D'habitude, la formule "moi ou le chaos" est le fait d'un prétendant au pouvoir qui se présente comme l'ultime solution pour garantir, voire rétablir l'ordre.
Hier, le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a inventé une autre acception : puisque vous ne voulez-pas négocier, j'abandonne, et ce sera le chaos. Le "moi ou le chaos" devint un argument pour quitter le pouvoir, non pour y accéder.

Au-delà de cette curiosité politique, M. Abbas tire les conséquences de l'intransigeance d'Israël et de sa quête d'une sécurité absolue (voir billet). On voit bien en effet les autorités israéliennes fort marries devant cette annonce, qui n'était visiblement jamais entrée dans leurs calculs.
Et puisqu'on parle de calcul, je ne crois pas que celui de M. Abbas consiste à obtenir un revirement israélien. Il est au contraire possible -probable?- qu'il maintiendra son choix.
Alors, les solutions seront assez simples : le Hamas, ou M. Marwan Barghoutti.
- Celui-ci est populaire, dit-on, et paraît le seul capable d'unifier le Fatah, seul partenaire acceptable par Israël. Mais il est en prison : imaginez-vous Tel-Aviv le relâcher, afin qu'il "prenne la succession" de M. Abbas ? ce serait passer d'une dépendance (celle de la geôle) à une autre, plus politique. Peu praticable.
- Alors, ce sera le Hamas, seule force politique alternative crédible... Et si on ne s'entend pas avec le Hamas, il y aura des ultras radicaux, encore plus extrémistes que le Hamas, qui le déborderont dans l'intransigeance.....
Bref, le chaos. Mais il était prévisible.....
O. Kempf
Réf.