Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Sous-catégories

lundi 17 juin 2013

L’accélération du chaos

J’observe une accélération de l’histoire, au Proche- et au Moyen-Orient, qui mérite un éclairage.

source source

En Syrie, le sentiment prévaut désormais que non seulement Assad peut gagner, mais qu’il a désormais de bonnes chances d’y parvenir. Après, que signifie gagner ? Pour Assad, se maintenir au pouvoir et réussir à garder le « contrôle » du pays. Bien sûr, sa position sera extrêmement minorée par celle d’avant la guerre civile : beaucoup moins d’influence au Liban (qui était le grand projet syrien), et une souveraineté contestée dans des zones importantes de son territoire, avec des autonomies accordées à telle ou telle minorité (les Kurdes ?) en échange d’une reconnaissance de facto du régime. Ainsi, il sera considérablement affaibli par rapport à la situation prévalant au début de la guerre civile. Avec surtout une scène régionale bouleversée.

Lire la suite...

dimanche 7 octobre 2012

Influences croisées au Moyen-Orient

Dans le Monde de ce jour (daté lundi), Gaïdz Minassian rend compte de deux livres récemment parus, l'un sur la Turquie et l'Iran face au printemps arabe, l'autre sur les relations entre Téhéran et Moscou depuis 1979. Il en tire la thèse suivante : Turquie, Russie et Iran s'apparient deux à deux, selon les dossiers, nouant des alliances d'opportunité, selon notamment un critère géographique : Proche-Orient (et notamment la Syrie), Caucase, et Asie Centrale. L'idée n'est pas idiote, mais je suis en désaccord avec lui au sujet de la volatilité et de la liberté de ces acteurs.

source

Lire la suite...

dimanche 17 juin 2012

Bahrein, Irak, pétrole et successions

J'écoutais hier sur France Inter "Conversations avec M X". Sujet du jour : le Bahreïn. Cela nous renvoie à l'article du Monde d'avant-hier, et à l'articulation entre le clivage religieux (sunnite contre chiite), le clivage linguistique (arabe contre perse) et le clivage économique (pétrole contre économie)... Développons.

source

Lire la suite...

samedi 17 juillet 2010

Convergence kurdo palestinienne

Les Monde du 15 et du 16 juillet proposent deux articles fort intéressants, sur le Kurdistan et la Jordanie.

carte-sevres1920.gif carte extraite de : http://www.imprescriptible.fr/brochure/carte1920

Lire la suite...

dimanche 4 avril 2010

L'axe des vieux

On parle souvent d'axe, en affaires internationales. Parfois, les axes sont tordus (souvenez-vous de l'axe du mal qui réunissait Libye, Iran et Corée..... il y a des limites aux récits de propagande)

monde_arabe.jpg

En revanche, sur une même latitude, aux alentours du 30° degré de latitude Nord, s'alignent une série de pays dont les dirigeants portent le poids des ans. Qu'on en juge :

  • Adealziz Bouteflika, 1937 (73 ans) Algérie
  • Ben Ali, 1936 (74 ans) Tunisie
  • Mouhamar Kadhafi, 1942 (68 ans) Libye
  • Hosni Moubarak, 1928 (82 ans) Égypte
  • Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud, 1923 ou 1924 (86 ans) Arabie Saoudite
  • Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah 1929 (81 ans) Koweït
  • Ali Khamenei, 1939 (71 ans) Iran

Âge moyen : 76,5 ans....

Quelle conclusion en tirer ? Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse forcément de conservatismes : un Ben Ali qui choisit le développement économique ou un Abdallah qui favorise, à petits pas, une libéralisation sociale, en sont des exemples. A noter, que deux pays touchant ce 30° // (Maroc et Jordanie) ont effectué leur transition politique il y a quelques années, et paraissent comparativement plus stables.

Mais le poids de l'âge laisse entrevoir des successions difficiles, comme je l'évoquai déjà en novembre.

Là est au fond la principale inquiétude : la succession de ces plausibles successions intervient dans un environnement très fragile, ce qui est particulièrement net dans le Machrek.

Il y a des motifs légitimes à l'inquiétude.

O. Kempf

lundi 4 janvier 2010

Quelques lectures sur le Moyen orient et Kandahar

Je vous signale deux lectures particulièrement intéressantes.

fcarte_moyen-orient2.gif

La première est due à Pierre Razoux, spécialiste du Proche et du Moyen Orient, directeur de recherche au Collège de défense de l'Otan à Rome, qui vient de publier un compte-rendu du sémianire qu'il a organisé début décembre sur "l'Otan et la sécurité du Golfe". L'intérêt, disons le, ne tient pas tellement à l'Otan (l'Initiative de Coopéation d'Istamboul, ICI, joue localement un rôle très mineur); bien plus à l'appréciation des intérêts des différents acteurs de la région, qui parlent sans fard grâce aux règles de Chattam House (on peut dire ce qui se dit, mais on ne cite jamais nommément l'auteur). C'est passionnant. Accessible à cette page, cliquez sur le lien "l'Otan et la sécurité dans le Golfe" de décembre 2009.

La seconde est due à Jacques Follorou, qui explique très clairement l'importance géopolitique (pour une fois, le mot n'est pas abusif) de Kandahar dans la situation afghane.

Le voici : (verbatim)

Lire la suite...

samedi 1 août 2009

Moyen-Orient et démocratie

Qui a dit que le Moyen-Orient n'était pas prêt pour la démocratie ? Personne? et pourtant, on entend (ou sous-entend) cette antienne dans maints cercles occidentaux, l'air de dire : de toute façon, ils n'en sont pas capables. Et l'on s'était gaussé des néo-conservateurs qui avaient cru qu'il était possible d'apporter les valeurs américaines dans ce Moyen-Orient.

carte_moyen_orient.gif

1/ D'abord, il est probable que cette justification n'est intervenue qu'après l'intervention en Irak, et qu'elle n'est jamais venue à l'esprit d'un décideur ou conseiller de l'administration Bush, au moment de la décision de la guerre.

2/ Ensuite, si les néo-cons sont critiquables à bien des égards, ils présentent quand même des arguments qui méritent réflexion. Et on a eu tôt fait de les assimiler à G. W. Bush ou aux républicains croyants, alors que les choses sont bien plus compliquées que cela; par ailleurs, le bouquin de Kagan "la force et la faiblesse" demeure toujours une œuvre pertinente, même si je n'en partage pas toutes les conclusions.

3/ Ces déclarations étant données, qu'il soit bien clair que je ne suis pas neo-con (éventuellement vieux-con, mais c'est un autre débat).

4/ Or, j'observe un certain nombre de faits :

  • - lors des élections au Kurdistan, une opposition récente parvient à secouer le duopole du PDK et de l'UDK, deux partis arc-boutés depuis des années sur l'indépendance hors d'Irak.
  • - les élections iraniennes sont apparues, pour les Iraniens d'abord, comme un trucage insupportable, au point que les plus fervents khomeynistes dénoncent la main-mise du pouvoir par le "guide suprême" et qu'on assiste à la persistance des manifestations, et à la rupture des radicaux entre les khameynistes et les ahmadinedistes (selon une ligne de partage que personne n'explique aujourd'hui clairement, d'ailleurs).
  • - enfin, rappelons que les élections au Liban (même si le Liban n'appartient pas au Moyen-Orient) se sont déroulées correctement et dans des conditions démocratiques convenables (même si le système électoral est fondé sur des circonscriptions claniques, et même si le résultat a du mal à produire une majorité de gouvernement)

5/ Conclusion : contrairement à ce qui vient à l'esprit de beaucoup d'occidentaux, et peut-être le vôtre, cher lecteur, le Moyen-Orient paraît mûr pour la démocratie, puisque chaque fois qu'on lui en donne la possibilité, le "peuple" exprime clairement sa volonté sans tomber systématiquement dans les écueils radicaux ou islamistes (même si, je sais, il y a aussi des contre-exemples : le FIS en Algérie en 1990, ou le Hamas à Gaza il y a trois ans)..

Cela méritait d'être dit. Il faut le garder à l'esprit quand on raisonnera à l'avenir sur la région.

Réf :

O. Kempf