1/ Amy Greene explique dans son livre (voir billet d'entretien sur egea) que le clivage fondamental est générationnel : il oppose en fait baby-boomers (donc vieux) et millenials (donc jeunes).

2/ A cela il faut ajouter le clivage démographique, bien mis en avant il y a quelques jours dans le dossier du monde : en fait, le poids démographique des minorités, et notamment des hispaniques, affecte durablement la société américaine. Elles comptent déjà pour un tiers de la population, et elles seront majoritaires en 2050.

3/ Dès lors se pose la question de la traduction politique. On a en effet l'impression d'une corrélation entre le vieillissement (blanc) et le rajeunissement (ethnique). Et que ce clivage viendrait recouper le clivage actuel entre Républicains et Démocrates.

4/ Certes, les Républicains ne peuvent être réduits à leur frange extrémiste (Tea Party) même si celle-ci témoigne d'un racornissement sur les valeurs ; de même, les Démocrates ne peuvent être assimilés à un simple vote des noirs, hispanos et asiatiques réunis. Heureusement, la complexité démographique, sociologique et donc politique est là qui tempère et nuance cette approche. Toutefois, dans une vision dynamique de moyen et long terme, elle constitue une grille qui semble pertinente.

O. Kempf