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jeudi 30 mai 2013

La France et l'Arctique (AL Bannay)

Une jeune étudiante, juriste et géo politologue, m'envoie ce texte sur l'Arctique, que je publie avec plaisir. En effet, si la région à souvent été évoquée ces derniers temps (je pense notamment aux excellents travaux de J. Garcin), on s'est moins souvent intéressé à l'intérêt que la France pouvait et devait porter à cet océan. de mémoire, le dernier LB l'évoque en passant, mais plus comme élément de contexte que comme véritable sujet d'intérêt. Bref, il est temps de réfléchir, et merci à À-L Bannay de nous en donner l'occasion.

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samedi 28 juillet 2012

Cyber et arctique

Pascal TH nous envoie ce billet qui évoque la pose de câbles pour l'industrie bancaire : mais alors qu'il insiste (à raison) sur l'Arctique, je vois en sus des enseignements sur le cyberespace.

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lundi 24 août 2009

Opposition de pôles

Les pôles sont opposés, chacun le sait. Cela va encore plus loin que ce qu'on imagine.

1/ L'Arctique (au nord) : est un lac, couvert de glace, mais près des terres, et des hommes.

2/ L'Antarctique (au sud) : est une île, un continent, couvert lui aussi de glace, mais il est loin des terres, loin des hommes. L'océan austral est plus grand que l'océan arctique......

En clair, l'un est de l'eau entouré de terre, quand l'autre est de la terre entourée d'eau. Celui-ci ne suscite pas trop l'intérêt des hommes (quoique), quand celui-là attise leur appétit.

O. Kempf

vendredi 6 février 2009

Qui a des droits sur l'Arctique ?

Un débat a cours en ce moment à propos de l'Arctique, légèrement différent de celui traitant de l'extension du plateau continental (voir mon billet sur ce sujet ici). Ce débat est évoqué dans le Monde de jeudi (voir ici)

1/ Pour faire simple, le débat oppose ceux qui veulent laisser les choses en l'état, et ceux qui veulent durcir la législation. Les premiers, dont notamment les puissances riveraines (US, Russie, Canada, Danemark et Norvège) estiment que la convention de l'ONU UNCLOS sur le fond des mers suffit : "La convention de l'Unclos établit que la zone du fond des mers et des océans, ainsi que leur sous-sol (au-delà des limites des juridictions nationales), sont le "patrimoine commun de l'humanité""

Pourquoi s'embêter, alors ?

Parce que les écologistes sont très inquiets des visées d'exploitation de tout un tas de pays, y compris des non-riverains (Japon, Chine, Corée, et même Brésil). Et veulent une loi internationale sur le sujet.

Voici pour les principes.

La mise en œuvre de l'un ou de l'autre pose une autre question, plus pratique : UNCLOS existe déjà (même si les US ne l'ont pas ratifiée), quand une nouvelle convention prendrait des années à se négocier.

2/ Quel est le risque ? Celui de l'exploitation. Celui d'une géopolitique des ressources, sous son double aspect économique, et écologique.

Ressources économiques : pour faire simple, et sans parler du Groenland ou des rivages continentaux canadiens ou russes qui ont de la terre ferme, il ne s'agit que de ressources marines ou péri-marines : les hydrocarbures, la pêche, le tourisme et le transport maritime (passage du nord ouest, et peut-être du nord-est). Car s'il s'agit d'un océan, il présente la particularité d'être recouvert d'une couche durcie (la banquise) qui a bien des attraits : elle est solide. Si donc elle est froide, elle présente aussi l'avantage de pouvoir supporter des infrastructures : imaginez (je ne sais si c'est aujourd'hui réalisé, mais il est évident que c'est réalisable) un forage qui n'ait pas besoin d'une plate-forme hauturière.... La pêche enfin intéresse tous ceux qui ont des "besoins alimentaires (Japon, Chine, ...).

Ressources écologiques : est-il besoin de signaler le rôle de la banquise, justement, dans le climat mondial? de noter son importance dans la régulation thermique des courants, notamment le Gulf Stream. Je ne parle même pas de la faune locale, ou des populations aborigènes . Évoquons enfin les risques liés à l'exploitation pétrolière ou au transit maritime, surtout dans des latitudes où les icebergs demeureront et risqueront de heurter n'importe quel pétrolier passant par là (imaginez une marée noire due à un tanker venant de l'Alaska à destination de la côte ouest et qui crèverait en mer de Baffin...).

Deux logiques s'opposent donc.

3/ Alors ? Alors ce cas particulier nous interroge sur la notion de territoire. Car l'océan arctique est à la fois liquide et solide, ce qui entraîne une perception floue de sa nature. Et que donc des logiques d'appropriation s'y entremêlent. Surtout, cela pose la question de la légitimité des nations "riveraines". Est-ce parce qu'on a des territoires (de la terre ferme) qui dépassent le cercle polaire qu'on a un droit plus particulier à dire comment doit être géré l'océan arctique ? Oui, si on estime que la prolongation sous marine des hauts-fonds assure une sorte de droit de possession des eaux qui recouvrent cette projection sous-marine.

Non, si on revient à la notion d'océan.

Mais alors, un océan hors des eaux territoriales autorise le droit de passage, de pêche, d'utilisation.... quiconque le veut peut aller au milieu de l'Atlantique pour pêcher. Les Japonais pêchent en Atlantique : pourquoi pas ans l'Arctique ?

Certes, mais on est là dans une autre forme d'égoïsme national, même s'il se teinte plus d'internationalité.. Or, la notion de patrimoine commun, la crise écologique, et l'exemple de l'autre pôle, l'antarctique, devraient peut-être amener à une autre conception :celle où l'utilisation de cet océan serait, si l'on ose dire, "gelée". Car on a du mal à faire le départ entre "utilisation" et "exploitation" : chacun voit que derrière ces deux mots se cachent des significations très chargées. Et que la "non-utilisation" que serait le "gel" serait en fait une autre "utilisation": en fait, l'option écologiste est une "patrimonialisation" de cet océan.

4/ Bref, il n'y a pas de solution neutre. On a le choix entre appropriation, exploitation et patrimonialisation. Il s'agit de trois conceptions de l'utilité d'un espace.

Cette réflexion permet également de revenir sur la notion de territoire (terrestre, marin ou sous-marin). En prendre conscience permet de mieux replacer les enjeux géopolitiques à l'œuvre dans ce dossier.

5/ Pour approfondir, On lira sur le sujet mon billet sur la géopolitique de l'Arctique et celui de Quindi qui traite de l'Arctique et l'Europe. On n'oubliera pas l'excellent blog Ice Station Zebra (lien dans blog liste ci contre).

O. Kempf