Culture › Art

Velázquez (au grand-palais)

Cela fait longtemps que je n'ai pas publié de billet culturel. Non que je lise moins (si vous saviez!) ou que je visite/visionne/écoute moins mais le temps manque. Toutefois, une exception pour la dernière exposition Velázquez, au Grand-Palais. J'y suis allé samedi dernier, en début d'après-midi : zéro file d'attente ! Bref, vous pouvez vous y risquer (avant le 13 juillet, il ne faut tout de même pas traîner). Voici quelques raisons qui pourraient vous inciter à sortir...

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De l'Allemagne (expo au Louvre)

Le titre de l'exposition renvoie très clairement à l'ouvrage éponyme de Mme de Staël. Le but consiste en effet à savoir s'il y a un art allemand. Ou plus exactement, car ce projet est finalement peu explicite, s'il y a un art qui accompagne l'émergence politique de Allemagne, en tant que nation. Voici une question éminemment géopolitique : l'art, expression de l'identité, peut-il expliquer une représentation identitaire de la Nation ? L'art peut-il contribuer, implicitement (je ne parle pas des arts officiels, de l'art pompier de la III° république aux arts impériaux des totalitarismes) à la formation nationale ? Intuitivement, la réponse est positive. Il convenait de le vérifier avec cette étrangeté qu'est l'Allemagne, dont on peut dire aussi bien qu'elle est un mystère entourée d'un secret camouflé dans une énigme. Je sais, c'est sir Winston parlant de la Russie, mais convenez que pour un esprit français, l'Allemagne restera toujours difficile à comprendre. Un détour artistique, par cette nation si artistique, aidera peut-être.

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Marcel Storr

Qu'est-ce qu'un chef-d’œuvre ? qu'est-ce qu'une œuvre ? comment oser prononcer ces mots aujourd'hui, où la production "artistique" paraît tellement marchande qu'on se méfie instinctivement des "racontars" pédants des critiques jetant de la poudre aux yeux du bourgeois, même s'il habite la Bastille ou la Butte Montmartre et pas le XVI° ... Tenez, vous aller encore dire que mes instincts réactionnaires remontent à la lumière et que je suis décidément indécrottable. Et effectivement, je le suis. Et notamment d'une méfiance extrême envers les "grands maîtres" actuels. Je n'ai jamais aimé Miro, trouve que Tapiès est de l’esbroufe, et ai été moyennement intéressé par l'exposition Münch à Beaubourg cet hiver (même si c'est effectivement un peintre authentique). Bref, mon cas est grave.

source (droits protégés B & L Kpf)

Car au fond, il consiste à estimer que la plupart des artistes contemporains n'ont pas grand chose à dire ou, pour être plus exact, "disent" et commentent leur œuvre plus qu'ils ne laissent celle-ci s'exprimer. Bref, l'art contemporain est bavard, fait de commentaires et de glose, fait de mots plus que de vision, un art verbeux et non pas sensuel, m une littérature plus qu'une esthétique, un objet marchand plus qu'un truchement du monde.

C'est pourquoi l’œuvre de Marcel Storr paraît doublement miraculeuse : d'une part par ce que l'auteur n'en a rien dit, puisqu'il était analphabète et sourd, reclus et isolé ; ensuite, parce qu'elle est restée cachée pendant 35 ans, jusqu'à la première exposition publique qui a lieu en ce moment et où il faut se précipiter.

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Manet

L'exposition Manet, au musée d'Orsay, est moins clinquante que les expos du Grand Palais : elle n'en est pas moins intéressante, même si Manet est moins facile d'accès qu'un Monet ou qu'un Picasso.

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Tout d'abord, elle a un gros avantage : moins de texte, moins de choses à lire, moins de logorrhée sur les murs : le visiteur peut donc s'arrêter et regarder, seul. Il doit juste éviter tous les voisins qui se baladent avec les commentaires audio, ces sortes de téléphone portables qui leur disent ce qu'il faut penser du tableau, là, juste en face d'eux. Ils écoutent plus qu'ils ne regardent.

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