Un correspondant m'envoie un texte avec une explication complotiste du confinement. Pas beaucoup d'intérêt, nous sommes d'accord. Mais elle révèle beaucoup de choses, notamment sur notre rapport collectif au discours technocratique venu du haut. Constatons que la gestion de la pandémie, particulièrement en France, démontre de façon sidérante l'inefficacité de l’État (attention, en disant cela, je ne prononce pas l'habituel discours libéral voire libertarien). Il s'agit d'autre chose qui a à voir avec le modèle technocratique.
Géopolitique › Philosophie politique
Progrès et croissance
Je me rends compte de la parenté de deux mots clefs de notre époque : ceux de progrès et de croissance. Ils ont de profonds liens et pourtant leur signification s'érode...
Etat et régime
Subtile distinction par le chef de l’État : on soutient l’Irak parce qu’en Irak, « il y a un État, une souveraineté et une armée qui peuvent lutter contre Daech et reconquérir le territoire » alors qu’en Syrie, « il n’y a pas d’État, il y a un régime ce n’est pas pareil, qui ne contrôle d’ailleurs […]
Raison contre conscience.
Ce soir, j'ai feuilleté un livre d'´alain Touraine sur la modernité.il datait de 1992... Décidément, j'apprécie revenir à des textes anciens, car ils permettent d'utiles réflexions et perspectives. Là, l'auteur parlait de la raison et de la conscience.
Légalité et légitimité (2)
Classiquement, voici deux notions proches l'une de l'autre. On évoque ainsi souvent le cas de la France pendant l'occupation, et la lutte entre Pétain et De Gaulle. Or, il me semble que cette question de la légalité et de la légitimité dépasse ces simples exemples historiques.
L'impuissance du pouvoir (MAJ)
Malgré les apparences, ce billet n'est pas suscité par l'actualité (même si celle-ci l'illustre incontestablement). Il s'agit d'une réflexion qui résulte d'une discussion où l'on m'interrogeait sur cette formule d'impuissance du pouvoir, que j'avais utilisée. Et qu'il a fallu que je développe, alors qu'elle était sortie "comme ça", même si elle est le résultat de ruminations plus anciennes. Le pouvoir est donc impuissant, mais pourquoi ?
Toute unité politique a fait la guerre
J'ai lu récemment (vite, j'en conviens) "États de violence, essai sur la fin de la guerre" de Frédéric Gros (NRF) 2006. Car les rapports entre l’État et la guerre continuent de m’interroger. J'en tire un extrait, et une conclusion partielle.
Délétère et chaotique
Nous vivons un moment pour le moins surprenant. Comme le disait un de mes correspondants (PS), la situation est chaotique, au sens scientifique du terme. On ne peut prévoir l'étincelle qui va déclencher, mais l'environnement est à un tel point d'excitation que n’importe quoi peut avoir des effets incroyables. Le battement d'aile du papillon n'a d'effets que s'il intervient dans une situation météo très particulière. On est au-delà des signaux faibles : au fond, peu importe de savoir la situation de chacun des marchands de quatre-saisons de Tunisie intérieure pour sentir que quelque chose allait se passer. Nous en sommes là, aujourd’hui, en France, et en Europe. Qu’il soit immédiatement précisé que le constater et l'observer ne signifie en rien un appel quelconque aux débordements.
Sur l’avenir de la guerre (Pierre Manent)
Pierre Manent est un spécialiste de la philosophie politique. Mais alors que beaucoup recopient les anciens, lui cherche à tirer des analyses pour aujourd’hui. Et il est très souvent intéressant et novateur. Un esprit à suivre, dont voici quelques extraits d'un texte qui donnent à réfléchir.
Après la manif (2)
Un billet à lire en oubliant les caricatures de débat politique que nous observons en ce moment : les partis ne savent pas faire autre chose que s'amalgamer pour cliver. Même s'ils sont en totale contradiction avec eux-mêmes...
Car je poursuis ma réflexion sur les mouvements à l’œuvre derrière la mobilisation de la manif (voir précédent billet). En effet, j'y montrais que deux mouvements s'opposent : celui voulant protéger le droit collectif, celui voulant protéger l'individu. Or, les deux courants traversent tous les partis politiques, ce qui explique le malaise de beaucoup.
Après la manif (1)
Quand une nation aussi politique que la France organise une des dix plus grandes manifestations de son histoire, l'auteur de "géopolitique de la France" a forcément un intérêt particulier pour un tel événement : celui-ci revêt des aspects métapolitiques qui appartiennent à la géopolitique.
source (Voir surtout le calicot : "Tous gardiens du code civil")
Courage intellectuel (resuite)
Courage intellectuel (suite)
J'avais évoqué le sujet, mais là il faut vraiment que je livre le texte... J'ai quelque peu ruminé, et vos commentaires m'y ont bien aidé (et désolé si l'expression même de courage intellectuel fait rire Yves). Intéressons nous tout d'abord au courage intellectuel, avant de la comparer à d'autres activités....
Ordalie
Je suis en train de lire "La pensée et la guerre" de Jean Guitton (Desclée de Brouwer, 1969 : livre tiré de ses conférences à l'école de guerre). Il est bon de revenir aux philosophes, y compris pour notre sujet.
J'en tire cette citation : "Depuis les origines, la guerre avait été une ordalie". Qu'est-ce à dire ?
Institution, ou organisation ?
Ayant à écrire sur l'Otan (oui, cela m'arrive) et après avoir rappelé la distinction classique entre l'Alliance et l'organisation, j'en suis venu à me rendre compte que cette "organisation" est une "institution". Mais pour cela, il me fallait préciser un peu les deux mots.
Distinguer les deux mots n’est pas qu’un raffinement sémantique
Permanence de la Raison d'Etat
Raison d’État : l'expression, encore présente et admise dans les années 1980, a disparu depuis une quinzaine d'années. Comme si le mot appartenait à la guerre froide. Et comme si aujourd’hui, il constituait l'abomination du mal. Elle serait rejetée en même temps que l’État (ce pelé, ce galeux), dans un monde post-westphalien où l'Etat n'aurait plus sa raison.
source (Richelieu au siège de La Rochelle)
Plaidoyer pour BHL ??
Oui, c'est un faussaire. Oui, il est insupportable. Oui, sa morgue hautaine, sa suffisance et sa dominance m'exaspèrent. Oui, ce gars-là n'est pas sérieux même s'il ne rit jamais et qu'il a toujours l'air grave du type qui porte tous les malheurs du monde, affligé professionnel. Oui, sa richesse médiatique m'insupporte. Non, je ne le lis pas, ou plus depuis un lointain "la barbarie à visage humain" où j'appris que le monde était structurellement divisé entre les bons et les mauvais, entre les fascistes (et les Français en étaient, "naturellement") et les opprimés, découverte philosophique qui ne bouleversa pas ma vie. Oui, sa suffisance à coup de vagues concepts philosophiques et de plagiats botuliens suffisent, effectivement, à disqualifier intellectuellement le bonhomme.
Et non, il ne lira pas ce billet, habitué qu'il est aux injures et aux moqueries des blogueurs et du public, ignorance qui sera de sa part la manifestation ultime de cette distance entre l'élite dont il fait partie et le bon peuple qu'il assimile au public télévisuel de Vivement dimanche et de Téléstar. Et évidemment, je ne dirai même pas du mal de son dernier bouquin, parce qu'il ne mérite pas, c'est évident, une quelconque critique, même pour dire que c'est n'importe quoi. Bref, je suis d'accord avec ce que vous pensez, et je le dis tout haut, histoire que nous soyons temporairement débarrassé de notre ressentiment.
Une fois qu'on a dit ça, n'y a-t-il pas qq chose d'intéressant au-delà de BHL, malgré BHL ? Un je ne sais quoi, un presque rien, avec lequel le géopolitologue pourrait être d'accord ? Peut-être....
Démocratie et géopolitique
La question de la démocratie anime, sotto voce, le débat géopolitique. En effet, l'hypothèse le plus en cours actuellement est celle d'une aspiration générale et mondiale à la démocratie. Ou encore, la mondialisation serait politiquement une marche vers la démocratie. Cela mérite au moins d'être discuté.
Légalité et légitimité
Un correspondant m'entretient de la question de la légalité et de la légitimité, comparant ONU et OTAN.
Le sujet est classique mais je m'aperçois qu'il n'est pas forcément aussi connu que ça. Je me permets donc d'y revenir, car il ne touche pas seulement à l'ordre politique, mais aussi aux questions stratégiques.
Déterminismes
En fait, le marxisme était un "déterminisme historique" quand la Geopolitik était un "déterminisme géographique". Si les deux ont échoué, c'est pour la systémisation de facteurs explicatifs réels, mais devenus des lois absolues, non réfutables. Mais comment ne pas voir, en ce […]