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dimanche 13 juin 2010

Kirghizie : qq chose de plus

Les événements de ce jour en Kirghizistan (Kirghizie) frappent par le nombre des victimes : 100 mort, 1200 blessés, et 70.000 réfugiés Ouzbecks ayant fui le pays.

carte_kirghize.gif carte tirée d'ici.

1/ On y voit bien sûr une réplique (au sens de la tectonique des plaques) des événements d'il y a quelques semaines : le départ du précédent dirigeant, Kourmanbek Bakiev. Celui-ci tirait ses soutiens politiques du sud du pays (où ont eu lieu les émeutes), et certains voient dans celles-ci le résultat de ses manigances. L'explication serait alors politique.

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samedi 24 avril 2010

La Vallée du Ferghana: une poudrière au pays de Tamerlan, par Alexandre Guérin

Un jeune chercheur, russophone et actuellement travaillant en Russie, le propose ce texte fort intéressant sur une vallée d'Asie centrale : le sujet me semble passionnant, car il illustre ce que je crois possible, même si je ne l'ai pas encore théorisé : la possibilité d'une microgéopolitique. Il ne s'agit d'ailleurs pas forcément d'une affaire d'échelle : mais il faudra que j'y revienne quelque jour prochain.

En attendant, ce texte relativement court (environ 10.000 caractères) existe aussi en version plus longue : j'espère que le sujet intéressera un rédacteur en chef de revue qui voudra bien passer commande, ou regarder ce qu'on peut demander à cet émule de René Cagnat... et alors que les récents événements au Kirghizistan ne sont pas terminés. Merci à Alexandre Guérin pour cet aperçu.

O. Kempf

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jeudi 25 juin 2009

Les soucis du pésident Obama, et l'aspirine kirghize (+ MAJ)

Le président Obama a bien du souci : en Iran, l'élection ne se passe pas comme prévu puisqu'il y a une sorte de coup d'Etat qui porte au pouvoir les ultras, déterminés à poursuivre leur démarche nucléaire, sans voir que l'Iran était en train d'acquérir sans cela une position de force régionale.

Du coup, le discours du Caire est mis à mal, et Netanyahou est ravi (voir billet) : la politique US visant à séparer le Proche du Moyen Orient est en train d'échouer.

Cela n'arrange pas le nouveau président : L'équilibrage par l'ouest de l'AfPak (via les Tadjiks et le Balouchistan) s'éloigne.

Heureusement, une bonne nouvelle : profitant de la déconfiture économique russe et des premières failles du système Poutine, les Américains ont réussi (voir article ici) à convaincre le Kirghizistan de relouer leur base de Manas, clef de l'approvisionnement logistique de la FIAS (voir mon billet ici). Peut-être les Américains, non contents d'avoir mis sur la table les dollars nécessaires, sont-ils devenus moins arrogants en Asie centrale ?

Cela apportera un léger baume au cœur de Mr President. L'aspirine kirghize va peut-être soigner sa migraine perse.

O. Kempf

MAJ : on lira avec attention le billet de "zone d'intérêt" sur le sujet, qui vient remarquablement en complément de celui-ci. On lira également ce billet de "Zone militaire", qui traite également du sujet, mais en s'attachant au côté kirghize.

samedi 28 mars 2009

L'Iran, prochaine base logistique pour la FIAS ?

Une petite brève dans le Monde d'hier :

Renouant des relations interrompues depuis trente ans, l'Alliance atlantique et l'Iran ont eu un premier contact "exploratoire" le 9 mars, a annoncé, jeudi 26 mars, le porte-parole de l'OTAN. Le secrétaire général adjoint pour les affaires politiques, Martin Erdmann, a rencontré Ali Asghar Khaji, ambassadeur d'Iran en Belgique et auprès de l'Union européenne (UE). Cet entretien a porté sur la situation en Afghanistan. Par ailleurs, "le fait que l'Iran (ait) accepté de se rendre à la conférence internationale sur l'Afghanistan, le 31 mars, à La Haye, est une bonne nouvelle et constitue une nouvelle étape dans la régionalisation de la question afghane", a souligné le porte-parole de l'OTAN. Les Alliés s'efforcent, enfin, de trouver des routes alternatives pour ravitailler leurs troupes en Afghanistan autres qu'au Pakistan où les convois militaires sont régulièrement attaqués par les insurgés. L'idée serait de les faire transiter par le port iranien de Chabahar.

Cela renvoie à ce que j'écrivais il y a deux mois, de façon provocante à l'époque :

Allez, soyons provocateurs : cela anticipe peut-être le grande retournement à venir, celui de la prochaine alliance irano-américaine. Ils coopèrent déjà en Irak, ils ont les mêmes ennemis (les talibans), il est donc tout à fait possible que pour ménager une alternative au Pakistan, les Américains préparent en sous-main un accord avec Téhéran pour accéder à l'Afghanistan. Car il n'y a pas qu'à Moscou qu'on joue aux échecs avec plusieurs coups d'avance.

Je ne pensais pas que ça irait si vite.

O. Kempf

mercredi 18 février 2009

Obama : seulement 17 000 hommes en Afghanistan

Ainsi, nous apprenons aujourd'hui que les Etats-Unis enverront 17.000 hommes en renfort en Afghanistan.

Seulement, pourrait-on dire. Car si au début, B. Obama annonçait deux brigades (voir ici, billet du 14 juillet)), le chiffre était monté jusqu'à 30.000 hommes.

1/ Cette décision reflète le basculement stratégique qu' on a oublié alors qu'il était très nouveau il y a seulement six mois (voir ici et ici). Je cite ce que je disais début août dans ce dernier billet : à l'axe Washington-Islamabad se substituerait un axe Washington-New Delhi, qui relayerait localement l'alliance New Delhi-Kaboul. On chercherait alors un nouvel équilibre nucléaire régional, l'Inde et l'Iran équilibrant un Pakistan devenu fragile, et ayant besoin de pressions accrues pour ne pas imploser, avec tous les risques que comportent cette "bombe islamique

2/ L'hypothèse de cet été se confirme à la lumière de deux éléments : - le départ de Musharraf (voir ici) - les attentats de Bombay (voir ici et ici).

3/ Alors, pourquoi seulement 17.000, pourrait-on dire ?

- bien sûr, à cause des difficultés de retrait des troupes engagées en Irak : raison officielle

- également, pour forcer les alliés européens à envoyer eux aussi des renforts : Italiens, Britanniques, Allemands ont déjà annoncé qu'ils le feraient. La France "étudie", laissant placer le doute, j'imagine dans le cadre de la fin des négociations sur les places à obtenir dans la structure.

- mais aussi par volonté de ne pas trop s'engager en Afpak (voir ici). Et voir s'il ne faut pas laisser un "terroristan" (voir ici) se mettre en place.

En conclusion/ Je crois qu'il ne faut pas s'enflammer : je trouve B. Obama très prudent sur la question, alors que c'est sur la comparaison Irak-Afghanistan qu'il avait nourri son ascension dans les sondages. Amorce d'un revirement ? peut-être.

Disons que la thèse de l'alliance indienne, privilégiée à l'alliance pakistanaise, se précise (notez d'ailleurs que sur pression américaine, Islamabad est finalement convenue que les attentats de Bombay avaient été en partie organisés au Pakistan). Et qu'on peut imaginer l'hypothèse suivante : alors, l'Afghanistan risque bientôt de ne plus être LE problème, mais paradoxalement le début d'une solution au vrai problème, le Pakistan.

Et accessoirement, cela renforcerait le basculement possible vers une alliance avec l'Iran (idée susurrée ici).

Attention : il ne s'agit là que d'hypothèses ....

O. Kempf

dimanche 8 février 2009

Fermeture de Bichkek et logistique de la FIAS

La Russie a évidemment préparé, avec le Kirghizistan, la fermeture de la base de Bichkek aux Américains (voir ici).

1/ Cela permet tout d'abord de relancer l'organisation militaire de la CEI, que tout le monde avait oublié. Intéressant, alors que ces dernières années, chacun s'inquiétait de la montée en puissance de l'Organisation de Coopération de Shanghaï, avec la Chine. Signe que cette coopération ne donne pas tant satisfaction à Moscou ?

2/ Cela marque bien sûr le grand retour de la Russie en Asie centrale. Mais qui en avait jamais douté ?

3/ Cela permet de faire monter les enchères dans les négociations à venir avec les Etats-Unis : votre logistique n'est pas sûre par le Pakistan, vous avez besoin de routes alternatives, elles passeront à nos conditions.

4/ Allez, soyons provocateurs : cela anticipe peut-être le grande retournement à venir, celui de la prochaine alliance irano-américaine. Ils coopèrent déjà en Irak, ils ont les mêmes ennemis (les talibans), il est donc tout à fait possible que pour ménager une alternative au Pakistan, les Américains préparent en sous-main un accord avec Téhéran pour accéder à l'Afghanistan. Car il n'y a pas qu'à Moscou qu'on joue aux échecs avec plusieurs coups d'avance.

Olivier Kempf