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samedi 19 novembre 2011

L'Espagne à la suite des élections

Dimanche, les Espagnols voteront et, au vu des sondages, éliront le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy. Ce scrutin révèle des aspects géopolitiques au sujet de l'Espagne mais aussi de l'Europe.

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dimanche 21 août 2011

Laïcité espagnole

J'ai été un peu agacé du ramdam médiatique occasionné par la manif de "quelques milliers" (comprendre : ils étaient plus de deux mille mais moins de trois mille) laïcs contre les JMJ en Espagne, alors que dans le même temps, un million de personnes étaient là. Il y a des obsessions médiatiques assez pesantes. Et pourtant, cela amène à avoir quelques considérations sur le cas espagnol.....

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lundi 23 mai 2011

Espagne, Méditerranée, soleil

Cela aurait dû être une élection "comme d'habitude" : avec un vainqueur, plus ou moins net, et un vaincu, plus ou moins net. Bon, Zapatero a été nettement battu, mais ce n'est pas ce qui retient l'attention de ce week-end électoral espagnol. Non, chacun voit plutôt cette mobilisation Puerta del sol à Madrid, au point que même les médias télévisés en parlent : rendez-vous compte !

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Oui, mais.... on ne comprend pas très bien pourquoi des dizaines de milliers d'Espagnols se mettent à camper sur la grande place de la ville. Cela mérite quelques éclairages...

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lundi 5 juillet 2010

Espagne 1 - Catalogne 0

Ainsi, le tribunal constitutionnel espagnol a rendu son verdict et refusé le nouvel "estatu" voté par la généralidad catalane. (voir ici).

D'un côté, un autonomisme qui part du principe que sa richesse n'a pas à payer pour le reste du pays, à la mode des Flamands ou des "padaniens". De l'autre, un Etat qui ne peut faire autrement que de contester la dernière version autonomiste, car menaçant la cohésion du pays.

Il reste que cela va fragiliser encore un peu plus le gouvernement Zapaterro, déjà fort controversé à la suite de la crise économique. Je crains qu'on n'en reste pas à ce jugement.

O. Kempf

mercredi 3 février 2010

Basque : le retour à la normale

Une des raisons simples (et donc fondamentales) de l’échec inéluctable de l’indépendantisme basque tient à ce simple chiffre : moins de la moitié de la population basque a un parent basque…..

Autant dire que le discours extrémiste ne parvient pas à « réunir » autour de lui la population locale. Ajoutez à cela le statut d'autonomie qui donne satisfaction, la coopération policière française, le fait que la démocratie espagnole n’ait pas flanché devant le chantage, et surtout la disparition des causes profondes de cet indépendantisme. Celui-ci s’assoyait sur deux choses ;

  • une population profondément catholique,
  • qui n’a dans le même temps pas soutenu Franco au moment de la guerre civile.

Celui-ci en a beaucoup voulu aux Basques, prenant de multiples mesures vexatoires, nourrissant en retour un tempérament vindicatif. Tout ceci est bien éloigné, et il n’y a plus de justification à ce terrorisme.

A la différence de la Catalogne (voir mon billet sur la Catalogne, Flandre espagnole), qui a suivi une autre démarche politique, on peut donc envisager une normalisation ‘espagnole’ du cas basque ? je le crois.

O. Kempf

lundi 14 décembre 2009

Catalogne : la Flandre espagnole

1/ Ainsi, certains Catalans organisent des référendums sur l'indépendance. La démarche n'a pas de valeur légale, ce qui n'empêche pas qu'elle a une signification politique. On trouvera aisément les explications motivant ce vote : un nouveau statut voté il y a quelques années, qui attend depuis trois ans une validation par la cour suprême ; des fuites semblant indiquer que celle-ci "raboterait" le statut. Il y aurait à ce propos un beau billet à écrire sur le rôle géopolitique des cours constitutionnelles, si on pense également à la décision de la CC turque qui vient d'interdire la légalisation d'un parti kurde, entravant par là le processus de rapprochement entre le pouvoir central et cette communauté. Mais revenons à la Catalogne.

carte_catalogne.GIF

2/ La participation de 30 % était le seuil à partir duquel le "vote" (on n'ose parler de votation, puisque là aussi l'actualité donne des idées de rédaction d'un billet sur les consultations populaires). Elle est juste atteinte, signe qu'on est à un point limite.

3/ Or, ce point limite paraît assez général en Europe. On a d'un côté des situations où les séparatismes s'atténuent : c'est le cas de l'Écosse, mais aussi du pays basque espagnol (voir ici) : preuve qu'il n'y a aucune fatalité à ce processus d'éclatement. Mais dans le même temps, on observe des situations où l'éclatement paraît bien plus avancé : sans parler du Kossovo et de la reconnaissance trop rapide de son indépendance par la plupart des pays européens (sauf l'Espagne...!), le cas de la Belgique paraît notable. Le départ de M. van Rompuy (voir billet) a laissé la place à M. Leterme dont on ne peut dire qu'il s'est avéré un brillant politicien (il a été obligé de démissionner deux fois du poste de premier ministre...). Si dans mon billet je laissais ouverte la possibilité d'un maintien de l'unité belge, je le crois peu probable. La Flandre se séparerait dans ce cas de la Belgique.

4/ On sait qu'autrefois les "Pays-Bas espagnols" désignaient l'ancêtre de la Belgique. Il se pourrait qu'aujourd'hui, la Catalogne soit la Flandre espagnole. Là aussi, le processus touche à sa limite, même s'il paraît moins avancé que dans le cas belge. Il faut espérer, pour la stabilité européenne, que le gouvernement de Madrid soit plus délicat. Heureusement, M. Zapaterro paraît beaucoup plus habile que M. Leterme.

5/ Pourquoi s'opposer à ces fragmentations ? parce que l'Union Européenne a vocation à maintenir dans la durée les parties qui la composent. Or, elle n'a jusqu'à présent pas vraiment protégé ces nations, contrairement à ce qu'on attendait. S'étonnera-t-on alors que ces Etats se rebiffent, et refusent des transferts supplémentaires ?

Car il y a un lien direct entre la dissolution par le haut et la dissolution par le bas. On ne peut accepter que ces deux dissolutions soient simultanées. A défaut, c'est la stabilité de l'ensemble qui serait atteinte.

O. Kempf

jeudi 23 juillet 2009

A propos de la visite d'un ministre espagnol à Gibraltar, et des présides espagnols(Ceuta & Melilla)

Ainsi donc, un ministre espagnol s'est rendu en visite à Gibraltar (voir ici). C'est la première fois depuis que le territoire a été cédé à la GB il y a 300 ans (traité d'Utrecht de 1713, mettant fin à la guerre de succession d'Espagne et installant les Bourbons en Espagne.....). C'est l'occasion de faire le point sur la question, mais aussi sur celle des enclaves espagnoles de l'autre côté du détroit.

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lundi 23 mars 2009

Espagne et Kossovo: des conséquences plus importantes qu'il n'y paraît (+ MAJ)

Ainsi donc, l'Espagne a annoncé qu'elle retirait ses troupes du Kossovo (voir ici et ici).

1/ les raisons de ce retrait

Tout d'abord, le fait que Madrid ne reconnaisse pas le Kosovo, car son indépendance n'a pas suivi les règles en la matière et les principes de souveraineté agréés par les puissances. Ce faisant, Madrid se prémunit contre des phénomènes similaires, d'autant qu'elle est confrontée au terrorisme basque.

Le pays basque, justement : en gagnant les élections provinciales, le PSOE perd l'alliance du parti autonomiste au niveau national. Alors que le parti au pouvoir est devenu très impopulaire, à cause de la violente récession à l'œuvre. Justement, le PS n'aurait-il pas pu en profiter en envoyant un signe aux autonomistes de tout bord, et notamment les Catalans ? politique à coute vue, car ç'aurait été trop visible et trop menaçant pour la cohésion nationale. Il y a des jeux qu'il n'est pas prudent de jouer. Du coup, M. Zapatero veut rejouer ce qui l'a porté au pouvoir : le retrait de ses troupes d'une mission "occidentale", sous couvert de réalisme politique : ce fut le retrait de la coalition américaine en Irak, c'est aujourd'hui le Kossovo dont l'indépendance n'est pas acceptée par l'opinion espagnole.

Le risque extérieur est faible pour l'Espagne, notamment envers l'Otan, avec laquelle elle a toujours eu des rapports compliqués : elle n'y est entrée qu'au cours des années 1980, et a quelque temps suivi le modèle français (participation au niveau politique, sans participation à l'organisation intégrée). Elle a rejoint l'organisation en 1986.

2 les conséquences pour l'alliance

Chacun attendait que l'Otan réduise son dispositif au Kossovo. Le sommet devait en dire un mot, ouvrant ainsi la voie à un processus technique (Periodic Mission Review) qui aurait recommandé, à l'été, le passage à une Posture dissuasive (Deterrent presence) et donc une réduction à l'hiver (de 15.000 à 9000 hommes) avant de passer ultérieurement la mission à l'UE (qui a déjà une mission EULEX dans la province). Les alliés étaient d'accord sur ce schéma.

La décision espagnole risque de bouleverser ces plans, et il est probable que ça soit à dessein : autrement dit, qu'il y ait eu aussi des motifs extérieurs. En clair, de répondre à Obama (et aux autres pays européens qui se sont dépêchés de reconnaître le Kossovo sans écouter les réticences espagnoles) : puisqu'on demande des troupes supplémentaires en Afghanistan, réduisons celles qu'on a sur des théâtres apaisés. Il n'est pas douteux que la Roumanie ou la Pologne approuvent en sous main.

3/ Voici qui pimente soudainement le sommet de Strasbourg. Car la question opérationnelle ne concerne plus seulement l'Afghanistan, comme on s'y attendait : mais qu'il va falloir examiner "toutes" les opérations de l'alliance, les grosses (FIAS et KFOR) comme les petites (OAE, Police de l'air, Bosnie, Irak, ....). Bref, de poser aussi la question du rôle opérationnel de l'Alliance, sur lequel un certain consensus existait.

Quand on vous dit que ce sommet sera important...

O. Kempf

NB : MAJ du 24/3 à 19.22 : on lira avec le plus grand intérêt le billet de Bénédicte Tratjnek sur le Kossovo où elle se trouve actuellement en mission d'étude.