On n'y pense pas, mais l'âge venant, il faut bien penser aux successions. Celle qui s'annonce en Egypte est rien moins qu'évidente. Le billet de l'excellent "middle east en français" nous aide à y voir clair.

1/ 1ère solution, celle à laquelle chacun pense : filston remplace papa, et en plus, ça tombe bien, il a plus de 23 ans, donc pas de risque de polémique autour de son immaturité. Bref, une vision monarchique sans les artifices royaux, et une vision business : le pouvoir comme moyen de s'enrichir, il y a quelques exemples au Magrheb et ailleurs. Trop simple ?
2/ Alors, pourquoi pas Omar Souleiman : l'homme qui négocie avec Israël et le Hamas. Si c'était lui, on resterait dans la même logique Moubarakienne, celle du dialogue avec Israël : le voisin demeurerait alors au centre du paysage intellectuel de l'Égypte. L'Égypte se penserait géopolitiquement par rapport à Israël.
3/ Plus novatrice est l'hypothèse El Baradei : en introduisant la dimension nucléaire, elle fortifierait certainement la non entrée de l'Egypte dans un programme nucléaire, même si l'Iran le devenait : à coup sûr, cela aurait une influence stabilisatrice, face aux menaces de prolifération. La logique serait moyen-orientale.
4/ Amour Moussa, enfin, secrétaire de la Ligue Arabe, permettrait de revenir à un des fondamentaux de l'Egypte moderne, depuis son invention par le nasserisme : celui du panarabisme.
5/ Autre solution, pas évoquée : celle d'un raidissement islamiste, même si les Frères musulmans ont du mal à persister. Mais il semble bien que l'islamisme ne soit plus une solution.... voir notamment cet intéressant article de G. Paris.
6/ Il n'en reste pas moins que ces diverses hypothèses suggèrent juste que la question ne va pas de soi, et que la disparition attendue d'O. Moubarak, l'homme qui succéda à Sadate, risque d'être plus que problématique.
O. Kempf
Référence : on profitera de ce billet pour signaler un bon blog sur la Géopolitique du Proche et du Moyen Orient, ainsi que la corne de l'Afrique, celui de Marc Lavergne.