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Un bien triste anniversaire : so traurig

Nous voici donc au cinquantième anniversaire du traité de l’Élysée. Vous savez, ce document qui a initié le rapprochement franco-allemand. Aussitôt corrigé en son temps par le Bundestag qui réaffirmait la fidélité américaine. Traité dans lequel il n'y avait quasiment aucune clause obligatoire, sinon peut-être la création de l'office franco-allemand de la jeunesse. Et qui fit dire à De Gaulle :" les traités ? ça dure ce que ça dure". Pourtant, c'est au titre du symbole (et ça compte, les symboles) qu'on a vécu pendant des décennies sur le mythe et le rythme du couple franco-allemand. Et à cause des désinvoltes de l'Europe (voir cette critique), à cause de tout un tas de choses, voici que cela se délite. Et que cet anniversaire est so traurig, tout particulièrement ces jours-ci.

source

D'accord, les Français ont leur part des erreurs : une maîtrise des comptes hasardeuse (Chirac puis Sarkozy envoyant balader les critères de Maastricht), une illusion que l'Europe peut être puissance (ce mot n'a de sens qu'en France), un manque de ténacité et de persévérance (Balladur refusant le plan Schaüble d'un noyau dur européen). Mais force est de constater que ces dernières années, les coups ont souvent été portés par les Allemands :

  • torpillage de l'Union méditerranéenne, qui débouche donc sur ce modèle d'UPM (une réussite, non ?)
  • Remise en cause de la dissuasion nucléaire lors du sommet Otan de Lisbonne en 2010
  • non vote de la résolution 1973 puis abstention totale sur la Libye
  • retard systématique dans la crise de l'euro, avec la décision rigoriste de Deauville qui met le feu aux poudres, alors que l'Allemagne tire 80 % de son excédent commercial de la zone euro (quand on vous dit qu'elle s'est réformée, ce n'est pas vis-à-vis du reste du monde, mais vis-à-vis de l'Europe : pas étonnant que la récession la touche désormais)
  • blocage sur la fusion EADS/ BAE
  • non soutien lors de l'affaire malienne (et ces mots d'un député allemand de la commission de la défense : "vous comprenez, envoyer des soldats former une armée qui pourrait aller combattre !")

Disons les choses simplement : L'Allemagne joue perso. Rassurée par sa richesse, trouvant des marges à l'Est, réunifiée, elle n'a plus besoin de ce couple franco-allemand. Et puis elle est sérieuse : en guerre économique : mais qui est son ennemie ?

Et elle pâtit d'un personnel politique.... Chacun des Allemands que je rencontre à qui je parle de Guido Westerwelle hausse les épaules, pousse un grand soupir, et me répond : "Hélas ! ". Hélas, il faut donner, paraît-il, le MAE au parti minoritaire, même quand son titulaire n'y connaît rien. Hélas, nous sommes en année électorale. Hélas, Mme Merkel n'a aucun goût (sans même parler de vision ou de politique) pour la politique européenne.

L'Allemagne s'enfonce tranquillement dans un confort de rentier, coulant gentiment de son implosion démographique, dans une logique Fukuyamesque de fin de l'histoire. Égoïsme tranquille d'une nation de boutiquiers qui boursicotent et regardent la Bundesliga le samedi soir et lit le Bild la semaine, et qui veut oublier ce qu'est le tragique ou l'histoire et se rend complice, en bonne conscience (en très bonne conscience) des nouveaux massacres de par le monde. En Afrique, au Proche-Orient ou au Tibet.

L'Allemagne qui n'y voit pas mal et s'interroge sur ces curieux Français, encore en train de guerroyer au Mali, ce qui est forcément du néo-colonialisme.

Négligence coupable et irresponsable, y compris en Europe. Bien triste anniversaire ! On va faire la tête et ils ne comprendront pas pourquoi ! So traurig !

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par Boris Friak

Le déploiement actuel de la Bundeswehr (projection d'un second échelon en cours) sur la frontière turco-syrienne (missiles contre-missile) est-il parfaitement en phase avec votre billet un peu noir de ton?

BFR

Egea. Un déploiement de missiles désuets, tirant à distance sans aucun risque d'escalade de la violence ? Une couche supplémentaire de bonne conscience......

2. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par

on a l'impression que ce sont ces 2 personnes qui dominent l'Europe pourtant d'autres pays devraient avoir une part importante (UK, Italie, Espagne, ...)

3. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par oodbae

Bonjour,

Je n'ai pas vu de gros titre a propos de l'anniversaire du traite de l'Elysee, de l'autre cote du Rhin. A croire qu'on s'en fout, ici.

Je crois que votre phrase resume bien le probleme: "Pourtant, c'est au titre du symbole (et ça compte, les symboles) qu'on a vécu pendant des décennies sur le mythe et le rythme du couple franco-allemand." Il est vrai que les symboles comptent pour la France, en tout cas pour ses journalistes et son personnel politique. Mais en Allemagne, un peu moins. Ici, on demande "was sind die Taten?".
Pour illustrer ce propos, je propose l'exemple de la constitution allemande. Celle approuvee par le Parlement en 1953 comprenait aussi les Länder d'Allemagne de l'Est. C'est a dire que le droit ouest-allemand s'appliquait en principe aux allemands de l'est ( songeons aux possibles consequences par rapport aux cotisations sociales, etc) Mais dans les faits, la DDR existait bel et bien, et d'ailleurs elle existe encore et toujours dans les esprits du fait des divergences economiques. Les peuples (ou le meme peuple) vivaient separes, envoyaient des delegations differentes aux JO, mangeaient differemment, avaient des horizons strategiques differents. Meme la langue changeait differemment sous l'impulsion politique.
En proportion, l'appartenance symbolique de la DDR a la BRD avait le caractere justement de symbole, soit une anecdote. Cette anecdote a cependant connu son heure de gloire lors de la reunification, car derriere ce symbole, il y avait un fondement de l'etat en l'objet de cette constitution. Dans cette perspective songez maintenant a un traite d'amitie de l'Allemagne avec un certain pays voisin....(qui s'est fait battre en six semaines). Anecdotique bien sur, et encore c'est beaucoup dire.

Je reprends sur la perception de la France par l'Allemagne. Ce n'est bien sur que mon point de vue et d'autres ont surement eu des experiences differentes. Ici on parle de la France comme de "la grande Nation", avec un grand N. C'est a dire qu'on en parle de la maniere dont la France voudrait qu'on parle d'elle, et parfois on se moque d'elle, parfois on la loue.
Je crois qu'on ne reussit pas a travailler avec l'Allemagne en France, parce qu'on en parle ainsi qu'on voudrait qu'elle soit, un partenaire aux ordres qui doit avoir compris la lecon des deux guerres, et non telle qu'elle est: une nation consciente d'elle meme, maltraitee par son voisinage et qui lui a bien rendu.

Maintenant, was sind die Taten?

Par rapport aux operations militaires, les allemands ne sont pas aussi incoherents. On continue a les travailler de l'interieur a cause du nazisme, alors que ca a 70 ans d'age. Donc justifier un engagement exterieur est tres delicat.
L'Afghanistan, lui, avait plus ou moins attaque les USA sur leur sol. Et en Serbie, il y a eu des mandats de l'ONU et des affaires de crime contre l'humanite. Donc une jutification aux yeux de l'opinion nationale et internationale pour intervenir. Mais au Mali?

Torpillage de l'Union pour la Mediterranee, pactes budgeaires, etc. On peut regretter en effet l'egoisme allemand. Il y a aussi de l'aveuglement francais a propos des affaires budgetaires. Mais la question a laquelle on devrait repondre pour relancer la machine, c'est de determiner comment cela se fait il qu'on a laisse l'Allemagne prendre de pouvoir dans l'UE au cours des decennies, alors que la France avait toutes les cartes en main pour prendre le leadership.

Je reprends alors votre citation de De Gaulle: "les traites, ca dure ce que ca dure". Ils durent jusqu'a ce que les dirigeants se cachent trop longtemps derriere eux pour justifier leur inaction.

Or l'inaction des dirigeants francais, elle est aussi due a leur perte de pouvoir de decision du fait des transferts de souverainete a l'UE et au parlement europeen ainsi qu'aux diverses commissions bruxelloises, sans parler du pouvoir des banques, grandes institutions democratiques, en tant que creditrices. Nos dirigeants sont responsables et meme complices de cette dilution du pouvoir democratique. On aura beau jeu de taper sur l'Allemagne, elle fera le gros dos et elle y est habituee. C'est pour cela qu'elle est egoiste et que les symboles qu'on sort des cartons poussiereux, elle s'en fout.

Aujourd'hui, l'anniversaire de ce traite, c'est l'anniversaire de transferts de souverainete respectifs vers des entites supranationales avec l'espoir que cela annihilerait les volontes d'agression reciproques, comme si en se donnant un double des cles a chacun, on dissuaderait l'autre d'entrer par effraction chez soi.

Cordialement

PS: "les traites, ca dure ce que ca dure". N'importe qui aurait pu dire ca, et puis ca marche pour tout, les piles, les regimes politiques, les reserves de petrole, la croissance demographique, les frontieres, la reconnaissance de pays qu'on aide militairement a leur demande.

4. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par panou34

Espérons que votre analyse n'échappera pas à la veille informatique des diplomates allemands de l'Avenue Franklin Roosevelt.Sur le site de leur ambassade parisienne on peut trouver un sondage sur la relation bilatérale à la disposition de tous ,bien fait ma foi.Un peu indiscret cependant puisque l'on vous demande si vous avez eu une aventure avec un ou une Allemande.
Aujourd'hui on annonce l'arrivée en Turquie de militaires allemands servant des batteries Patriot.Au nom des relations séculaires avec Ankara,en tant que main d'oeuvre de Washington ou les deux mon général?
Certes le probléme démographique se pose chez nos voisins mais l'afflux migratoire d'Italiens, d'Espagnols ces derniers mois est conséquent s'ajoutant aux immigrés est européens traditionnels.L'émigration turque est d'un autre ordre avec même un mouvement de retour.
Enfin Berlin ne devrait pas oublier sa dépendance énergétique vis à vis de la Russie(solidaire de notre intervention malienne) surtout aprés sa renonciation au nucléaire....mais certainement pas à l'interconnexion avec EDF.L'empreinte carbone des centrales thermiques ne semble pas gêner les Verts locaux.

5. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par Y H

J'ai regardé un document sur ARTE, dommage qu'il était biaisé (ex. il était évoqué le couple fusionnel Sarkozy-Merkel! j'ai failli m'en étrangler...) car pour le reste, le propos ne manquait pas de piquant et de rappels utiles (trop rapidement énoncés cependant).
Ce que je regrette c'est que lorsqu'il faut répondre présent pour une action d'envergure, ce sont les anglais qui souvent répondent par la positive. Les Allemands restent très attachés à une vision somme toute impériale.
Pour le reste, je ne pense pas avoir grand chose à retoucher à mon article « Au-dessus du Rhin »

6. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par oodbae

Bonsoir

Lors de l'apparition commune de Merkel et Hollande à la chancellerie allemande retransmise par arte.tv, devant la jeunesse ("devant la jeunesse" !), Mme Merkel dit: ".... Die Verhältnisse zwischen Frankreich und Deutschland, manchmal wird sogar über das deutsch-französische Paar gesprochen...", soit " les rapports entre la France et l'Allemagne, certains parlent même parfois de couple franco-allemand". Effectivemement, le couple ne va pas de soi au plus haut niveau! Mais c'est plus une confirmation, une de plus, qu'une surprise.

D'ailleurs, Mme Merkel y a fait un court résumé des evènements passés, a fait un topo sur la signature à l'Elysée du traité, mais a bien insisté: " ce qui est important pour nous aujourd'hui, c'est ce que vont devenir les relations entre la France et l'Allemagne, pas le passé". Autrement dit, quels sont nos points de convergence actuellement? C'est normal, outre sa responsabilité politique qui l'oblige à une analyse objective et rationelle (quoique, la politique est tout sauf rationelle), Mme Merkel présente deux caractéristiques de sa personnalité défavorables au couple franco-allemand si celui-ci n'a pas d'autre consistance que la résilience mémorielle:
- elle avait 8 ans au moment de la signature du traité et vivait en DDR, soit de l'autre coté du "mur de plomb". Le sentimentalisme à l'égard du couple ... c'est pas pour aujourd'hui. En DDR, on apprenait aux enfants que les nazis furent le résultat du capitalisme contre-révolutionnaire (dont la France était un hérault), afin de déculpabiliser le peuple et de faciliter la pacification des esprits après la conquête soviétique. Elle a beau avoir été rebelle grâce à son père pasteur, on ne ressort pas vierge d'une éducation sous propagande.
- elle a une formation de physicienne. Elle sait donc faire un bilan et a une autre perception de la "réalité des faits" qu'un énarque littéraire.

Or les faits sont: l'intervention en Lybie il y a 3 ans. Autant dire qu'une décision surprise de Hollande d'intervenir au Mali n'a pas du susciter l'enthousiasme. Et puis, c'est pas comme si Hollande avait la réputation d'un homme énergique, donc une telle décision surprise, c'est forcément louche. Pour Sarkozy, non, mais Hollande ... j'imagine la fiche fournie à mme Merkel avec les surnoms de Hollande: "flan, tout mou, culbuto, l'ancien obèse de la rue de Solférino" et les oeuvres de sa vie: "maire de Tulles; chef du PS pendant 10 ans avec quel bilan: élimination au premier tour en 2002, défaite de son ex en 2007; a lâché la mère de ses quatre enfants pendant la campagne de 2007 pour une obscure journaliste". Faut avouer qu'il y a mieux comme profil pour inspirer confiance. lol

Ca fait des années que Merkel attend du Président de la France, quel qu'il soit, qu'il l'appelle pour lui dire: " ca y est, on a réduit le budget de l'état, on a assaini les finances publiques, on a enregistré 2% de croissance depuis 3 mois et les investissements étrangers ont augmenté en volume de 5 %. J'aimerais qu'on parle du gazoduc North Stream. Ca vous dérange si on le prolonge jusque Calais?"

Au lieu de quoi: "Allô, vous venez de rapatrier vos derniers soldats d'Afghanistan? J'vous propose un redéployement dans un terrain qu'ils ne connaissent pas, pour lequel ils ne sont pas équipés, en solo sans appui ou commandement américain, pour combattre des terroristes qui veulent conquérir un pays grand comme deux fois la France, alors qu'on n'a rien fait contre eux depuis le début.
- achso, ja klar, kein Problem! Wie viele Soldaten möchten Sie denn haben? Unter welcher Führung?
- Oh, et bien, moitié francaise, moitié CEDEAO, pour commencer, ca va dépendre de qui vient, qui vient pas.
- Alles klar, ich schicke Ihnen die ganze Sammlung von kleinen Soldaten meiner Nefe. Er hat das zum Weihnachten bekommen. Sie können den Generalstab beliebig wählen! Vergessen Sie aber nicht, die Spielanleitung zu lesen, lieber Herr Präsident. Ich möchte nicht, dass manche kaputt geworden sind, wenn ich die meiner Nefe zurückgebe!
- beu heu
- Tschü-üss.

Mit freundlichen Grüßen

7. Le dimanche 20 janvier 2013, 21:44 par yann

@oodbae:
Mme Merkel est peut-être physicienne de formation, mais cela semble loin comme souvenirs... Il n'y a qu'a voir sa réaction post-Fukushima qui engage très défavorablement le futur de son pays: Revenir massivement au charbon et surtout à la houille, ce qu'il y a de plus dégeulasse à bruler, vont donner à son pays industriel des allures de Pékin.

De quoi rire jaune, sans mauvais jeu de mots, venant d'un pays qui a il y a 2 décennies imposé les pots catalytiques à l'europe de l'ouest pour sauver la forêt noire.

Ah, non, me direz-vous! On va faire du stockage souterrain de tout ce que fumeront ces centrales...

Super. Visitez un abattoir bovin et sa fosse à CO2 un de ces jours. Ca vous donnera un aperçu des régions de stockage en cas de fuite. Si Mme Merkel ne sait plus faire quelques additions comparées sur une table de Mendeleïev pour voir ce qui reste au sol parmi les gazs composant notre air, c'est grave.

Au moins on pourra se passer de tester les gens au compteur Geiger, on n'en sera plus là en quelques courtes minutes.

Sur les interventions en Lybie ou au Mali versus Afghanistan (ou ils n'ont fait que de la figuration avec des Eurofighters, régulièrement interdits de vol, même pas capables d'assurer la police du ciel tournante des pays Baltes ou ils envoient les vieux Tornado dans lesquels ils ont plus confiance!)... Je dirais que cela illustre surtout qui sont leurs maitres. On a sans doute bien tords de voir les anglais comme le cheval de troie US en Europe: Eux ne s'en cachent pas, invalidant la comparaison à Troie. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

Je persiste par ailleurs à ne pas bien comprendre pourquoi on prends tant de gants avec un pays qui plante les programmes Airbus par son incompétance technique tout en n'ayant plus (comme l'a si bien dit Schweitzer il y a peu) que l'image de la qualité allemande: A380, A400M (qui nous valent de belles images de C17 tant cela manque en ce moment). Sur ce dernier, notez que ce sont les ingénieurs du motoriste (Rolls) qui sont venus pendant 1 an refaire from scratch ce qu'on été incapables de sortir les "ingés" allemands.

Non, il y a certainement bien plus à faire avec les anglais que ces gens là.

8. Le vendredi 7 mars 2014, 22:27 par oodbae

@yann: Par rapport a l'exploitation du charbon, cela correspond a une démarche habituelle chez les allemands qui consiste a tout faire pour conserver les savoirs-faire et conserver les emplois...je sais, mais chez nous, on veut conserver le pouvoir d'achat, pas l'emploi, mais passons.

Il y a encore de nombreuses mines actives en Allemagne, mais ce charbon est de mauvaise qualité ou alors trop profondément enfoui. Il faut donc faire de la recherche industrielle pour pouvoir l'exploiter, si possible de manière propre. Augmenter la demande [de charbon] fera naturellement entrer de l'argent pour financer cette recherche. Cette recherche sera - est- effectuée en Allemagne. Puis les techniques sont exportées a l’étranger vers les autres pays avec des mines abandonnées. Ces exportations financent a nouveau le prochain bond technologique et financent les emplois. Il s'agit la du schéma académique de soutien de l'industrie par des programmes d’État et les allemands l'appliquent, tout simplement.

Quant a l'histoire des "maitres" des allemands, que voulez vous. 50 ans de propagande anti-sovietique ont ancre dans tous les esprits que le seul rempart est les USA. Quelle protection eut pu offrir la France? Elle avait cédé en 6 semaines face au Reich et l'URSS avait vaincu après 3,5 ans de guerre totale contre ce même Reich. Si a<b et b<c alors a<c. C'est la base de la logique.
Il est bien sur regrettable que les français n'aient pas su s'imposer et aient conserve leur image de grande Nation défendue par des légions de philosophes, cinéastes, poètes, écrivains, féministes, cuisiniers. Image qui s'est rabougrie au cours du temps car les Robert Doisneau, Francois Truffaut, JP Sartre, Francoise Sagan, Victor Hugo et le coq au vin ne sont plus guère dans le vent. Et oui, le softpower doit s'adapter lui aussi. On ne peut pas conserver les mêmes armes pendant deux siècles.
Depuis 50 ans, le softpower culturel passe par des chanteurs a cheveux longs, des films d'action (a ce titre, Luc Besson est très bon), des chanteuses a grosse poitrine, des entrepreneurs a succès (on devrait faire plus de pub a la famille michelin), des sportifs, des clubs de foot, des militants LGBT, des militants ecolos/altermondialistes (Hulot aurait pu faire recette) etc.
Hors, dans une république démocratique structurée autour du cercle politico-mediatique, ce qu'on a coutume d'appeler la politique-spectacle, celui ou ceux qui maitrisent le softpower s'imposent. Les USA se sont donc imposes.

Vous dites qu'il y a certainement plus a faire avec les anglais. Oui, mais non. Vous voulez qu'on s'allie avec les anglais contre les allemands ? On connait le résultat d'avance. Non, il faut s'affirmer. Mais comment s'affirmer puisque l’État a transféré sa souveraineté et qu'on mine le nationalisme de l’intérieur. Même sur le simple plan industriel, une bonne moitie des meilleurs ingénieurs français part a l’étranger, de préférence aux USA pour les happy few, parce qu'ils n'ont pas d'avenir en France ou qu'ils ne croient pas a cet avenir.

Oui, en effet, l'avenir est assez sombre mais Merkel se réjouit et les allemands avec elle parce qu'ils sentent que l'Allemagne renait de ses cendres et que la France ne pourra pas les arrêter. Et oui, l'UE l'en empêchera.

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