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Toutes les Russies

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dimanche 19 février 2012

La Russie et l'espace économique commun (EEC)

On entend souvent des voix prôner une alliance entre l'Europe et la Russie. Il y a là, bien souvent, une sorte de schématisme souvent inspiré d'antiaméricanisme : en effet, il s'agirait d'équilibrer une relation européenne qui serait trop dominée par la domination transatlantique. Au fond, il s'agirait d'une configuration où une Russie moins puissante que les États-Unis laisserait plus de place à l'autonomie européenne.

source

Je ne veux pas ici examiner la pertinence de ce projet : juste constater qu'il se place le plus souvent d'un point de vue "européen" mais sans se poser vraiment la question de l'intérêt russe.

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samedi 26 mars 2011

50 ans après Youri Gagarine, quel avenir pour Baïkonour ? (D. Martens)

Un bel article sur les relations russo-kazakhes, mais aussi russo-françaises (il n'y a pas que le mistral, dans la vie, mais aussi Kourou) : une affaire d'espace, et de puissance.

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Merci à l'auteur : Le chef d’escadron David MAERTENS est stagiaire de la 18ème promotion de l’Ecole de guerre. Il suivra une formation spécialisée en langue russe à l’Institut national des langues et civilisations orientales au cours du cycle 2011-2013.

Olivier Kempf

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vendredi 9 juillet 2010

Oural

Ce mot :

Les Soviétiques ne comprennent pas toujours la grande politique du général De Gaulle. Un jour où Pompidou reprenait l’expression gaullienne « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural », Brejnev est parti d’un grand éclat de rire en disant : « Mais l’Oural, ça n’existe pas. Je vous emmènerai en auto là-bas du côté de l’Est et, au bout d’un certain temps, sans que vous vous soyez aperçu de rien, je vous dirai ‘on a passé l’Oural’ ».

In Maurice Vaïsse, "la puissance ou l'influence", Fayard, 2009, p. 250

O. Kempf

samedi 10 avril 2010

Couleurs révolues, et 1 et 2 et 3- zéro

Avec le renversement du président kirghize, il faut constater une nouvelle victoire pour le Kremlin. C'est en effet le dernier domino des trois 'révolutions de couleurs" qui avaient agité les pourtours russes au début des années 2000.

image tirée d'ici : http://a21.idata.over-blog.com/0/04/46/67/revolution.gif

Flash Back et explications.

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lundi 29 mars 2010

Sainte Russie l'expo

J'ai visité ce week-end l'expo sur la Sainte Russie, des origines à Pierre le Grand, qui se tient au Louvre. Autant l'expo Turner est décevante, autant celle-ci suscite un grand intérêt. On peut en effet y aller pour des raisons artistiques (avec notamment des rouges et des verts incroyables), mais on peut aussi y aller pour des raisons culturelles et, au fond, géopolitiques : car on y comprend une "identité" russe qu'il paraît nécessaire d'illustrer. En effet, les ouvrages sur la Russie, (par exemple celui de Heller) manquent d'une iconographie suffisante : même les cartes sont souvent insatisfaisantes. Les atlas historiques manquent également de photos. Quant aux recueils artistiques, ils évoquent des évolutions techniques, picturales, sculpturales, omettant souvent les arrière-plans politiques.

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mercredi 17 juin 2009

L'étranger proche s'éloigne

Nous sommes tous à regarder l'Iran, mais il ne faut pas oublier nos alentours. Il faut lire l'article du Monde sur la Biélorussie qui se fâche avec la Russie.

L'année dernière, Marie Jégo avait publié un bon article sur l'incapacité russe de produire du soft power. Toutefois, l'affaire géorgienne de l'été dernier, puis la guerre du gaz de l'hiver avaient incité les Européens à considérer que "l'Occident" avait été trop loin et que, d'une certaine façon, il fallait apaiser nos relations avec le voisin russe. Du coup, on avait été très indulgent avec les foucades russes : Abkhazie, Ossétie, Asie centrale, Kaliningrad, Ukraine mais aussi Biélorussie.

On s'était de même accommodé de la création d'une force de réaction rapide organisée par "l'organisation du traité de sécurité collective" qui devait s'installer sur la base de Manas (et empêcher l'Otan d'utiliser celle-ci pour sa logistique vers l'Afghanistan).

Aussi considérait-on M. Loukachenko comme "le dernier dictateur européen". Et croyait-on qu'il était l'homme lige du Kremlin (voir mon billet) même s'il n'avait pas reconnu les indépendances abkhaze et ossète.

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Lors du partenariat oriental (voir cette géopolitique involontaire) on avait considéré la présence de M. Loukachenko comme un affichage et une duperie. Il semble que la volonté biélorusse soit réelle, et que Minsk veuille utiliser l'Europe comme contrepoids à la Russie.

Cela manifesterait que celle-ci n'est pas aussi influente qu'on le croit ; que la crise la fragilise, et que l'arme énergétique ne suffit pas ; et qu'il faudra bien considérer ces confins comme un entre-deux, une zone mêlant Europe et Russie : que l'étranger proche sera en fait l'étranger proche des deux parties, et non plus le seul étranger proche de Moscou.

O. Kempf

dimanche 26 avril 2009

Minorités russes

J'ai le sentiment que le problème des minorités russes revêt aujourd'hui la même importance que la question des minorités allemandes dans les années 1920.

Elles sont disséminées dans les pays Baltes (notamment en Estonie, sans parler de l'enclave de Kaliningrad), dans les petites Russies (Biélorussie, Ukraine, Transnistrie), et elles se renouvellent (création de "Russes de l'extérieur " au moyen de la distribution de passeports en Abkhazie et en Ossétie du sud). Personne n'admet que la Russie ait reconnu ces deux républiques "indépendantes". Que dira-t-on lorsqu'elles deviendront des républiques "russes", rejoignant la fédération de Russie ?

Enfin, si elle est plus discrète, la question des minorités russes n'est pas moins sensible en Asie centrale.

Anecdotique ?

Sauf que la Russie et ses voisins font aujourd'hui face à une crise aussi violente que celle de 1929 !

O. Kempf

vendredi 27 février 2009

La Biélorussie fusionne sa défense aérienne

Bien des pays ont des difficultés économiques.

1/ A l'est de l'Europe, la Biélorussie est de ceux-là. Problème, elle a extrêmement mauvaise réputation (despotisme qui n'a que les apparences de la démocratie) et il est peu douteux que les institutions internationales (FMI, UE, ...) lui prêtent de l'argent. La Russie,bien que mal en point elle aussi, a encore des réserves. Elle vient donc de prêter de l'argent à la Biélorussie (une deuxième tranche d'un prêt de 2 Mds de dollars). En échange, Le président biélorusse Loukachenko a accepté de faire fusionner sa défense anti-aérienne avec celle de la Russie. La négociation durait depuis 2001.

Cela fait penser à deux choses :

2/ D'une part, la défense aérienne des pays baltes est assurée par l'Otan, selon une mission permanente "Baltic Air policy" (voir ici): les chasses alliées viennent régulièrement prendre des tours pour assurer la maîtrise du ciel balte. La défense anti-aérienne de Minsk qui s'allie à celle de Moscou constitue désormais un bloc intégré autour des avions de l'Otan.

3/ On apprenait de même les volontés russes de reprendre pied dans son "étranger poche" : en clair, dans l'espace de l'ex URSS. AInsi comprend-on la création d'une froce d'action rapide annoncée le 4 février (voir ici). "Réunis à Moscou, mercredi 4 février, les chefs d'Etat de Russie, d'Arménie, de Biélorussie et de quatre républiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan) se sont entendus pour former une « force d'action rapide » sous le commandement unifié de Moscou. Cette force (10 000 hommes, au trois quarts des parachutistes russes) sera déployée entre autres sur la base kirghize de Manas dès que les Américains l'auront libérée."

4/ même s'il y a un vocabulaire de guerre froide, il est difficile de prendre ça au pied de la lettre. Même si Moscou a beaucoup de réserves, la situation économique la touche durement, et on ne voit pas revenir à court terme un regain de consommation pétrolière qui augmenterait les revenus. Je pense qu'il faut rester au moins circonspect, même s'il faut le surveiller.

Les débats de sécurité européenne de cette année seront donc passionnants.

A suivre, donc...

O. Kempf