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Sujet CID : résistance et obéissance, vertus du citoyen

Voici le sujet qui vient de tomber au concours du CID :

" Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance, il assure l'ordre, par la résistance, il assure la liberté." Alain 1912

Cette dichotomie vous semble t elle conciliable avec votre engagement d'officier?

Merci aux nombreux candidats qui me l'ont signalé. Voici le commentaire de l'un d'eux : "Au bilan, dans ma salle d’exam, nous étions plus d’un à être surpris". Tel autre ajoute : "Pour ma part, le sujet a priori bateau m'a posé quelques difficultés. Néanmoins, je suis assez satisfait du résultat".

Ces derniers temps, on avait pas mal évoqué la notion d'obéissance ou le cas de De Gaulle. Un lecteur d'égéa avait donc les meilleures chances de réussir. C'est mon fillot qui doit être content.....

1/ En première approche, le sujet était à plusieurs abîmes : d'une part entre Alain (1912) et De Gaulle (1940) mais aussi le monde contemporain ; d'autre part entre le citoyen de la citation et la propre expérience du candidat, officier. L'opposition obéissance - ordre versus résistance - liberté ne devait s'apprécier qu'à la lumière de ces deux considérants, qu'il faut comprendre comme des "projecteurs" qui éclairent le sujet.

2/ Cela permet d'aller à la notion de problématique, souvent mal comprise des candidats : la problématique est le nœud qui concentre les problèmes soulevés par le sujet. Pour cela, il faut d'une certaine façon sortir du sujet. Par exemple en renvoyant à la notion d'honneur et de discipline, inscrits sur les drapeaux, guidons, pavillons et étendards. Quant aux multiples distances (citoyen officier, Alain De Gaulle), elles renvoient à la notion de pertinence. La problématique s'énoncerait ainsi : " les notions traditionnelles d'honneur et de discipline, à la racine de ce citoyen particulier qu'est l'officier, demeurent-elles toujours aussi pertinentes ?"

3/ On en déduit un plan assez simple articulé sur cette opposition chronologique :

  1. L'opposition ente honneur et discipline a toujours posé des difficultés à l'officier
  2. Ce dilemme demeure toujours actuel, même si les réponses diffèrent de celles d'autrefois
  • La première partie se divise par exemple en deux sous -parties : l'une sur l'opposition honneur et discipline (on peut renvoyer à l'analyse classique entre légalité et légitimité), l'autre sur ses réponses dans l'histoire (la 1GM, la 2GM, décolonisation...) où les engagements d'officier ont donné lieu à des réponses variées. Conclusion partielle : c'est un p... de bon sujet, M'sieur l'examinateur
  • La deuxième se traiterait également en deux sous-parties : l'une sur la réactualisation du dilemme (médiatisation, mondialisation, NTIC, terrorisme, dérégulation de l'Etat, nouveaux troubles identitaires .... changent l'environnement de l'action du citoyen et de l'officier) l'autre sur la réponse à y donner (où le candidat choisit son option, en faveur de la discipline ou celle de la résistance ou d'une habile conjonction des deux, mais qu'il doit alors décrire).

Bon, tout ça est bien évidemment critiquable. D'abord, c'est un horrible plan 2/2, mais il répond au sujet. C'est déjà ça.

Demain : synthèse. Bonne chance.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par VonMeisten

J'ai beaucoup de mal à expliquer aussi ce genre de chose à mes enfants : obéir aux lois est important, mais savoir prendre de la distance et s'interroger sur la légitimité de la légalité aussi.

2. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par Etienne (pichu)

Bonjour,

Merci de ces indications...Que pensez vous d'une approche de ce type:
Intro: accroche avec une phrase du First Sea Lord à propose l'amiral Jellicoe après la bataille du Jutland : "il a toutes les qualités de Nelson, sauf une, il ne sait pas désobéir."
explications des mots, citation, problématique et idée maitresse:
" la grandeur et la servitude du métier des armes" consistent justement à trouver un équilibre, souvent instable, entre résistance et obéissance. cette instabilité provient de la dialectique entre l'état de militaire et le statut de citoyen, dans une société moderne où l'obéissance du militaire s'oppose parfois à la prédominance accordée à la liberté chez nos concitoyens."

Plan
Id1: le militaire n'apparaît pas comme un citoyen comme les autres. Detenteur de la violnece légitime par délégation de l'Etat, il lui est subordonné dans les sociétés démocratiques. cette prépondérance au quotidien de l'obéissance sur la résistance semble consubstantielle au métier de militaire, qui reste un "conservatoire des traditions"

J'ai évoqué dans cette partie la subordination du militaire au politique(exemple de la peur du coup d'état sous la 3 eme république), la discipline comme coeur de métier du militaire, l'armée comme conservatoire des traditions (Louis Gauthier Penser la Guerre) qui reste attachée au passé et donc à l'importance de l'obéissance

transition: On met le balancier dans l'autre sens pour montrer cette fois ci la prédominance de la résistance

ID2 : L'armée n'est pas un corps isolé au sein de la société et le militaire est confronté comme tout citoyen aux évolutions de la modernité où le primat est accordé à la liberté. La résistance est d'ailleurs glorifiée à postériori si elle s'avère historiquement judicieuse

J'ai parlé de l'individualisme selon Tocqueville et sa conséquence sur le militaire (liberté individuelle prime sur obéissance) et bien sûr coup de clairon sur De Gaulle qui "dans le terrible sommeil qui s'abattait sur notre pays en maintint l'honneur comme un invoncible songe" (Malraux - les chênes qu'on abat)

ID3 : (je sais, j'ai craqué et j'en fait 3!): la grandeur et la servitude du métier des armes repose sur ce fragile équilibre "résistance/obéissance" qu'il convient d'appréhender par une éthique personnelle car la résilience de nos sociétés en dépend

J'ai parlé de l'éthique du militaire et j'ai aussi craqué pour la résilience en montrant que cette problématique ordre/liberté dépassait le militaire et était affaire d'Etat: en GB, on fait de la résilience en sauvegardant les libertés fondamentales alors qu'aux USA, on limite la liberté (Patriot Act)

Conclusion : Citoyen et militaire, obéissance et désobéissance, ordre et liberté soulignent la schizophrénie inconsciente du métier de militaire. Pipeau sur le propos d'Alain pour dire que cela s'applique au citoyen ET au militaire.
ouverture: Fustel de Coulanges : "L'état social et politique d'une Nation est toujours en rapport avec la nature et la composition de ses armées". Que le militaire s'interroge donc sur ces valeurs c'est bien, mais le citoyen doit aussi le faire au nom de cette symbiose, et cela à travers l'éducation nationale. Le militaire doit y participer.

Bref, voili voilou....J'espère que j'ai pas fait de hors sujet!

égéa : ben oui, votre 3D est beau comme l'antique : l'un, puis l'autre, puis on dépasse. Bonne accroche.

3. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par Boris Friak

L'opposition entre honneur et discipline suppose l'illégitimité des commandeurs et de leurs ordres, ce qui n'est pas une fatalité.

Le sujet mérite, me semble-t-il, un aperçu du concept fondateur de la Bundeswehr, la "innere Führung".

égéa : innere Fuhrung : très bon exemple !!!

4. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par Etienne (pichu)

Bonjour,

le sujet de synthèse portait sur le programme nucléaire iranien avec un avis personnel à donner sur le rôle que peut jouer l'UE pour amener l'Iran à arrêter son programme nucléaire militaire.
C'était jouable et intéressant, contrairement à la dissert!

5. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par martin de tours

sujet déstabilisant en effet, un questionnement sur l'engagement de l'officier, avec un "votre" qui termine de nous effrayer.

Intro:
- accroche sur l'appel du 18 JUIN, et le paradoxe de l'officier désobéissant (au service d'une idée de la France) valorisé et commémoré.
- définition des termes, et rappel du contexte de la citation (1912, montée des nationalismes et de l'État juste avant l'éclatement du 1er conflit mondial).intérêt de la question pour le citoyen chargé de la défense des murs, et particulièrement pour le chef militaire.

IM ; la conscience des dérives possibles d'une obéissance dogmatique justifie une éthique adaptée à l'engagement de l'officier.

Annonce du plan : 3 parties (et oui, j'ai essayé de jouer la sécurité en raison du sujet particulièrement glissant): certes..., mais..., donc...
ID 1 : Certes, principe d'obéissance comme fondateur pour l'officier, d'abord en tant que citoyen (obéissance à la loi est liberté pour ROUSSEAU dans "le contrat social", c'est bien l'obéissance qui assure la liberté...petit rappel de HOBBES qui ne mange pas de pain), ensuite en tant que soldat (discipline comme force des armées, règlement de discipline général, statut du militaire), mais obéissance nécessairement raisonnée (intelligence de situation)à l'époque du "caporal stratégique" (général KRULAK).

ID2 : Mais dérives possibles de l'obéissance comme dogme car l'État est par essence amoral: la soumission à la loi, le respecte de l'ordre ou l'application des procédures aboutit à dé-responsabilisation (H.ARENDT, "la banalité du mal", ou HABERMAS dans "la religion et la science comme idéologie" : image du scrupuleux serviteur zélé qui appliquant les procédures, envoie les gens à la mort dans "la mort est mon métier" de MERLE.

ID 3 : Donc, nécessité d'une éthique adaptée à l'engagement de l'officier au service de l'Etat de droit(cette mention de l'État de droit m'apparait utile puisque problématique de la résistance est "apaisée" dans ce genre d'État): éthique du décideur de Hude, éthique du soldat français de ROYAL).

conclusion: éthique adaptée nécessaire à l'officier pour concilier cette dichotomie. Alain, quant à lui, malgré son pacifisme, fait fi de sa liberté et décide d'obéir deux ans plus tard, en s'engageant (alors qu'il n'est plus mobilisable).
Ouverture : ce questionnement spécifique au défenseur des murs de la cité devrait également concerner l'ensemble des citoyens, ce qui est problématique à une époque d'individualisme croissant.

Au bout du compte, sujet intéressant et même plaisant autour d'un café, mais inconfortable le jour J seul devant sa feuille. Mais ce jour là, le match de l'équipe de France ne valait pas la peine qu'on s'y arrête, donc autant disserter sur Alain.

On verra bien.

égéa : je reconnais là, Martin, votre culture qui transparait dans les citations : bien joué. Traitement classique et solide. J'aime beaucoup votre conclusion qui me paraît de très bon aloi.

Traiter un sujet est-il vraiment désagréable ? le jour J, on est chaud, on a fait ça toute l'année, c'est comme une compétition de sport, il y a un stress bienfaisant.

Voici par ailleurs ce que propose un autre correspondant, qu'on appellera par exemple Fabien.

Mon avis sur ma prestation : 
la formulation de la question "cette dichotomie vous semble-t-elle conciliable avec ..." m'a semblé vouloir indiquer autre chose que "..vous semble-t-elle applicable à l'engagement de l'officier". Aussi, ai-je voulu traiter le sujet autrement que par le devoir de désobéissance des officiers, j'ai donc voulu éviter le débat à la mode sur le résistant, DE GAULLE, l'appel du 18 juin...c'est ce que j'ai exprimé en plaçant l'officier dans une situation paradoxale...

Je pense être parvenu à faire comprendre cette subtilité, cependant, je l'ai fait en sacrifiant (comme souvent) la hauteur de vue. Je suis donc bien conscient que mon devoir ne doit voler très haut. 
Pour conclure, si la subtilité que j'ai décelée était attendue, je pense être plutôt "dans le coup" sans atteindre des sommets ; si l'on attendait une dissertation sur le devoir d'obéissance, je suis à la limite du hors sujet, seule la forme pourrait me sauver du naufrage...
c. juridiquement, l'institution veille à protéger ses officiers contre la judiciarisation de la société (exemple des ROE qui si elles semblent contraignantes, sont destinées à protéger les décideurs).


En 2005, le statut général des militaires connaissait une profonde réforme dont l'un des aspects les plus médiatisés était une plus grande souplesse en terme de liberté d'expression sans toutefois remettre en cause le devoir de réserve.
La grande muette semblait s'ouvrir un  peu plus à la société civile.

Alain, face à un pouvoir qu'il décrit souvent comme Machiavélique affirme que les qualités morales du citoyen ou de l'acteur de la république sont la discipline et l'esprit d'initiative.
Embrasser une carrière d'officier revient à choisir une position paradoxale entre une société militaire où, en apparence, la résistance n' a que peu de place et une société civile peu soucieuse de la hiérarchie où l 'égalité de droit place l'officier au milieu des citoyens.Dès lors, il s'agit de se demander comment l'officier parvient à adopter une ligne de conduite entre société militaire et une vision civile omniprésente dans des armées professionnelles.

L'officier parvient à concilier discipline et liberté intellectuelle car l'institution légitime son action en le formant et en le dotant des outils juridiques et sociaux adéquats.

Si l'obéissance est une vertu non négociable dans l'engagement d'un officier, le chef militaire est cependant formé à s'en détacher avec discernement . En outre, il fait l'objet de toutes les attentions de la société militaire qui veille  à lui fournir les moyens de commander entre intransigeance disciplinaire et initiative débridée.

1. l'obéissance est un principe intangible qui fait la force des armées et l'officier en est un acteur déterminant 

a. l'obéissance n'est pas synonyme d'autoritarisme, un commandement humain ( exemple du général FRERE, "j'obéis d'amitié")
b. en outre c'est elle qui garantit l'exécution de la mission  pouvant aller jusqu'au sacrifice suprême (formule d'investiture où le soldat se soumet à l'obéissance...)  
c. et surtout, c'est cette obéissance qu'exige le décideur politique ( exemple de l'obéissance dun commandant de bord de SNLE pour dissuasion et de respect de l'ordonnance de 59)

L'obéissance est donc le principe qui régit le comportement de l'officier. Si cette vertu n'est pas innée, il y est formé, cette instruction accorde une place prépondérante à la liberté d'action.

2. Fort de cette obéissance,  le chef militaire est formé à s'en détacher avec discernement.
Si l'histoire a prouvé que la formation n'était pas infaillible, celle ci donne des références fixes qu'il convient d'entretenir tout au long de sa carrière.

a. certes l'histoire prouve à de nombreuses reprises  que l'expérience peut engendrer une résistance plus proche de l'insubordination que de l'initiative (exemple du putsch des généraux et des bataillons d'Alexandre le Grand)
b. cependant la formation académique enseigne (via le continuum de la formation) l'espace de liberté dont dispose le chef au sein de cadre fixé par son supérieur (exemple de l'effet majeur qui conditionne le mode de pensée des officiers celui-ci raisonne en terme d'effet à obtenir et non pas de directives trop précises, et large diffusion de mode de pensée dans les armées européennes)
c. et surtout, c'est par l'expérience que l'officier se forme une culture lui garantissant  de se détacher des ordres reçus avec discernement (exemple de la place du COL   GOYA auprès du CEMA pour illustrer la place importante qu'ocupe la culture dans la formation de l'officier).

si la formation que reçoit l'officier lui garantit d'obéir et désobéir avec discernement, l'institution veille aussi à déceler les évolutions de la société pour coller au plus près des besoins de ses officiers. 

3. L'institution  veille à doter ses officiers d'outils actualisés.  Les armées françaises, en sachant saisir les évolutions de la société, parvient à intégrer socialement les officiers tout en leur fournissant des outils juridiques contraignants mais protecteurs.

a. La société actuelle n' a rien à voir avec celle des hussards de la république que décrit ALAIN. et l'institution militaire veille à prendre en compte ces évolutions.
b.  socialement l'officier est parfaitement intégré dans son milieu civil sous l'impulsion de l'institution (exemple des partenariats entre grandes ecoles civiles et mili à toutes les périodes de formation)


La société moderne est individualiste et hédoniste. Elle semble plus avide de résistance que d'obéissance. Ceci pourrait rendre plus difficile la conciliation entre ordre et liberté qu'est chargé de réaliser l'officier.
Pour autant ce problème a été pris en compte. En fixant l'obéissance  comme référence inamovible, les armées permettent à l'officier d'exercer son esprit d'initiative en toute légitimité. Pour cela, elles le forment tout au long de sa carrière  et veillent à lui fournir des moyens juridiques et sociaux qui le guident.

Le progrès ayant  tendance à déshumaniser  les rapports sociaux, il apparait comme une nouvelle menace pour le principe d'obéissance. Ainsi, le général DESPORTES dénonce-t-il les dérives des guerres réso centrées où le risque de voir se transformer le commandement en contrôle de gestion est grand

Je lui répond :
Mais je trouve ça très bien, au contraire : éviter de Gaulle et 40  est une excellente idée. D'ailleurs, il n'est pas dans le sujet et votre traitement me semble tout à fait valide sur le fond, et très solide sur la forme.
En évitant le débat sur De Gaulle, vous montrez une originalité heureuse qui ravira le correcteur que l'on va abreuver de couple De Gaulle Pétain ad nauseam.
6. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par FRA 368

Bonjour,
Je vais aussi y aller de mon plan; les précédents donnent de bonnes idées.
Résistance me semble un piège en cette période avec une citation de 1912; je m'en suis quand même servi à la fin car il fallait bien terminer cette troisième partie !
INTRO: Problématique et définitions. IM: Statut officier implique obéissance aux supérieurs (militaires&politiques). La résistance peut amener à l'obéissance différée ou à la désobéissance. Pas de lien avec la liberté: sinon obéissance=restriction de liberté.
Plan: Obéissance assure l'ordre mais la résistance peut faire évoluer la perception du supérieur et donc rester dans l'obéissance ou amener à conduire des actions incompatibles avec la déontologie de l'officier.
PARTIE1: ID: Officier implique commandement implique obéissance, garant de la fiabilité des armées.
IS1: Militaire est A/O du politique
IS2: Statut du militaire
IS3: Propre réflexion, évolution de situation
PARTIE2: ID: Résistance=inertie dans l'obéissance
IS1: Faire passer un message à l'échelon supérieur
IS2: Faire évoluer la perception du chef
IS3: Le chef n'a pas forcément la bonne perception de ce qui se passe sur le terrain
PARTIE3: ID: Résitance aboutit à la désobéissance
Je n'ai plus mes IS en tête mais deux exemples de désobéissance :
Putsch des généraux : refus de l'action politique
Appel du 18 Juin: refus de reconnaissance du gouvernement en place
CONC: Statut d'officier implique obéissance. L'officier est militaire par choix et a librement signé son engagement en acceptant les contraintes de ce métier.

égéa : cela a le mérite d'être clair : il y a une vraie idée maîtresse qui consiste a retenir que la discipline fait la force des armées. Vous ne versez pas dans le pathos du moment célébrant De Gaulle sans forcément voir que ce DG là est plus politique que militaire. Cette distinction est rarement vue. Il y a des moments où défendre un "principe", ce qui est votre position, est très original puisque tout le monde, "esprit fort", veut être plus intelligent, "celui à qui on ne la fait pas" : bref, l'air du temps qui relativise tout dans une ambiance post moderne... Elle a des vertus quand elle est réellement pensée, autrement elle ne se résout qu'à être du suivisme panurgique. Votre position est raide, mais elle est claire et argumentée. Elle peut donc convaincre le jury.

Bon courage

7. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par FRA 368

Egea, mes respect pour votre réactivité un samedi soir !
Personne ne parle de la synthèse qui était un bon sujet. J'attaque donc !
INTRO: Problématique: Rien ne prouve fondamentalement que l'Iran développe un programme nucléaire.
IM: Le but de l'Iran est d'être reconnu comme une grande puissance, la bombe est un moyen mais risque de nucléarisation du MO.
Plan: Motivations de l'Iran, capacités technologiques actuelles, bilan des négociations de la communauté internationale
PARTIE1: IM: Iran veut être reconnu comme puissance régionale. Sa montée en puissance contrarie l'autre et unique puissance régionale : Israël.
PARTIE2: Iran enrichit de l'U à des % supérieurs à ce que demande un réacteur civil et utilise des technologies d'enrichissement inutiles pour le civil, utiles pour le militaire
PARTIE3: Bilan des négociations : nul.
CONC: UE doit convaincre Iran que la bombe nuira à sa sécurité et ne garantit pas le statut de grande puissance (ex: Pakistan). Sinon il faudra compter avec un Iran nucléarisé.

AVIS PERSONNEL
INTRO: IM: faire comprendre à l'Iran que la détention de la bombe ne lui apportera pas ce qu'il en attend
DVLPT:
ID1: Coopération ASMD autour de l'Iran avec les pays riverains
ID2: Laisser l'Iran avoir la capacité technique mais pas la réalisation de la bombe
ID3: Coopération militaire avec Iran. Création zone exempte armes nucléaires mais what abou Israël?
CONC: Montrer à l'Iran que la bombe nuira à sa sécurité, mais avec qui discuter car qui a le pouvoir en Iran?

égéa : pas de commentaire sur une synthèse que je n'ai pas vue... Sur l'Iran, il aurait peut-être fallu parler de "pays du seuil" ais je ne sais pas si c'était dans les documents.

8. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par vincent

Bonjour...

Bon je me lance aussi

1 Dissert
- deux choses m'ont bloqué: le piège de de Gaulle (je n'en ai donc parlé qu'en intro/préambule et un peu en 3ème partie) et le "votre" d'engagement qui me fait dire que j'ai fait un peu hors sujet en parlant des engagements des autres...
- Im: l'engagement nécessite un certain nombre de valeurs qui font appel à la résistance et à l'obéissance mais il nécessite également un cadre légal (c'était mieux tourné le jour J)

- Id1: rôle simple de l'officier = conduire des hommes au combat c'est à dire obéir quitte à les sacrifier mais c'est savoir dire non car dans l'action lechaef n'a pas forcément la même perception (i y avait plein d'exemples des différentes guerres)

- Id2: l'officier a vocation a être commandant (il y une différence au vu de "mon" expérience et donc "mon" engagement...). Dans ce cadre l'action s'inscrit dans une mission aux contours souvent flous... Le commandant a le devoir de remplir sa mission par tous les moyens (cf Cunningham à Mer El Kebir qui négocie d'abord puis se résoud à tirer) mais il le devoir de réfléchir sur sa mission (faire preuve de discernement...première forme de résistance) quitte à la modifier (cf probl pour nous les marins des missions de service public où on reçoit des ordres de civils ou presque))

- Id3 : cadre légal reste référence (militaire et son statut)
Is1: on ne désobeit pas au pouvoir légal sinon on rompt son engagement (cf le respect des lois dans la phrase tradie) donc on démissionne (l'honneur ne justufue pâs le putsch)
Is2: il faut "savoir" désobéir quand ordre illégal (torture en Algérie et Gal de Bollardière)
Is3: Si de Gaulle incarne l'âme de la Résistance, il n'a jamais désobéi au pouvoir politique car il se considérait comme le dernier représentant du gvt légal de Reynaud (il n'était plus vraiment "militaire" depuis son accession au gvt)

Ccl: ouverture sur les risques actuels de certaines opérations de guerre proches des guerres coloniales avec la problématique des ROE (là j'ai regretté d'avoir lu en diagonale votre article sur ce sujet dans la Rdn).

2 Sth (beaucoup plus facile selon moi que la dissert mais il ne faut être sur de rien)
- Im: l'Iran veut devenir une grande puissance, le pro nuc réel ou non en est moyan avec les riques qui en découlent (quansiment la même que le précédent lecteur....ça rassurep
- plan: bateau et peu risqué: quoi (situation de 2003 à 2009)- problèmes (ce qui ne va pas en ce début d'année 2010) - solutions (celles de dossier)

- 1 2003-2009: Un prog qui se développe et une communauté inter divisée
1.1 bilan du prog iranin: augm du nb de centrif, deuxième usine à Qom et nouveau modèle local de centrif
1.2 5 accords et 10 résol en 6 ans et pas grand chose au bout (désaccord entre Europe et USA sous Bush)
1.3 Arivée d'Obama améliore les choses avec un début de convergence entre les état de la Comm Intern

2 2010: les pbs
2.1 On n'est pas sûr du prog iranien, diff d'apro des pièces pour les centrif, production limitée de combustible, pas de bombe avant 2015 pour les US et "phrase choc de kouchner sur le prog iranien"
2.2 situation intérieure iranienne confuse (apres luttes interieures)
2.3 Iran fait l'objet de convoitises (réserves de gaz et de ptl) donc facteur de divisions de la CI

3 les solutions possibles sauf la guerre
3.1 les sanctions même si elles ne font pas l'unanimité (effets sur la population) permettent de gagner du temps et d'avoir une réponse unie de la CI
3.2 ...j'ai oublié...
3.3 pb général de la prolifération (évoqué dans le sujet et ne concernant pas exclusivement l'Iran pour moi) d'où renégo du TNP, bx pouvoirs pour l'AIEA, pb mondial du cycle du combustible

concl: j'ai oublié...

égéa : traitement très centré sur le rôle de l'officier : montrer qu'on y a réfléchi est une bonne idée. Je trouve votre dernière is3 (DG politique et non miliaire, justifiant sa résistance qui n'est pas désobéissance comme on le comprend trop souvent aujourd'hui). Pour la synthèse, je n'ai aucune idée.

9. Le mardi 22 juin 2010, 20:32 par Etienne (pichu)

Bonjour,

Je suis admissible au CID (marine)...l'été va être studieux, notamment avec l'histoire du XX eme siècle. Quelques conseils en sus de votre excellent blog pour les admissibles?
Encore merci de votre accompagnement durant cette année!

égéa : mais c'est vous qui m'avez accompagné, très chers.... Histoire du XX° ? pourquoi pas la puissance ou l'influence, que je viens de relater (post GM2), ou "après guerre" de Tony Judt ?

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