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Les Saint-Cyriens dans la guerre

Répondant à l'amicale sollicitation de Thierry Berthier (Cyberland), voici un petit billet participant à la série "Echoradar" sur le centenaire de 1914. Tout est tiré du remarquable et classique album du colonel Camus, "Histoire des Saint-Cyriens", paru chez Lavauzelle en 1980.

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Trois promotions allaient se retrouver ensemble à l'école pendant les années 13, 14 et 15 : Marie-Louise (11-14), Montmirail (12-14, celle de Monclar, pchitezz les bazars) et Croix du drapeau (13-14).

A la fin du baptême promo de la Croix du drapeau, le 31 juillet 14 (cette année là, le Triomphe est annulé, les anciens décident quand même de baptiser leurs bazars), une trentaine d'officiers appartenant aux deux promo rassemblées font le serment de monter au premier assaut en casoar et gants blancs. Ce serment sera tenu mais jamais sous la forme que la légende lui prêta. "Le 22 août 1914, en Belgique, la section que commande le SLT de Fayolle se trouve en première vague. L'assaut est dur ; des hommes tombent, les autres hésitent et tournent les yeux vers leur jeune chef, attendant l'exemple et le mot d'ordre. Fayolle sent qu'un geste est devenu nécessaire. Il s'arrête, tire de a musette son caso qui ne l'avait pas quitté, le plante sur son képi. Tranquille, prenant son temps, il enfile ses gants blancs, les boutonne avec soin, se redresse, grandi de toute la hauteur de son plumet rouge et blanc, et s'écrie : "en avant, pour la France!". Il tombe aussitôt, fauché par le feu d'une mitrailleuse ennemie".

Ici, deux remarques (égéa) : d'une part, ce sont une trentaine seulement et non toute la promo qui prêtèrent serment ; ensuite, tous ne le tinrent pas forcément. D'autre part, le geste a beaucoup fait gloser : les uns admirant l'héroïsme et le panache, les autres par réalisme disant que c'était idiot. Je ne sais si c'est idiot de mourir pour la patrie et comment il est idiot de le faire : à tout le moins ses hommes le suivirent et surtout, le panache était là et il dure encore. Il y eut tellement de cyrards tombés sur tous les champs de bataille depuis qu'on peut leur accorder cette "belle mort", celle en tout cas qui les fit rêver même s'ils n'eurent, pour la plupart, pas la chance d'un héroïsme aussi voyant. Pour cela, Fayolle a bien mérité son geste et nous lui en sommes tous reconnaissants. Tout cyrard qui meurt pour la France a, forcément, son caso et ses gants blancs.

Sur les 265 de la Marie-Louise, 134 tombèrent au champ d'honneur. La Montmirail comptera 460 élèves, 209 tombèrent au cours de la 1GM (233 en comptant les TOE). 533 cyrards firent partie de La Croix du drapeau, 294 d'entre eux tombèrent.

La promo suivante, entrant à l'école en 14 fut baptisée "La Grande revanche". Elle alla sur le front en 15 et revint à l'école en 18 pour en sortir en 1919. Sur les 774 admis, 429 tombèrent au champ d'honneur.

En 15, on organise un "centre d'instruction d'élèves aspirants de Saint-Cyr". Il fournira les promos de guerre suivantes : Des drapeaux et de l'amitié franco-américaine (16-17), De Sainte-Odile, La Fayette (17-18), De la victoire (18-20).

Sur les champs de bataille de la Grande Guerre, les Saint-Cyriens payèrent un lourd tribut : 4865 d'entre eux tombent au champ d'honneur, bilan qui s'alourdit de tous ceux qui meurent des suites de blessures et de maladie, des mois et années qui suivent l'armistice, portant le total des pertes à 5580 Saint-Cyriens morts pour la France en 14-18.

4 généraux, issus de la Spéciale, reçoivent le bâton de maréchal : Galliéni, Lyautey, Franchet d'Esperey, Pétain.

O. Kempf

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