Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi 3 juin 2013

Leçons de guerres tchèques

Quelques jours passés en Bohémien, cela vous change d'être l'éternel romanichel. Et cela incite à quelques réflexions sur les guerres tchèques au travers de l'histoire... même si l'adjectif est probablement usurpé, dans la longue durée. Mais au fond, tous les adjectifs nationaux ne sont-ils pas très récents ? Bref, il sera question de Wallenstein, du SERG, d'Austerlitz, de Sadowa...

source

Lire la suite...

jeudi 8 juillet 2010

Elections 2010 : Tchéquie

Je débute par la Tchéquie une série de billets sur les élections qui se sont déroulées en Europe au cours de ce premier semestre.

Les élections tchèques ont eu lieu le 29 mai 2010. Elles sont surprenantes, même si elles n'ont pas attiré l'attention.

carte_tcheque.gif

Lire la suite...

dimanche 18 octobre 2009

Tchéquie, Sudètes et Europe

Le président V. Klaus a donc lié sa signature du traité de Lisbonne aux décrets Benes.

carte_tcheque.gif

1/ A la fin de la 2ème GM, Edvard Benes, chef du gouvernement en exil, promulgue ces décrets qui seront validés par un acte constitutionnel. Nous sommes en mars 1945. Avant le coup de Prague, donc. De quoi s'agit-il ? D'expulser les populations allemandes et hongroises vers l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie. Soit environ 2,6 M germanophones et 400.000 magyarophones. Et accessoirement, de confisquer leur biens.

2/ La chose aurait été implicitement admise à la conférence de Potsdam (juillet 1945). A l'issue de la guerre froide, les nouveaux gouvernements démocratiques ne se sentent pas obligés de revenir là-dessus, puisque ces décrets n'appartiennent pas au moment communiste, mais sont dûs à un gouvernement démocratique (même si en exil) et donc légitime.

3/ Or, la question n'est pas aussi anodine qu'il y paraît, puisque de nombreux descendants de ces Allemands des Sudètes contestent ces décrets, de manière assez influente, notamment en Bavière où ils sont assez nombreux. C'est également le cas en Autriche. S'agissant des Hongrois avec la Slovaquie, on a vu (ici) que la question continuait également de puruler.

4/ La question revêt une importance tout à fait significative en Tchéquie, puisque il ne s'agit plus seulement d'Europe, mais d'une question nationale sensible : d'ailleurs, tous les partis se gardent bien de dénoncer le président, qui a su toucher une corde résonnante. Dès lors, il ne s'agit plus d'être pour ou contre l'Europe, mais d'examiner si cette Europe menace ou protège;

5/ A cette aune, et quelle que soit l'habileté du président, il faut faire plusieurs constats. D'une part, il n'y a rien d'illogique à ce que des pays dont la liberté est récente soient extrêmement chatouilleux envers tout ce qui peut affecter leur souveraineté nouvellement acquise. La France, autrement stabilisée, n'a-t-elle pas posé le même type de question en 1966 (la question de l'intégration otanienne), 1992 (le traité de Maastricht) et 2005 (le référendum constitutionnel) ?

6/ D'autre part,la question des Sudètes renvoie à la question identitaire, qu'on ne saurait balayer d'un revers de manche. Elle renvoie bien sûr à l'histoire : celle de l'annexion allemande, celle de l'indépendance mal bâtie par le traité de Versailles, celle plus ancienne de la séparation d'avec le SERG, entre populations slaves et populations allemandes qui s'intriquèrent depuis fort longtemps. Les racines du problème sont si lointaines qu'on doit y porter attention et délicatesse.

7/ Dès lors, la question dépasse de loin le seul euroscepticisme de V. Klaus, tout détestable que paraisse le personnage. Derrière ce qui paraît un ultimatum, se pose la question de la nature de l'Europe en marche : s'agit-il réellement d'un instrument pacifiant ? s'agit-il au contraire du faux-nez de la domination des puissants d'Europe ? la question n'est pas posée à l'Europe, elle est posée d'abord à l'Allemagne. Or, cela fait plusieurs mois qu'on observe des signes d'une autonomisation de l'Allemagne, dont certains traits pouvaient paraître inquiétants. Heureusement, cette crise intervient après les élections allemandes : on peut souhaiter que le sens des responsabilités de Mme Merkel prévaudra, malgré les négociations en cours pour former son gouvernement.

8/ L'enjeu dépasse donc largement le seul traité de Lisbonne : c'est l'esprit géopolitique de la construction européenne qui se décide, et non une machinerie constitutionnelle de plus....

O. Kempf

Références Au sujet des décrets Benes, on se reportera à :