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L'Inde

Françoise Riou inclut ce texte dans un commentaire d'un de mes précédents billets : je trouve cela fort instructif, et ne peux résister au plaisir de la faire partager. Merci, madame.

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Dans un tout autre monde (mutatis mutandis on dit) l'Union indienne connaît depuis trois décennies une ascension des "régionalismes" (bien sûr rien à voir avec les régions de toutes genèses et sortes de l'Europe), manifestée par les redécoupages successifs d'Etats (voir le Nord-Est et la pulvérisation de l'Assam), qui procèdent de logiques d'ajustements post-décolonisation et de revendications identitaires et économiques, contre le centre fédéral, contre les Etats plus pauvres, contre les langues du Nord, contre les peuples du Sud, contre les immigrés bengalis, contre l'allocation de l'eau des barrages. Tout cela accompagne le déclin , depuis les années 1970, du consentement à la Nation indienne telle que le combat pour l'indépendance l'avait construite : un Etat séculariste, multiple (difficilement, mais dans l'idéal et dans le droit), progressiste, social, auto-suffisant. Les progrès du marché, de la consommation dans une part de la population , l'enrichissement d'une classe "moyenne" (je n'ai pas de meilleur terme) ont étrangement replié les horizons des groupes constituant l'immensité sociale indienne, réactivé les identités religieuses, et tout cela s'est superposé aux fractures traversant l'unité nationale depuis le début, donnant des failles cisaillantes (ça c'est pour l"orogenèse, pas pu m'empêcher).

Commentaires

1. Le dimanche 2 mai 2010, 20:32 par

C’est sur la pointe des pieds que j’entre dans ce débat sur ce pays très mystérieux (du moins mystérieux pour moi) parce que je lis que l'enrichissement d'une classe "moyenne" serait un facteur défavorable à l’unité nationale. Il semble couramment admis au contraire qu’en règle générale l’existence d’une classe moyenne prospère et consommatrice est favorable à la cohésion et à la stabilité d’un pays. On le voit dans notre propre histoire pendant la 2ème moitié du XIX° siècle et l’on voit aussi que les pays instables sont souvent dépourvus de cette classe moyenne. Par conséquent (et sous réserve que j’aie bien compris le propos) je souhaite demander à Françoise Riou pourquoi l’unité nationale indienne souffrirait de l’enrichissement d’une classe moyenne.

Par ailleurs, cher Monsieur Kempf, du fait que nous avons déjà parlé du « soft power » sur ce blog, je vous invite à jeter un coup d’œil sur la page de wikipedia qui parle de Bollywood, un autre cas de « soft power » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bollyw...

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