d’appui au commandement (BTAC) de Lunéville.

Marine

Le porte-avion Charles De Gaulle a connu à la mi-mars une avarie importante de son système de propulsion l’obligeant à retourner en cale sèche pour plusieurs mois. Cette indisponibilité se produit au moment même où le groupe aéronaval remontait en puissance après les 18 mois d’arrêt liés à la première grande période d’entretien du navire. Du coup, le problème de l’entraînement des pilotes embarqués est à nouveau d’actualité avec la recherche de solutions palliatives passant par les porte-avions américains, notamment lors du passage du CVN 69 Eisenhower en Méditerranée, lors de son retour du Moyen-Orient. Le PAN devrait reprendre la mer en septembre, le problème technique ayant été identifié au cours du mois de mai.

Un centre de simulation Rafale a été ouvert à Landivisiau pour couvrir les besoins en entraînement des pilotes de l’Aéronavale. Il sera connecté avec celui de Saint Dizier mis en œuvre par l’armée de l’air.

La Jeanne d’Arc est rentrée de son avant dernière campagne le 5 mai. Elle repartira pour une ultime mission de six mois à la fin novembre. C’est le BPC Tonnerre qui prendra la relève en 2010 pour une campagne plus courte.

Plusieurs navires vont être désarmés cette année afin de permettre à la marine d’atteindre au plus vite son nouveau format et de générer ainsi des économies de fonctionnement. Le premier patrouilleur P 400, la Fougueuse, a rejoint le port de Brest pour y être désarmé. Devraient suivre deux chasseurs de mines, le bâtiment atelier polyvalent Jules Verne qui a longtemps servi dans l’océan indien ainsi que quatre autres navires. La question désormais posée est la mise en place d’une filière de « déconstruction » afin de ne pas renouveler la triste expérience du Clemenceau.

L’aéronautique navale a retiré du service à la mi-mars ses douze derniers avions de transport Nord 262. Les 16 hélicoptères Dauphin embarqués vont faire l’objet d’une modernisation d’ici la fin 2014. Le coût de ce programme sera de 80 millions d’euros.

L’embarcation pneumatique Ecume destiné aux commandos marine, de fabrication britannique, n’a pas réussi ses différentes campagnes d’essais, obligeant à l’arrêt de ce programme. Le taux de disponibilité des navires a été de 82% au mois d’avril. Ce taux exclut les navires en entretien programmé. __ Armée de l’air__

Face aux retards de l’avion A 400M, l’armée de l’air est confrontée à des difficultés majeures pour assurer toutes ses missions. Le parc de Transall est de 49 contre 53, il y a trois ans et va continuer à diminuer inexorablement. Plusieurs options sont ainsi étudiées : un renfort d’avions-cargos légers du type Casa CN 235, l’achat ou la location de C 130 J en partenariat avec les Britanniques, voire aussi de C 17. La DGA a ainsi demandé à Boeing une proposition pour trois C 17. Les 4 Boeing Awacs vont voir le spectre de leurs missions élargi. Ces appareils ont environ 10000 heures de vol chacun pour une durée de vie prévue de 30000 heures. Leur potentiel est donc encore très important. Par comparaison, leurs homologues américains resteront en service jusqu’en 2035.

Le missile aéroporté nucléaire ASMP-A devrait être déclaré opérationnel cet automne. Il équipera les Mirage 2000 N, mettant en œuvre la deuxième composante de la dissuasion nucléaire.

Service de Santé

Face aux défis des restructurations et de la RGPP, les centres de recherche vont être progressivement regroupés à Brétigny-sur-Orge autour de l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA), officiellement créé en mars. La projection des personnels du SSA a augmenté de 15% en 2008 par rapport à l’année précédente. Cela représente le deuxième service de santé de l’OTAN déployé en Opex derrière celui des Etats-Unis. Toutefois, la réduction du dispositif de l’opération Licorne en Côte-d’Ivoire devrait voir la fermeture de l’antenne chirurgicale d’Abidjan.

Gendarmerie

Pour mieux s’adapter aux évolutions du port de Marseille et à ses extensions vers l’ouest, la gendarmerie va implanter un peloton de gendarmerie maritime à Port-de-Bouc avec une cinquantaine de personnels et deux vedettes de surveillance. La sécurisation de ce type de zone très sensible et très étendue devient une priorité en terme de sécurité publique d’autant plus que le port de Marseille reste le premier port français.

Le premier hélicoptère de nouvelle génération EC 135 a été livré fin mars. Il sera déployé à Lyon et remplacera la dernière Alouette III encore en service. 12 EC 135 ont été commandés à ce jour. La gendarmerie estime ses besoins à 37 appareils, mais la tranche suivante de 25 engins a été gelée à l’été 2008. D’ici l’été, une base hélicoptère devrait être ouverte à Mayotte avec la mise en œuvre d’un appareil du type Ecureuil, permettant ainsi à la gendarmerie de disposer enfin d’une capacité aérienne dans ce nouveau département.

Industries de défense

Dassault aviation a livré 14 avions Rafale en 2008. Eurocopter a livré depuis 2005, 52 exemplaires de l’hélicoptère Tigre sur un total de 206 appareils commandés. Thales a changé de président avec la nomination de Luc Vigneron qui était jusqu’à présent en charge de Nexter (ex-GIAT industries). Dassault aviation devient par ailleurs actionnaire de référence dans le premier groupe d’électronique de défense européen.

Défense européenne

La Royal Air Force prépare l’arrivée de ses nouveaux avions ravitailleurs A 330 FSTA. Le premier avion sera livré fin 2011 et marquera un saut capacitaire majeur pour la défense du Royaume-Uni. 14 appareils seront en service d’ici 2016 et mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat public-privé avec l’entreprise Air Tanker, filiale d’EADS, Thales UK et Rolls Royce. Ce consortium est également candidat pour répondre aux besoins français évalués entre 6 et 14 avions.

Londres envisage par ailleurs de louer au moins cinq avions cargo C 130 J pour pallier au retard du programme A 400M. L’A 400 M est au cœur d’une tempête économique, politique et médiatique depuis plusieurs mois avec une année 2008 chaotique pour la conduite du projet. Ce printemps a vu une réorganisation de fond en comble du système industriel. Le premier vol du premier prototype pourrait se faire d’ici à la fin de cette année. En attendant, les négociations entre Airbus Military et les pays clients sont tendues. Le Salon du Bourget devrait être l’occasion d’une mise au point définitive sur l’avenir de ce programme majeur.

Le programme des futurs porte-avions britanniques se poursuit avec la signature de trois nouveaux contrats d’un montant de 80 millions de £. Une maquette de l’îlot central va ainsi être construite pour l’intégration des différents systèmes sur la passerelle.

Un incendie a endommagé accidentellement le nouveau sous-marin nucléaire d’attaque, le HMS Astute, sur son chantier de construction. Sa mise en service est repoussée d’une année.

La Royal Navy a retiré du service son dernier navire ayant participé à la Guerre des Malouines en 1982. Le destroyer TH 42 HMS Exeter avait été admis au service actif en 1978. De ce fait, Londres ne dispose plus que de 24 frégates opérationnelles. Tirant les enseignements de ses derniers engagements notamment dans le cadre de la lutte contre la piraterie au large de la Somalie, l’Allemagne envisage de se doter d’une capacité de projection amphibie qui lui fait défaut jusqu’à présent. L’objectif serait de se doter d’un « Joint Support Ship » de 20000 tonnes capable de projeter 400 hommes. Ce JSS serait alors le plus gros navire militaire allemand.

La composante aérienne de la Belgique vient de fêter le quarantième anniversaire de la mise en œuvre de son avion de formation et de liaison SF 260 Marchetti. Une trentaine d’appareils servent au sein de cette composante. Les Pays-Bas estiment à 6,1 milliards d’euros le coût de l’achat de 85 chasseurs du type JSF F 35. L’Espagne réfléchit également à cet avion afin de remplacer les avions AV8 B Harrier qui équipent son porte-aéronefs, le Principe de Asturias. L’Italie a réceptionné sa deuxième frégate du type Horizon, mettant ainsi un terme au programme franco-italien qui s’est limité à 4 navires.

Début juin, la marine italienne a admis au service actif son deuxième porte-aéronefs, le Cavour. Avec le Garibaldi, opérationnel depuis 1985, Rome dispose désormais d’une capacité permanente d’un groupe aéronaval à la mer. Rome a également commandé 16 hélicoptères lourds CH 47 pour un montant de 900 millions d’euros. Ces CH 47 seront assemblés sur place et seront livrés entre 2013 et 2017. Ils remplaceront les CH 47 en service depuis 1973.

La Grèce devrait bientôt entamer les discussions avec la France pour la construction de 6 frégates du type FREMM qui seraient assemblées localement, à l’exception de la première qui serait construite à Lorient.

L’Agence Européenne de Défense (AED) a pris en charge le projet franco-allemand de développement d’un hélicoptère lourd, le FTH. L’objectif est une mise en service vers 2020. Les Etats-Unis ont été invités à participer au FTH. La Suisse a repoussé son calendrier pour son futur avion de combat pour lequel le Rafale est candidat. Le choix ne sera pas fait avant 2010, afin de prendre en compte le futur rapport sur la politique de sécurité de la confédération helvétique prévue pour décembre 2009.

La mission de l’EUFOR Tchad s’est achevée à la mi-mars avec un transfert des responsabilités à l’ONU. 27 états y ont déployé 3300 hommes dont la moitié appartient à la France.

Il est à souhaiter que l’été à venir ne soit pas aussi difficile pour les armées françaises que l’année dernière avec notamment l’embuscade d’Uzbeen. Plusieurs dossiers internationaux resteront cependant ouverts comme l’Iran ou la Corée du Nord. La piraterie maritime dans l’Océan indien constituera une autre préoccupation pour les marines occidentales. Une autre préoccupation aux conséquences importantes en terme de sécurité et de défense va être la pandémie de la grippe H1N1 qui risque de s’étendre à l’automne dans l’hémisphère nord. La limitation du risque impliquera de nombreux acteurs dont les armées. Ce type de menace correspond bien à ce que le Livre blanc publié il y a un an, suggérait. Cela signifie aussi que l’effort de la France pour sa défense reste pertinent.

Jérôme Pellistrandi

mardi 14 avril 2009

La chronique d'avril de Jérôme Pellistrandi

Je publie encore une fois avec plaisir la chronique de Jérôme Pellistrandi. O. Kempf

Chronique Internet avril 2009

Le sommet de l’OTAN s’est tenu à Strasbourg-Kehl et Baden-Baden en ce début avril. A cette occasion, l’Albanie et la Croatie sont devenues officiellement membres de l’Alliance. Pour ces deux pays, c’est une étape supplémentaire dans la normalisation de leur situation géopolitique et un signe d’une amélioration de la sécurité dans les Balkans. Mais la route est encore longue notamment avec le Kosovo. Ce jeune Etat n’a pas encore atteint ses objectifs d’une pleine reconnaissance internationale. C’est ainsi que la décision -plutôt inattendue- du retrait du contingent espagnol, annoncée ce printemps, n’a guère été appréciée par les partenaires de l’Alliance et traduit la précarité politique du gouvernement de Pristina dans l’espace balkanique, où les progrès nécessitent d’être consolidés. Il faut cependant souligner que cet élargissement de l’Alliance n’a pas rencontré un écho médiatique très fort car l’enjeu diplomatique de ce printemps était autre avec le G 20 de Londres et surtout le premier déplacement du Président Obama sur le « vieux continent ».

Strasbourg a donc également été marqué par le retour officiel de la France dans la structure militaire. De fait, ce choix politique traduit une réalité militaire entamée il y a déjà près de vingt ans. La nouvelle étape devrait permettre à Paris de participer plus pleinement au processus décisionnel. Le pari est cependant risqué car il suppose que l’Alliance sera plus européenne. Le chantier est donc à peine ouvert avec simultanément, la transformation et la réduction des états-majors, trop nombreux et trop gros, la redéfinition du concept stratégique de l’Alliance autour des missions avec des approches contradictoires entre certains états membres soucieux d’abord de leur sécurité et d’autres plus tentés par une coalition des valeurs. A ces chantiers internes s’ajoute la redéfinition des relations avec la Russie. L’administration Obama semble plus favorable à un rapprochement avec Moscou et le gouvernement russe, subissant le contre-coup de la crise économique avec une baisse de ses ressources financières, agit avec plus de modération qu’au cours de l’été 2008.

Enfin, le principal défi de l’Otan est l’Afghanistan. Les mois à venir avec l’échéance des élections présidentielles du mois d’août constituent un défi majeur pour l’Alliance. Une victoire militaire semble improbable et une défaite politique est interdite. Les partenaires européens ont annoncé un renforcement de 5000 hommes, mais les réticences sont fortes pour aller au-delà de l’effort actuel. Pour la France, seul l’envoi de 150 gendarmes a été décidé. Il n’est cependant pas exclu de projeter deux systèmes d’armes récemment arrivés en unité : l’hélicoptère de combat Tigre et le canon Caesar. L’intérêt est à la fois opérationnel mais aussi industriel avec la possibilité de mettre en avant le « combat proven », indispensable pour l’exportation.

3 des 5 véhicules Buffalo destinés à l’ouverture d’itinéraires viennent d’arriver sur le théâtre afghan. Ces véhicules blindés ont été acquis en urgence aux Etats-Unis au printemps 2008 et ont été testés à l’ETAS d’Angers à partir de la fin novembre. Le plan de relance français commence à avoir un impact en terme de commandes de matériels militaires auprès de PME nationales. Fin mars, la DGA a ainsi commandé 25 kits de tapis anti-sable pour les hélicoptères pour un montant de 25 millions d’euros auprès d’une entreprise charentaise. Ces tapis permettant de stabiliser la zone de poser seront livrés dès cet été.

Un autre volant – plus spectaculaire- sera la commande imminente du troisième Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) auprès des chantiers de St Nazaire. Ce BPC permettra d’éviter la chute du plan de charge des ateliers qui n’auront plus de coques de paquebot à construire à partir de l’été 2010. Par contre, il semble peu probable que Brest tire un gros bénéfice de cette commande d’environ 400 millions d’euros, au grand dam des employés de la DCNS. De l’autre côté de la Manche, le programme des deux nouveaux porte-avions se poursuit avec trois nouveaux contrats de 80 millions de Livres pour l’acquisition d’équipements.

Après la collision du sous-marin HSS Vanguard avec le SNLE Triomphant, le Parlement britannique a souhaité avoir plus d’informations sur les accidents de sous-marins nucléaires. Ainsi, depuis 1987, 12 incidents ont été répertoriés avec 9 échouages et 3 collisions, dont celle avec le SNLE français.

Après une longue période d’indisponibilité (IPER), le porte-avions Charles de Gaulle, avait repris ses entraînements à la mer avant de connaître fin mars une avarie importante de son système propulsif, obligeant à un nouvel arrêt de plusieurs mois. Le diagnostic semble complexe avant de pouvoir définir les réparations nécessaires. De fait, le problème de l’entraînement des pilotes du groupe aérien est posé avec l’absence non prévue du porte-avions. Cette nouvelle difficulté relance une fois de plus le débat sur le projet du deuxième porte-avions.

Les fortunes de mer ne sont pas l’apanage des marines britanniques ou françaises. L’US Navy a failli perdre au large du Golfe un sous-marin nucléaire d’attaque lors d’une collision avec un autre navire de l’US Navy. Le kiosque du SNA a ainsi été tordu sous l’effet du choc et en partie arraché.

Le tir avorté d’une fusée nord-coréenne, censée mettre en orbite un satellite de télécommunications, a provoqué une montée des tensions en Asie. La date de ce tir – lors du sommet de l’OTAN- avait un caractère de provocation notamment à l’égard du Japon. Il faut souligner que Tokyo a de bonnes raisons d’augmenter son budget de la défense pour se doter des moyens de protéger son territoire, La question du bouclier anti-missiles se pose avec acuité. C’est également une opportunité pour les industriels américains au moment où le Pentagone entame une révision drastique des grands programmes d’armements lancés auparavant par l’administration Bush.

Le prochain sujet de préoccupation pour la communauté internationale va être l’élection présidentielle en Iran. En effet, d’ici l’été, la surenchère nationaliste à Téhéran risque d’accroître les tensions au Moyen-Orient et autour du Golfe Persique. Le sommet de Strasbourg ouvre donc la voie à de nouvelles perspectives tant pour l’Europe que pour les Etats-Unis. Il est cependant dommage que les images d’émeutes urbaines et de destruction de bâtiments aient occulté le débat stratégique. Il importe désormais pour nos armées de réussir ce retour au plus haut niveau du commandement de l’Alliance. Premières réponses dans les mois à venir.

Jérôme PELLISTRANDI

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