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vendredi 10 septembre 2010

Pas de guerre du climat

Décidément, mon quotidien est un bon journal. Et en plus, c'est le frérot qui se fend d'un article que je me dois de vous citer, après avoir levé tous les scrupules méthodologiques qui me hantent. Mais vraiment, son article "Les "guerres du climat" n'ont pas encore eu lieu, selon un chercheur" est excellent, et tout à fait dans le scope d'égéa.

Pourquoi ?

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dimanche 27 décembre 2009

"Sécurité et environnement : une opinion militaire" par J. Pellistrandi

Après Copenhague, il convient plus que jamais de s'intéresser au thème de l'environnement et de la stratégie. D'excellentes revues préparent des dossiers sur la question. Mais on lit peu d'articles sur l'environnement et les affaires militaires. Aussi est-ce un article très original que nous propose ici Jérôme Pellistrandi. Merci à lui, et merci de sa confiance à EGéA. O. Kempf

verbatim:

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dimanche 20 décembre 2009

Copenhague : fin du tiers-monde, réinvention du deuxième

L'échec du sommet de Copenhague est donc avéré. Qu'en dire ?

1/ Qu'il est facile de dire après coup qu'il était prévisible. Au moins était-il envisageable, plausible.

2/ En effet, le tintamarre médiatique européen ne doit pas faire oublier la réalité : les Etats défendent leurs intérêts..... Bref, l'Europe prend trop souvent des vessies pour des lanternes, et croit à ses mots qui ne sont que des mots.... Problème de la négation de puissance, neutraliste et pacifiste, Le soft power ne vient qu'en complément du hard power : encore faut-il que celui-ci existe.

3/ Regardons le Brésil  : on nous l'a présenté comme le point d'un axe progressiste, avec l'Europe. Au final, M. Lula est invité à la négociation finale, celle qui produit quelque chose (c'est à dire pas grand chose) : entre États-Unis, Chine, Inde, Afrique du sud et Brésil, et sans les autres... Duplicité.. ou réalisme ?

4/ Le blocage est dû, principalement, à l'accord entre la Chine et les États-Unis : le condominium est assez puissant pour bloquer le système. D'une part parce qu'il en a l'habitude (la relation perverse alliant d'un côté surendettement, surconsommation et dollar faible et de l'autre côté, surépargne, surproduction et yuan encore plus faible); d'autre part parce que les deux sont encore sensibles à la vision traditionnelle de la puissance et de la souveraineté : l'un parce qu'il voit celle-ci s'évanouir, l'autre parce qu'il la voit à portée de main. Bref, l'égoïsme froid des Etats, même s'il est à courte vue.

5/ Cela fait-il de ces deux là les maîtres du monde ? c'est aller vite en besogne, car ils n'ont pas entraîné, loin s'en faut, le reste de la planète derrière eux.

6/ L'échec est dû également à la conception même du sommet : une négociation brutale, à 200 pays, pas spécialement préparée... Preuve que la communauté internationale n'est pas, par elle-même, suffisante pour imposer son cadre. La pluralité entrave la décision.

7/ Dernier facteur, le plus important probablement : le tiers-monde tel qu'on l'entendait traditionnellement, n'existe plus. Tout d'abord parce que le deuxième monde, tel qu'on l'entendait, (le modèle communiste) a disparu dans les limbes de l'histoire. Ensuite parce que le tiers monde à l'ancienne s'est séparé en deux. Il faut d'une part englober les "pays émergents" qui commencent à avoir des intérêts communs ; et le reste, le vieux tiers-monde (pas encore en voie de développement, pour faire simple) qui n'en peut mais. Il est ainsi symptomatique que ce nouveau deuxième monde ait trouvé un sigle (BASIC, voir ici) : je n'y voyais qu'une anecdote : elle est plus significative qu'il n'y paraît.

Ce deuxième monde a désormais ses intérêts propres : l'environnement n'y entre pas....

Réf : on lira avec intérêt le billet de l'allié "mon blog défense"

O. Kempf

mardi 8 décembre 2009

Commander la nature, ou la défendre ?

Ce^petit texte me semble très éclairant, à l'heure où le sommet de Copenhague s'ouvre :

« Du point de vue de leur attitude face à la nature, les Français se sont longtemps comportés comme des Méditerranéens, héritiers des conceptions judéo-chrétiennes , et plus largement méditerranéennes, selon lesquelles l’homme est le couronnement d’une création à laquelle il commande. La vision animiste, d’origine celtique et germanique, d’une nature sacralisée qui doit être crainte et respectée, n’a survécu que dans certains rites religieux tolérés et récupérés par le christianisme. (…)

Avec les Lumières, les conceptions de l’Europe réformée gagnent la France. Jean-Jacques Rousseau vante les beautés de la nature laissée en dehors du vouloir humain. L’élite découvre les plaisirs de gravir les montagnes escarpées, en frissonnant de plaisir devant le danger. (..) de là naît le tourisme fondé sur le dépassement et la contemplation. (…) C’est dans cette métaphore paysagère de la fin d’un monde que prend racine le sentiment aujourd’hui très répandu, d’un « contrat » à passer entre une « humanité » profiteuse et irréfléchie et une « nature » bonne, fragile et menacée (Michel Serres). »

In La France, J.-R. Pitte, Armand Colin, 1997 et 2007, pp. 55 et 56

Il y a bien là deux conceptions du rapport à la nature : celle qu'il faut dompter, celle qu'il faut respecter. On peut trouver là un exemple de géopsychologie que je développerai un jour.

Deux attitudes qui me paraissent désormais universelles, et qui traversent les clivages politiques habituels. Deux attitudes qui ont leur propre justification et légitimité. Deux attitudes qu'il faut, probablement, conjuguer pour éviter les excès de cris d'orfraie des uns, les excès de confiance technicienne des autres.

O. Kempf

lundi 28 septembre 2009

Ecologie et géopolitique

J'ai commis, il y a quelques années, un mémoire sur l'écologie comme éventuel facteur géopolitique. Tout à mes certitudes, je concluais alors qu'elle ne pouvait être considérée que comme un facteur aggravant, mais non pas déclenchant de la géopolitique. Il faudrait d'ailleurs que je mette, un jour, ce travail en ligne...

Cette introduction laisserait accroire que mon opinion à changé; et qu'insensiblement (ou sensiblement) je cèderai à la clameur en vogue sur le "nouveau discours écologique". J'aurais, il est vrai, des circonstances atténuantes puisque le frérot est un des ardent propagateurs, en France, de ce discours.

Pourtant, il ne s'agit pas de s'interroger ni de porter avis sur les causes du réchauffement climatique. J'ai déjà, sur ce blog, expliqué qu'il fallait considérer une géopolitique des ressources au sens large, qui comprendrait à la fois les ressources économiques (ce que d'aucuns nomment, de façon à mon avis impropre, la géoéconomie), et la ressource de la biosphère, autre face de ces ressources économiques (qui sont rares, souvenez-vous). Or, si j'ai écrit des billets sur la géopolitique des ressources ou l'économie, nul ne traite d'écologie : signe de ma prudence....

Je constate toutefois qu'il est au moins un cas, clair et pertinent, où l'écologie est directement à la source d'un événement géopolitique : je veux parler des États menacés par la montée du niveau des mers (quelle que soit l'origine de celle-ci : il s'agit en tout cas, incontestablement, d'un phénomène écologique). Et s'il ne s'agissait que d'un seul État ! on pourrait y voir la conséquence de la multiplication des micro-États, consécutive à l'émiettement international, phénomène par ailleurs bien connu et décrit. sidsbanner_francais.gif Mais dans le cas présent, ils se sont regroupés pour "peser", internationalement, dans une AOSIS (Alliance of small Island states), ainsi que nous l'explique cette page : "AOSIS est une coalition ad hoc de pays insulaires qui sont particulièrement vulnérables à une hausse du niveau de la mer et qui partagent des positions politiques publiques communes sur les changements climatiques. portant sur les mesures appropriées pour la période située au-delà de l’an 2000. Le protocole de Kyoto est le résultat des discussions de ce groupe spécial.

AOSIS regroupe 43 états et observateurs, issus de tous les océans et régions du monde: Afrique, Caraïbes, Océan indien, Méditerranée, Pacifique et la mer de Chine du Sud. Trente sept sont membres des Nations Unies, près de 28 % sont en voie de développement, et de 20 % des membres de l'ONU".

Là est en effet la nouveauté : ils pèsent un cinquième des votes à l'ONU ! c'est tout, sauf politiquement négligeable ! C'est à mon sens l'illustration la plus avérée d'un lien direct entre écologie et géopolitique, en-deçà des effets de mode et de manche. Cet exemple clair permettra de trouver d'autres illustrations particulières (éco et logiques) de la géopolitique des ressources.

Réf

  • Le site officiel de l'AOSIS
  • AOSIS entre l'ONU et Copenhague : article (du frérot)

O. Kempf