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Recours national grec

La Grèce a donc demandé le plan d'aide euro-FMIesque. Vous lirez énormément de commentaires sur l'angle économique.

carte_dodecanese.gif

Voyons l'angle géopolitique, du côté grec.

Remarquons, pour notre part, que l'annonce en a été faite sur l'île de Kastellorizo, comme le remarque le Figaro. C'est la plus orientale ile du Dodécanèse (à l'est de Rhodes), ces iles sous administration italienne puis britanniques, et revenus tardivement à la Grèce, en 1947-1948.

Il s'agit donc, symboliquement, d'une ile grecque d'Asie mineure, face à la Turquie qui a chassé, après la première guerre mondiale, toutes les populations grecques de ces rivages de Grande Grèce.

Le symbole est donc national. C'est justement ce ressort national que veut jouer Georges Papandréou. En effet, son opposition critique "l'abandon de souveraineté" que signifie la décision. Car ce qui s'annonce, au-delà des mesures sociales, c'est une violente purge imposée de l'extérieur (marchés, UE, FMI). Il s'agit donc de ressouder l'unité nationale, quitte à utiliser à nouveau le ressort turc pour cela.

Est-il besoin de dire que la chose est dangereuse, et fort inquiétante ? Mais qu'elle valide notre scénario noir : la crise forcera à trouver des boucs émissaires....

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 24 avril 2010, 12:18 par Boris Friak

Une question qui se pose est "que mettent les grecs sur la table ?"

On peut assez facilement imaginer que l'UE est intéressée par :
1) une forte réduction des dépenses militaires, la normalisation de la relation greco-turque et l'acceptation du statu quo à propos de Chypre, c'est-à-dire le déblaiement des derniers (pas ultimes) obstacles au processus d'adhésion de la Turquie;
2) la normalisation des relations avec l'ARYM, dont la reconnaissance sous son nom constitutionnel et la levée du veto quant à l'adhésion à l'OTAN;

Une autre question est : "faut-il aider la Grèce ?"

En effet, le prêt de 30 milliards par un consortium de pays de l'UE est destiné au remboursement d'échéances et d'intérêts. Ces recettes seront probablement immédiatement "investies" par les créanciers en opérations spéculatives hostiles à la Grèce et à d'autres pays de la zone Euro.

De fait, ne vaut-il pas mieux encourager la Grèce à se mettre en situation de cessation de paiement, de l'aider pour rembourser les prêts consentis par des particuliers et d'imposer un rééchelonnement de la dette à des taux normaux pour la dette détenue par les banques ?

Les attaques spéculatives étant des atteintes à la sécurité des Etats, le seul mécanisme de solidarité à envisager est celui de l'article 5…

égéa : en fait, la Grèce n'a que ce qu'elle mérite : des années de gabegie et de négligences/ Les marchés (les Allemands aussi) n'ont pas tort, dans la seule logique économique. Il reste qu'il y a une logique politique. La distance entre les deux posera des problèmes.

Quant à l'article 5 : vous n'êtes bien sûr pas sérieux? comment "attaquer" des spéculateurs ?

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