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Retour sur des clichés israéliens

Un lecteur m'a adressé un commentaire sur le billet "clichés sur Israël". J'y avais répondu, et avant de le mettre en ligne, je reçois un commentaire du même me demandant de ne rien publier.

carte_bande_gaza.jpg

Israël et le conflit israélo palestinien suscitent la passion. Mais il me paraît utile de publier la réponse que je lui faisais et qui peut intéresser tout le monde. O. Kempf

Précisons que je n'ai donné que quelques extraits qui me paraissaient significatifs, mais qu'il faut lire le texte en son entier si on veut critiquer l'argumentation : mon billet incitait à se reporter au texte.

1/Tout d'abord, Tony Judt est un universitaire (historien) qui a écrit une remarquable "histoire de l'Europe après la guerre" dont j'ai rendu compte sur égéa (au passage : bouquin remarquable que tout candidat se doit de lire): on ne peut donc pas le taxer d'ignorance ou de superficialité journalistique (à supposer que les journalistes du NYT soient superficiels, argument qui en soi est aventureux)

2/ Accessoirement, on peut difficilement accuser TJ d'antisémitisme larvé : comme il est juif, cela serait malvenu de sa part. Cela illustre au contraire, même si je ne l'ai pas signalé dans mon billet, la fêlure entre Israéliens et une partie de la diaspora juive. Il serait d'ailleurs possible d'y voir une réplique de la fracture transatlantique observée par ailleurs : de même que l'Europe s'éloigne des Etats-Unis, pareillement Israël dissout peu à peu le lien transatlantique entre tel Aviv et New York. Autre effet de cette dissolution de l'Occident, que je ne cesse de constater depuis l'ouverture de ce blog.

3/ Quant à dire que les Palestiniens n'ont jamais raté une occasion de faire des erreurs, je vous l'accorde. Est-ce pour autant qu'on ne peut essayer de penser la situation actuelle, et constater la sorte d'impasse dans laquelle on se trouve? Surtout pour Gaza, annexé par mégarde, colonisé par habitude, délaissé par lassitude et bloqué par ambition d'une sécurité absolue.... Le stratégiste le sait bien : ma sécurité absolue signifie l'insécurité absolue de l'autre : soit on l'annexe (cette voie n'est plus possible) soit il se révolte. Il faut donc des insécurités partagées et négociées. Gaza engage la Cisjordanie, et donc Jérusalem. Il faudra négocier à Gaza, avec le Hamas. Car si ce n'est pas avec le Hamas, ce sera avec le suivant qui, bien sûr, sera "pire".

NB : le lecteur intéressé se reportera au beau livre "Gaza, la vie en cage" de Hervé Kempf et Jérôme Equer, reportage écrit et photographique réalisé en 2004. C'est un bel ouvrage et un beau travail d'éditeur.

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 20 juin 2010, 17:06 par oodbae

bonsoir,

je suis l'auteur du commentaire que je vous ai ensuite demandé de supprimer. Je ne pensais pas que vous y répondriez car j'ai eu l'impression a posteriori de m'emporter un peu vite. Pourtant vous l'avez fait donc si vous avez deux minutes pour cela, je suis en fait d'accord pour que vous le publiez car ainsi, mon commentaire devient "la réponse critique elle-même très critiquable",voire une sorte de "regardez ce qui se passe quand on parle sans savoir". ca ne me gêne pas.

ceci étant dit, j'aimerais préciser que j'ai été finalement lire l'article que vous citez. merci d'avoir insisté pour cela. au risque de persister dans l'erreur, je soutiens encore que l'auteur est superficiel dans son article, ce qui n'est pas étonnant de la part d'un journaliste mais ceci est un avis personnel. Notamment concernant le point 1 que j'avais mentionné.
L'auteur parle d'occasions manquées, du coté israelien, depuis 40 ans. Quelles occasions? on ne sait pas. des occasions de faire la paix? des occasions de gagner la guerre? des occasions d'aboutir à la solution des deux états? des occasions de plier bagage pour rendre la Palestine aux palestiniens? des occasions de convertir les palestiniens au judaisme (là, je fais de la provoc', désolé) ? il ne précise pas et surtout ne précise pas comment ces occasions auraient pu être réussies, quelle aurait pu être leur finalité, qu'avait on à en attendre. Evidemment, a posteriori, il est aisé de juger les évènements énumérés comme des échecs ou des occasions manquées mais enfin,l'histoire, il y a ceux qui en parlent et ceux qui la font. Apparemment, M. Judt appartient à la premiere classe et tant mieux pour lui s'il en parle très bien [de l'histoire].

J'arrête là, merci de m'avoir lu. Je suis impressionné que vous preniez le temps de répondre aux commentateurs ainsi. Si c'est possible, pouvez vous corriger OLP par Fatah dans le commentaire précédent (que je vous avais demandé de supprimer) ?
oodbae.

égéa : je ne vais pas publier votre premier commentaire. Celui-ci suffit.

2. Le dimanche 20 juin 2010, 17:06 par

"... mais enfin,l'histoire, il y a ceux qui en parlent et ceux qui la font", nous dit oodbae, pastichant la célèbre esquive de celui qui ne voulait pas avouer n'avoir pas fait la guerre et donc ne pas pouvoir en parler : "la guerre, il y a ceux qui en parlent et ceux qui la font".

En histoire, l'antinomie entre "parler" et "faire" n'est pas si évidente : sans les Romains pour en parler, le glaive de Brennus ne serait pas entré dans l'histoire ; non plus que Vercingétorix sans "la guerre des Gaules" de Jules César.

3. Le dimanche 20 juin 2010, 17:06 par

Sans Histoire, pas d'historiens, et sans historiens, pas d'histoire !

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