Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Un homme très recherché (John Le Carré)

La géopolitologue lit beaucoup. Il ne regarde pas la télé (sauf pour les bons matchs de rugby), ne sait pas ce que c'est que la télé réalité, et ne comprends rien, mais alors rien aux titres de la presse pipol qui lui donne en pâture des noms de parfaits inconnus dans des positions scabreuses. Il dort souvent, façon à lui de dire qu'il réfléchit.

Est-ce suffisant pour se détendre ?

Non, bien sûr? Du coup, il lit parfois des romans d'espionnage. Mais il faut dire que la production est quand même de très mauvaise qualité.

Aussi on appréciera le dernier Le Carré, "un homme très recherché". Le Carré a enfin trouvé la façon de survivre à la fin de la guerre froide et aux fulgurances de Smiley.

41EmeRxA4yL._SL500_AA240_.jpg

Dans cette histoire, on retrouve encore, d'une certaine façon, ce qu'on avait lu dans "une petite ville en Allemagne" : comment de parfaits inconnus se retrouvent au centre d'une machination de services secrets concurrents qui les instrumentalisent pour des motifs qui n'ont rien à voir avec leur préoccupations véritables, et leurs ressorts psychologiques.

Ainsi, un improbable Tchétchène, fils illégitime d'un colonel russe qui s'est enrichi en pillant les régions qu'il a dévastées, veut récupérer l'héritage de son père placé auprès d'une banque anglaise de Hambourg. Il sera bien sûr instrumentalisé, ainsi que tous ses proches qui se sont attachés à lui. La conclusion demeure : comment rester "normal" face à la machination des services secrets ?

C'est drôle et désespérant à la fois. On comprend plus que jamais pourquoi Le Carré n'est pas qu'un simple auteur de romans d'espionnage.

A lire absolument,

O. Kempf

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/100

Fil des commentaires de ce billet