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La guerre, chose sérieuse

Petite recherche.

source

Nous connaissons tous la phrase attribuée à Clemenceau : "la guerre est une chose trop sérieuse pour...". On complète usuellement par "être confiée aux militaires", mais il semblerait que la vraie citation soit "être abandonnée aux généraux". D'où deux questions :

  • quelle est la formulation exacte ?
  • quelqu'un a-t-il une référence afin que nous sachions exactement quand elle a été prononcée (fin XIX° visiblement, mais je cherche à le documenter). ?

Merci d'avance de votre collaboration.

O. Kempf

Commentaires

1. Le jeudi 18 avril 2013, 12:52 par

Bonjour,
Clemenceau aurait lâché cette boutade, devenue fameuse, au moment de l’affaire Schnaebelé en 1887 : « La guerre ? C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires ».
Mais vous pouvez voir à ce sujet :
1) Marcel Wormser (dir.), Clemenceau et la Grande Guerre, actes du colloque tenu au Sénat à Paris les 20 et 21 novembre 2009, Paris, Geste, 2010.
2) Jean-Baptiste Duroselle, Clemenceau, Paris, Fayard, 1988.
3)Jean-Noël Jeanneney, Clemenceau, portrait d’un homme libre, Paris, Menges, 2005
4) Georges Clemenceau, Correspondance (1858-1929), édition établie et annotée par Sylvie Brodziak et Jean-Noël Jeanneney, Paris, BNF-Robert Laffont, 2008.
4) Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007.
5) Georges Wormser, Clemenceau vu de près, Paris, Hachette Littérature, 1975.
Sinon, vous trouverez aussi des choses dans les livres du général Mordacq, chef du cabinet militaire de Clemenceau, quand ce-dernier était président du Conseil et ministre de la Guerre à la fin de la Première Guerre mondiale.
Bien à vous
Michaël Bourlet

égéa : mille mercis

2. Le jeudi 18 avril 2013, 12:52 par AGERON Pierre

Je n'ai pas de réponse directe mais la meilleure bio de Clémenceau est le livre de M. Winock, Clemenceau, Perin, coll. Tempus, 2011

3. Le jeudi 18 avril 2013, 12:52 par AGERON Pierre

Une piste: Source peu fiable mais à vérifier : http://www.devoir-de-philosophie.co...
"rapportée par Georges Suarez dans son livre sur « le Tigre ». [GC était ] Républicain et radical d'extrême-gauche au moment où il la lança (1886)."
En fait seule œuvre de G. Suarez sur Clémenceau "La vie orgueilleuse de Clémenceau", 1932 en deux tomes Clemenceau. [Tome I], Dans la mêlée et Clemenceau. [Tome II], Dans l'action rééditée en 1987 dispo à la Sorbonne BIU centrale, à la BDIC à Nanterre ou à Ulm ou à Lille 3 ou à Rennes I selon SUDOC.

égéa : merci, cela confirme que cela ne date pas de la 1GM mais de bien avant, et que cela concerne le Ministère de la guerre, on y reviendra.

4. Le jeudi 18 avril 2013, 12:52 par NBC fixe

Il me semble que la formulation exacte était "...pour être confiée aux SEULS militaires".
Cette phrase aurait été prononcée en référence à BOULANGER et sa nomination, ou plutôt reconduction potentielle (car justement cette citation appuyait l'opposition du Tigre à cette éventualité) au ministère de la guerre. Au final, cela situerait l'affaire vers 1886-1887.

Ce ne sont que des souvenirs, a priori d'une biographie de Boulanger, mais sans aucune référence malheureusement. Une rapide recherche google ne m'a d'ailleurs rien donné de significatif.

J'espère aider et ne pas, au contraire, créer d'entropie par de mauvais souvenirs!
Merci pour votre blog.

égéa : merci, cela confirme mes pistes.

5. Le jeudi 18 avril 2013, 12:52 par

Bonjour Olivier,

Quelques éléments d'information sur cette phrase célèbre et bien souvent utilisée contre les militaires. Cela a été le résultat de près de six mois de recherches il y a une dizaine d'années pour justement trouver la "vérité" sur cette phrase et sur son origine.

la phrase est citée originellement dans un ouvrage de Georges Suarez (Journaliste qui eut par la suite une vie sulfureuse le conduisant à être fusillé en 1944 lors de l'épuration) intitulé "La vie orgueilleuse de Clémenceau" publié en 1930 aux éditions de Paris (637 pages).

C'est une phrase "attribuée" et je n'ai pas trouvé la référence à un témoin direct de son expression par Clémenceau. Ci joint le paragraphe concerné qui se trouve en page 172 de l'ouvrage.

"Lors de l'enlèvement de Schnoebele par les Allemands en France le 20 avril 1887, Clémenceau fait ce commentaire sous forme de boutade, "la guerre ! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires !" Devant la réaction du général Boulanger, son protégé et alors ministre de la Guerre, qui s'exclame, "je ne vois pas de réponse sous une autre forme que celle de l'ultimatum"."

Bien amicalement

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