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Coopération franco-britannique MAJ

La presse se fait donc l'écho de coopération militaire, jusque et y compris en matière de dissuasion. Cela amène quelques remarques.

MAJ : je signale ce billet de jgp, prau le 20 et qui traite aussi du sujet

1/ Tout d'abord, il faut tenir compte de la contrainte politique : la GB est en campagne pour des élections à tenir d'ici deux mois, trois au maximum : tout ce qui "sort" maintenant doit être jugé à cette aune. Les choses sont assez simples : aucun des deux grands partis n'aura probablement la majorité à lui seul, et devra donc faire alliance avec les lib-dém : ceux-ci ont un sentiment pro-européens, même s'ils n'en font pas état au cours de cette campagne.

2/ Par ailleurs, la situation budgétaire britannique est "horrible", pire encore que la nôtre. Tous les gouvernements européens vont devoir serrer la vis à compter du deuxième semestre. Je ne vous fait pas de dessin.

3/ Le livre vert puis ces rumeurs qui sortent visent logiquement à peser sur la campagne, et à forcer tel ou tel candidat à déclarer son soutien à la dissuasion. En clair, on cherche à cliver la campagne sur un débat militaire.

4/ Au-delà de ces considérations contingentes, y a-t-il qq chose de plus profond ? Oui, indubitablement. La conjonction d'un lent éloignement des Etats-Unis (très bon article dans La Croix de ce matin (qui n'est malheureusement pas en ligne), mais aussi édito de Chris Patten dans le Monde d'hier soir), et d'un isolat britannique croissant : j'ai rendu compte depuis quelques mois de ces deux mouvements

5/ Le retour de la France dans l'Otan n'évite pas le premier et favorise le second. Surtout, les Britanniques ne conçoivent une coopération européenne en matière de défense qu'avec la France : les autres Européens ne sont pas pris au sérieux. C'est vrai du domaine de l'armement (voir ici), cela pourrait l'être du côté militaire.

6/ Jusqu'à la dissuasion ? Cela semble difficile, mais n'oublions pas : les Britanniques ont actuellement une dissuasion qui est déjà dépendante de l'extérieur (accords de Nassau en 1962 qui donnent, dans les faits, une double clef aux Américains) : un contrôle extérieur de la dissuasion ne pose donc pas de problème théologique (à l'inverse de ce qui se passerait en France). Mais affirmer haut et fort un revirement par rapport aux cousins, voilà qui en poserait de biens plus sérieux du côté de Londres. Surtout si ce sont des conservateurs qui arrivent au pouvoir.

7/ Pour Paris, outre l'éventuel gain financier (qui reste à déterminer) ce serait surtout une belle prise politique, qui validerait après coup le pari du retour dans l'Otan. Tout bénéf, donc.

Il reste qu'il faut se méfier de la perfide Albion : ce ne serait pas la première fois que l'hypothèse française serait instrumentalisée outre-Manche pour favoriser d'autres intérêts : un jeu de snooker à plusieurs bandes, souvenez-vous du porte-avions...

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