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Europe : quelques signes positifs

Alors que le Frensh bashing s'est mué en European bashing, moyen facile de se décharger vers les autres des problèmes intérieurs qu'on ne veut pas voir (et, l'air de rien, d'enfoncer la tête du malade qui a eu l'audace de créer une monnaie rivale du dollar), alors que la faillite (réelle) du Minnesota en juillet n'inquiète personne quand celle de la Grèce (pas encore avérée, quoique...) inquiète tout le monde, il est bon de mentionner quelques lueurs d'espoir dans ce gloomy stream.

source

1/ A tout seigneur, tout honneur : le vote de la solidarité allemande à la Grèce, jeudi, est incontestablement une bonne nouvelle : les Français ont beaucoup critiqué les Allemands, je me suis moi-même inquiété des errements géopolitiques de l'Allemagne, il faut bien constater que jeudi un signal clair a été donné. Certes, j'entends tous ceux qui disent, péremptoirement : c'est en vain, de l'eau dans un puit sans fond. Il reste que malgré mon pessimisme printanier, je constate que l'Europe, lente et lourde, continue de survivre et de repousser le défi. Je le dis d'autant plus que les prophètes de malheur ne manquent pas et que je n'ai pas caché mes inquiétudes. Encore un instant, monsieur le bourreau ! Mais encore une fois, la résilience systémique a trouvé un peu d'air, a repoussé l’inéluctable. Mais à force de dire "jusqu'à quand?", je constate que le système se perpétue. C'est un peu comme l'équipe de France de rugby : pas brillante, mais pas éliminée. M'oui... pas sûr que la comparaison soit la meilleure, en fait......

2/ La Belgique a l'air de trouver les voies et moyens de dépasser ses bêtises identitaires. Oh! un gouvernement n'est pas encore en place mais il semble que là encore, "il y ait un espace" pour trouver une "solution". Bancale, forcément, insatisfaisante, non "rationnelle". Mais encore une fois, mon pessimisme risque d'être démenti par les faits.

3/ Plus prévisible, mais une bonne nouvelle quand même : l'ETA annonce de plus en plus clairement son abandon de la lutte armée, et donc sa dissolution de la cohésion espagnole. C'était dans l'ordre démographique, comme je le mentionnais. Mais le détricotage n'a pas fonctionné. Il n'en est peut-être pas de même en Catalogne, où les provocations anti-espagnoles continuent, avec la mise hors la loi des courses de taureau.

Ainsi, quelques lueurs.....

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 3 octobre 2011, 20:18 par yves cadiou

Cher Olivier Kempf, je suis au regret de vous contredire : le vote de la solidarité allemande à la Grèce n’est pas « une bonne nouvelle ». Cette solidarité signifie que l’on accepte de prendre en charge les canards boiteux au lieu de s’en débarrasser. C’est « une bonne nouvelle » pour les canards boiteux mais non pour ceux qui souhaitent que l’Europe surmonte ses difficultés.
La solidarité allemande à la Grèce peut, si l’on veut, être un motif de satisfaction mais de façon paradoxale parce que cette décision démontrera enfin clairement que l’Europe telle qu’elle est devenue n’est pas viable : les élargissements successifs étaient des erreurs politiques qui ont dénaturé et plombé le projet initial de 1957 développé avec succès pendant les années soixante et qui, lui, était viable.

En revanche je classerais volontiers le « bashing », qu’il soit « French » ou « European », dans les bonnes nouvelles car tout ce qui tend à nous éloigner des Etats-Unis est positif : la solidarité transatlantique ne nous a jamais rien rapporté dans aucun domaine notamment en termes de prestige international.

2. Le lundi 3 octobre 2011, 20:18 par clc

Monsieur Kempf,
Je lisais hier dans la presse britannique que le Royaume-Uni était rassuré car il conservait sa note AAA de Standard and Poors. La situation est pourtant bien pire qu'en France, avec une dette qui explose, une économie qui fonctionne au ralenti et est au bord de la récession et un taux de chômage qui n'a jamais été aussi élevé (le chômage en Grande-Bretagne n'a rien à voir avec le chômage français : il s'agit de personnes qui veulent vraiment travailler mais qui ne trouvent pas d'emploi + il n'est pas rare de voir des balayeurs agés de 60 ans dans les rues..). Quant aux US, la dette abyssale de 50 000 milliards de $ tout compris (eh oui c'est un peu plus que ce qui nous est habituellement vendu dans la presse), le taux de chômage qui là encore reste énorme, sont également très préoccupants. Si l'on met ces deux constats en perspective avec l'acharnement de la presse anglo-saxone qui se complaît à imaginer l'explosion de la zone EURO, appuyé par des agences de notations anglo-saxones dont on peut mettre l'objectivité en question, tout porte à croire effectivement que la situation dépeinte n'est pas le reflet exact de la situation. La crise de la dette grecque est très loin par les montants qu'elle représente d'être significative par rapport aux enjeux des dettes américaine ou britannique (et des ressorts actuels inexistants pour les combler) - il est certain qu'une explosion de la zone euro, représenterait un intérêt immense pour ses deux économies anglo-saxones, spécialistes de la spéculation sur les taux de change et de la finance en général.. L'Europe est encore la première économie mondiale, donc comme vous le dites, pas de panique....Enfin, si l'Allemagne a retenu le soutien à la Grèce a une très large majorité, ce n'est sans doute pas par pure bonté de coeur : des raisons macro-économiques sont très certainement prises en compte dans cette décision.. mais lá il faudrait un regard d'expert..

3. Le lundi 3 octobre 2011, 20:18 par yves cadiou

On peut certes penser que des raisons macro-économiques sont « très certainement » prises en compte dans la décision allemande mais il n’est pas nécessaire d’être expert pour constater les résultats des décisions concernant l’Europe prises depuis quarante ans : en dépit de « signes positifs » que l’on évoque d’autant plus volontiers qu’ils sont rares, le résultat n’est pas conforme aux attentes. Nombreux sont les citoyens et les groupes sociaux qui sont passés en quarante ans, sur une ou deux générations, d’une ferme conviction européiste à un scepticisme de plus en plus exprimé.

Le cœur du problème est connu sous le nom de « déficit de démocratie » : des décisions technocratiques successives dévoilent l’abandon inavoué et progressif des objectifs initiaux sans que l’on sache clairement quels sont les nouveaux objectifs, sans même être sûr que la langue de bois des décideurs cache des objectifs inavoués. Nous sommes les nouveaux « voyageurs de l’impériale » ou, pour dire la même chose de façon moins littéraire et plus moderne : « y a-t-il un pilote dans l’avion ? »

Ainsi s’est éteinte la conviction populaire initiale qui donnait à la construction européenne à la fois sa légitimité et son dynamisme. Aujourd’hui parmi les citoyens, ceux qui s’intéressent encore à cette affaire dont ils sont écartés ne peuvent que guetter les signes positifs en espérant que les décideurs savent où ils vont et prennent de bonnes décisions.

4. Le lundi 3 octobre 2011, 20:18 par tim

Bonjour
En vertu de quelle source, clc peut il sous entendre que les chômeurs français n'ont pas envie de travailler ?

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