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Cyber IEM

Ayant une connectivité réduite, me voici forcé d'écrire un court billet. Il se réduira à une interrogation : on sait que les effets d'impulsion électro magnétique (IEM) provoqués notamment par l'explosion en hauteur d'une bombe nucléaire, causeraient la destruction des composants radio.

Cet effet IEM affecte-t-il aussi les composants électroniques et donc la majorité de nos outils informatiques? Au point de causer une panne généralisée des systèmes?

Je serai reconnaissant aux amateurs qui voudraient bien m'éclairer sur ce point.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par Galad

L'IEMN affecte tous les composants électroniques, pas seulement les composants radio (cf panne électrique à Hawai causée par les essais nucléaires atmosphériques américains).

2. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par

Une réponse rapide: "tous" les composants électroniques sont vulnérables aux IEM (d'origine nucléaire ou non), au-delà des composants radio. Les composants radio sont particulièrement vulnérables puisqu'ils sont reliés à des antennes qui servent de point d'entrée direct à l'IEM. Les autres composants électroniques sont également vulnérables, y compris par des points d'entrée indirect (ex: le boîtier d'une unité centrale agit comme une antenne) à moins d'être correctement isolés (durcissement). Plusieurs "normes" de protection existent, notamment les recommandations TEMPEST. Concernant une panne généralisée des systèmes, plusieurs études pointent le risque d'effets en cascade sur les SI, les SCADA et d'autres automatismes.
Un article publié dans le cahier "Stratégies dans le cyberespace" sur les effets des IEM dans le contexte cyber donne des indications plus complètes.

3. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par Bertrand

Réponse courte : oui, car l'IEM provoque des courants induits très importants dans tout ce qui est conducteur. Donc, tout système électrique, radioélectrique ou électronique non "durci" (par ex. par l' équivalent de cages de Faraday, sur les composants ou au niveau du batiment) risque la grosse gifle en cas d' IEM. C' est pour cela que de nombreux systèmes - civiles ou militaires - comportent des protections ad hoc (en anglais "Electromagnetic critical hardness"). Les infrastructures d' information et de communication dites "critiques" (noeuds de comm, centraux, calculateurs...) sont protégées par des cages de Faraday. Quant à l' efficacité "prouvée" de la protection... Cette dernière, d' ailleurs, très couteuse à maintenir, est parfois abandonnée au profit d' une vision plus "globale" du risque, avec éventuellement ajout de redondances pour réduire les risques.
Cordialement

4. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par Benjamin

Bonjour

L'effet électromagnétique:
c'est le fait de créer un courant dans un matériaux conducteur par la variation d'un champ magnétique. C'est le principe du micro: le son (vibration de l'air) fait bouger une membrane couplée à un aimant (variation de champ magnétique) entouré de fils de cuivre, créant ainsi un courant dans celui-ci.

L'impulsion électromagnétique:
c'est la même chose, en très bref et énormément plus puissant. Donc tous les matériaux conducteurs seraient parcourus de courants. En fonction de la puissance, de la protection des équipements, cela peut provoquer une panne (erreurs dans les signaux et donc redémarrage d'un PC par exemple), ou bien la destruction de composants (résistances, condensateurs, semi conducteurs...).

L'IEM peut donc perturber des ondes radio, mais vient surtout créer un courant dans tous les conducteurs, et donc les systèmes électroniques

5. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par VonMeisten

Variable selon l'aire d'effet de l'IEM. Certaines entreprises possèdent des sites de backup très éloignés les uns des autres, d'autres se contentent de quelques kilomètres.
Là, je ne pense qu'à l'effet initial.

6. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par yves cadiou

On parlait beaucoup de l’IEM dans les années 80. On était moins branchés qu’aujourd’hui mais souvent le fonctionnement des appareils civils et militaires était asservi à des ordinateurs, même s’ils étaient rarement (ou jamais) en réseau : l'on commençait à avoir des ordinateurs partout, y compris dans des appareils anodins : photo, machines à laver, carburateurs etc.

L’hypothèse de la neutralisation des ordinateurs essentiels était prise au sérieux et les spécialistes préconisaient leur « durcissement ». Je crois que cela a été fait sans tarder. La priorité a été donnée aux ordinateurs servant nos armes nucléaires et leur environnement : ça consiste à enfermer les composants sensibles dans des emballages en métal ferreux qui font « cage de faraday » et neutralisent l’impulsion magnétique en la détournant.

La RDN en a parlé plusieurs fois au début des années 80 : vous retrouverez ses articles dans les archives. Ils sont assez simples techniquement pour que les littéraires comme-vous-et-moi comprennent.


Coïncidence, j’allais commenter sur le cyberespace pour dire qu’il n’est pas intangible en rappelant cette histoire d’IEM. Mais je voulais souligner surtout qu’il y a d’autres risques dans le cyberespace : je pense par exemple à une guerre culturelle qui consisterait à effacer tout message qui circule dans une langue donnée : imaginons qu’un de nos grands alliés, un jour futur, ne supporte plus l’indépendance de la pensée stratégique française et hop, il censure automatiquement tout ce qui circule en français et qui comporte quelques mots-clés sélectionnés (on appelle ça des « tags », je crois) : il efface ainsi égeablog, tout AGS et tout ce qui se permet de ne pas penser comme lui. Nous serions alors obligés de communiquer dans une langue autorisée, ce qui nous influencerait nécessairement. Ce serait d’autant plus dramatique qu’actuellement ni la BNF ni le SHD n’enregistrent ce qui est publié sur internet. Du moins la BNF enregistre partiellement et de façon aléatoire : les futurs historiens devront se contenter de fragments conservés au hasard.

7. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par Kouak

Je profite de l'article pour cette question :

Une IEM peut-elle couper, où empêcher de démarrer un moteur à combustion interne ?

8. Le mardi 5 juin 2012, 22:02 par Colin l'Hermet

@Kouak,

Intuitivement, je répondrais oui à votre question, tout l'allumage du moteur reposant sur un circuit électrique.
Si l'IEM provoque une induction, les composants métalliques ferreux vont prendre des charges, bien définissables (distance de l'IEM, conductivité naturelle, géométrie et position relative des composants, autant de paramètres compliquant le process de durcissement), mais différant de leur état "habituel".
a) D'abord, le démarrage était, sur certains (anciens ?) modèles, obtenu par un bobinage que la rotation de la clef de contact animait. Induction, justement. Le bobinage prenant une chataîgne par l'IEM, je serais curieux de voir si cette génération de courant démarreur se maintient. Il faudrait voir les valeurs auto-induites sur les spires, si elles affectent la génération de démarrage.
b) Ensuite, si la structure de l'habitacle est souvent décrite comme une cage de farraday munie d'une mise à une terre, il n'en est pas de même du bloc moteur (dont la cuve demeure souvent en acier) ; aussi la tête du démarreur aura pris l'IEM, changé de potentiel, le bloc moteur aussi aura un potentiel divergent de son état habituel.
Bref, sauf à tomber sur des valeurs de différences de potentiels (DDP) particulières, je parierais que la voiture ne démarre pas : le courant généré, s'il est bien généré (point a)) ne donnera peut-être pas de DDP au niveau de l'allumeur, et donc pas d'étincelle notable et suffisante pour le combustion comprimée.
c)La compression initiale du carburant nécessite un apport énergétique au niveau des cylindres. Si c'est un moteur électrique qui la fournit au(x) piston(s) au démarrage, tous les calculs de conception sont faussés par la charge induite. On pourrait avoir étincelle de démarrage mais insuffisante compression du carburant.
Je pense que la vaporisation du carburant est mécanique, mais je crois me souvenir que le carburant est achemine, non par gravité, mais par pompe... électrique ! Qui pourrait bien ne pas fonctionner puisque le courant électrique pourrait être perturbé sur toute la caisse.
e) En outre, si la voiture roule déjà au moment de l'IEM ou parvient à démarrer après, je ne compterais pas trop sur l'alternateur pour continuer à charger la batterie. Et donc je m'attendrais à ne pas pouvoir la démarrer indéfiniment...

Alors, in fine, "après la bombe", Mad Max devra-t-il abandonner son Interceptor ?
Pour ma part, ma voiture a un démarrage tout électronique ; perdue pour la science post-apo ! (de toute façon son obsolescence programmée est 2-3 ans). Je file me racheter sept paires de baskets après ce billet.
Et si vous pouvez fournir le corrigé à votre colle, je serais curieux.

f) Maintenant, postulant que mon délire pourrait partiellement rejoindre la réalité, je poursuis votre idée.
Je suis parti du principe d'une IEM TRES forte obtenue par détonation atmosphérique du matériel "qui va bien" (ICBMs ou assimilés).
Pour le coup d'une IEM provenant d'un de ces joujoux, pour que l'IEM soit massive, il faut une faible distance. Donc les modèles de guerre IEM de la Guerre froide prévoyaient des détonations atmosphériques... pour neutralisera avant tout les satellites. Pas les voitures ou les montres.
Ma théorie prévoit que la détonation soit proche de la voiture. En tant que conducteur, vue la distance préconisée, j'ai autre chose à penser que l'IEM.
En revanche, une telle théorie englobe la possibilité d'une IEM "de poche" dirigée spécifiquement vers le véhicule (cible spécialement désignée d'une arme à faisceau dirigé).
Et là, on est plus vers le non-léthal expérimentable-expérimenté de nos jours.
Mais quel intérêt de neutraliser le seul allumage de la voiture ?
Hormis pour immobiliser un lanceur... mobile dont tout a été durci par ses concepteurs... sauf le circuit du démarreur ?
Si mon délire se révélait juste, un dernier avis : ne concevons pas les centres de comm C3 et C+ dans des conteneurs modulaires durcis si c'est pour les placer sur des plateformes aux démarreurs non durcis.

Bien à vous,
Cl'H

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