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Buzz médiatique, papier et électronique, français et transalpin

En ce jour de Sidi Brahim (bonne fête à tous les Chasseurs, et notamment à l'ami Laurent), faisons le point sur quelques nouvelles diverses et anodines.

1/ Tout d'abord, une excellente recension de blogs par Bénédicte Trajnek, sur son toujours excellentissime géographie de la ville en guerre : elle a la gentillesse de dire que j'y suis pour qq chose, bravo pour la courtoisie, bravo surtout pour sa recension de rentrée. En plus, elle lance un débat, suite à un de mes billets sur les Balkans.

Profitons en au passage pour apporter deux commentaires :

  • j'ai pris l'habitude d'écrire Kossovo avec deux s, pour respecter les règles françaises d'orthographe : et j'ai longtemps hésité à utiliser le traditionnel Kossovie, qu'on voyait encore au début du siècle dernier. Quant à l'adjectif, il va de soi que je préfère kossovien (ou kosovien) plutôt que kosovar, puisque ce suffixe ne correspond à rien de connu.
  • Au-delà de ce cas particulier, la question des noms de lieux se pose. Elle est double à mon sens : d'une part,la façon dont les "locaux" se nomment, avec ses évidentes conséquences en terme d'identité; d'autre part, de la part de celui qui observe, en l'occurrence le géopolitologue. Je prononce à dessein géopolitologue, et non géopoliticien, pour évoquer le rôle de description et d'analyse. La francisation des noms permet, à mon sens, d'introduire une certaine distance, un néologisme qui évite de prendre part à la "guerre des mots". Mais tout ceci mériterait de plus longs développements.

2/ Quelques blogs ont la gentillesse de me citer, voire de reproduire mes billets (en donnant source et référence, selon la netétiquette) :

3/ Enfin, vous connaissez forcément la revue italienne de géopolitique Limes : toujours excellemment bien faite, avec de très bonnes cartes : il manque ça en France, incontestablement. Ce serait d'ailleurs un beau projet à lancer. Signalons toutefois la revue SE (comme Semestro europeo), bimestrielle, elle aussi italienne, qui est assez jeune : visiblement adossée à un groupe assez puissant (maquette riche), elle est moins géopolitique que Limes, mais cherche visiblement à donner des analyses transverses. Ainsi, le numéro de juin-juillet est-il dédié à la question des réseaux, dans toute l'acception du mot : informatiques, sociaux, mais aussi énergiques, avec par exemple un article sur Nabucco.

Bonne lecture.

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 25 septembre 2009, 21:48 par

Sur la question du nom des lieux, je me posais la question s'il n'y avait pas également un "retour" par rapport aux noms donnés par les acteurs extérieurs (tout particulièrement dans le cas d'opération de maintien de la paix qui se prolongent dans le temps) vis-à-vis de la population locale et surtout des acteurs syntagmatiques locaux. La question part d'une petite anecdote "hors sujet" : étant d'origine de la petite ville française de Montargis, j'ai toujours pris soin de reprendre les gens qui prononçaient Montargisse et de les corriger. L'anecdote peut sembler légère, mais dans les cas où l'apparopriation symbolique du territoire est conflictuelle, les noms utilisés par la communauté internationale n'ont-ils pas un sens également pour les habitants quand ceux-ci en utilisent d'autres et "se battent" pour imposer leur nom à "l'Autre" ? Je n'ai pas d'exemples précis, et c'est plus une interrogation...

EGEA : c'est effectivement une question qui mérite intérêt : elle appartint à une épistémologie de la géopolitique qui reste à écrire (ne serait-ce que pour individualiser la discipline), et il faudra un jour que je m'y mette.

Autre anecdote : le W que l'on prononce de plus en plus souvent à l'anglaise (oue) et non à la française (ve) : Wallon devient ouallon, et non vallon. Autrefois, j'étais surpris de Mitterrand prononçant Koveill'te (Koweit) : au-delà de la préciosité, il avait raison. Même constat pour les X : Aussere, ou Aucserre ? Brussele, ou Brucselle ? Vaste débat......

2. Le vendredi 25 septembre 2009, 21:48 par

Vaste sujet qui n'est pas toujours la marque d'un conflit (dire "Londres, Naples, Alger", cette formulation n'offusque personne) mais qui l'est parfois, effectivement, ou du moins la marque d'une légère tension : Mons en Belgique mal traduit (intentionnellement ?) par "Bergen" ; tentatives de bilinguisme en Bretagne (dite elle-même "Breizh") où beaucoup de noms de lieu sont doubles ; le mot Breizh montre au contraire une tentative d'unification parce qu'il fond ensemble quatre orthographes : Breih en Pays vannetais et Breiz dans le reste de la Bretagne bretonnante. Oui, vaste sujet où il sera probablement difficile de trouver des règles générales sans trop d'exceptions.

Concernant le W, observons que dans le Nord/ Pas-de-Calais (proche de l'Angleterre, je ne vous apprends rien) il se prononce à l'anglaise (oue : le train est formé de plusieurs "ouagons"). Le mieux est certainement partout de prononcer comme les gens du coin, mais si l'on est dans une zone de conflit où s'affrontent des communautés parlant des langages différents le choix de la prononciation du lieu est déjà une façon de prendre parti.

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