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Lybie, victoire de court ou de long temre (HDM Heungoup)

L'affaire libyenne a fait l'objet de nombreux commentaires de ce côté-ci de la Méditerranée. Il est utile d'avoir une vue un peu contrastée : c'est pourquoi je suis heureux, pour nourrir le débat et la réflexion, d'accueillir cet article de Hans De Marie HEUNGOUP : il est chercheur à la Fondation Paul Ango Ela de géopolitique Afrique centrale (FPAE) au Cameroun, et Président du Cercle de réflexion sur le développement de l’Afrique (CERDA). Un regard du Sud est utile : merci à lui.

source

O. Kempf

Kadhafi meurt, l’Occident jubile: victoire courte ou victoire sur le long terme?

Les médias de la planète, occidentaux notamment, présentent partout les images et les vidéos du guide libyen agonisant ou décédé. Cela a un air de déjà vu: Saddam Hussein pendu ou Gbagbo torse nu. Au moment où on se félicite au niveau de l'Organisation du traité atlantique nord (OTAN) et des États occidentaux du travail accompli en Libye, se pose la question de savoir si l'Occident et les puissances qui la forment ont triomphé dans l’immédiat ou sur le long terme. En première analyse, on pourrait répondre sur le long terme. Mais un examen en profondeur permet de comprendre qu'il s'agit-là d'un échec du projet géopolitique de l'Occident, dont l'OTAN constitue le bras séculier. Pour réaliser son projet géopolitique (maintenir son leadership mondial), l'Occident mobilise trois répertoires d'action: la diffusion de la démocratie et du libre échange, la lutte contre les extrémismes, le containment des puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud). Dans le cas libyen, l'intervention armée de l'Occident, sous la bannière de l'OTAN, l'éloigne irréversiblement de son objectif ultime: maintenir sa prééminence au niveau de la planète.

Articuler 3 niveaux d'analyse

  1. l'intervention en Libye n'a fait que cristalliser le nationalisme antioccidental en Afrique et dans le reste du monde ;
  2. le Conseil National de Transition (CNT), installé par l'OTAN et l'Occident, n’est pas plus capable que l’ancien régime libyen de faire face aux défis de sécurité dans le sahel;
  3. Enfin, l'expérience des transitions africaines et arabes montre que les gouvernements révolutionnaires n'ont pas toujours été plus démocrates que les dictatures qu’ils prétendaient renverser.

1/ L'expansion du nationalisme anti-occidental

Il existe peu de travaux en sciences sociales sur le nationalisme anti-occidental en Afrique et dans le reste du monde. Si cette question a bien fait l'objet de débats, excepté la littérature grise, les travaux sur la question sont quasi inexistants (Cf. Yannick Prost: 2008). Pourtant, partout dans les aires culturelles, les mouvements anti (antiaméricain, antifrançais, anti-blanc, bref anti-occidental) se multiplient. Trop souvent, les décideurs de l'OTAN se sont arrêtés aux euphories des populations au cours de leurs interventions. Mais dans chacun des cas, cela s'est traduit par une impopularité de la guerre. L'Irak et l'Afghanistan en sont des cas de figure édifiants. Pour le cas libyen, il ne s'agit certes pas d'une intervention au sol, destinée à s'inscrire dans la durée, mais l'intervention en elle-même, quelques mois juste après les tirs d'hélicoptères gazelles sur la Présidence de la République de Côte d'ivoire, est perçue aux yeux de nombreux africains et arabes comme un impérialisme de l'Occident. Par-delà la liesse des habitants de Tripoli et de Benghazi, se dissimule le visage livide et émacié des populations meurtries dans leur dignité par l’aplomb de l'OTAN, perçu comme l'Occident. Là où l'Occident voit une intervention ponctuée dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU pour "sauver les civils libyens d'une répression sanglante", en Afrique et dans le monde arabe on perçoit une ingérence de trop de l'Occident, une entreprise néocoloniale. Les africains, surtout, retiennent que Kadhafi a été tué à Syrte; or, c’est à Syrte que l’Union Africaine est née. Le plus important ici n'est pas de savoir qui de l'OTAN ou de l'inconscient collectif des peuples africains et arabes est dans l'exactitude, mais de souligner que cette intervention contribue durablement à accroître le sentiment antioccidental auprès des populations de ces aires culturelles. Si l'on peut reconnaître avec Clausewitz que se faire aimer ne peut être l'objectif ultime de la stratégie d'un empire (Clausewitz: 2006); l'on doit également reconnaître avec Sun Tzu qu'éviter de se faire honnir constitue un objectif stratégique majeur (Sun Tzu: 1999). A cet effet, l’intervention en Libye (SEAD, décapitation, dislocation, etc.) et l’élimination du Colonel Kadhafi (mirages français et drones américains) sont contreproductives pour l'Occident. La campagne en Libye est sans doute un succès militaire pour l'OTAN, mais une faute stratégique pour l'Occident. Dans cette campagne, l'Occident est loin d'avoir gagné les cœurs et les esprits. Gagner les cœurs et les esprits, comme l'a déclaré David Petraeus, en référence à Lyautey et Galula, doit être primordial dans toute intervention militaire (Petraeus: 2010). Si à court terme les préoccupations énergétiques sont résolues ; à long terme c'est avec l'orgueil et le sentiment antioccidental des peuples africains et arabes qu'il va falloir compter.

2/ L’atrophie des forces de défense et de police du CNT

Le deuxième niveau d'analyse de ce papier montre que l'intervention de l'OTAN en Libye produira, à long terme, des résultats aux antipodes de ceux escomptés en matière de sécurité dans la zone du sahel. Ceci pour deux raisons: d'une part, il n'est pas certain que le CNT, dont certaines personnalités sont déjà accusées de sympathie avec Al-Qaïda, aura la même détermination que Kadhafi à combattre le terrorisme et à lutter contre l'insécurité dans la zone du sahel; d'autre part, quand bien même ils en auraient la volonté, ils sont encore loin de disposer d'une armée structurée, entraînée et équipée comme celle dont disposait Kadhafi. Or, la lutte contre le terrorisme, et principalement AQMI, demeure un référant de la politique des États-unis et de l'UE en Afrique sahélienne. Que le National Security Strategy (NSS) du président Obama ou le Quadriennal Defence Review (QDR) du Department of State ait supprimé de son lexique l'expression "guerre globale contre la terreur", la lutte contre le terrorisme reste néanmoins une composante fondamentale des politiques de défense américaine et européenne en Afrique. A cet effet, le remplacement de Kadhafi par le CNT au sommet de l'État en Libye ne permet pas d'espérer une pacification du sahel. Au contraire, le risque d'une hausse de l'insécurité en Afrique sahélienne est plus que réel; ce d'autant que Kadhafi disposait de milliers d'armes légères, de missiles Samset Strella et Grad, qu'on ne retrouve plus qu'en partie. Au-delà du pourrissement sécuritaire de la zone sahélienne, c'est Al-Qaida au Maghreb islamique qui se trouve renforcé par la chute du dirigeant libyen. Kadhafi avait fait ouvrir les dépôts d'armes et de munitions avant l'arrivée des troupes du CNT. Il est difficile à ce jour de mesurer le nombre d'armes disparues ou en circulation.

3/ La difficile transition démocratique en Libye

Le CNT conduira-t-il la Libye vers la démocratie? Difficilement avec l'adoption de la Charia. Et au-delà du printemps arabe, chaque crise a sa dynamique propre, ses causes et ses conséquences. Chaque nation a sa composition ethnoculturelle, démographique et socio-anthropologique. Ce qui s'est passé en Tunisie n'est pas l'exacte réplique de ce qui s'est passé en Libye, de même que ce qui s’est passé en Libye n'est pas identique à ce qui arrive au Yémen ou en Syrie. Loin de dissocier totalement le changement de l'exécutif en Libye de ce qu'il est convenu d'appeler "printemps arabe", il sied de prendre au sérieux l'économie endogène de la crise libyenne. Comme souligné plus haut, l'expérience des transitions ou des "révolutions" en terres africaines ou arabes tend à montrer que ceux qui ont renversé les gouvernements dictatoriaux, une fois le pouvoir acquis, se sont montrés plus seigneuriaux que les régimes précédents. Que l'on songe un instant à Madagascar, à la RDC, à la Mauritanie, à l'Algérie, à l'Iran ou même à la Libye. Comme Kadhafi face au roi Idriss Senoussi 1er en 1969, le CNT est actuellement auréolé. On peut objecter qu'ici précisément, il ne s'agit pas d'un coup d'état, mais bien d'une révolution. Mais c'est aussi comme cela qu'on a appelé, à ses débuts, le coup d'état de Mouammar Kadhafi contre le roi Idriss le 31 août 1969. Le CNT parviendra-t-il à instaurer un système démocratique dans une société profondément multiethnique et multiculturelle? Le CNT parviendra-t-il à vider les querelles néo-patrimoniales des chefs de tribus? Comment réagiront les Bédouins, alors qu'ils ont soutenu le guide libyen jusqu'au bout? Quel crédit accorder aux anciens du régime de Kadhafi qui font partie aujourd'hui du CNT? Ce sont-là les hypothèques qui pèsent sur la transition démocratique en Libye.

Conclusion

L'Occident commet une faute stratégique majeure dans la réalisation de son projet géopolitique en Afrique et dans le monde arabe. Au moment où les gaps économiques, techniques et militaires s'amenuisent de plus en plus entre l'Occident et le reste des civilisations (Huntington: 2000), c'est une faute irréparable d’intervenir militairement sur les sols étrangers. En vérité, si les populations concernées se réjouissent, et à juste titre, de la défaite des pouvoirs perpétuels, ils fulminent que cela se produise par le biais des armées d’Occident. C’est le syndrome de Stockholm (celui du kidnappé qui éprouve l'empathie pour son ravisseur). Ici, le ravisseur est bien identifié, mais paradoxalement la victime honnit le tortionnaire de son ravisseur : aspiration démocratique et nationalisme s’enchevêtrent. Les 50% de jeunes africains qui ont moins de 20 ans aujourd’hui veulent bien la démocratie, mais ils sont heurtés par toutes ces images des télévisions occidentales qui présentent les ex dirigeants d’Afrique humiliés. Ces jeunes auront 40 ans en 2030 et seront les décideurs dans leurs États respectifs. Seule différence avec aujourd’hui, le gap entre l'Occident, l'Asie et l'Afrique n’existera plus que très peu. Ces jeunes n’auront pas oublié toutes les hontes qu’ont subies leurs aïeuls. Il risque alors de naître en ce moment un vrai orgueil en Afrique, comme il commence déjà à en naître en Asie. Au demeurant, la stratégie actuelle de l'OTAN et de l'Occident vis-à-vis de l’Afrique et du monde arabe traduit une fin de règne de l'hégémonie occidentale et conduira le monde, à terme, à une transition chaotique de puissance.

Indications bibliographiques

  • Carl Von Clausewitz, De la guerre, Paris, Éditions Rivage poche, 2006.
  • David Galula, Contre-insurrection: théorie et pratique, Paris, Economica, 2008.
  • David Petraeus, The US Army/Marine corps. Counterinsurgency field manual, Chicago, the university of Chicago press, 2006.
  • Conférence de David Petraeus à l'IEP de Paris, novembre 2010.
  • Faouzia Kefiri, « Libye. Acteurs, enjeux et perspectives: les dessous de la crise », in Thierry de Montbrial, Philippe Moreau Defarges (Sous dir.), Ramses 2012. Les États submergés?, Paris, Dunod, 2011.
  • François Burgat, André Laronde, La Libye. Collection Que sais-je, Paris, PUF, 2003.
  • Samuel Pierre Huntington, Le choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 2000.
  • Sun Tzu, L’art de la guerre, Paris, Flammarion, 1999.
  • Yannick Prost, « Le nationalisme antioccidental », in Etudes, novembre 2008.

Hans De Marie HEUNGOUP

Chercheur à la Fondation Paul Ango Ela de géopolitique Afrique centrale (FPAE), Président du Cercle de réflexion sur le développement de l’Afrique (CERDA).

Commentaires

1. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par

Bravo pour votre exposé, Monsieur Heungoup : on ne peut pas mieux dire. En France, tous ceux qui ont une expérience personnelle de l’Afrique (fonctionnaires d’ambassades, anciens coopérants civils ou militaires) partagent nécessairement votre avis. Même quand l’expérience personnelle des uns ou des autres n’est pas récente, elle reste valable parce que l’âme des Peuples ne change pas.

De ce que vous écrivez ici, je retiens surtout « les 50% de jeunes africains qui ont moins de 20 ans aujourd’hui, (qui) veulent bien la démocratie, mais (qui) sont heurtés par toutes ces images des télévisions occidentales qui présentent les ex dirigeants d’Afrique humiliés ». On les comprend. Dites-leur que les images de nos télévisions traduisent seulement l’état d’esprit d’un petit monde politico-médiatique parisien complètement coupé de la France réelle. Il faut que ces jeunes regardent plutôt nos blogs : là ils verront l’opinion réelle des Français. Instructifs aussi mais pour d’autres motifs, les blogs des partis politiques et des élus : l'on y voit que ceux qui siègent à l’Assemblée sont plutôt gênés par ces affaires libyenne et ivoirienne, « dans leurs petits souliers » parce qu’ils n’ont pas eu le courage de censurer le Gouvernement par crainte d’une dissolution qui les renverrait devant les électeurs. C’est-à-dire par crainte des électeurs, au fond.

Ces dernières années la France mal gouvernée a donné une mauvaise image d’elle-même. Mais cette image ne correspond pas à la France réelle.

2. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

Bonjour,

erreur stratégique, c'est possible. Néanmoins, la résolution 1973 a été votée ou n'a pas été votée? On respecte le droit international ou on ne le respecte pas? Si des pays africains ne veulent pas accepter les règles de l'ONU, qu'ils s'en retirent.

Si les africains, et je suis désolé d'utiliser le mot "africain" alors qu'en Europe, on hésite à se nommer européens pour un continent deux ou trois fois plus petit mais le texte de M.Heungoup prend les africains dans leur globalité, si les africains donc sont blessés dans leur orgueil, que n'ont ils pas agi au sein de l'Union Africaine? oui, cette même Union Africaine qui soutenait Laurent Gbagbo. Parce ce qu'elle est trop faible?

Et bien, au risque d'être politiquement incorrect, je conseillerais aux personnes concernées de s'atteler à renforcer l'Union Africaine et de faire parvenir au pouvoir, je n'ose dire "faire élire", des dirigeants politiques compétents ou à défaut, patriotes, plutôt que de regarder Gbagbo en maillot de corps à la télé et de ruminer leur haine du méchant occidental.

Je suis en grande partie d'accord avec l'analyse de M. Heungoup, mais néanmoins, il s'agit là d'un article à charge. Il faut aussi reconnaître que le CNT est, ainsi que son nom l'indique, national. Ainsi, bien qu'on craigne la présence des islamistes et autres infréquentables en son sein, on le soutient, preuve qu'on ne s'ingère pas excessivement dans les affaires intérieures du pays. Faut il comprendre que M. Heungoup regrette qu'on n'ait pas installé un nouveau Bouteflika ou un nouveau Ben Ali à la tête de la Lybie?

Je comprends qu'il regrette qu'on soit intervenu, tout court. Moi aussi, je le regrette amèrement. Oui, mais voilà, ce qui est fait est fait et si on pensait que c'était une si mauvaise idée, il fallait convaincre la Russie, ou la Chine ou un autre membre tournant du Conseil de Sécurité de poser un véto à la résolution de l'ONU. Mais ça ne s'est pas produit, preuve que cette résolution a en fait arrangé plus de monde, plus d'africains, qu'elle n'en a mécontenté.

cordialement,

oodbae

3. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

@ Cadiou: je vis moi-même à l'étranger et par rapport à votre conclusion "la france mal gouvernée a donné un mauvaise image d'elle-même...", je tiens à vous signaler mon désaccord le plus total. Si il y a un seul, peut-être le seul, mérite qu'on peut donner à M.Sarkozy et ses gouvernements, c'est d'avoir soigné l'image de la France à l'étranger, celle d'une France puissante et ambitieuse. C'est en tout cas cette image que j'ai vu dans les histoires d'étrangers. Et ca tient à rien, par exemple, la nomination de Mme Dati (originaire d'Algérie pour ceux qui n'auraient retenu que son goût pour Dior) a probablement plus oeuvré pour la réconciliation post-coloniale avec le Maghreb que tout autre discours et politique d'immigration.
Ceux qui, en revanche, salissent sans cesse l'image de la France à l'étranger, sont ces francais de l'étranger qui se figurent agir intelligemment en insultant allègrement Sarkozy ("tous les francais ont honte de lui") à l'étranger. Ah bon, pourquoi demande t on? "parce qu'il est bling bling". D'autres se seraient attendu à uen réponse telle "parce qu'il a massacré 10 000 corses", ou " parce qu'il a empoché 1 000 000€ lors du sauvetage des banques" .
Je suppose que c'est cela, la fameuse arrogance francaise, de se figurer qu'on est un peuple si élevé intellectuellement qu'on mérite un saint comme président(e), alors que le reste du monde se console par des blagues de la corruption et de l'enrichissement inévitables des dirigeants.

Bien sûr, on l'insulte aussi à cause des discours anti-immigration. Mais cela aide t il la France et le francais de dénigrer son gouvernement à l'étranger? En se désolidarisant de la politique du gouvernement, on montre juste qu'on n'a guère de cohésion nationale, car le linge sale, ca se lave en famille.

cordialement

oodbae

4. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par yl

"Je suppose que c'est cela, la fameuse arrogance francaise, de se figurer qu'on est un peuple si élevé intellectuellement qu'on mérite un saint comme président(e), alors que le reste du monde se console par des blagues de la corruption et de l'enrichissement inévitables des dirigeants."

On ne réclame pas un sain: Pour arriver à ce niveau, il ne faut pas l'être, les gens ne sont pas dupes.

Juste un président fiable, inspirant le respect, qui sache donner un cap conforme à ses engagements et le tenir...

Pas un ex porteur de valises de Karachi pour le compte (de campagne) de Ballamou (allez raconter la blague aux familles des ingés de la DCN, pour "rire")... et de celles de la Bettencourt, investissant sur les niches fiscales à venir, en son compte propre.

Dernière blague en date: Il ne s'augmentera pas l'année prochaine... en début de mandat ce fut +172%.

Dans l'industrie, ou depuis 10 ans ça ne suit même pas l'inflation, ça fait énormement "rire" en ce moment, cette bonne blague.

A s'en dire qu'a continuer ainsi les générations de cantonniers qui ont préservé les supports des guillotines de certaines places parisiennes n'auront peut être pas fait cela pour rien.

Qu'est-ce qu'on rigole...

5. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par

Oui, on en a un peu ras la casquette, de ces discours masochistes que nous sommes les premiers à tenir, du genre : Tous pourris, honte à l’occident, l’occident et par conséquent la France. A bien observer et justement la France à partir de l’étranger, (j’ai un fils qui vit et travaille à Singapour, et moi-même j’ai vécu un certain temps hors de France) on est surpris de cette auto-flagellation excessive.. Les étrangers ( mettons à part ce qui fait l’objet de ce billet) ont un regard beaucoup plus objectif et mesuré, Sarkosy offre plutôt une image de dynamisme parfois brouillon certes, mais la parole de la France est encore écoutée, et les prises d’initiatives récentes et plus lointaines d’avant ce président et sous son mandat ont renforcé sensiblement l’image de la France ( paradoxalement, notre non à l’intervention en Irak, apparemment déjà oublié, la Géorgie, la Libye) .. A tout prendre, pour ceux qui développent une haine assez primaire, de notre président actuel, je le rappelle élu au suffrage universel, je répondrais que je préfère l’image donnée par celle de notre président actuel que celle donnée par un autre ex-président du FMI, DSK au cas où certain l’aurait déjà oublié. Pardon d’être aussi basique à mon tour, mais on ne peut répondre à la mauvaise foi ambiante que par une mauvaise foi similaire

Mais revenons à nos moutons, si je puis dire : L’occident commettrait ainsi : « une faute stratégique majeure dans la réalisation de son projet géopolitique en Afrique et dans le monde arabe. » « Faute irréparable d’intervenir militairement sur les sols étrangers ? » Mais que préconisez-vous cher Monsieur HEUNGOUP? Conviendrait-il de se croiser les bras et d’attendre que les situations évoluent jusqu’à leur pourrissement ? Si notre devoir moral est bien, celui de laisser les peuples faire leur propre choix, il en est un autre, celui de ne pas assister à des génocides déguisés. Il est des Etats qui n’ont d’Etat que le nom, des monarchies familiales totalitaires, où le pouvoir corrompu ne peut plier sans disparaître et qui n’ont d’échappatoire que dans l’élimination rigoureuse des opposants et de leur propre peuple.. Mais où se situe le curseur, entre l’interventionnisme et le statu quo ? Dans tous les cas ne sommes-nous pas condamnés d’avance ? Nous, les pays encore considérés, à tort, comme riches, serions-nous condamnés à n’intervenir que pour enterrer les cadavres et faire de l’humanitaire ? .. En vérité, et je vous cite cher Monsieur HEUNGOUP « si les populations concernées se réjouissent, et à juste titre, de la défaite des pouvoirs perpétuels, ils fulminent que cela se produise par le biais des armées d’Occident »

Je comprends que vous êtes un chercheur et par conséquent que vous contentiez d’établir des constats, mais éclairez notre lanterne cher Monsieur que faudrait-il faire ? ou plutôt ne pas faire ? Et puis, ne pensez-vous que cette Afrique magnifique, riche de culture et de diversité, ne devrait pas prendre en main son avenir, au lieu d’accuser de tous les maux, avec parfois une connotation raciste anti-blanc, les occidentaux, d’ailleurs, je ne suis pas certain que vous gagnerez au change avec les Chinois.. Il est facile de dénoncer la corruption des pays occidentaux pour cacher ses propres turpitudes.. D’ailleurs depuis que nous avons dénoncé les nôtres et singulièrement en France, notamment dans le domaine du marché de l’armement, on ne vend plus grand chose, et d’autres vendent à notre place, de quoi s’entretuer allègrement, (EGEA devrait d’ailleurs faire un billet la-dessus), lorsqu’on est seul vertueux, la vertu sert-elle à quelque chose ? .. Mais pardonnez-moi, je continue à vous citer : Si la démocratie comme un grand rêve n’éclot pas ce serait parce que ces jeunes sont heurtés pas les images des télévisions occidentales qui mettraient en scène l’humiliation des ex-dirigeants ? : « 50% de jeunes africains qui ont moins de 20 ans aujourd’hui veulent bien la démocratie, mais ils sont heurtés par toutes ces images des télévisions occidentales qui présentent les ex dirigeants d’Afrique humiliés »

Je me souviens que dans les pays de l’Est, l’image des télévisions occidentales a plutôt encouragé à secouer le joug.. ( Il est vrai que je n’ai que l’expérience de mes 4 ans passés en RDA et mes 3 ans passés en Pologne avant 1989) Mais qui humilie qui ? Ne serait-ce pas les populations entre elles, les dirigeants entre eux ? Et si en lieu et place de parler sans cesse de l’esclavage, qui soi-dit en passant fût autant l’apanage des peuples autochtones que des occidentaux, de la colonisation, de la toute puissance des pays marchands, du pillage des matières premières, si en lieu et place de prôner la haine, vous faisiez en sorte de construire pas à pas, pied à pied, un monde riche de vos propres valeurs en cessant de rejeter sans cesse la faute sur les autres.. Bref si vous décidiez de servir de modèle en lieu et place de repoussoir et d’assisté.. Quant au développement d’AQMI, ce n’est pas le CNT qui l’a mis en place, alors, de savoir s’il sortira renforcé ou non de ce basculement politique, il est un peu trop tôt pour le décider. Oui, dans toutes les révolutions il y a des armes qui disparaissent, encore faut-il savoir s’en servir, et pour certaines rassurez-vous, pour les avoir fabriqués nous savons nous en prémunir et en prévoir les obsolescences.

Reste : « La fin de règne de l'hégémonie occidentale qui conduira le monde, à terme, à une transition chaotique de puissance » C’est une affirmation ? Mais cette fin, elle a déjà eu lieu cher Monsieur, le pouvoir, chacun le sait bien, se situe bien ailleurs, ni en Europe, ni aux Etats-Unis, mais justement dans l’obscurantisme et dans ce qui fait que des gens puissent encore construire un système de justice et de droit autour de sourates que l’on peut interpréter à loisir.. Le Bureau de prédiction islamique de Riyad explique : Je le cite : « Les sanctions islamiques peuvent paraître sévères pour celui qui les observe superficiellement, mais justes pour celui qui a un regard perspicace, car elles garantissent, avec la permission d’Allah, l’éradication du crime et parce que la raison saine commande, qu’avant d’être épris de pitié pour le criminel, il ne faudrait pas oublier les droits des victimes. Le membre défectueux doit être amputé pour assurer la sauvegarde du reste du corps et on se passe de la partie pour sauver le tout. Tel a la main coupée, tel est lapidé, tel autre est flagellé ; ils s’imaginent que ces peines sont appliquées quotidiennement, comme c’est le cas dans leur propre système judiciaire. Il suffit de relever ici que l’histoire de l’Islam n’a connu que quelques cas de lapidation, appliquée à la suite de l’aveu et à la demande des coupables eux-mêmes afin de les purifier de ce péché ; il en est de même pour les autres sanctions. » Quand je vous disais, que la quintessence de la justice est bien de se pendre soi-même.. Mais où, au grand Dieu où, se situe la vérité ?

6. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par tim

Même en France, on peut être tenté d'établir des monarchies féodales (l'apanage de la Défense à la place de la belle province de Dauphiné).
Ou se cache l'arrogance des français ? Dans des chambres d’hôtel coûteuses ou dans des avis (sur des collègues de travail) émis à l'emporte-pièce.
Quant à la politique étrangère mise en œuvre en Libye,elle apparait plus comme un coup politique décidé du jour au lendemain, qu'à une étape d'un 'Projet' géopolitique.
Mais tout va très bien Madame la Marquise.

7. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par yves cadiou

@ oodbae (commentaire n°3) : la censure, on est contre ou on est pour. Si j’ai bien compris ce que vous écrivez, vous préconisez d’instaurer une espèce de devoir de réserve qui s’imposerait à tout français à l’extérieur du territoire national. Pour démontrer que cette proposition n’est pas valable, il suffit d’en prolonger la logique : on imposerait aussi logiquement un devoir de réserve aux citoyens français qui s’expriment sur tous les blogs comme celui-ci, pouvant être lus de partout dans le monde. Dans la même logique on interdira l’exportation de journaux français n’ayant pas reçu l’imprimatur gouvernemental. On interdira aux télévisions privées de passer par satellite. On interdira la diffusion en world-wide-web des irrespectueux Guignols de l’Info.

L’argument selon lequel « il faut laver son linge sale en famille » est évidemment un grand classique de l’appel à la censure, en l’occurrence à l’autocensure. Mais si les Français de l’étranger pensent à 70% que l’image donnée par le pouvoir actuel n’est pas bonne, ils ont le droit de le dire et ça signifie simplement qu’ils sont parfaitement en phase avec le reste de la Nation.

Le principe de la République dans le domaine des opinions et de leur expression, c’est la liberté. La loi de juillet 1881 qui la modère est raisonnable et suffisante, il ne faut pas en rajouter.

Je suis d’accord avec ce qu’écrit ici Monsieur Heungoup et je n’ai aucun motif de ne pas dire que je suis d’accord, au contraire je fais bien de le dire : chaque lecteur donnera à ma petite opinion personnelle l’importance, minuscule le cas échéant, qu’il voudra lui donner.

La France conservera son prestige si elle persiste quoi qu’il arrive à garantir à ses citoyens leur liberté d’expression, c’est-à-dire leur liberté de critiquer le pouvoir et par conséquent leur liberté de l’approuver sans être suspectés d’autocensure.

8. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par Daniel BESSON

Bonjour ,
Je ne peux qu'adhérer à votre analyse qui recoupe à des degrés divers ce que j'ai pu lire sur le dossier en provenance du Brésil , de Russie et d'Inde . Elle témoigne du fait que ce que l'on voit et que l'on ressent du " Sud " est aux antipodes de ce que l'on perçoit du " Nord " , lire de l' " Occident " et en particulier en France ou l'on pu lire même le terme de " croisade " et des références à Saint-Augustin !
Lorsque vous évoquez le "nationalisme anti-occidental" Africain , je peux vous affirmer qu'il n'a pas été ravivé qu'en Afrique à cette occasion et sous la plume de personnes que l'on a connu pour s'exprimer avec moderation !
La légitimité du CNT ne repose que sur la force des " baïonnettes de l'étranger " et ceci jusqu'à l'ultime phase des opérations militaires . La comparaison de ce régime à un " sac de vipères " est légitime et bien malin est celui qui arrivera à en tenir la corde !
Sur la situation au Sahel ,le Colonel Mouammar Kadhafi originaire de Syrte connaissait les liens - caravanes - qui ont uni au coUrs de l'histoire cette cité à des régions s'étendant jusqu'au Lac Tchad et avait un projet géopolitique cohérent pour la région .
Tres Cordialement
Daniel BESSON

9. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par

Oui vous avez raison, (commentaire 7), La France conservera son prestige si elle persiste quoi qu’il arrive à garantir à ses citoyens leur liberté d’expression » mais cela est valable autant pour ceux qui sont de votre avis, que pour ceux qui ne le sont pas. Et le fait d’être minoritaire, et cela demanderait à être prouvé, ne donne pas le droit à se la fermer. Lorsque l’on est en poste à l’étranger, de manière générale, le devoir de réserve s’impose, autant pour les fonctionnaires, les militaires, que pour ceux qui sont dans les grands comptes chargés des relations de haut niveau.. La censure est une dimension différente de la perversion étatique, et il n’y a plus de censure en France depuis la fin de l’ORTF. Celle-ci a été remplacée par une autre forme, les lobbysmes, militantismes, les extrémismes..

Quant aux chiffres, permettez-moi d’en sourire, si on avait demandé l’avis des français 6 mois avant le débarquement de Normandie sur l’opportunité de maintenir Pétain au pouvoir il aurait été plébiscité avec une majorité royale.. « 70% des Français de l’étranger pensent que l’image donnée par le pouvoir actuel n’est pas bonne » Mais d’où tenez-vous ces chiffres ? Admettons, mais ne serait-ce pas à cause de la crise, qui touche tout autant les Français de l’étranger que nos compatriotes vivant en France et qui les mets parfois dans des situations très précaires. Je n’ai pas de sympathie particulière pour le président en place et je suis abonné au Nouvel Observateur et au Figaro ce qui me permet de prendre un peu de recul sur les commentaires..

Le commentaire N°8 est tout aussi intéressant, a propos de l’analyse objet des ces échanges « Elle témoigne du fait que ce que l'on voit et que l'on ressent du " Sud " est aux antipodes de ce que l'on perçoit du " Nord «, lire de l' " Occident " et en particulier en France ou l'on pu lire même le terme de " croisade " et des références à Saint-Augustin ! » J’avoue que je suis un peu dépassé par une telle affirmation. Outre le fait que c’est un truisme de penser que le Nord a une perception différente du Sud, mais différence de perception veut dire carence d’explication et besoin de parler vrai, les références à Saint Augustin me laisse coi. Faites vous référence à ses années d’adolescence ? A son libertinage, A sa révélation ? A ses relations particulières avec sa mère ? Sa conversio ad philosophan et ce que je retiens c’est son ineffable désir d’évolution.. Bref pardonnez mon ignorance.. « La légitimité du CNT ne repose que sur la force des " baïonnettes de l'étranger " et ceci jusqu'à l'ultime phase des opérations militaires » Ben oui, ( et bien oui) c’est la caractéristique première des révolutions, celle d’utiliser les baïonnettes, y compris de ses alliés de circonstance.. Et puis quoi, avez vous le droit ? Oui vous l’avez, de penser qu’il valait mieux un Saddam Hussein, un Kadhafi etc., qu’une transition populaire empreinte d’une culture diverse, y compris celle des islamistes qui inquiète à juste titre mais qui est inclusive à cette culture que par ailleurs vous défendez. Ce n’est pas nouveau. Mais je reviens à Saint Augustin n’a t-il pas précisé les relations entre l'ordre temporel et l'ordre spirituel. Sans renoncer à son appartenance à une société temporelle, les chrétiens appartiendraient toujours en même temps à une autre société universelle ? Tiens ! Hasard, ne serait-ce pas ce qui fait l’essence même de la différence entre le monde musulman ancré dans ses traditions et son immobilisme et le monde chrétien ouvert au progrès ? Parlons des inventions modernes fondamentales et révolutionnaires, pour n’en citer que quelque-unes, l’électricité, l’aéronautique, le nucléaire, l’ordinateur, la conquête de l’espace, qui les a inventés ? Et ou ? Certes ces découvertes et leurs applications ont leur coté obscur, mais toute invention si géniale sot-elle comporte en elle les prémices du mal. Citez-moi un seul médicament inventé ailleurs que dans ce monde occidental si décrié, sur lequel on crache à loisir, qui n’est apporté sinon une guérison au moins un soulagement aux malades. Et pourtant tous ces médicaments portent en eux leur propre risque. Tout est affaire de mesure et d’équilibre.

10. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

Bonjour,
répondant à M.Besson et commentant tout simplement.

Je crois que nous, francais, européens, devrions ignorer ces désapprobations de part et d'autre à propos de l'opération en Lybie. En France, nombreux sont ceux qui voient dans Mac Donald's le symbole de l'impérialisme américain, leur conquête économique du monde, au point qu'il en brûle un de temps en temps. Est-ce que vous croyez que les américains arrêtent de dormir à cause de cela? Est-ce que le gouvernement américain a modifié ses accords économiques internationaux après que Microsoft fut condamné par l'UE á une amende record de 600 millions d'€ pour abus de position dominante ? Est-ce que la Chine écoute nos remontrances quant au respect des droits de l'homme, et le Pakistan? et les pays africains? Bien sûr que non, et nous le savons. Et comment argumentent ils? "mêlez vous de ce qui vous regarde". Alors, très bien, charité bien ordonnée commence par soi-même, que ces gens se mêlent aussi de leurs affaires. Cette opération en Lybie, elle fut avalisée par l'ONU, la résolution 1973. Ceux qui trouvent aujourd'hui le courage de nous faire la morale aujourd'hui auraient du trouver le courage de faire pression sur la Russie et la Chine pour faire valoir leur droit de veto au moment du vote.

C'est quoi cette manière de se faire une opinion sur la ou les politique(s) étrangère(s) de la France en fonction des opinions publiques étrangères, et encore, seulement ce qu'en transmettent les journaux? Alors, ca y'est ? On y est? Quand Télé-Burkina Faso publiera un sondage désapprobateur sur le bien-fondé du remboursement de la pilule par la Sécurité Sociale, on annulera le remboursement? Et si la télévision chinoise publique montre une étude auprès de 5 millions de chinois répartis sur les villes de Shangai et Beijing jugeant racistes les quotas sur les visas étudiants pour l'Europe attribués aux chinois, on amendera la loi et multipliera par trois les places pour les étudiants chinois? Et si "la gazette de Brasilia" publie une caricature en première page du Charles de Gaulle parce qu'il est encore en panne/réparation/revue technique/modernisation/révision/vidange, on va voter une loi d'orientation militaire éliminant le porte-avions des forces de la Marine?

La seule critique qui vaille concernant l'opération de Lybie, c'est celle reposant sur la comparaison des objectifs initiaux et des objectifs atteints, la comparaison de l'état initial et de l'état final. On avait un gouvernement lybien lié aux terroristes (Lockerbie, l'IRA). On obtient un gouvernement dont des membres proviennent des viviers humains d'Al Qaida/AQMI. On assistait à une croissance des intérêts chinois en Afrique, l'un des premiers arrêtés du CNT fut la garantie que les contrats pétroliers préalablement signés (avec la Chine notamment) seraient honorés, signé avant même la fin des combats. On constatait des menaces de génocide de la part de Khadafi à propos de Benghazi, on obtient un racisme sanglant anti-noir de la part des "libérateurs" de Cyrénaique. On avait déjà du mal à soigner nos relations avec les anciennes colonies francaises, on est maintenant mêlé en plus aux affaires lybiennes alors que la Lybie ne fut jamais une colonie francaise. Il est là l'échec lybien. Comme si la France n'avait pas assez d'obstacles à surmonter, elle s'est attachée un boulet à la cheville.

L'avis du reste du Monde sur notre géopolitique, ON S'EN FOUT! De toute facon, on en a encore pour 150 ans avec l'anti-colonialisme. Personne n'a envie d'en savoir plus sur nos motivations. Vous croyez que ca intéresse qui que la France se repente de ses péchés passés? ca ne fera jamais revenir les morts, demandez aux survivants de la 2e gm ce que cela leur a apporté que l'Allemagne fasse tête basse pendant 50 ans. Il y a ceux qui ont pardonné lorqu'ils ont recouvré un toit et à manger, et ceux qui n'ont jamais pardonné et transmis leur haine á leurs enfants.

Je terminerai par cette morale de la fable de la Fontaine "le corbeau et le renard": "tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute". En agissant afin de susciter les flatteries et les éloges de notre humanisme ou de toute autre vertu, la France se fait simplement le jouet d'intérêts étrangers, potentiellement nuisibles, et cette intervention en Lybie semble le prouver sous se nombreux angles.

Cordialement,

oodbae

11. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

@ Cadiou (n7)
Je ne puis retrouver une phrase de mon commentaire appelant à une quelconque (auto-)censure. Je constate seulement cette excitation frénétique de mes compatriotes lorsqu'il s'agit d'insulter M. Sarkozy à l'étranger et je trouve, oui, que c'est salir la France que d'insulter son Président à l'étranger.

Si vous considérez que ceci est faire honneur à la liberté de penser qui est garantie par la constitution francaise, ainsi que par la constitution européenne, que de répandre à l'étranger l'idée que la France a honte de son président parce qu'il porte une montre "rolex", grand bien vous en fasse. Personnellement, je trouve que cela témoigne d'une pauvreté argumentaire assez saisissante.
Je n'approuve guère les politiques du Président de la RF, mais je ne connais pas assez les dossiers pour en parler à des étrangers qui y connaissent encore moins que moi. Donc je me tais devant eux, je reste vague afin d'éviter les malentendus. Modestie contre grande gueule, chacun choisit son camp et j'en reviens à l'origine du préjugé sur l'arrogance francaise. Savez vous pourquoi les francais se noient toujours lorsqu'ils nagent où il n'ont pas pied? Parce que même sous l'eau ils ne peuvent pas s'empêcher d'ouvrir leur grande gu****.(blague belge).

Enfin, vous affirmiez que "la France mal gouvernée a donné une mauvaise image d'elle-même". Je n'ai rien fait d'autre que contester ce point, mais je vous épargnerai le couplet "j'utilise moi-même ma liberté d'expression".

Cordialement

12. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par

J'aimerais tout d'abord rendre hommage à tous ceux qui sont intervenus sur EGEA pour apprécier ou déprécier cet article. Il me parait important de leur rendre tous hommage parce qu'en contribuant au débat soulevé par ce texte, ils rendent honneur à EGEA et au texte. Ensuite, j'aimerais souligner que je ne m'exprime pas ici au nom des africains, mais en mon nom propre. J'aurais du faire cette précision au moment où j'envoyais l'article.

Sur le fond, je suis bien entendu d'accord avec ceux qui sont d'accord avec mon texte. Et je peux comprendre ceux qui ne partagent pas mon point de vue. D'abord parce que je ne suis pas défenseur de la pensée unique; ensuite parce que chacun de nous est socialement situé. Par conséquent, il y a toujours une objectivation subjective et une subjectivité objectivée.

Cela dit, il y a des questions qui appartiennent à ce que Marcel Mauss appelait les UNIVERSAUX; et l'intervention en Libye en est une. Contrairement à ce que pense M. Pietrini Roland, il n'ya pas de dilemme. La question de savoir si l'Occident doit ou non intervenir en Afrique pour restaurer la démocratie a une simple réponse : NON, il ne faut pas intervenir. Pour deux raisons:

- D'abord parce qu'il n'est pas certain que se perpétrait en Libye un génocide. Je prospose à ceux qui sont intéressés de lire un rapport indépendant publié par le Centre Francais de Recherche sur le Renseignement (CFR2) Ce rapport prouve que Kadhafi n'a jamais utilisé les avions contre sa population, et que dans une large mesure il n'y avait pas risque de carnage. De ce fait, l'appréciation d'un risque de carnage ou de génocide dans le cas libyen est extrèmément subjective.

- Ensuite, parce qu'en bien même, il se serait préparé en Libye un carnage, il ne revenait pas à l'OTAN d'intervenir militairement. Si les dirigeants occidentaux sont si préoccupés par la démocratie en Afrique, qu'ils dotent la FORCE AFRICAINE EN ATTENTE (FAA) de budgets conséquents. Je fais observer que d'après la politique africaine de sécurité et de défense, c'est à la FAA de règler ces questions. Seul problème, la FAA a un budget de moins de 50 millions de dollards. Quand je pense que l'intervention en libye a coûté plus d'un millard de dollards, alors je me dis qu'on aurait pu donner cet argent aux brigardes prépositionnées de la FAA, et le fameux linge sale se serait lavé en famille.

Pour finir, je remercie le directeur d'EGEA, ainsi que tous ceux qui ont contribué. En vérité, cela m'a permis d'ajuster quelque peu mon regard sur l'intervention de l'OTAN.

Merci à tous.

13. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par Daniel BESSON

@ oodbae
Vous écrivez " L'avis du reste du Monde sur notre géopolitique, ON S'EN FOUT! " et vous parlez de la " Gazette de Brasilia " .
En l'occurence il ne s'agit pas de l'avis de la " gazette de Brasilia " mais d'universitaires formant le futur corps diplomatique Brésilien par exemple et ces futurs diplomates la France risque de les rencontrer dans 4 ou 5 ans au CS de l'ONU . Il se trouve aussi que le concept de " Françafrique " qui était ignoré un peu partout dans le monde se décline désormais dans toutes les langues et les compétiteurs de la France en Afrique ne se privent pas à l'occasion de mettre en avant qu'ils n'y ont pas de passé colonial .
Vous évoquez le CS de l'ONU .
Posez vous la question de savoir pourquoi M. Gerard Araud a si pitoyablement , le mot est faible , échoué dans sa tentative de rallier l'Inde et le Brésil , et d'isoler la Chine et la Russie , sur la question des sanctions contre la Syrie ! http://www.franceonu.org/spip.php?a...
Sa " prestation" dans l' Estado , et non pas la " gazette de Brasilia " , du 13 juin 2011 , ne semble pas avoir " convaincu " beaucoup de monde , sauf lui même ! Il y considére l' affaire Libyenne comme " point de détail" mais a t'il pensé que ce point de vue est loin d'être partagé ?

http://www.franceonu.org/spip.php?a...
Daniel BESSON

14. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

@de Heungoup (n12)
Bonsoir,

Je réponds rapidement à votre réponse, n'ayant pas le temps de développer.
1) Pourriez vous indiquer s'il vous plaît le chapître duquel vous tirez votre citation de SunTzu?
1bis)Votre référence à ce général me laisse perplexe. Son ouvrage "De la Guerre" concerne la conduite de la guerre par l'état major, par les généraux. Or, l'armée francaise et l'OTAN n'ont pas commis d'action susceptible de se faire honnir par la population lybienne. C'est la politique derrière cette intervention qui est en cause ,celle qui met au pouvoir un CNT assez illégitime. Je trouve, mais peut-être démentirez vous, que votre référence est une manière fausse de soutenir votre propos par un grand auteur, confirmant ma critique principale de votre analyse: elle est uniquement à charge , sans argument à décharge. C'est donc une position partisane. Est-ce déontologiquement parlant correct de soutenir une position partisane en portant la casquette d'un chercheur (supposément neutre)?
2)Vous affirmez qu'il n'est pas certain qu'il se préparait un génocide et vous évoquez le rapport du CF2R. J'avais lu ce rapport dès sa parution, il est édifiant et il m'a permis de vraiment donner du crédit à l'idée que M. Henri-Lévy serait le conseiller en affaires étrangères de M. Sarkozy. Ceci dit, comment peut on être certain qu'il se prépare un génocide? On demande à mme Irma? on lit dans les entrailles du poisson? On n'était pas certain non plus en 1939 que se préparait le génocide des juifs, des tziganes, des polonais, des russes/slaves. Et pourtant, il a bien eu lieu. Ok, celui-là il facile. On n' était pas certain que se préparait le génocide des kosovars. D'ailleurs, c'est pour cela qu'il a eu lieu!! Si on en avait été certain, on l'aurait empêché (heu, certain?).On était pas certain pour les génocides rwandais, arménien en Turquie, tamouls, etc. Si on attend d'être certain qu'un génocide va avoir lieu, c'est qu'il est déjà passé. A tous les scientifiques qui me font l'honneur de lire ces lignes, je rappelle le fameux dilemne de Heisenberg, celui du chat initialement vivant enfermé dans un boîte opaque munie d'un mécanisme d'exécution lors de l'ouverture de la boîte. Le chat est il vivant ou mort au temps t? Une peuple a t il été exterminé au temps t, ou pas? Donc, faut il intervenir et tuer des gens au nom de crimes non commis mais sur le point d'être commis? Ou attendre et être donc coupable de complicité de crimes contre l'humanité et de génocide?
C'est tout le problème des frappes préventives, des ingérences, etc. Et le film "minority report" l'illustre bien sous une perspective accessible aux citoyens tels que vous et moi, en ce qui concerne la prévention des crimes, et les films , américains encore, désolé, "retour vers le futur" et "the eternal sunshine of your love" illustrent tout aussi bien le biais que provoquent les interventions préventives. En voulant déjouer tel ou tel plan, on change la donne, et d'un.
Et de deux, on voit avec l'intervention en Lybie, si l'on convient que celle-ci fut "superflue", que ce droit d'ingérence et consorts sont susceptibles d'abus , tant au niveau de l'appréciation de la situation que de la réponse que l'étranger peut apporter (je n'ose utiliser le terme communauté internationale), mettant en lumière la critique de M.Poutine dès la signature de la résolution 1973: " cette résolution permet tout et n'importe quoi".
3) Qu'est-ce que la PASD? Un avatar de la PESD? pas étonnant qu'elle soit impuissante...

4) Enfin, vous faîtes bien de préciser que vous ne vous exprimez pas au nom des africains. Je croyais que si, la Cyber-afrique s'était tournée vers vous et dans un flot de tweets,mails, messages facebook,messages IP, avait saturé votre ordinateur avec ce message:" portez notre parole, M. Heungoup". Me voici rassuré, il existe donc potentiellement des africains qui ne sont pas d'accord avec vous, peut-être même approuvent ils l'intervention de l'OTAN, peut-être même ont ils 20 ans aujourd'hui et veulent la démocratie, et qui sait, peut-être seront ils au pouvoir au 2030... ca ferait notre affaire!! prions.

cordialement,

oodbae.

15. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

PS: Ce n'est pas le film "eternal sunshine of your love", mais "The butterfly effect"(2004, de Bress&Gruber) que je voulais citer. Désolé pour la méprise et pour ceux qui ne voient pas le lien avec un blog géopolitique.

16. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par

RÉPONSE A à OODBDAE

De son vrai nom Sun Wu (« militaire », « martial »), Sun Tzu ou Sun Zi, ou encore Souen Tseu n'a jamais écrit De la guerre, mais L'art de la guerre. Si vous aviez étudié l'art de la guerre, vous ne me demanderiez pas à quelle page Sun Tzu affirme qu'éviter de se faire honnir constitue un objectif stratégique majeur. Tout comme vous ne réduiriez pas l'art de la guerre à la conduite de la guerre par l'état major et les généraux. En réalité, le texte de Sun tzu s'adressait plus aux princes et aux gouvernants qu'aux généraux. C'est davantage un livre de sagesse stratégique, qu'un traité de pure techne, comme l'est l'ouvrage De la guerre de Clausewitz. D'où le rapport entre les textes de Sun Tsu et ceux de Lao Tzu. Nourrie de théorisation philosophique, l'Art de la guerre de Sun Tsu est une façon de penser l'État et sa puissance, de se représenter dans le concert des nations. Ne vous attendez pas à ce que je vous suggère de lire "combattre l'ennemi dans ses plans" (chapitre2), "Puissance stratégique" (chapitre5), "l'engagement" (chapitre7). Si votre intérêt est de trouver aux pages X et Y de l'un ou l'autre chapitre du livre de Sun Tzu la phrase "éviter de se faire honnir constitue un objectif stratégique majeur", alors vous n'aurez pas réponse à votre question. Lisez, s'il vous plait, Sun Tsu avec d'autres lunettes, vous comprendrez alors la substance de son enseignement. Vous retiendrez par exemple qu'il ne faut pas mener les guerres impopulaires, qu'il faut traiter son ennemi avec humanité et respect, et que soumettre l'ennemi sans combattre est la seule victoire stratégique honorable. Je travaille actuellement sur un article qui compare Sun tzu aux manières de penser la guerre dans les traditions, contes et légendes en Afrique. Pour ce qui est du début des investigations, je peux vous assurer que plusieurs points se recoupent.

Au sujet de la déontologie et de la neutralité, je vous renvoie à mon commentaire n°12. Pensez-vous Très cher qu'il existe la neutralité dans la recherche et en science? J'ose croire que vous ne répondrez pas par l'affirmative. Nous (êtres humains) sommes ce que nous nous sommes faits et ce que les autres ont fait de nous. Nous ne serons jamais et toujours ni plus, ni moins que cela.

Vous me demandez comment on peut savoir si un génocide se prépare. A mon tour de vous demander s'il valait mieux intervenir au Rwanda lorsqu'il était déjà clairement avéré que le génocide se déroulait (1 million de morts) ou alors proposer un asile de luxe aux ex dirigeants génocidaires? Et puis, vous savez, Heisenberg est intéressant, mais le monde ne se conçoit pas que de deux façons: le bien et le mal, le noir et le blanc, le propre et le sale, le démocrate et le dictateur, ou encore pour ou contre nous. Les choses sont beaucoup plus complexes que le design du dilemme. Ce qui est souvent apparu pour beaucoup d'occidentaux comme un dilemme n'a pas souvent été le cas. C'est peut être ce design mental qui vous fait croire que la Politique africaine commune de défense et de sécurité (PACDS) pourrait être un avatar de la PESD. Ayant lu la PESD, la PESC, le traité constitutif de l’OTAN, je vous demande, avez-vous lu la PACDS? J'en doute.

Vous vous rassurez de savoir que je ne m'exprime pas au nom des africains, et vous soulignez que de jeunes africains de 20 ans pourraient être d'accord avec l'intervention otanienne. Je me dis en lisant cela que c'est très vrai ce que vous dites, mais c'est aussi vrai qu'un nombre important de français fut d'accord, voire complice de l'occupant allemand durant la 2ème guerre mondiale. Me tournant en dérision vous affirmez que ça ferait votre affaire (occident) qu'il y ait parmi ces jeunes de 20 ans certains qui seront au pouvoir en Afrique en 2030. Je vous assure, même si cela se produisait, ça ne ferait véritablement pas "votre affaire". Ça ne vous serait nullement profitable.
Lorsque j'étais en classe de 4ème au collège, j'ai retenu d'Aimé Césaire une citation "MA bouche est la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche; ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent aux cachots du désespoirs". Très Cher, je ne m'exprime certes pas au nom des africains, mais si vous avez tant tenu à réagir, c'est parce qu'au fond de vous se niche un sentiment de culpabilité. Vous vous dites, au fond s'il y a une once de probabilité que ce que dit ce chercheur africain soit vrai, alors nous avons vraiment commis la gaffe du siècle en intervenant en Libye. Il faut que je commente son article pour m'assurer que son analyse tient ou non la route.

La seule chose que j'aie à vous dire, c'est que l'Occident est une grande civilisation, que j'aime et je respecte, qui a fait progresser l'espèce humaine de plusieurs siècles sur de nombreux points. Tout comme l'Égypte antique nègre, tout comme la Rome antique, tout comme Carthage, l'Occident est et restera un horizon indépassable. Cela dit, elle a peu respecté de nombreux peuples au cours de son histoire. Et alors même que chacun de ces peuples accepte de tirer un trait sur le passé, et est prêt à nouer une relation nouvelle avec elle, l'Occident reprend des pratiques qui relèvent d'un autre âge et qui nuiront inévitablement à une cosmo-humanité, à une vie de paix et de tranquillité, d'amour, d'entraide et de solidarité entre les hommes.

Je me doute bien que vous n'êtes pas la voix des français, encore moins celle des européens et plus largement des occidentaux, mais je voudrais vous demander de poser à vos congénères une question:

Mais, bon diable! Pourquoi ne suivez-vous pas l'exemple de l'Allemagne actuelle?

17. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

Bonjour,

On attend toujours un texte de Monsieur Heungoup qui préviendrait des conséquences néfastes de toute intervention en Syrie, en particulier par le biais de l'ONU, comme ce fut le cas en Libye. On attend une condamnation de la déclaration de M. Hollande : "Une intervention armée n'est pas exclue, à condition qu'elle se fasse dans le respect du droit international, c'est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité» de l'ONU, a estimé François Hollande, car c'est une admonestation belliqueuse.
(http://www.20minutes.fr/politique/9...).

Ah, mais peut-être que M. Heungoup préfère que l'intervention militaire ait lieu, afin d'apporter l'eau de la frustration à son moulin idéologique. Ou bien comme M.Hollande est socialiste, il est forcément gentil. Ou bien comme la Syrie n'est pas en Afrique, ça ne le concerne pas. Ou bien, dans ce cas-ci, c'est pas pareil parce que les conditions sont différentes.

Bref, on attend encore.

18. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

Et maintenant, j'attends un communiqué de M Heungoup condamnant l'intervention de la France au Mali, au motif que "Les 50% de jeunes africains qui ont moins de 20 ans aujourd’hui veulent bien la démocratie, mais ils sont heurtés par toutes ces images des télévisions occidentales qui présentent les ex dirigeants d’Afrique humiliés. Ces jeunes auront 40 ans en 2030 et seront les décideurs dans leurs États respectifs", etc, etc, que le projet géopolitique de l'Occident encore un peu plus dans une impasse (sic), etc, etc, et qu'il s'agit de néocolonialisme, etc, etc.

Mais je suppose qu'on devra attendre au moins les premiers revers et l'enlisement et donc le retournement d'opinion pour ramer dans le sens du courant vers le bouc-émissaire francais européen blanc occidental ex-colonisateur raciste esclavagiste et, comble de l'insulte, qui place Dakar, oui le Dakar, en Amérique du Sud.

Oui, malgré les apparences, j'attends beaucoup de M. Heungoup.

PS: rapport au Paris-Dakar, j'ai déjà proposé de manger un Paris-Brest à Foix, tout le monde était Dakar, pour une Foix.
PS2: désolé

19. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par

Oodbae, commentateur habituel de ce blog, me pardonnera peut-être de lui faire observer que son expression est inutilement discourtoise, ce qui rend sa lecture un peu moins convaincante.
Toutefois c’est opportun de revenir sur nos interventions en Libye et en Côte d’Ivoire au moment où nous intervenons au Mali parce que (à mon humble avis) il s’agit encore de la même politique, toujours autant injustifiée bien que notre personnel politique ait changé.

Je précise tout de suite que, quelles que soient les critiques que je porte sur ces interventions françaises en Afrique qui sont d’un autre siècle, je soutiens totalement mes jeunes camarades qui sont sur le terrain et qui font de leur mieux, souvent au péril de leur vie, avec des moyens insuffisants voire inadaptés.

Il reste que je suis « surpris » (comme on dit poliment dans les débats télévisés pour éviter les grossièretés) d’apprendre que notre Président veut « détruire » l’ennemi et « les faire prisonniers si possible ». http://www.20minutes.fr/monde/mali/... Diantre ! Aucune leçon n’a donc été tirée de l’affaire Mahé ?

Comme naguère en Côte d’Ivoire, nous sommes au Mali dans une situation juridique indéfinie parce que nos Parlementaires, chargés de dire la loi, s’y refusent et parce que notre Gouvernement, chargé de définir le résultat voulu, ne sait pas où il va ni pourquoi.

Si nos militaires font des prisonniers comme le Président l’exige au lieu de laisser libres des gens qui ont lâché leurs armes et abandonné le combat, ils commettent alors le crime de séquestration et s’exposent à être traduits en Cour d’Assises. Là ne sera pas acceptée l’excuse « j’ai obéi aux ordres ». Il est urgent de clarifier la relation entre le Politique et le Soldat.

La Gauche et la Droite feraient bien de nous dire ce qu'elles en pensent : la Gauche se prétend « humaniste » et a présenté à nos suffrages un candidat qui, une fois élu, oublie les principes fondateurs de la République et la Droite a été incapable de nous proposer mieux.
Ceci mériterait quelques explications.

20. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

Je veux bien que vous m'expliquiez où se trouve le manque de courtoisie. Il est vrai que mon(mes) commentaire(s) n'est pas flatteur. Cela est-il une infraction à une étiquette? étiquette de quelle cour princière?
Si vous relisez l'échange de commentaires plus haut, vous voyez qu'en réponse à mes questions exprimées de manière plus que courtoise, on me répond comme à un ignare.
Or, le respect, monsieur, pour prévaloir, doit être réciproque.

Ceci étant dit, j'apprécie votre commentaire parce que ca apporte de l'eau à mon moulin, quand j'écrivais que je crains à présent que les soldats ne soient embarqués dans des procès de crimes contre l'humanité ou autres, comme lors de l'affaire Firmin Mahé en CI (je l'avais oubliée celle-là) ou surtout comme dans la suite de l'opération Turquoise au Rwanda. On pourrait même évoquer la plainte de Vergès et Dumas contre Sarkozy lors de l'opération en Lybie (http://www.planet.fr/dossiers-de-la...), même si Sarkozy n'était ni soldat ni sur le champ de bataille, quoique chef des armées et s'étant déplacé à Benghazi.

On va probablement observer des effets de l'intrusion du droit civil dans le droit de la guerre, à cause des victimes civiles et du fait qu'on a affaire à des paramilitaires (au mieux), qui n'appartiennent donc pas à des corps d'armée officiels.

Cordialement

21. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par yves cadiou

Personne n’a oublié l’affaire Mahé ni les calomnies du Rwanda. A ces époques (2005, 1994), la Toile n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui : inexistante en 1994, balbutiante en 2005. Aujourd’hui, la Toile est double : l'une qui est visible par tout public (c’est-à-dire aussi par les journalistes et le personnel politique) et l'autre qui n’est pas visible de tous, mais seulement de certains, parce qu’elle passe par des mails adressés à des destinataires multiples qui connaissent l’expéditeur.

Je réponds ainsi à deux billets récents d’Olivier Kempf : le billet « après la manif » où il nous montrait que la presse dite « entre soi » (j’ajoute : à l’ancienne, comme au XXème siècle) n’avait rien vu venir ; ainsi que le billet « cyberidentité » car le problème de l’identification de l’expéditeur (et de sa fiabilité) ne se pose pas pour les mails à destinataires multiples, l’expéditeur étant connu et le texte agrémenté de formules de politesse spécifiques ou de références communes qui confirment qu’il n’y a pas d’intrusion.

Le fonctionnement de ces chaînes à destinataires multiples est très simple : chacun des maillons, lorsqu’il reçoit une info qui lui semble intéressante et fiable, la retransmet telle quelle (fonction « forward »), à une ou deux dizaines de correspondants qu’il connaît personnellement.

C’est ainsi qu’actuellement la communauté militaire, au sens large, dans son ensemble, est précisément informée (à l'exception des infos protégées par le "secret défense", qui ne sont pas diffusées) de ce qui se passe au Mali et ailleurs avant même que la presse en parle. L’on connaît aussi les dessous du pataquès louvois par des infos recoupées, impubliables et impubliées.

Inversement, la Toile invisible a aussitôt diffusé des conseils d’anciens, à la vitesse de la fibre optique lorsque le Chef de l’Etat a dit, certainement sans réfléchir, qu’il fallait faire des prisonniers au Mali. Conseils diffusés : « ne faites surtout pas ça, vous seriez alors coupables du crime de séquestration ! » L’on peut supposer que le message a été rapidement entendu par l’encadrement de Serval sur le terrain.

2005, c’était il y a huit ans et la situation a changé : l’affaire Mahé n’aurait pas eu lieu si les acteurs avaient été branchés comme ils le sont aujourd’hui.

Mais hors de la communauté militaire, beaucoup de gens sont à l’écart de ces infos rapides et fiables : en regardant et en écoutant les entités qui s’adressent au grand public (presse écrite ou audiovisuelle, partis politiques…) l’on différencie rapidement ceux qui sont « dans le coup » et ceux qui sont « largués ». C’est intéressant à observer.

22. Le mercredi 9 novembre 2011, 20:12 par oodbae

@cadiou:
L'"affaire" de la photo du soldat francais, portant un foulard rappelant le jeu "Call of Duty"(jeu de baston), montre que les soldats et l'armée ne sont (toujours) pas à l'abri de scandales poitico-médiatiques. On voit le résultat de la communication entre soldats au moyen d'Internet: elle a comblé une lacune, elle n'a pas résolu le problème.
Je crois que je n'ai pas la même appréciation que vous sur les affaires Mahé, Turquoise et autres. Vous soulignez les moyens accrus pour les soldats de se comporter de manière irréprochable, irréprochable est bien le mot. Je vois des entreprises de calomnie qui bien sûr sont d'autant plus efficaces qu'elles sont fondées sur des mensonges. Tout le professionalisme des soldats ne peut rien à cela. Seul le pouvoir politique, qui commande les armées, peut le lui épargner.

autres exemples:
" trop peu de chars, trop peu d'avions, trop peu d'alliés" (Pétain, 1940)
" la police a tué, directement ou indirectement, les deux jeunes de Villiers le Bel" (médias,2006)

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