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Saint Cyr nous voilà

Ce billet intéressant de Philippe Leymarie, le blogueur défense du Monde Diplo, qui a reçu le dernier Casoar (la revue de l'association des anciens Saint-Cyriens).

Tout aussi intéressants, les commentaires.

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 25 juillet 2010, 19:43 par

Cher Monsieur Kempf,
Vous nous signalez, et c’est effectivement intéressant, la lecture du Casoar faite par Philippe Leymarie, journaliste au Monde.

Intéressant mais guère réconfortant parce qu’on y constate que les vieux préjugés ont la vie dure. C’est regrettable chez quelqu’un dont le métier est de se tenir au courant des évolutions de la société.

On pouvait supposer que depuis dix ans, c'était devenu facile pour un journaliste de se tenir à jour grâce à la Toile, mais on voit ce journaliste ouvrir et commenter Le Casoar avec ses vieux préjugés.

Non avec l'intention de les réviser le cas échéant mais pour les confirmer, du fond de son fauteuil et dans l’intérêt de son confort intellectuel.

L’utilisation répétée de la formule « on peut se demander si », suivie à chaque fois de l’un de ces jugements banals et non révisables n’est qu’un artifice rédactionnel qui cache une volonté absolue de ne rien se demander du tout.

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Voici un de ces « on peut se demander » (mot à mot, copier-coller) : « on peut tout de même se demander si certaines caractéristiques de la hiérarchie militaire qu’on croyait dépassées n’ont pas la vie dure, si le corps des officiers ne cultive pas encore aujourd’hui une spécificité sociale qui le coupe en partie de la société. »

Si Monsieur Philippe Leymarie était réellement enclin à « se demander », il saurait déjà que cette coupure provient d’une vieille pratique imposée par les Républiques successives. Ce ne sont pas les militaires eux-mêmes qui cultivent un isolement dont ils sont, avec leurs familles, victimes. Les mutations obligatoires avec changement de résidence tous les deux ou trois ans, et souvent dans des bleds isolés qui se dépeuplent, empêchent qui que ce soit de s’intégrer dans le tissus social par des associations sportives et culturelles, ou par le travail de l’épouse.

Mais inutile de pointer ce problème particulier, je ne le cite que pour montrer dans quel état d’esprit dépourvu de toute curiosité intellectuelle, de toute velléité de « se demander » vraiment, ce journaliste apparemment peu porté sur l’investigation aborde la lecture du Casoar. Ce travers est malheureusement trop répandu chez les journalistes, persuadés à tort que les Armées et les militaires ne sont pas un sujet porteur.

Monsieur JDMerchet démontre tous les jours que le sujet attire, au contraire, toutes sortes de lecteurs. On croyait, on espérait, que l'ensemble de la profession s'en était aperçu et allait suivre JDM. Mais non : Philippe Leymarie vient nous rappeler, opportunément avant qu’on se fasse trop d’illusions, que dans sa profession JDM est un cas particulier. On aimerait pourtant qu’il soit un pionnier.

Ma conclusion est la même que celle de beaucoup de mes camarades : nous devons prendre la parole nous-mêmes, parce que maintenant la Toile nous en donne la possibilité sans passer par des rédacteurs en chef qui, pétris des mêmes préjugés, refusent nos papiers ou les présentent de façon tendancieuse.

égéa : juste une précision : Philippe Leymarie tient un blog pour le Monde Diplomatique, qui n'est pas le même journal que Le Monde (quotidien). Pour dire les choses simplement, avec tous les inconvénients des étiquettes, le Monde diplo est très "altermondialiste", quand Le Monde est juste centriste.

2. Le dimanche 25 juillet 2010, 19:43 par Thibault Lamidel

Je me constitue "partie civile" aux côtés de monsieur Cadiou.

J'ai déjà était censuré sur le blog de Philippe Leymarie... Pourtant j'étais resté correct. Son blog est parfois fort intéressant, parfois c'est un amoncellement de préjugés. Je pense notamment au sujet sur le salon Eurosatory et le programme Scorpion. Le sieur propriétaire de la tribune voulait nous faire peur avec les 20 milliards dudit programme étalé sur 20 ans. J'aurais souhaité que mon commentaire soit publié puisque je faisais remarquer que, avec un investissement de 15 milliards d'euros par ans en moyenne depuis 20 ans, le programme Scorpion était presque une goûte d'eau pour les 20 prochaines années...

Et je n'adhère plus au Monde Diplomatique. J'y étais abonné pendant un an. Mais j'ai regretté. Je suis d'accord qu'un sujet sur la place des gardes privés (ou vigiles) dans la société est important. Mais dans une publication qui s'appelle "Le Monde" et "Diplomatique", je ne vois pas l'intérêt de la chose... La publication est coutumière de ce genre de chose. J'en ai eu pour un ans. Et généralement, la part de "Monde" laisse sur sa fin le lecteur...

Pardonnez moi du hors sujet.

égéa : je précise : la "rédaction" (ligne éditoriale) du  Monde diplo est fort éloignée de celle du Monde. Personnellement, je ne lis que très rarement le Diplo...... et le Monde quasiment tous les jours.....

3. Le dimanche 25 juillet 2010, 19:43 par Nono

En étant méchant, on pourrait même aller plus loin et dire que le "Diplo" tient plus de la publication militante que du journalisme.

4. Le dimanche 25 juillet 2010, 19:43 par Antoine

Bonjour.
Le Diplo était à l'origine un supplément du quotidien Le Monde destiné aux "cercles diplomatiques", d'où son nom qu'il a conservé jusqu'à aujourd'hui.
Si ce mensuel est effectivement altermondialiste pour les questions économiques, de "gouvernance mondiale" (FMI, G8...) ou encore pour le conflit israélo-palestinien, il a le mérite de parler de sujets qui n'apparaissent pour ainsi dire pas dans les grands quotidiens avec des analyses longues et pas forcément "alter" même si elles ne sont jamais de "droite" comme le montre l'exemple d'une analyse de Olivier ZAJEC sur la politique extérieure de l'Australie (mars 2010).
Cordialement.

égéa : oui, Olivier Zajec ou Pierre Conessa publient régulièrement dans le diplo : il y a donc aussi de bons articles....

5. Le dimanche 25 juillet 2010, 19:43 par Titus

"On peut se demander si" ce journaliste connait les sujets dont il parle....

6. Le dimanche 25 juillet 2010, 19:43 par yves cadiou

En passant sur le blog du Diplo http://blog.mondediplo.net/2013-02-... je vois en ce 13 février 2013 (la Saint-Valentin, c’est seulement demain) que Philippe Leymarie récidive dans le même genre de désinformation : «… quatre mille personnels de Serval, qui doublent leur paie en opex », écrit-il. On pourrait laisser passer une telle contre-vérité avec un haussement d’épaules, mais il faut au contraire rectifier parce que ça ressemble plus à de la désinformation qu’à une simple négligence. J’ai bien sûr laissé un commentaire (calme et courtois, cependant) sur le blog du Diplo mais j’en poste un, à peu près le même, ici sur egeablog dont les lecteurs seront sûrement intéressés en constatant la désinformation qui circule. Ou peut-être cette erreur est-elle la marque d’un autre problème qu’Olivier Kempf faisait remarquer après la manif du 13 janvier : la presse est coupée des réalités.

Sur la solde des militaires, il est pourtant facile de ne pas écrire de .o..eries (sotteries) car tout est transparent : il suffit de se référer aux textes, ils sont en ligne.

On s’informe sur la solde opex en consultant le décret n° 97-901 « relatif à la rémunération des militaires à solde mensuelle envoyés en opération extérieure ou en renfort temporaire à l'étranger ». Ce texte n’est pas secret, il est ici : http://www.legifrance.gouv.fr/affic... L’on y voit que les militaires sont loin de « doubler leur paie en opex » : la solde de base est affectée d’un coefficient multiplicateur de 1,5. Les accessoires de solde (supplément familial, primes et indemnités) sont maintenus et non augmentés ; les indemnités de service en campagne (ISC), versées lors des exercices et manœuvres en France, sont supprimées.

On est obligé de se demander pourquoi PL raconte des balivernes concernant les militaires, car ce n’est pas la première fois et c’est toujours dans le même sens. Cette question m’incite à revenir ici sur le peu brillant article intitulé « Saint-Cyr nous voilà » : article qualifié de « sanglant » par son auteur lui-même qui ne sait pas ce que sanglant veut dire parce que, je répète, la presse est coupée des réalités.

Brocarder Saint-Cyr sur la base d’une revue associative diffusée aux anciens élèves adhérents de La Saint-Cyrienne (y compris aux adhérents africains, ce n’est pas négligeable) ; écrire que l’on restait en Afghanistan parce que les militaires ne voulaient pas en partir http://blog.mondediplo.net/2012-01-... ; aujourd’hui ce mensonge sur la solde opex, ça fait quand-même beaucoup de déclarations douteuses de la part d’une personne dont le métier (si j’ai bien compris) est d’informer.

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